mercredi 28 janvier 2009

Lectures prétextes pour relation parent-enfant

J’aime les livres dits « intelligents », de ceux qui provoquent la sensibilité, émoussent les sens, amènent, en seconde lecture, une réflexion, toute douce ou plus vive. « P comme papa » de Isabel MARTINS, Bernardo CARVALHO n’est pas de ceux-là et pourtant il a une place de choix, aussi, dans notre bibliothèque jeunesse.


Parce qu’il s’agit de tendresses, de câlins, de moments d’échange… un père et son enfant dans ces petits rapprochements du quotidien, pas d’histoire mais du spontané… p comme papa mais ce papa qui devient tout autre objet utile, nécessaire, important, rassurant, comique, amusant…
papa capuche,
papa échelle, papa fauteuil, papa avion, papa pommade etc…
*source illustrations de Bernardo CARVALHO (en version originale et cela rajoute en fait beaucoup de chaleur)

Les bouts de chou de 2 ans, et quelques, adorent et redemandent, les mots sont répétés, les gestes mimés, le reste de l’action raconté. Et puis les illustrations de Bernardo CARVALHO offrent des silhouettes toutes stylisées et rayonnantes, chaudes et pastels mais aussi feutrées… une belle proposition dont abusent mon compagnon et notre lutin… de l’autre côté de l’appartement je n’entends que les éclats de rire !

De notre côté, relation mère-enfant, j’ai aussi un livre, plébiscité… « Les douze manteaux de maman » de Marie SELLIER et Nathalie NOVI.

Marie SELLIER propose là des humeurs de maman, changeante, merveilleuse, fragile, efficace, tendre. Elle offre un panel très large et superbement bien vu sur les différents états d’une maman quelquefois fatiguée… tout cela en ne parlant que de ses manteaux… douze, comme les saisons (par forcément de la terre), mais plutôt d’une vie ou d’une journée… de maman. Cette auteure mérite de s’attarder, pour son inventivité, son rapport à l'art, voir ici dont est tiré la couverture.

J’ai aussi beaucoup d’admiration pour les illustrations de Nathalie NOVI, personnage étrange aux chapeaux à imiter. Avec un immense plaisir j’avais pu aller à une de ses expositions lors de notre escapade normande, Ribambelles&Ribambins me redonne envie (nous n’avons pu ramener qu’une affiche, à suivre)… J’aime les couleurs chatoyantes ramenées d’Afrique noire ou du Nord, ces références picturales, ces costumes bigarrés, ouatés, chauds et doux… et ces paysages, décors impressionnistes d’une humeur plus que réalistes. Me reste en mémoire, tout de même, une vue d’une colline orageuse que j’aurais aimé vous proposé quand je parlais de l’odeur après l'orage. J’aurais aimé un livre d’exposition mais bon ce premier en notre possession, « Les douze manteaux de maman» permet déjà à la maman que je suis de me fondre avec bonheur dans ces illustrations pas si enfantines.

*source illustrations Nathalie NOVI

Pour en revenir à ce manteau, capeline de sorcière, châle de réconfort, j’aime ce parti-pris pas du tout mode mais bien émotif. J’aime la part d’ombre du manteau de brume, des yeux de plume de paon qui lancent « des éclairs de colères et font des trous partout », mais aussi ce côté vol au vent, cet emmitouflement déjà effectué avec un peignoir mais aussi un manteau duveteux, chaud... non, non pas bleu mais fushia…. De très beaux extraits sont remis en scène . Bellesahi m’avait intriguée et Katell harponnée ici. Sylvie vous dévoile les couleurs du manteau .

jeudi 22 janvier 2009

Surprise à coeur de muffins verts et soupe de carotte, pour convalescents

Il a fallu 2 semaines pour se sortir un peu de tous ces miasmes respiratoires et intestinaux…
Hier pour se réconforter à deux… un petit diner aux surprises :



Muffins au mesclun et poivron rouge
Pour 4 beaux muffins
1 sachet de salade mesclun
1 petit poivron rouge (voire ½)
1 poignée de noix
100g de farine
1 sachet de levure
1 peu de fromage râpé
2 œufs
1 peu d’huile d’olive


Préchauffez votre four à 180°C. Dans une casserole à fond épais, mettez un peu d’huile, 1 pincée de sel et la salade à feu moyen. Tournez la salade jusqu’à ce qu’elle cuise sans accrocher, rajoutez pour 2 minutes supplémentaires le poivron rouge coupé en grosses lamelles et un peu d’eau si cela accroche.

