jeudi 28 août 2014

Vous prendrez bien une tasse de thé?

Je pourrais le proposer à nos hôtes quand ils viennent à la maison.
Mais, comment dire... ils ne sont pas aussi nombreux que cela à venir chez nous. Notre "chez-nous" est tout petit, il demande un effort de promiscuité donc un lien fort préexistant à la visite. En plus, je vis (et fais vivre ma maisonnée) dans un bazar étudié, fait d'une multitude de livres, de petits tas en cours, de quelques moutons de poussière et d'une petite couche de blanc au dessus des meubles de bibliothèque (là-haut, tout la-haut). Je ne suis pas une fée du logis, je cuisine, je lis, je réfléchis, j'écris, je (re)dessine, je lis, je prépare des apprentissages, je mets en place du matériel, je lis, je réfléchis, je cuisine. Il faut une certaine affection pour rentrer chez nous sans que je me sente gênée... trop peur d'être jaugée, évaluée, critiquée. Ceux qui entrent sont nos proches, nos amis, et pas nos connaissances.
Plus tard, nous aurons plus grand, je serais peut-être moins sauvage (ou plus "rangée", si tant est je reste moi-même tout de même), moi qui rêve de grandes tablées.
Et puis il y a boire du thé et boire du thé. La plupart de nos amis boivent du café et ceux qui boivent du thé se contentent souvent de sachets (pas vraiment présents à la maison). Je suis alors un peu en panne. Pas de café à la maison (et pourtant j'ai une belle petite cafetière italienne). Et puis pour les consommateurs de thé invités ce n'est pas non plus une évidence: pas de sachets, pas beaucoup de thés à l'occidental (noirs ou parfumés)... la vie d'hôtesse est dure quelques fois ;)
Et je n'ai pas de service à thé! Aussi incroyable que cela paraisse, je n'ai pas non plus de tasses à thé.


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Un thé offert par ma grand-mère maternelle. C'est rare. Le thé est un excitant, le thé est fait pour les adultes, les femmes et non les jeunes filles. Le thé est aussi un breuvage de convivialité, le tea time de l'hôtesse avec un cake. Mais cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus d'invitation au tea time. Je n'y ai jamais été conviée autrement que comme spectatrice (je n'avais pas 15 ans).
Ce thé noir avec son nuage de lait ou de gouttes de citron offert dans un service théière et tasses assorties... blanches au liserai doré. Des tasses sur leurs soucoupes. Important les détails dans les souvenirs.
Un thé offert par ma grand-mère maternelle. C'est rare, avec une tasse et une soucoupe (mais pas encore de théière de tea time, seule celle de tous les jours). Une tasse et sa soucoupe assortie aux motifs asiatiques. Chinoise ou japonaise? Rien est écrit en dessous. Des fleurs et des papillons. Une tasse qu'elle me dit ne pas se rappeler.
Une tasse sans souvenir!
Pour moi, elle a pourtant une saveur particulière.
Elle a la saveur piquante d'une vie qui défile. Je suis maintenant une femme.
Elle a la saveur aigre d'une fin de vie. Les objets de cette grand-mère partent comme peau de chagrin, perdus, transmis, vendus, jetés pour faire le vide. Cette maison est encore la sienne mais tout se délite autour d'elle par le passage des enfants et petits enfants. Il est question là de mesquinerie de transmission et d'héritage. Il lui reste encore un décor mais tellement peu par rapport à avant.
J'ai souri aussi parce que cette tasse m'est familière, apparemment bien plus que pour ma grand-mère. Elle vient d'une autre maison. Elle appartenait à ma tante, sa fille. Elle faisait partie de sa collection de tasses à thé. Une collection par deux de tasses à porcelaine fine. Des tasses rangées en vitrine, qui ne servaient que dans de très rares occasions.
Une tante qui me servait du thé, en tasses ordinaires ou précieuses avec soucoupe, en tasses mug. Sur le coin de la table de la cuisine comme sur la table basse du salon. De la convivialité. Une tante aux murmures de contes de fée, merveilleux livres illustrés que je lisais chez elle.
Sa magnifique tasse et soucoupe devant moi. Un thé noir parfumé, un earl grey. Oui c'est parfait, sans sucre et sans lait, merci. Une tasse et sa soucoupe et un partage de génération. Une grand-mère qui offre de son temps, de sa proximité. Une grand-mère qui oublie d'être la sérieuse image de l'éducation austère et hygiéniste. Juste dans la présence.

