lundi 31 octobre 2016

Samain

Ce n'est pas tant Halloween qui me tente (j'y préfèrerais le jour des morts mexicains) mais la fête celtique. Se dire que nous pourrions entrer dans la nouvelle année le moment où la terre est la plus en veille, où il fait le plus nuit... attendre que dans ses profondeurs elle nous offre le meilleur. Elle couve, elle grossit de la nouvelle végétation à venir, de tous les possibles.

*source Jean-Baptiste Monge, mon dessinateur préféré de cette forêt celtique, embrumée, féérique où le mystère est aussi enfantin que très terrien.

Faire un feu pour l'éteindre et en refaire un nouveau, pour le renouveau. Fermer la porte au passé, l'ouvrir aux joies nouvelles. Un peu plus près de la nature, un peu moins au matériel. Les morts dans tout ça! Je veux bien penser à eux, doucement, pour ce qu'ils ont construit en moi, pour ce qui transpire dans mes réactions, pour le fil ténu qu'ils nous ont offert... pour me rappeler ce que je leur doit. D'ailleurs, ne se rappeler que le beau... le visqueux est beaucoup plus une affaire de frayeur à se créer, pour en jouer, pour la dépasser.
Pas d'Halloween, plutôt un Samain (click pour une petite histoire des fêtes)... suivre le dieu Dagda, Dieu de tous les dieux celtes, dieu de la fertilité, croire en ce renouveau.

*source "Chronologie une histoire du monde" de Peter Goes

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Faire une virée à Paris (maintenant que nous ne sommes plus parisiens), pour se faire poser un lapin par un presque lapin japonais. En profiter pour voir le vert des hauteurs. Oui Paris est aussi végétal, il faut souvent savoir où regarder, mais tout de même.
Et se dire que si nous fêtons Halloween, ce sera avec eux. Ceux partis en Californie pour un temps, A. et N., enfin revoir les enfants, A. et L., découvrir C. et se dire que décidément je ne les connais malheureusement pas, que je les vois grandir en photos, en vidéos, derrière leur maman qui parle et savoir que je ne suis pas celle que j'aurais aimé être pour eux. Se dire que la vie réserve des merveilles, y croire et se dire qu'il ne tient qu'à moi d'être quelqu'un pour eux.


Et pour ceux qui veulent avoir peur, voilà une proposition du lutin.


lundi 24 octobre 2016

Thés de Tunisie


Ils sont arrivés hier les bras chargés... de livres bien-sûr... et d'un symbole du partage et de la convivialité maghrébine.
Non non pas de narguilé (nous en avons un qui ne sert pas, les fumeurs se sont arrêtés ou sont passés au vapotage et pas de fumeur à la maison... même si j'adore l'odeur de ce tabac miellé). Mais un plateau et son service à thé.
Un immense plateau d'argent, la théière aux proportions de partage, les verres et ce mrach (une chanceuse dans laquelle on met de l'eau de fleur d'oranger).
Bien-sûr ils sont arrivés avec le thé (pour être sûr d'avoir celui qui convient parce que sinon ils font confiance dans le contenu de mes placards), la fleur d'oranger (pour cela aussi ils auraient pu faire confiance au contenu du placard) et des pignons de pin.

Il restait un peu de menthe sur mon balcon. Et nous voici entre femmes à faire bouillir l'eau et le thé. A aérer le thé dans la théière avec la menthe fraiche et le sucrer, l'allonger ou le diluer en fonction de son amertume et astringence. Pas de photo, non, nous profitions.
Ce fût un thé vert à la menthe, aux pignons et gouttes d'eau de fleur d'oranger facultatifs: un tey akhdar. Je fus du service, au mètre, monter très haut la théière et redescendre tout en servant pour aérer et faire mousser le thé.
Nous aurions pu le parfumer aussi à la cannelle, la sauge, la verveine ou à l'absinthe (chiba).


Mais quelle surprise de découvrir qu'en Tunisie, un autre thé était préparé. Un thé très très longtemps infusé (bouilli): un thé rouge tunisien, tey ahmar (oui, oui, il s'agit bien du thé rouge/noir comme le nomme les chinois et non du roobois: sûrement un ceylan) avec un trait d'eau de géranium (ou aux feuilles de géranium), aâtrichiya. Ce sera pour leur prochaine visite.

"Dans la Haute-Medjerda, rares sont ceux qui se contentent de boire un verre ou deux le soir; certains douars sont réputés pour leurs buveurs de thé; on cite ce fellah qui a vendu l'héritage de son père, morceau par morceau, pour satisfaire sa passion; lorsqu'il n'eut plus de terre, il se fit marchand ambulant." (extrait de "Boissons et civilisations en Afrique" de Alain Huetz de Lemps)

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Au fait, merciiii!

dimanche 23 octobre 2016

Comblée

... ils arriveront ce soir, les copains, ce sera discussions et rires.
... elles sont loin et pourtant si proches, si attentionnées, de Californie, du Canada ou ... d'à côté, ma chère A., juste à côté, prête à 2 ou 4 heures de discussions presque ininterrompues au téléphone. Si présentes quand il le faut, à leur manière.