Récupérez le mesclun sans le poivron et en enlevant l’excédant d’eau et mixez-le. Dans un saladier, mettez la purée de mesclun, les noix écrasées grossièrement avec le plat de la main, le poivron rouge, le fromage râpé et les œufs. Mélangez.

Rajoutez la farine, la levure. Mélangez et mettez la préparation dans des moules en silicone. Enfournez pour une 20aines de minutes.


Soupe tiède aux carottes et aux clémentines
Pour 2 personnes
4 carottes
¼ de céleri-rave
2 clémentines
1 noisette de gingembre frais
1 peu d’huile d’olive


Coupez les légumes en très petits cubes. Coupez très finement le gingembre après l’avoir épluché et en privilégiant l’extérieur moins fibreux. Mettez –le dans la casserole avec un peu d’huile. Quand l’huile est chaude, rajoutez les légumes et 1 pincée de sel. Faites suer les légumes le plus longtemps possible puis rajoutez de l’eau jusqu’à hauteur des légumes pour terminer la cuisson.

Préparer les suprêmes d’une clémentine, cf. technique pour le citron sans les mettre en dès au final (avec une joie non dissimulée, je les ai réussi, sans comparaison avec cet autre essai). Disposez-les entiers dans le fond de deux coupelles. Récupérez, en pressant les peaux blanches, le jus de la clémentine qui a servi aux suprêmes. Puis pressez l’autre clémentine.

Attendez que les légumes tiédissent. Mixez les légumes cuits et leur eau de cuisson en rajoutant le jus de clémentines. Servez dans les coupelles.

jeudi 15 janvier 2009

Imposture et auto-shiatsu pour une sinusite

Je suis prise en délit d’imposture tous les jours. Imposture que de paraître maîtriser les sujets dont je parle sur ce média (comme dans d’autres occasions). Je ne suis qu’une amatrice, une défricheuse… je mets ici des petits focus souvent sur des pratiques qui me plaisent et vers lesquelles j’aimerais devenir plus expérimentée mais je ne suis qu’une débutante. En thé, en shiatsu, en littérature, en cuisine comme dans tout le reste.
Je me demande souvent si ce n’est pas une erreur monumentale que de faire des billets spécifiques quand je ne suis qu’une apprentie. Mais je suis partisante de continuer, de poser là des jalons pour moi (pour vous) pour aller ensemble ou seuls vers ces alternatives. A vous (à moi) de continuer la réflexion, de chercher la pratique exacte, de trouver confirmation auprès des spécialistes et des experts… je ne suis là que pour vous (me) mettre sur la voie. Avec plus d’informations, des idées précises, nous avons souvent plus envie d’ouvrir la porte entrouverte… en connaissance de cause en fait. Et puis, il y a certaines choses que j’ai envie de transmettre à notre fils, de ces pratiques comme une hygiène de vie.

Nous devrions tous avoir des techniques pour calmer le mal (en attendant le diagnostic et l’ordonnance). Je suis très tournée vers le shiatsu et quelques auto-pressions pour les symptômes bénins me paraissent de « santé publique ». J’essaye par tous les moyens de trouver des sources d’informations aussi simples et utiles que ces versions japonaises :

*source (avec d'autres supports pour d'autres symptômes)