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Pas de tasse ou de soucoupe à la maison. Juste des mugs fins et de plus en plus de tasses sans anse. Pas de service, tout est dépareillé (ou presque). Et la porcelaine blanche est minoritaire par rapport aux tasses asiatiques en céramique.
Pas de soucoupe mais souvent un plateau pour moi. Un mini pour mettre la théière et la tasse, le zhong et la tasse, la tasse.
Peu de thé offert. Pas beaucoup d'hôtes, peu de buveurs de thé. Mais au fur et à mesure, plus de place surement pour notre chez-nous, plus d'invités. Du thé ou du café servi.

Et puis du partage autour de ces boissons. Du partage d'adulte, du partage inter-générationnel. Des moments d'écoute et d'attention. C'est aussi l'art de boire autour d'un propos. Le liquide qui satisfait la bouche sèche d'avoir trop refait le monde.
Du thé ou du café. Pas seulement pour le tea time.
Du thé ou du café pour tous. Le lutin aussi, j'en reparlerais.

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Un petit partage anglais.
Un thé noir, sans sucre, sans lait. Une tasse de porcelaine fine. Ma petite théière anglaise, Black noiraude. Des biscuits anglais.
Au petit déjeuner...


mercredi 27 août 2014

Révisions des tables de multiplication

La rentrée approche et le chenapan rentre en CE2. Nous avons fait un peu de travail pendant les vacances mais peu, en fait, de manière scolaire.
Nous profitons de cette semaine pour réviser un peu plus précisément. Je vous présente la séance de révision des tables de multiplication x2 et x3 (en sachant que x4 et x5 seront revus de la même manière).
Je pars du comptage, un à un; puis je vais vers l'abstrait et le calcul mental.

Le loupiot a d'abord repris la planche de multiplication concrète Montessori et répondait à mes demandes aléatoires.
ici 3x7


Puis nous avons repris les barres de perles colorées pour retrouver l'égalité 2 x 3 = 2 + 2 + 2 et remettre une idée de comptage plus rapide.
Ici avec le multiplicateur 3 (barre de 3 utilisée)


Après, il a dû remettre en tête les calculs, doucement avec le tableau dans l'ordre


puis avec un autre tableau de calcul mental, dans le désordre.


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Restera, après avoir revu les tables de multiplication x2, x3, x4 et x5, de refaire des calculs mentaux de plus en plus rapidement.
L'objectif n'est toujours pas d'apprendre par coeur comme cela mais de lui donner les moyens de les apprendre, par nécessité ou par efficacité ;))
- connaitre celui d'avant ou celui d'après aide
- doubler la somme
- etc...

dimanche 24 août 2014

Un petit tour chez les invertébrés

Bon, rapidement. Sans trop y regarder. Nous avons tout de même bien zieuté les invertébrés cet été. Bien-sûr les insectes (mais ce n'est pas nouveau pour le lutin), mais aussi les autres.

Question insecte, nous découvrons toujours quelques fois aux détriments du lutin. Ici il me ramenait une mouche (beuh) et nous la regardions le ventre à l'air, les ailes sur la table... un abdomen gris par dessus cachait un magnifique jaune virant sur le fluo... et un dard... (je n'ai pas pris le temps d'une photo cette fois-ci). Un taon si petit? Ceux que je connaissais petite étaient énormes et bien plus effrayants. Apparemment oui.


- à la lecture juste un moyen mnémotechnique... gastéro-pode, céphalo-pode, déca-pode


Puis un peu plus, encore, tout doucement. Les mollusques, les cnidaires et les crustacés.

Les crustacés dans la bouche ou capturés vifs dans l'eau.

Les cnidaires. Des méduses dans la mer tout de même assez loin (ou sur la plage échouées)... la méduse rayonnée (chrysaora) très présente, beaucoup plus que la blanchâtre (rhizostoma) aux manubrium bien épais et opaques (beurk) que nous avions l'habitude d'avoir. Et fort heureusement pas de physalie.
Et cette fois pas de balades à marée basse sur les roches donc pas d’anémones de mer.