Ce matin, en pyjama, me voici émue aux larmes par les cadeaux de mon grand.
Il a cassé sa tirelire, toutes ses économies...
... pour ce dragon aux grelots
... pour ce wénxiāngbēi (puits de senteur ou nez) et ce chábēi (petite tasse)


Nous infusons un Ali Shan, oolong taïwanais peu fermenté, de chez Thés de Chine et profitons de nos deux duo de dégustation de Gong Fu Cha pour profiter à trois de ces merveilles. (pas sur la photo, j'ai profité du moment).



... je reviens seule pour une énième dégustation de ce Ali Shan... en emportant avec moi toutes les attentions envoyées deci-delà, de mains en mains, par la poste ou par la toile internet. Merci.


Et un chocolat ganache menthe poivrée et citronnelle de Patrick Roger.


Ça y est, les feuilles façonnées en petites perles ont tout donné!

Pas de bougie... mais je ne dis pas non à 41 rides

Le temps file. Voir un enfant grandir accélère le temps mais je ne suis pas contre.

*source Moma, détail d'une peinture d'Eric ISENBURGER

J'ai aimé ces dernières années, j'ai aimé pouvoir affronter les obstacles un par un sans être prise à la gorge, reconnaissante de ces laps de temps plus sereins. Je n'ai presque plus 40 ans et je me reconnais un peu, enfin. Je voulais devenir adulte, seul rêve d'enfant. J'y suis, j'y reste. Si heureuse de pouvoir être une amie, une amante, une maman, une référente.

Prendre des rides. Si possible pas celles de l'amertume mais je prends toutes les autres même celle du lion, parce qu'avoir des responsabilités demande d'être présente, consciente voire inquiète.
Je prends aussi les cheveux blancs. Plus de 41 mais pas encore sur toute la chevelure. Je prends, je les veux, je veux vieillir parce que je sais maintenant par quel bout prendre la vie, un pas à la fois.
Je ne suis toujours pas sur la voie d'une métamorphose, la chrysalide s'est ouverte trop tôt sans offrir le beau papillon que j'aurais aimé être. Mais je suis moins exigeante. Je n'ai pas besoin de me transcender... ou au moins le chemin pour me découvrir est, en soi, une bonne quête.

J'ai 41 ans! Et quand je vois mes amies qui ont passé 50 ans, si lumineuses, je me dis que si c'est pour leur ressembler, je prends!

vendredi 21 octobre 2016

Un problème de mathématiques avec des parts égales

Voici un exemple de problème solutionné par la Méthode de Singapour.


L'essentiel est de bien faire figurer tous les éléments de l'énoncé sur le schéma en barres.
La barre du haut concerne les livres, celle du bas l'album. Le point d'interrogation concerne le résultat demandé.
La première difficulté pour le chenapan, dans cette série de problèmes, a été de bien saisir qu'il y avait des parts égales. La seconde, dans ce cas précis, a été de comprendre "2 fois plus que chacun des trois livres", soit 2 fois plus qu'un seul livre. Un livre correspondant ainsi à 1 part.


Les 30 euros étant la somme pour 3 livres, 1 album et le rendu de 5 euros. (Oui oui le lutin pose les soustractions, multiplications et divisions "extra faciles"... je ne sais pas ce qui lui prend en ce moment car il connait, évidemment, les réponses avant même d'écrire l'opération - Mais ça rend mieux avec les opérations Maman! -, si tu le dis!)


Il faut alors trouver le prix d'une part.


Le prix de l'album est de 2 parts donc 5 x 2 = 10

L'ordre des opérations

Nous continuons à progresser avec la Méthode de Singapour. L'enfant est mis à contribution pour comprendre et analyser. Il doit prendre son temps, décortiquer.
Voici un exemple d'ordre des opérations. En l'absence de parenthèses, les multiplications et divisions sont prioritaires et le calcul se fait de gauche à droite. Est-ce que le calcul est correct? Doit-on mettre des parenthèses et où?


8 x 10 - 36 : 9 + 2 - 2 x 5 x 5 = 0
Soit les multiplications et divisions en premier.
En écrivant ce billet je me rends compte qu'il me faut refaire une photo pour expliquer l'ordre des opérations. Voici:

Cet exemple-ci était plus compliqué que les autres pour le lutin.
Après quelques tentatives, il a vu qu'il pouvait s'aider des signes "moins". Soit le reste de l'opération devait faire 80 après le premier moins. Soit, vu que la multiplication est commutative, la première partie avant le second moins devait faire 50. Voici un premier essai.