Je suis, depuis le début de la semaine, près de mon homme malade et au lit, la grippe des premiers jours a fait place à une otite et une sinusite. Alors le petit d’homme et moi gardons nos distances (enfin nous essayons) et je pratique quelques petites auto-thérapies de « prévention ». En prévention de l’otite, toujours des bains de pieds et des massages de chevilles… et pour moi, qui ai un début de sinusite, les 6 points faciales d’auto-shiatsu pour les problèmes respiratoires supérieurs. Je les ai pris du livre « Shiatsu pratique » de Denis LAMBOLEY. Cette version simplifiée, par rapport à celle de MASUNAGA, apporte énormément de facilité à la pratique quotidienne. Ainsi l’auto-shiatsu est accessible, les pressions explicités et quelques massages repris. Les troubles courants (fatigue ou dépression, stress et anxiété, insomnie, migraines, problèmes respiratoires et ORL, problèmes digestifs, ostéo-articulaires, urinaires ou génitaux, du dos, des yeux et des oreilles …) sont bien repris et vous avez une image très claire pour l’application de vos pressions sur les points de méridiens.



Ici pour la sinusite (problèmes respiratoires supérieurs), ce sont ces 6 points à presser entre 5 et 10 secondes. La pression se fait par le gras de l’index, pour plus de facilité vous pouvez pencher la tête vers vos mains. Les méridiens concernés sont celui de la vessie (V), du gros intestin (GI), du triple réchauffeur (TR) et de l’estomac(E).

*source (lien à lire que je reprends pour le tsubo bitong)

1V : au dessus de la commissure palpébrale de l’œil, près du bord interne de l’orbite (le premier point rose au plus près de l’œil)
2V : dans la dépression située à l’extrémité interne du sourcil (le second pont rose aux sourcils)
20GI : entre le bord externe de l’aile du nez et le sillon naso-labial (le second point marron près des narines)
23TR : sur le bord externe de l’orbite, à l’extrémité externe du sourcil (le premier point orange près du sourcil)
3E : à l’intersection d’une ligne passant par la pupille de l’œil et le bord inférieur de l’aile du nez (j’imagine le point rouge marqué estomac)
Tsubo bitong : au milieu de l’aile du nez

*source tsubo bitong (très connu pour le sevrage du tabac, à lire ici sur le blog de l’acupuncture expliquée de MaîtreQi) (Attention: en y regardant de plus près ce n'est pas ce point là le bitong... le point à presser jsute au dessus de la narine, allez donc le voir en suivant le lieu sur le sevrage du tabac)

Le soulagement est immédiat et l'auto-pression peut se faire deux fois dans la journée.

samedi 10 janvier 2009

Thé rose d'Abyssinie, petit-déjeuner conté et hibiscus légume

Je voulais vous parler d’un petit-déjeuner rose. Hier j’avais pris, au lieu d’un thé, une infusion d’hibiscus et un yaourt à la confiture de fraise (pour les grands), offerte par N-Talo (entre autres petites merveilles dont je parlerais plus tard). Quel plaisir, très régressif… en effet, la confiture fut un nectar d’enfant chez mes grands-parents… et puis cette infusion, dont l’absorption était contrôlée par ma maman… trop tonique, excitant, pour une enfant ou une jeune fille ! (pas tout à fait : maman, il te faut lire la suite !).


Ce fut d’ailleurs un petit-déjeuner très agréable en surprise : un petit goût, une note particulière dans la confiture de fraise… un je ne sais quoi de plus, très, très agréable… une « étoile » de badiane (entre autres épices)… et dire que mon hibiscus lui aussi est stocké avec la badiane dans mon étagère tisanes (même si ce n’est pas le meilleur en terme de conservation : deux ingrédients très forts en odeur !).

Et puis après la petite promenade du matin, retour vers la blogosphère et lecture d’un billet de N-Talo sur un petit-déjeuner à l’hibiscus… et un autre sur son organisation de SWAP « Si ton petit déjeuner m’était conté ».

Alors voilà, je rempile pour un SWAP ; mais quand je suis invitée de cette manière, je ne peux pas résister. Vous avez jusqu’au 20 janvier si vous êtes tentés et c’est ici ! Il ne me reste plus (ou presque) qu'à me présenter sur le blog dédié au SWAP.

