mardi 11 février 2020

"J'aime bien aller au bord de la mer en janvier et retirer seulement un soulier"

... titre d'un poème en prose de Carl Norac, illustration de Gerda Dendooven, extrait de "Vent d'hiver".

Nous sommes en février?!? Les jours passent sans que je ne vois le soleil. Du travail du matin au soir, en semaine, le week-end et même pendant les vacances.

Passée le mois des voeux, mes cartes sont sur la tables, blanches, elles ne sont pas parties chez leur destinataire. Je n'ai même pas proposé ma version ici.
Mais l'hiver, lui, est en place. Depuis quelques années, accompagné du vent, il me fait peur. Je suis devenue fragile des bronches. Est-ce le temps qui fait son office, après 40 ans? Est-ce une fatigue importante limitant mon immunité, une écoute trop imparfaite de mon corps. J'avais toussé pendant 4 mois, avec des pics de fièvre 3 semaines durant, des nuits assises pour pouvoir respirer, coqueluche possible... depuis je ne peux pas vivre sans un foulard sur la gorge. Fini mes colliers. Une demi-heure sans et ma gorge prend froid.

Et dire que j'ai adoré courir dans le vent, sans manteau l'hiver. Sans bonnet bien-sûr, le froid, le vent dans les cheveux et c'était sauvage, passionnant. J'ai adoré marcher dans l'eau glacée. Il suffisait d'un bon bain très chaud avec une bonne tisane et j'étais requinquée, voire vivifiée.

Je passe encore une année sur le fil.
Corps, petit, grand, gros corps, tiens bon! Je te mets à rude épreuve: pas assez de sommeil. Bah d'ailleurs cela fait des années, apnée du sommeil comprise, maintenant j'y rajoute un réveil obligatoire à 6h ou 5h et un coucher plus proche du jour suivant pour cause de travail.
Une alimentation beaucoup beaucoup moins choisie, pas le temps de cuisiner et puis beaucoup beaucoup d'émotions mal gérées (frustration, manque de reconnaissance, orgueil mal placé pour le plus gentil).
Plus du tout de sport, les bâtons de marche nordique attendent, la forêt aussi.

Je rêve de plonger mes pieds dans l'eau glacée et crier dans le vent, rire et danser sur la plage. Une sensation de vie. La dernière me fut apportée par un gong, non un tamtam parait-il (parce que plat et non avec la boule au centre) au dernier cours de musique.
Je n'ai pas l'oreille, pas le cran souvent. Ici les conditions étaient remplies, aucune appréhension de ce que l'on pourrait penser de moi (limite une bonne remise au point avec le professeur) et un geste ample, dynamique.... un son qui englobe et une vibration qui vous pousse à dire oui (à le crier dans votre tête!).

Allez pour l'année 2020: que vous puissiez crier à gorge déployée que vous êtes en vie, vivifié(e) et sauvage!

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