 Puis un autre, sur la bonne voie.

jeudi 20 octobre 2016

Travail sur les homophones, nature des mots et grammaire en couleurs

Le lutin révise les homophones. Comme à chaque fois, sur le papier tout va. Pour donner du peps à l'affaire, nous avons travaillé la nature des mots avec une méthode visuelle, rythmée et rapide. De quoi tenter la mise en œuvre de réflexes (en photo, une solution, voir plus bas).


Mais au début, apprendre ou réviser les homophones c'est se poser des questions. Une leçon ou des aides visuelles comme ici

*source 

ou là


En se posant des questions, en remplaçant les mots: ont par avaient, sont par étaient etc... etc... Le chenapan arrive à bien les distinguer. Oui mais! Il n'arrivait pas à réinvestir ces éléments dans les dictées ou la production écrite. Je me suis tournée alors vers plus de grammaire encore, une nature des mots renforcée.
Reconnaitre un adverbe, un nom, un verbe, une préposition, un déterminant, une conjonction. Une difficulté supplémentaire? Oui et non, parce qu'après, le chemin est beaucoup plus rapide.


*source carte mentale Lorien

J'utilise là la méthode de la grammaire en couleur de Christiane et Maurice Laurent et principalement du panneau nature de mots. Il s'agit de faire de la grammaire explicite. Nous lisons ou déclamons une phrase, lui ou moi, et à chaque mot, nous toquons sur une case colorée, une case spécifique pour chaque nature de mot.

*source

Ainsi après avoir fait quelques exercices conventionnels sur les homophones, nous reprenons les phrases et les rythmons. Après trois leçons sur les homophones, je dois dire que le résultat est encourageant. Le crapouillot prend moins de temps pour retrouver quelle est la nature du mot "difficile".

Deux tableaux différents sont maintenant chez nous (en photo). Celui (issu de Maitresse du CM1/CM2) pour le chenapan avec les contours colorés et juste la nature des mots à l'intérieur (parce que vide c'est encore trop compliqué!) et pour moi celui du site source Une éducation pour demain avec tous les exemples.

La piraterie (et un garçon qui a bien grandit)

Autre billet resté dans les brouillons! Je fais du tri mais ce billet est trop mimi, d'un temps révolu. Les pirates n'ont pas réussi à l'intéresser assez pour parler de Barbe-rousse ou Barbe-noire...
Le lutin vient de fêter ses 10 ans! Loin de ce petit môme avec sa dent de devant en train de pousser.

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Le crapouillot est un amateur de la série animée "One Piece", tirée du manga de Eiichirō Oda qu'il lui arrive de lire (quoique, il en est toujours au premier tome... et premières pages).


Même si j'ai de nombreuses réticences par rapport aux histoires (du sexisme, de la sensualité vulgaire, des cris, des sentiments caricaturaux et je pourrais encore en trouver), je le laisse regarder. Oui c'est une série pour plus grands mais je l'ai toujours visionnée avec lui et il m'arrive toujours de lui parler des points négatifs pendant l'épisode.


Alors il se repait de pirateries, de combats, de recherches de trésor et de personnages (tout de même) drôles.

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Et puis, bien-sûr, il a aussi vu les "Pirates des Caraïbes". Et puis il a dessiné et décalqué... il ne lisait pas encore trop... "La fille du Capitaine Pirate" de Jérémie BASTIAN était ma lecture.


Reprendre les verbes, les conjugaisons et les pronoms personnels (vieux billet resté en brouillon pour je ne sais quelle raison)

Se rendre compte que des billets sont encore en brouillon et pourtant presque complets. En voici un qui date de l'année dernière... pfeu que le temps passe vite.

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Les conjugaisons abordées l'année dernière pouvaient être facilement écrites, comme une simple suite de mots. Le lutin avait tout de même des difficultés à les réutiliser au sein même de la phrase. Et les pronoms personnels ne l'aidaient pas plus.

C'est en suivant "Hugo et les rois, cahier pratique 1" que nous les avons repris en début d'année scolaire tout en jouant avec pour bien les mettre dans la tête (parce que non ce n'était pas si facile de distinguer le nous et le vous par exemple).


Nous avions abordé ainsi ces remplaçants (pronoms personnels) bien pratiques permettant d'habiller (conjuguer) comme il faut les rois (verbes).

Le vous restait tout de même difficile parce que égal à 2 personnes ou plus mais aussi à une personne seule vouvoyée!

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Nous avions aussi préparé quelques mini pièces de théâtre de la conjugaison en suivant les conseils de Bernadette GUERITTE-HESSE tirés de son livre "L'enfant et le temps" dont je vous parlais là.

Une mise en scène d'une action avec son acteur (qui mime), son locuteur (avec la bulle) et son auditeur (avec l'oreille). Nous n'avons fait que le singulier pour l'instant.
- chaque joueur tire une personne des pronoms personnels (1ère personne du singulier, 2ème personne du singulier, 3ième personne du singulier) pour savoir quel rôle il joue.
- L'animateur tire un pronom personnel et la scène se joue.