Et puis cet hibiscus qui dans les petits-déjeuners de N-Talo devient une boisson africaine sucrée (avec recettes). A l’Ouest, un Bissap au Sénégal, un Coc’Afrique en Mauritanie, un Seille (ou Oseille rouge) en Guinée, un Roselle en Jamaïque ou un Dabléni (ou Dah) au Mali. A l’Est et au Moyen-Orient, un Karkadeh (karkadé, carcadet)… voir ici ou encore là pour d'autres noms.

En fait, sans le savoir, j’avais bu un « Thé rose d’Abyssinie ». Encore un thé "sans thé" pour commencer ma matinée, ce "Thé de santé" de l'Erythrée (région de l'Ethiopie anciennement appelée "Abyssinie") bu dans une tasse peinte par ma tante, quelques plumes. Rajout: Oui Fortunato , tu as raison, ce n'est pas du thé, juste une infusion, il fallait éliminer la confusion.


Comme quoi le thé me suit partout. Un thé rose au goût de groseille ! Cette boisson arrivée plus tôt en Italie (après le retour des soldats italiens d’Ethiopie en 1936) devrait prendre de plus en plus de place sur le marché européen.



*source cueillette d'hibiscus (lien à suivre avec plusieurs billets sur cette plante)

Moi, j’avais pris une simple infusion chaude, mais non bouillie 10 minutes, et sans sucre. Notre loupiot l’adore avec sucre. Oui, les enfants peuvent en boire, sans excès bien sûr. L’infusion est utilisée en cas de fatigue passagère, elle est un léger tonique mais aussi dépurative, facilitant la digestion (et même réputée brule-graisse)… et encore plus d’incroyables propriétés ayurvédiques. Mais les propriétés ne concernent pas uniquement les infusions.

Comme quoi un petit-déjeuner est aussi le temps pour apprendre la botanique et découvrir d’autres préparations. Des trésors sous une fleur.
De la transformation artisanale du Bissap en boissons, sirops, jus, marmelades, confitures, pâtes à tartiner, à d’autres variantes plus européennes dans un jardin portugais (avec un indice de maturité à la récolte manuelle et à notre portée).
Mais aussi des utilisations alimentaires, l’oseille de Guinée étant aussi un légume à explorer, plus connu sous le nom de bele, chou glissant, aibika, hibiscus manihot et hibiscus soleil couchant.

Attention cependant à ne pas confondre tous les hibiscus ! Maman, ne pique pas les fleurs d’hibiscus de Mam ce n’est pas la même espèce… l’hibiscus des infusions et de feuilles en légume est de la variété annuelle hibiscus sabdariffa. Si tu trouves un hibiscus syriacus, tu pourras manger les fleurs… lire ici pour les différents hibiscus « comestibles ». Mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un hibiscus dans un des légumes que je consomme: le gombo est le fruit d’un hibiscus esculentus.

Comme quoi un petit-déjeuner peut nous emmener loin, en Afrique par exemple, dans des découvertes et des partages, botaniques, gourmands mais aussi « théophile »…et aussi proposer un plat de déjeuner… des gombos au tamarin.
Rajout: cela donne envie aussi de répondre à une question d'atelier créatif, relayée par Kris... Qu'est-ce que le thé nous inspire?

jeudi 8 janvier 2009

Les rites imaginaires *8* janvier/février

Et oui ils reviennent… ils ont trainés ici et là, ont été ailleurs voir si le vent les porterait, ont pris d’autres noms pour brouiller les pistes et sont de retour : les Passeurs d’imaginaires.

J’avais fait, il y a quelque temps déjà, une proposition à tous selon son bon vouloir : participer chacun sur son blog (ou ici pour ceux qui n’en aurait pas) à un thème imaginaire. Rappelez-vous le principe. Je n’avais pas pu tenir la cadence d'un thème par mois car les billets de « tissage » imaginaire étaient fastidieux. Mais voilà, l’idée me plaisait de partager, ensemble, à un moment donné, une divagation.

Alors avant de faire le billet « mise en bouche » de vos parfums imaginaires, thème qui traine depuis mai 2008 (oui, oui), je vous en propose un autre : les rites ! Ces passages dans la vie plein de symboles, sans s’arrêter à la définition du dictionnaire. Il s’agit de rites réels ou imaginaires ou de toutes coutumes symboliques, par exemple toucher le nez d’un Harubang de Corée du Sud donnerait toute chance au couple de mettre au monde un petit garçon.