Les mollusques un peu plus...
Sous nos coups de crayon, sous nos fourchettes, de mer ou terrestres (avec une vive préférence pour les seconds),


Avec une idée de classement (source des infos: mer et littoral)


- la morphologie d'un dental, après en avoir tant trouvés sur la plage cet été...


vendredi 22 août 2014

Du thé, de la cuisine, des livres... en attendant

Les vacances se sont passées vite en fait. Le matin au soleil sur la terrasse. Et moi toujours avec mon zhong à la main.

Des activités de dehors, surtout depuis que le catamaran fluo est revenu dans le quotidien du lutin. Ce midi, pique-nique sur l'île, en face.


Des questions existentielles: est-ce marée basse?


Des thés le matin, des verts japonais excellents dont ce merveilleux Mecha (j'en reparlerais)


des thés noirs (trois se succédaient et pourtant je n'ai pris des photos qu'avec le Bhooteachang Tea TGFOP)



des intérêts pour les détails de la nature... mon premier chardon en juillet


un des derniers chardons d'août monté en graines


une pomme de pin fraiche, tombée devant moi et pas encore grignotée jusqu'au bout et ses perles de sève.


 Un intérêt plus important pour la tasse que je vois pour la première fois chez ma grand-mère. En fait, la première fois que ma grand-mère m'offre un thé dans une tasse comme une invitée.


De la cuisine, un ingrédient mystère à tous les repas (courgettes ronde, jaune, verte, fine, longue, vieille, jeune), des kilos et des kilos, des recettes et des recettes, et le gâteau, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois.... et les gousses de vanille qui lui font des tâches de rousseur supplémentaires

 

jeudi 21 août 2014

Des dessins nature - marine

Le carnet de dessin est parti avec nous. Tant mieux, ile loupiot l'a noirci et noirci. Chacun avec son carnet et nous voilà concentrés au dessus des magnifiques dessins issus de "Inventaire illustré de la mer" de Virginie ALADJIDI et Emmanuelle TCHOUKRIEL, dont je parle ici.


 ... des sauterelles, des libellules, des fenecs (à la tête "majuscule" pour maman et minuscule pour le petit d'homme)

de la mer encore avec les illustrations plus personnelles proposées par le livre d'activités, "Tout sur la mer, apprendre, comprendre, dessiner" d'Harriet RUSSEL dont je vous parle là.



nourriture des poissons, marins d'eau salée

Vocabulaire anglais

Pendant les vacances, nous avons utilisé toutes les compétences autour de nous. Tiens un bilingue anglais dans les parages, sa magnifique fille aux yeux bleus aussi. Et voilà comment a débuté notre cours d'été d'anglais. Une immersion douce dans le quotidien des enfants.


Le professeur n'était pas encore là mais nous étions presque prêts: une page ouverte, le cahier de nature se refermant et nous voilà partis pour une leçon de vocabulaire. "Les 100 premiers mots en anglais" de Heather AMERY et Stephen CARTWRIGHT ont ainsi été appris, compris, mis en bouche.


- Écoute des mots bien prononcés en suivant l'imagier, la ritournelle des 8 mots par double page thématique. 


- Jeu de cherche et trouve dans la page, avec les erreurs volontaires du professeur mettant en joie les bambins.
- Prononciation et non lecture du mot, tout le travail est fait à l'oreille
Chaque thématique est une musique, les mots s’égrainent les uns après les autres, dans l'ordre. Seul les jeux de retrouver tous les mots d'un thème ou de trouver un "cat", des "swings" dans l'image dissocier les mots.
Plus tard nous inclurons le désordre.
C'est drôle des mots sont facilement identifiés tout de même "bottom" ou "cup" (of tea)... ;)

Bon, dois-je le dire: j'étais aussi une étudiante, quelques mots appris (oui, oui) et surtout la bonne prononciation et le réflexe de lire légèrement désappris. Oui, j'ai aussi enregistré notre professeur au dictaphone, pour quand nous ne l'aurons plus sous la main, même si sur le site de la maison d'édition un lien vers les mots prononcés est proposé.

samedi 16 août 2014

Le drapeau était vert mais... (Où est le danger?)


