jeudi 25 février 2010

Temps vivant entre vent, mouettes et cerf-volant

Il y a du vent. Bien-sûr sur le littoral.
Nous en avons profité pour sortir un cerf-volant (si, si en tout petit, en haut à droite). Bien loin de vouloir devenir « dompteurs de vent », nous avions juste envie de ressentir sa force. Le choix d’un monofil sans armature de type sled (ou soft sled) a permis une utilisation optimale pour un lutin de 3 ans presque 1/ 2. Si vous voulez le fabriquer vous-même, c'est ici.

Juste de quoi enthousiasmer la famille, faire dérouler le fil, voir le cerf-volant se lever dans le ciel, se laisser tracter ou être relâché presque au dessus de la tête. Pas encore de figures. Le permet-il d’ailleurs ? Juste cette sensation de force dans les doigts et le plaisir de voir un élément devenir l’ami des mouettes rieuses. Plus tard nous nous poserons peut-être les questions du pourquoi ça vole… si vous vous les posez déjà c'est là.


Le vent sur le visage, le cerf-volant qui s’envole… et puis en fonction de sa force, le bruit dans les branches, le mouvement un peu plus dynamique ancré dans les branchages. L’échelle de Beaufort devient une échelle sensitive pour les enfants. Vous pouvez suivre ici des activités menées avec des enfants autour du vent.
*source échelle de Beaufort avec observations sur mer et sur terre

Le temps est devenu vivant, au sens breton du terme : une mini-tempête s’est invitée hier et aujourd’hui. Beaucoup de bruits, de balancements, de pluie…
et à chaque accalmie des branches au sol. De quoi ramener un bouquet aux proportions démesurées ! Coupé sur le champ pour faire du petit bois de cheminée.

De quoi piquer dans l’assiette d’une mouette rieuse qui a oubliée que son capuchon de tête chocolat n’était pas pour la morte saison ! *source affiche Héron & héron

Des vers de terre, du bord de mer, ramenés à la main pour le petit déjeuner d’un papa ravi du partage ! Remis en liberté dans une terre à côté du compost maternel.
Et quelle bonne odeur après la tempête.

vendredi 19 février 2010

Nous partons en vacances balnéaires

Je repars avec ma petite famille dans cette région où je n’ai pas que de bons souvenirs. Je m’évertue, année après année, à pousser au fond des tiroirs profonds de ma mémoire ces instants et à créer de bons, de très bons moments dignes d’être pris en photographie, d’être réécris ou encore dessinés comme des instants fugaces et si importants, comme un été 2009 de Sa Marraine la fée.

*source « Regard balnéaire, La Baule » de Christophe CREPIN: "Plage Benoît, un grain surprend les pêcheurs à pied..."

Je pars vers cette plage vide de monde (et de Parisiens), vide de maillots de bain mais parsemée de bonnets, d’écharpes, de manteaux chauds ou même de parapluie. Je retrouve la maison de ma maman, celles de la grand-mère un peu comme celle-ci

*source « Regard balnéaire, La Baule » de Christophe CREPIN

et celle de ma tante grande chaumière dans la Brière. Je vais retrouver avec joie aussi ce marché que j’aime avant 11h, que j’aime pour ces poissonniers !

*source « Regard balnéaire, La Baule » de Christophe CREPIN

Pour partir, il nous fallait préparer les bagages. En prenant de l’inspiration de Dominique LOREAU « L’art des listes, Simplifier, organiser et enrichir sa vie » et de Catherine DUMONTEIL-KREIMER « Jouons ensemble… autrement », entre autres

Une liste invariable pour cette destination :
Pochette sous-vêtements, Pochette vêtements
Pochette chaussures dont bottes (été et hiver)
Pochette maillots de bain (en toute saison, oui, oui), crèmes solaires et lunettes (été et hiver en rapport à la réverbération)
Pochette confort du lutin hors de chez lui (veilleuse, lampe à dynamo)
Ordinateur portable, Ipod et un choix ciblé de musique

Des kits :
Kit de soins (pirates)
Kit de secours (médicaments, sérum physiologique)
Kit de toilette
Kit électronique (chargeurs d’appareils photo, de téléphones mobiles, d’ordinateur portable ; clef USB)
Kit couture (pas utile là-bas)
Kit communication pour petit et grands (cartes des émotions, de la douleur, de la communication non violente que je vous montrais là)

Et les plus qui sont aussi une magnifique approche de ce que nous pourrons faire là-bas :

- des « jeux éducatifs » : Des cartes des oiseaux du littoral que nous pourrons rencontrer sur ce presque estuaire de la Loire, ce bord de mer et ces marais salants si proches. Des cartes des nuages.