*source Harubang

Je vous propose donc de :
- nous emmener avec vous suivre les vôtres, religieux, de famille, de culture, de saison et décrire les us et coutumes
- répertorier toutes les petites coutumes de fertilité, de bonheur, de consolidation sociétale, de richesse etc… que vous aimez.
- nous en inventer d’autres (de cohabitation par exemple) ou nous indiquer ceux que vous remettriez d’actualité, rites de passage, symbole d’une étape, initiation
- nous décrire une civilisation à travers ses rites, nous présenter le décor, les masques, les musiques et les gestes (tatouages, danses, actes)
- reprendre les termes de ritualités en psychologie ou anthropologie par exemple
- nous dévoiler vos étapes clefs, celles qui organisent et compartimentent votre vie ou votre journée.
- nous dévoiler d’autres notions du rite (en gymnastique avec les 5 tibétains par exemple)
- nous expliquer votre position sur certains plus agressifs que d’autres (par exemple les circoncisions ou excisions ou plus « modestement » les bizutages)


*source de peinture rituelle Cauk pour une cérémonie de mariage (lire le lien très instructif) dans la tribu des Warli en Inde

Comme toujours vous avez carte blanche pour partir dans du vrai, de l’imaginaire, de l’écrit ou du visuel… Le but n’étant que de partager, de suivre vos liens, de reprendre le cours de la réflexion, de la découverte ou de l’imaginaire. Vous avez jusqu’au vendredi 27 février (2009, il ne faut tout de même pas exagérer !). Il vous suffit juste de me mettre un commentaire sous ce billet dès que vous avez mis en ligne votre participation.

2 ans de toile de bord, à l'abordage!

Demain cela fera deux ans de blog ! C’est long et c’est court. C’est, parait-il, la durée de vie moyenne des blogs. Est-ce un cap si difficile à passer ? Peut-être…
C’est vrai que
nos motivations de départ ont quelque fois changé, c’est vrai que l’addiction à ce format d’échanges, de partages (et il faut bien l’avouer de confidences) est au rendez-vous. Cependant une forme de tension arrive : pour certains, une envie de pousser encore plus les billets, de leur offrir plus de qualité donc un investissement supplémentaire, pour d’autres, beaucoup moins pour retrouver plus de temps pour la vie réelle.
Et puis il y a ces « lecteurs ». Ceux qui se perdent sur la toile et se trouvent capturés par la mienne. Certains arrivent à s’en dépêtrer, une fois conscients de leur erreur (un contenu en non adéquation avec leur demande), certains s’y reposent un petit peu, ballottés par les vents et trouvant le paysage pas si désagréable de ce point de vue. D’autres reviennent, ils savent qu’ils ne seront pas mangés par l’araignée maîtresse du lieu, alors ils prennent une goutte de rosée là, une effluve ici, un peu de pollen déposé par une abeille là, une vibration qui ragaillardit sa mouche de ce côté ou juste une contemplation géométrique, architecturale de mes toiles. Je dois vous dire que ma toile sera bien sûr bioindicatrice, déformée par l’absorption de théine : la catégorie «Un chemin de thé » venant avec une fréquence plus assidue.


*source Arthur RACKHAM

J’y ai pris goût. Je me délie volontiers, sans me déliter tout de même malgré l’éclectisme. J’ai encore envie de noter, de me servir de ce support comme un carnet de bord modeste, avec des petits riens, des petits plus et des petits n’importe quoi… en espérant à chaque fois que certains y trouvent leur compte. Certains d’entre vous sont des invités de marque, j’aime savoir qu’ils sont passés par ici ou par là. D’autres viennent pour les vacances et j’aime les retrouver chaque saison et puis certains restent sur le bord de la toile, n’osent pas. A vous tous je voudrais dire que ce blog est autant mon fait que le votre. Sa vie, sa durée, le contenu, les échanges ne sont que des volontés de partage. Merci d’y croire aussi.

