vendredi 26 janvier 2007

les Massaï

Je commence mes petits entrefilets ethnologiques par eux car ce sont les seuls que j’ai vraiment rencontrés. C’était au Kenya en 2002, pour Noël et le jour de l’an 2003. Un très, très beau voyage où nous avons exploré de manière très « conventionnel » une toute petite partie du pays et d’un parc…nous avons eu le droit à une représentation de sauts de Massaï à l’hôtel comme n’importe quel touriste. Il y a eu choc des cultures et non rencontre mais là n’est pas la question…je vous en parlerais peut-être plus tard….
Notre émotion ne fut pas moins vive : c’est effectivement une ethnie très fière et d’une beauté naturelle stupéfiante. Les femmes, le crâne rasée (pour être belle comme une lionne), les hommes les cheveux longs formant presque un casque (une crinière pour un digne lion).
Les Massaï sont des pasteurs nomades mais pour les occidentaux, ils sont connus pour leur chasse des lions. Pour moi aussi au début: étant enfant j'ai lu avec déléctation "Le Lion" de Joseph KESSEL et savourais les sentiments diffus de la petite fille, quel beau duel entre ce Morane (jeune Massaï) et ce lion....tous mes rêves de vie sauvage!!

"Alors, ainsi qu'elle l'avait fait pour moi, Patricia lâcha King contre le morane et le retint, le lâcha de nouveau et le retint encore. Mais aujourd'hui, ce n'était pas seulement pour satisfaire la petite fille que le lion prenait son élan et rugissait. C'était pour son propre compte. Il haïssait Oriounga de tout son instinct. On eût dit qu'il flairait dabs l'homme adossé à l'arbre toute une race qui, depuis toujours, s'était contre la sienne acharnée. Et Patricia devait user de tout son empire sur King pour maîtriser sa fureur.
Durant ces assauts répétés, suspendus et repris, où la gueule de King n'était qu'à un pouce de la gorge offerte, et où le morane sentait la chaleur du souffle léonin, pas un muscle ne tressaillit sur le sombre corps d'athlète et d'éphèbe, pas une fibre ne remua sur le visage hautain.
Est-ce qu'Oriounga était certain de se voir protégé jusqu'au bout par la petite fille blanche? Etait-ce la bravoure d'un orgueil insensé? Ou l'orgueil d'une bravoure sans défaut? Ou bien encore et, en vérité, était-ce, par-delà le raisonnement, la bravoure et l'orgueil, une fidélité obscure et toute-puissante aux mythes de la tribu, aux ombres innombrables et sans âge de tous les moranes du peuples massaï, tour à tour victimes et tueurs de lions?"



Notre guide de safari (pacifique) nous avait divulgué quel trésor était ramené par les Massaï au retour glorieux d’une chasse au lion. Non pas la crinière…non pas la queue…non pas le cœur…une chose beaucoup plus précieuse….une boule de poils : celle que tous les félins ont dans la gorge et leur provoque ce rugissement si particulier. Comme tous les félins, le lion se lèche et sa langue rappeuse ramène quelques poils, qui pour une grande majorité resteront coincés dans sa gorge…Le plus courageux des Massaï revenait donc avec ce trésor en main…rien à voir avec nos attributs de puissance occidentaux…


* photo de Moranes (jeunes Massaï) prise ici

Dédicace pour mon petit loup : les femmes Massaï entreprennent la diversification alimentaire de leur bébé très tôt…en mastiquant des aliments et en proposant la bouillie par une « becquée » (de bouche à bouche). De quoi nourrir le corps et l’affectif !!
Et puis je vous parlais là de leur Cérémonie de l'Eunoto et de l'ocre rouge.

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