Il y a quelques jours, le lutin se noyait. Après une énorme frayeur, il était de retour sur le sable, en vie et même debout. J'en ai tremblé pendant longtemps.
Le chenapan sait nager. Mais il n'est jamais seul dans l'eau, jamais. Nous sommes à 3 ou 4 mètres de lui avec une mer calme. Pour avoir le droit d'être aussi loin, il a dû aussi être attentif à des recommandations. Il n'y a pas que la nage qui compte ou le fait de ne pas couler.
La couleur du drapeau est importante. Vert au dessus des sauveteurs, c'est bon signe.
Et puis dans l'eau: ne pas avoir peur de mettre la tête sous l'eau, ne pas avoir peur de boire la tasse, plonger dessous, faire l'étoile de mer (ou la planche) et... très important considérer qu'avoir pied c'est avoir de l'eau arrivant juste sous les aisselles.

Et puis il y a eu ce jour de belles grosses vagues. Drapeau vert! Mon grand-père m'a appris à ne pas en avoir peur et même à jouer avec les éléments. Je ne suis pas une surfeuse mais une plongeuse de vagues. Et si le petit d'homme veut rentrer dans l'eau avec ces vagues, là aussi des recommandations sont de rigueur mais aussi tout un apprentissage. Une attention et un rythme, nous sommes en perpétuel mouvement pour être en sécurité.
Il faut savoir repérer la force des vagues à leur hauteur et ce qu'il est possible de faire selon qu'elle soit en montée, qu'elle porte juste une petite collerette d'écume ou qu'elle soit déjà blanche.
- en cas de montée, sauter par-dessus ou se laisser aller
- en cas d'une toute blanche, c'est fini elle est déjà en rouleau: soit elle n'est pas trop forte et elle peut être surfée sans planche, soit trop forte, un seul moyen s'ancrer les pieds stables et bien écartés et attendre qu'elle passe.
- en cas de collerette blanche, c'est le moment de plonger. Rentrer bien la tête, menton contre cou, et plongeon bien au centre du mur formé par la vague. La force de la vague va nous remettre debout et nous pousser la tête (attention au coup du lapin si la tête n'est pas rentrée dans le cou!). Soit un plongeon et une remise sur pied immédiate à l'air libre, prêt pour la vague suivante.

S'il n'écoute pas, fait l'excité, il sort immédiatement. Le danger est là. L'adrénaline de ces sensations fortes (avec mon grand-père, nous y allions aux grandes marées et avec énormément de vent, drapeau orange) doit être accompagnée de beaucoup de vigilance.
Et puis cette fois-ci, j'étais sur la plage, lui accompagné dans l'eau. Mais... Beaucoup plus de peur que de mal! Il était bloqué entre deux arrivées de vagues, les unes l'entrainant vers les autres, de moins en moins pied et puis plus du tout, vers le large.
J'avais oublier deux points importants:
- avoir pied en cas de vagues, c'est de l'eau juste au dessus du nombril
- seule la première vague doit être considérée, plongée ou évitée. A chacune, nous reprenons la position de vigilance et nous attendons la seconde en revenant à de l'eau au nombril.

J'ai plongé dans l'eau, l'ai rattrapé en même temps que l'accompagnant. Dans les bras, ouf! Nous lui avons demandé comment il allait: - Je n'ai pas eu peur, je savais que vous alliez venir me chercher!
J'ai presque failli en pleurer ou en rire: quelle marque de confiance!!
Comme quoi: ne pas se fier à ses pieds palmés!

Le danger est dans la non vigilance, le non respect des consignes.
Le loupiot continue de faire des actes "dangereux", c'est un apprentissage. Avec sa grand-mère, il a appris à scier cet été.
Il faut alors du bon matériel, une technique, de la patience.
D'abord mesurer, marquer.


Puis se mettre en position, stabiliser le bout de bois et mettre son autre main en sécurité (ici sous celle de sa grand-mère). Et faire le mouvement en rythmes lents, encore et encore.

vendredi 15 août 2014

Attrape moi si tu peux!


Ils ont beau être volants, sautants, agiles... ils ne sont pas à l'abri.


A chaque occasion, le petit d'homme nous ramène un spécimen... docile ou non.
Bah oui, se faire mordre par une libellule...


Et puis celle d'après est une demoiselle! La libellule se pose les ailes à plat, comme deux huits; la demoiselle les referme comme un livre. Les demoiselles lisent, vous ne saviez pas?! A moins qu'elle soit une leste (entre les deux), bah encore plein de choses à apprendre.