Aujourd’hui j’enlève aussi mon compteur de visites. Ce serait ce dernier qui me laisserait si déconfite à chaque fois par les
fenêtres intempestives, merci Félix-Etienne. Nous sommes loin des 1000 et un passages et pourtant même si le nombre de visiteurs est aussi un indice de mon humeur (n’oubliez pas que je suis encore en non-travail professionnel… mais avec de nombreuses tâches, de nombreuses activités qui pourront le devenir…), je suis toujours aussi fébrile à savoir que la moitié des visites quotidiennes est peut-être due à mon contenu. Plus de 90 500 visites pour plus de 500 billets depuis 2 ans. Mais ma plus grande joie en ce début d’année est la visite de quelques personnes (oh pas bien nombreuses mais importantes) qui reviennent avec plaisir entre mes billets, chez qui je vais me ressourcer, prendre des forces et des idées, que je rencontre, avec qui les partages m’ont fait grandir à une vitesse que je ne croyais plus possible. C’est cette qualité qui prime à la quantité ! Et c'est grâce à tous les blogs que me sont chers (colonne de droite mais aussi suivi plus précis, cf mon profil) que je suis encore ici.

mardi 6 janvier 2009

L'hiver est là...

…le froid et la neige aussi. Comme hier, avec la rentrée du petit loup chez sa nounou, je reprends ma dégustation de thé le matin, moment privilégié, rien que pour moi. Cela fait une heure que je suis dans le froid et là, dans notre chez nous pas si chaud (19°C, voire 20°C si nous avons de la chance), j’ouvre la fenêtre et déguste… hier un Houjicha de Tamayura, aujourd’hui en Grand Chine Lapsang.

Avant, je me suis occupée de tout le monde : chocolat chaud épicé pour mon homme (moitié lait, moitié eau, 1 pincée de gingembre, 1 pincée de noix de muscade) ; bain de pieds pour le petit loup (de quoi avoir les pieds chauds au moins une fois dans la journée et éviter d’attraper trop froid), renouvelé le soir si petits petons frigorifiés ou tout juste, suivi du massage des malléoles et de la cheville jusqu’au mollet ;


Je m’arrête là pour la photo mais aussi pour rappeler que le rhume est un ami, comme le souligne Olivier (et ses indications de Seitai), billet extrêmement instructif !

crème protectrice sur tous les bouts de nez ; mais aussi thé très sucré pour soutenir mon Kombucha en convalescence ; rinçage des graines à germer et déplacement du germoir vers une pièce plus chaude dans la journée ; petit lait nouveau pour le Kéfir en attente de faire la ricotta.
En rentrant j'ai acheté la galette, avec une pensée pour celles-là.

Et puis après moment de frais sur les joues, rosies pour l’occasion (fenêtre ouverte oblige), et du chaud en bouche et au nez (pas très longtemps je confirme).


Un Houjicha de chez Tamayura, vous savez le lieu où j'avais été avec Francine,
Très doux, grillé, au goût très accessible. Ce thé est réputé contribué à augmenter la chaleur corporelle et peut être bu par les enfants et les personnes âgées. Je le confonds avec le Kukicha : mais est-ce bien la même chose ?
En fait non. Ma confusion vient du fait qu’ici mon Houjicha était à base de Kukicha. Le Kukicha est ce qui reste de brindilles du Tencha trié qui servira au Matcha ou au Guokuro (voir chez Tamayura pour le détail). Le Kukicha est réputé être le « thé de 3 ans » macrobiotique, venant des brindilles d’un théier qui a une maturité de 3 ans !
Le Houjicha est une torréfaction de Sencha, Bencha ou Kukicha. J’en fais moi-même grâce à mon Kukicha plus grossier. Je le torréfie à sec dans une poêle juste avant qu’il ne dore et dès que l’odeur est là, j’arrête le feu et mets à infuser. Mais comme je le disais aux hôtes de Tamayura, le Kukicha que je connaissais avant eux était bien différent. Voyez celui qui sort de la boite de thé bleue et les brindilles mouillées du zhong.
Jusqu’à maintenant je n’avais pourtant pas bu mon Kukicha de base comme un thé mais bien comme boisson thérapeutique en cas de fatigue qui prend aux tempes et pour régler un disfonctionnement digestif (entre autre).


