Une nuit qui me laisse courbaturée, des mollets tendus par les marches forcées et rapides, une tête peu reposée. Il me fallait un thé pour réchauffer le corps et l’esprit. J’ai opté pour le Pu’er offert par Katell lors du dernier SWAP Thé et je n’ai pas été déçue.
Ce fut une dégustation ici et ailleurs…
N’ayant pas encore de théière, j’ai infusé mon pu’er au zhong. Oui, oui, je vous entends déjà : sacrilège ! Mais je fais avec ce que j’ai. Je n’ai pas non plus réchauffé et patiné du jour mon zhong et mes tasses à sentir et à boire comme le fait Laurent de Vivre le thé dans sa vidéo (reprise ici mais là dans son contexte). Cette démonstration m’a laissé ce matin étourdie et attentive. Et ce fut aussi une des raisons de mon choix vers le Pu’er.
Mon petit zhong a infusé les feuilles vert/marron de ce pu’er brisé pour offrir une liqueur acajou et limpide, les feuilles devenant complètement noires. La liqueur est très prononcée en odeur, de cuir et d’étable… la tasse à sentir révélant elle, derrière, des notes de tabac et de terre fraiche. En bouche, la liqueur est salée, ample, sans amertume ni astringence avec un goût de nèfle ou de champignon.
J’imaginais Katell partie dans les bois de sa Bretagne, le nez au vent glacial caché par l’écharpe épaisse, les bottes aux pieds foulant l’humus… une impression de sous-bois.
Mais aussi, j’avais en tête la lecture de « Kelvin l’enfant fou » de Béatrice CORTI-DALPHIN … cette petite nouvelle, attrapée dans ma poche par un coup de vent suisse et un avis averti de Kris toujours aussi à propos (cf les commentaires). Une rencontre comme hors du temps, une compréhension d’un regard, une pertinence de la présence et… du thé… Je n’ai pas pu profiter d’un Oolong peu torréfié comme dans l’histoire, le vécu de cette étrangère à Singapour, mais le caractère humble d’une théière Bodum de voyage et la communion des gestes et des éveils d’un Kelvin à l’autre m’ont apaisée et rendue sereine dans les non-hasards de la vie.
Ce Pu’er avait le goût et l’odeur de ces rencontres virtuelles : Katell, Kris dans son pays enneigé, entre deux lignes de littérature sur le thé, des effluves réelles et précieuse et entouré de sachets de thé décoratifs, Kelvin presque vivant grâce aux mains du Laurent de la viédo)… ils étaient là.
4 commentaires:
Eh bien, Vanessa, ce pu er t'a remis le pied à l'étrier: entre tes posts et tes comm, je me surprends devant l'écran... la tasse à la main! Ainsi tu as aimé Kelvin. À relire avant de te coucher, plutôt que Max et les monstres, livre pour matins ensoleillés.
Kris
Merci pour ces effluves de thé.
A tous les amateurs du divin breuvage et de littérature, je me permets de conseiller la lecture de "Rituels" de Cees Nooteboom, avec son extraordinaire cérémonie du thé (j'en parlerai dans mon prochain billet).
Kris: oui j'ai aimé Kelvin et en reparlerais... à relire pour se faire des jours de connivence. Merci de me l'avoir conseillé.
Tania: J'attends avec impatience ton billet sur NOOTEBOOM et j'ai tellement de choses à lire chez toi: PAMUK, VERDIER, HOKUSAI, SOSEKI, SCHLINK... que j'ai lu, dont j'ai parlé (pour certains) et qui reviennent avec encore plus de saveurs par tes mots!
Tania: j'ai lu ton magnifique billet et la lecture proposée me parait envoutante. Et puis repartir avec cette admiration de la céramique raku... que du bonheur...
http://textespretextes.lalibreblogs.be/archive/2008/12/18/de-haute-solitude.html
Je n'arrive pas à te laisser de commentaires, alors je voulais te signaler que j'avais pris quelques extraits sur les chawans raku qui pourraient te plaire ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2007/07/bols-th-de-crmonie-chawan-raku.html
et je tenterais à nouveau de te laisser des commentaires...
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