(Et je vous passe les photos avec araignées et mouches)

Entrainement au soroban (boulier japonais)

Je n'ai pas prévu de devoirs de vacances en mathématiques. Juste des manipulations de boulier.
En suivant en cela les exercices donnés dans l'application gratuite pour téléphone dont je vous parlais là, nous exerçons les doigts aux calculs impliquant le petit copain (utiliser le quinaire 5) et le grand copain (utiliser un unaire de la colonne de droite, ici 10).


Nous pratiquons ainsi le Soroban avec tout de même un petit feuillet de rappel bien nécessaire pour reprendre, encore et encore. Les petits copains pour arriver à 5, les grands copains pour arriver à 10. Cela est d'autant plus nécessaire que les entrainements aux grands copains font intervenir volontiers des petits copains.

Toute personne en visite à la maison est alors soit spectatrice soit actrice. Et puis la grand-mère du lutin s'y met aussi avec le Suan pan (boulier chinois): courses de rapidité en vue!


Bon, bon, je dois l'avouer, je suis la mieux lotie des 3: le crapouillot manipule un Soroban avec une utilisation normale, ma maman manipule le Suan pan et doit à chaque fois penser à ne pas utiliser l'unaire la plus proche du cadre inférieur et la quinaire la plus proche du cadre supérieur (voir différence entre Suan pan et Soroban expliquée là). Tandis que moi, même si je n'ai pas le toucher avec les boules pourtant si important et décisif, j'ai à chaque étape la confirmation que mon calcul est bon (le chiffre rouge indique celui qu'il me reste à prendre en compte) et c'est parfait pour les calculs de trois nombres et la validation du résultat final!
Mais chut!

Bon, la susceptibilité du chenapan en fait une activité superbe, demandée le plus souvent mais aussi pleine de frustrations. Quand il est concentré cela lui arrive souvent d'être le premier. Mais pour peu qu'il se déconcentre... ou regarde le scarabée passer comme sur la première photo et nous sommes sûr que sur les 20 calculs, il dérape et se dénigre... Pleine concentration exigée, donc!

Quatre jours à la ferme

Nous y passons quelques fois. Pas longtemps, deux jours, trois. C'est petit comme chez nous, la proximité est grande mais nous nous y sentons bien, entourés, chouchoutés. Nous parlons de vaches toujours, et pour cause, et d'amour, d'amitié, de parentalité. Nous nous donnons les astuces du coeur de maman quelques fois débordée, souvent en prise aux crises de nerfs, souvent aussi en prise aux fous rires, toujours avec énormément d'amour à donner, même mal.


Une parenthèse attendue, quelques fois même décisive, comme si nous en attendions tellement, trop peut-être. Il faut la préserver cette vieille amitié: elle a 20 ans!
Et puis il y a M., toutes de bouclettes et d'espièglerie vêtue. Être à la hauteur, choisie comme je suis, une marraine c'est important. Elle a bien grandit la choupinette. Nous avons entamé notre vraie relation. Elle de beaucoup de tendresse, moi de présence (au moins là), d'attention, de câlins, de massages mais aussi de beaucoup d'histoires.
-"Lis-moi une histoire, Marraine" Le ton impératif et autoritaire est accompagné par un regard désarmant. Oui, tout mon répertoire d'"Histoires comme ça" de Kipling y est passé, " Le Yark", "L'oizochat"... et j'avais commencé par "La plus mignonne des petites souries". Je sais Miss, que tu te souviendras que je peux t'en raconter des histoires, oui, raconter ou lire dans ma tête celles que j'ai lu plus tôt au petit d'homme.


Des escargots pour rendre folles les poules... et si possibles trouvés pendant une excursion de nuit. Puis des sauterelles attrapées, encore et encore, passées de mains en mimines, relâchées, ré-attrapées. De la gymnastique pour passer les clôtures électrifiées. Des rencontres humaines et animales... merci renard pour ne pas t'être échappé de suite, de t'être arrêté devant nous, de nous avoir regardés puis d'avoir continué ta route.


Une vache qui finira sa vie dans le champ... peut-être pas la seule mais la dernière pour eux. Et des bouquets de chardons qui stupéfaient tellement le papa de M, mauvaises herbes qui montent en graine trop présentes, bien trop dans ses champs de céréales et qui pourtant arrivent par brassées pour moi, parce que oui, j'aime les chardons. Et surtout d'autres, vus mais tellement loin dans le fossé, les chardons cardère.