Et puis aujourd’hui un Grand Chine Lapsang, thé noir (occidental, rouge asiatique) fumé. Toujours avec cette vue enneigée et des idées de cartographie en tête.
Thé aux feuilles brisées très noires, à l’odeur piquante et au goût plus prononcé, robuste, entre un thé noir, fermenté, et une infusion salée de bourgeons de pins. Les thés fumés sont encore à découvrir dans des crus plus isolés.

Je suis réchauffée… oui, oui Francine, la vue que tu nous proposes m'inspire et j'aurais inspiré à plein poumons la fenêtre ouverte... et en plus, je suis entourée d’une multitude de pulls (à suivre).

lundi 5 janvier 2009

Jardin de saison et de cuisine: germination

Entre connaître et manger régulièrement des aliments « vivants » dits végétariens, biologiques ou macrobiotiques, et leur utilisation astucieuse et savoureuse, il y a quelques pas. Un héritage ou un choix au départ, puis quelques années de pratique et aussi des bases trouvées ici et là. Ce qui explique que mes recettes sont souvent moins savoureuses que celles d’autres.

Aussi, pour continuer dans la lignée d’une alimentation adéquate, je souhaite de plus en plus acheter les produits de saisons (même si je continue la consommation de produits importés : miso, mochi, azukis, algues etc…). Ainsi je (re)ssors les calendriers des fruits, légumes et produits de la mer de saison… deux sur le réfrigérateur (celui-ci et celui-là)... de quoi bien redémarrer dans l’année.

Vous trouverez ici d’autres calendriers de saison : par mois, par saison, complet des produits de la mer et puis avec les viandes. Je replonge dans mon "Almanach gourmand des jardins d'autrefois" de Nadège DESCHILDRE pour trouver encore plus de légumes oubliés et sur les livres de macrobiotiques pour des menus de saison mais, houille, ils sont un peu démodés...


J’aime profiter des végétaux à tout moment de l’année et les surgelés ne me suffisent pas (très, très peu de conserves chez nous !). Alors je me réoriente sur les « plantations », les potagers intérieurs… « le jardin de cuisine ». Je mange des graines germées depuis bien 15 ans avec au début un dégoût avéré. Et puis en achetant des graines bien germées et en préparant moi-même certaines, ces graines, ces pousses, sont devenues plus présentes mais encore uniquement comme crudités ou ingrédient d’un assaisonnement de salade ou de légumes. Seulement quelques difficultés de germination ont réduits cette pratique. Il me fallait des bases pour soutenir et conforter mes choix alimentaires conscients et non compensatoires, il me fallait me fournir en livres-ressources spécifiques.



Ainsi un nouveau livre est arrivé, attendu pour son contenu pertinent: « Graines germées, l’alimentation vivante » de Yolande AURY. Ce livre est une vraie mine d’informations. Il ne se limite pas à comment procéder sommairement avec des recettes où les graines germées n’ont que des effets décoratifs. Ici nous reprenons l’utilisation de ce végétal comestible et de son intérêt premier.
Crudité dont l’intérêt ne se limite pas aux personnes sensibles à la diététique et au biologique : les marins en avaient une consommation périodique lors de leurs séjours en mer, permettant d’avoir un apport en végétaux frais à tout moment, mais aussi les sportifs, les enfants et leur découverte de la nature et des mini-crudités (un peu dans la lignée d’un jardin à la plume de carotte) ou les animaux domestiques (herbes à chats ou pour oiseaux) … Les graines germées apporte une alimentation énergisante mais aussi rassasiante. Les seuls bémols sont les attentions particulières pour les personnes atteintes d’intolérance au gluten, à l’organisme fatigué qui digère mal les crudités ou à l’utilisation uniquement le midi pour ceux qui ont du mal à dormir. Les bienfaits sont pourtant importants : soulagement des organes digestifs par une meilleure assimilation des protéines entre autre.
Le livre reprend le principe de la germination, les comment (et ou pluriels) et les quoi. Il reprend aussi une comparaison des germoirs en fonction de notre consommation de graines germées, de quoi me donner envie d'un germoir particulier. Après suivent des astuces de culture, de conservations. Chaque graine susceptible d’être germée est reprise, quelle soit fruit oléagineux, céréale, légumineuse ou mucilagineuse avec à chaque fois sa culture (temps au réfrigérateur pour le choc thermique de tromperie saisonnale, trempage, rinçage etc…), sa saveur (en graines germées, en pousses, herbettes ou herbes), son utilisation et ses qualités nutritionnelles.
Et puis des recettes, des astuces de végétariens ou crudivoristes : entre les légumineuses germées pour être de cuisson plus rapide, les taboulés de céréales crues germées, les pains non cuits (style pain essène), les boissons, fermentée comme le Rejuvelac (au goût de kéfir d'eau), ou jus d’herbes, lait végétal…
Un indispensable… sur le site de son auteure, C fait maison, vous trouverez de quoi vous appâter encore mais aussi des éléments avant de vous acheter le livre.