- des livres sur la faune et la flore (voir ce que me propose Colibri qui vit quelques mois par an dans la Bretagne nord)

- les « arbres » généalogiques (ou plutôt la maison généalogique du côté de maman, en fonction des personnes que nous allons rencontrer)

- des jeux:
de plein air (frisbee parachute, cerf-volant sans armature, draisienne et son casque )
et de dedans (« Ballons » de Gigamic pour nous et le lutin les jours de pluie, « Brin de jasette Junior » de Gigamic découvert grâce au blog de Clémence qui en parle bien ici (j'en parle ici, il a changé de format) pour les réunions familiales toutes générations confondues ou comment répondre à la question « comment convaincrais-tu (aurais-tu convaincus) tes parents d’avoir un hippopotame à la maison ? » )
et une piste d’autres jeux spontanés qui ne demandent aucun matériel et qui ne sont pas encore des réflexes de vie, de ressourcement, de dénouement de crises (tapis volant, parachute, pizza, chahutage… et …).

- des livres pour moi :
« Glaner sur les côtes de Bretagne » de Bernard BERTRAND et Pascal LE ROC’H qui restera fidèle à ces séjours (j’en parle là),
« L’art des listes » de Dominique LOREAU dont je n’ai pas encore rogner la dernière belle idée (voir ici le kakeibo qui me fait envie),
« S’organiser pour réussir, la méthode GTD » de David ALLEN à lire en vacances, sans stress justement,
une mini-bible de cuisine pour pouvoir prendre la relève de ma maman sans emmener tous mes livres culinaires « Légumes bio, mode d’emploi » de Valérie et Emmanuel CUPILLARD,
un livre d’éducation pourquoi pas ce dernier « Un autre regard sur l’enfant, de la naissance à six ans, Montessori pour les parents et les éducateurs » de Patricia SPINELLI et Karen BENCHETRIT dont parle Aline et que j’ai entamé petits bouts par petits bouts depuis une semaine…
et un roman bien-sûr

- en espérant un petit temps en amoureux : « Brin de jasette couple » de Gigamic et un moleskine à listes rempli à deux (nos plus belles escapades, nos adresses gourmandes, nos plus belles réconciliations, nos petits bonheurs les plus partagés etc… je vous en dirais peut-être plus un jour de non Saint Valentin)

… et puis un carnet de croquis et quelques crayons… peut-être

Nous partons demain, j’ai encore le temps de retirer des choses. Je pars mais ferais sûrement des billets de là-bas, ce sera donc une pause sans pause pour ce blog (et les autres).

mercredi 17 février 2010

Mercredi, c'est raviolis... enfin gyôza et pétrissage

Ce n'est plus une surprise: souvent le petit lutin de 3 ans intervient en cuisine. C'est selon la recette, le temps disponible, sa fatigue (et ses envies), soit une étape, soit la totalité.

©Makoto TACHIBANA et Setsuko HASEGAWA/ Ecole des loisirs

Et "Mercredi, c'est raviolis" de Makoto TACHIBANA et Setsuko HASEGAWA qui nous a soufflé le reste. Autant dire qu’il faut s’y prendre à 10h00 pour compter manger juste préparé et chaud (avec le reste du repas prêt) vers midi.


Une fille et son petit frère décident de préparer des gyôza. Le déroulement se fait comme une histoire mettant en avant les sensations et les interrogations enfantines. Les enfants avec leur foulard de corsaire sur la tête et leur tablier sont seuls en action. La grande sœur explique les étapes jusqu’à la cuisson faite par la maman (inexistante à l’image mais pourtant présente dans la pièce).©Makoto TACHIBANA et Setsuko HASEGAWA/ Ecole des loisirs

Les étapes de la recette se suivent en même temps que les commentaires : la farine est toute douce, c’est tout collant, c’est long, cela fait un drôle de bruit, ça a la consistance du sein maternel etc… un vrai régal de lecture. La recette (et ses ingrédients) est vraiment à la fin.

©Makoto TACHIBANA et Setsuko HASEGAWA/ Ecole des loisirs

Alors nous avons touillé, nous nous en sommes mis plein les doigts en attendant désespérément que la pâte soit assez malaxée et pétrie. Nous l’avons laissée reposer et j’ai préparé la farce.

