mardi 22 mai 2007

Tennis en hommage

Cela aurait pu être une anesthésie du cerveau: "Il" me prouve que l'on peut être sportif et intelligent!
Pour ce premier billet de la semaine, j’ai une pensée toute particulière pour mon petit frère (1m87 quand même). Vous allez voir cette semaine, je parlerais de personnes très chères à mon cœur !!
Il est l’incarnation d’un fantasme familial. Ma famille a une admiration pour les sportifs (sport individuel)…

Je suis l’ainée de la génération : 6 ans d’intervalle avec ma première cousine (donc la seconde), 9 avec mon frère et mon premier cousin. Mon éducation s’est faite dehors, à l’air libre, en promenade forcée en toutes saisons.

Il me reste une nostalgie véritable pour le parc de Bagatelle dans le Bois de Boulogne : comme quoi une corvée peut devenir un plaisir ! Etait-ce aussi le seul moment où mes proches étaient avec moi….Allez savoir ! Tout cela pour vous dire que pendant Rolland Garros, plus de sortie, nous regardions les matchs comme une grande messe (d’ailleurs c’est le seul programme de télévision que j’ai pu regarder dans ma famille maternelle avant mes 14 ans !).


Ma haine du sport de compétition vient surement de là. De cette passion familiale, de cette fermeté disciplinaire dans le choix de mes activités enfant. Ce dénie de l’esprit au profit du corps (sans parlé de quelques exceptions, personnages stratèges ou intelligents dont j’admire le parcours) m’a mise dans une frayeur bleue. Ma capacité à dire, mes mots, mes réflexions étaient lettres mortes dans cette famille, le seul point valable : le sport pratiqué.


Alors oui, équitation stoppée net quand la prochaine étape devait être la compétition, du hockey sur gazon pour acheter (non consciemment) l’amitié d’une jeune fille normale, du tennis par obligation, de la natation par volonté de chasser mes frayeurs et optimiser mon passage de la plage à l’île en face, du volley pour rentrer dans le moule du collège « Jeanne et Serge »…



et plus tard, par choix véritable de l’aïkido quand déjà le cœur et le corps n’y étaient plus.
J’ai détesté le vécu et l’admiration tennistique de la famille, sorte d’hypocrisie aussi : se présenter à tous, être une figure publique, être encensée, pour seulement tourner autour du pot de miel. Le miel : Rolland Garros et ses joueurs. Petite, j’ai trainée sur les courts…ma maman était aux anges, moi dans un désert de terre rouge.

Et voilà que mon frère est arrivé : la perle de mes yeux. A 9 ans je me suis retrouvée avec le plus grand plaisir offert jusqu’ici par la vie : un frère. Dans ce contexte familial toujours aussi vide, je me suis sentie une responsabilité…
Demi-frère, ce terme fut source de grands pleurs quand une personne mal attentionnée me l’a fait remarquer…oh oui, un demi-frère : « mais ma chérie, on ne peut pas couper en enfant en deux, c’est ton frère tout entier ! » Merci Mamie !! Oui, mon frère tout entier !!
Son univers, par mimétisme avant d’être par goût, fut d’être une raquette à la main et une balle jaune en l’air (ou sur les murs extérieurs et intérieurs de la maison !!).





Dans quelques jours, mon frère, professionnel de tennis, a une grande étape et je voulais lui dire que je suis derrière lui : fan !!
Eh oui, petit frère, la vie m’a aigrie, mes mots devant les autres sur mon enthousiasme à l’égard de ton métier ont été long à venir. Je ne voulais pas rentrer dans le moule familial. Je voulais aussi te préserver d’être le fantasme vivant d’autres que toi !

Depuis, mes mots, les tiens (beaucoup, beaucoup, plus succincts), nos retours en arrière avec le contexte, ma persévérance, ta patience et ta compréhension ont fait le reste… Je suis ton parcours de près, je regarde le blog qui t’est dédié (en attendant de lire ton propre site). Nos entrevues sont primordiales pour moi, pour nous quatre (bientôt nous cinq quand notre petit loup reconnaitra entre mille son tonton Indy). Alors pour te dire ce que je ne t’ai pas assez dit dimanche : nous sommes là !!

Tu es un très grand sportif, de cœur et chose rare (même si je me fais lynchée par les commentaires !) avec un esprit. Tu ne ressembles à personne, ni à maman, ni à ton père, et je suis sur que ce manque de confiance en toi et cette élégance d’attitude (quelquefois trop gentleman sur les courts), trainés jusque là comme un fardeau, vont porter leurs fruits en te proposant une sérénité à toute épreuve.

7 commentaires:

  1. quel magnifique hommage à ton petit grand frère...
    J'en suis émue, tu sais..
    Je lui souhaite bonne chance pour l'étape importante dont tu parles
    Et je t'embrasse

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  2. C'est un grand pas que de dire ce que tu n'osais pas dire. Il est surprenant que nos blogs nous permettent de pousser des portes jusque là, verrouillées, au vu et au su de tous, dans le partage. Surprenant mais bénéfique!

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  3. C'est un très beau post. Bonne chance à lui !

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  4. La grande soeur que je suis te comprends tellement...:o)

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  5. Coumarine: merci pour lui.

    Caroline: oui, je vais plus loin sans me forcer...je délie les réflexions et sais le respect des commentaires...

    Bellesahi: merci

    Lamousmé: oh j'imagine bien, les soutenir sans les étouffer...

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  6. J'ai tout lu...alors que j'aurai voulu m'arrêter avant...j'ai l'impression d'ouvrir une de tes lettres cachetées...alors qu'elle ne l'ai pas...
    Peut être un jour écriras tu tes Mémoires, je les lirais avec grand plaisir, ton écriture est vivante, reposante, touchante...
    Les portraits de famille, j'ai commencé aussi, de façon plus détournée.

    Comme dirait une personne de mon entourage qui me soutient beaucoup en ce moment, la Vie "n'est pas juste", vous auriez tort de ne pas le faire entendre à vos enfants en croyant les épargner...

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  7. Virginie: elle est "cachetée" mais seulement pour ceux qui ne savent pas utiliser leur sensibilité. C'est tout ce quil me fallait: une lettre personnelle mais ouverte aux personnes disposées à lire entre les lignes. Merci de ce si beau compliment!
    Et je suis aussi avc beaucoup d'intérêt ton "poulaillé"...

    Et partisante comme toi de laisser la parole ouverte, aux amours, belles choses, mais aussi et surtout aux drames de la vie (ne pas en parler serait leur donner une valeur bien trop pesante!).
    Ravie de te voir voyager entre mes billets!

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