Des graines de fenugrec sont humidifiées et un mélange, céréale, oléagineux et légumineux (quinoa, fausse céréale, tournesol et lentilles vertes) germe doucement… en attendant d’autres graines qui sont conservées depuis trop longtemps pour savoir si leur potentiel de vie est encore bon : blé complet, lin… et toutes les autres des placards… mes cadeaux de Noel (en sachet sur la photo) patientent encore un peu.

samedi 3 janvier 2009

La nouvelle... et les autres

La nouvelle année est arrivée. Je ne suis pas partisante des bonnes résolutions qui ne sont souvent qu’un symptôme de la période d’hypocrisie, cette fois tournée vers soi. Et je reste très négligée quand à mes annonces de vœux pour mon entourage ou mes amis. Et pourtant, je leur veux le meilleur, avec des embuches tous de même, de celles qu’ils peuvent escalader, de celles qui leur apporteraient, à long terme, beaucoup de richesse (intérieure).
Je me suis demandée aussi si je souhaitais la richesse matérielle. Non… et oui. Non parce que je leur (me) souhaite de ne pas avoir peur de l’arrivée des derniers jours du mois et aussi d’avoir de quoi partir changer d’air de temps en temps. Mais de là à parler de richesse, ou de luxe, non ! Je vous souhaite de ne pas trop penser à cette denrée, rare pour certains, ce qui voudrait dire que nous en avons assez pour ne pas être focalisés sur la qualité de notre niveau de vie.
Et oui tout de même, de cette richesse matérielle qui permet d’être entouré de ce matériel culturel, éducatif et créatif. Des livres pour le divertissement personnel, pour tapisser notre quotidien, notre vie, pour y créer des références à même de nous soutenir, de nous porter, de ne pas nous contenter de notre petit être, de sortir de ce nombrilissime et d’offrir une ouverture sur le monde, le fictif réparateur. De la musique pour calfeutrer nos humeurs, nous offrir une luminothérapie de saisons (quelle qu’elle soit). De quoi permettre un onanisme intellectuel aussi. Et puis des ressources de réflexion, des échanges…souvent apportés par la fréquentation de certains lieux de vie ou d’éducation.
Et la santé alors ? Et bien assez pour qu’elle ne nous bloque pas dans nos projets.
Alors voilà, je vous (nous) souhaite des projets de vie, de cheminement, de petits et grands bonheurs… Je vous souhaite des voyages, réels ou fictifs, géographiques ou virtuels, pour vous permettre de chercher l’autre et de vous trouver, vous ! Je vous souhaite de trouver en chaque année, chaque saison, chaque mois, chaque jour, de quoi continuer, de quoi se réjouir d’être là, à peaufiner l’être que nous sommes.



Pour terminer, un petit bonheur à se mettre entre les oreilles : Peter SARSTEDT « Where to you go to (my lovely) », redécouvert dans la bande originale du film « The Darjeeling Limited » de Wes ANDERSEN


Et puis, comme l'année dernière, je prends tout!