Le temps d’attente est adorablement comblé par la lecture de l’histoire une nouvelle fois en reprenant ce que nous avons déjà fait… et surtout ce que nous allons faire. Et puis aussi un temps pour organiser encore mieux et se détendre...
Le second pétrissage a été le charme de la matinée… farinons, la paume de la main droite sur la moitié de boule de pâte, la main gauche étirant l’autre moitié, la repliant sur elle-même. Aplatissons et tournons la pâte un peu. Recommençons. Ces 5 minutes auraient pu être doublées pour son bon plaisir.
*source pétrissage

Il a fallu après faire des grosses boules, des serpents (c’est encore compliqué) et aplatir les boulettes de la paume et du rouleau… autre moment de joie. J’ai garni de farce et collé les bords comme j’ai pu et nous avons immergé sur eau frémissante (surtout pas bouillante) sortis chaque gyôza à la passoire et dévoré avec du shoyu et un bonzaï (tête de brocoli).

A la fin du repas, il reste de la farine (partout), un très bon goût en bouche malgré la monstruosité de ces premiers gyôza maternels et filiaux et une envie… les refaire mercredi prochains.
Et puis quels points communs avec le pain ! Cela donne envie d'en faire une activité répétitive comme ici. Une petite idée de comment cela se passe ici.

Et dire que des petits bouts de chou de moins de 3 ans font des gyôza assez fréquemment dans les nidos japonais (nido: crèche Montessorienne), regardez donc chez Aline, photos à l'appui.

mardi 16 février 2010

Moulinons petit lutin

Le petit lutin demande à être investi de ce qui se passe le soir. Alors, le plus possible, je le mets à contribution...
tous les soirs il met sa table : son set (parmi les 2 deux, il choisit le plus simple, l'autre étant un de ses dessins plastifié aux contours des couverts toujours présents), ses couverts et son assiette.

J'étais sur qu'Aline de Petit à petit... Montessori avait fait un billet... J'aurais d'ailleurs adoré ce set japonais en bambou avec à chaque emplacement un contenant précis et un dessin explicitant le contenu.

*Funfam (lien à suivre pour la fabrication, en japonais)

et souvent il met la main à la pâte dans la cuisine: éplucher les légumes (ou presque), les couper (en fonction de la dureté dudit légume) et surtout mouliner la soupe au presse-purée (parce que le mixeur, cela ne permet pas le mouvement et c'est beaucoup moins amusant)... une part pour lui et le reste pour papa, il adore lui avoir préparé la soupe!

la garnir étant bien-sûr un enfantillage de plaisir... du beurre (toujours, presque partout, c'est un mordu!) et des croutons.

lundi 15 février 2010

Année du tigre, chinois, coréen, à sourcils blancs

Le tigre comme animal mythique de la Corée prend ses quartiers en Chine pour une année. Joyeux nouvel an du tigre 2010. Pour vous faire une idée en Astrologie c'est ici (vous retrouverez d’ailleurs le tigre aux sourcils blancs).

Le tigre est un animal mythique très important en Chine, il protège, maintient la justice et exorcise le mal. Sa représentation est extrêmement réaliste et certains villages se sont fait fort de devenir les artisans de son image.

*source Tigre de Minquan (ou plus spécialement du village de Wanggongzhuang)

J’ai toujours eu un faible pourtant pour le tigre coréen, dessiné de manière hallucinatoire dans les Minhwa, presque comme des masques chamaniques. Un très bon lien vous emmène les voir ici.

*source

Pour rendre hommage à ses tigres asiatiques, voici un petit livre jeunesse mettant en scène l’esprit de la montagne : « Le tigre aux sourcils blancs » de Lee JIN-SUK et illustré par Baik DAE-SEONG.

© Lee JIN-SUK et Baik DAE-SEONG/Chan-Ok

J’ai tout de suite adoré la couverture. Ce tigre aux yeux globuleux, aux sourcils théâtraux et ces barbes et sourcils si sages espiègles.
Il s’agit de maitre Tigre, esprit de la montagne, âgé de quelques mille ans. Il a le don de se transformer et aussi de lire dans les âmes. D’ailleurs il croque les âmes impures jusqu’à la rencontre d’un cœur pur et alors sa façon de réagir aux dérives comportementaux des hommes devient tout autre.
© Lee JIN-SUK et Baik DAE-SEONG/Chan-Ok

J’étais interpellée, j’avais envie… et fut un peu déçue. J’aurais aimé un conte initiatique là où il n’y a qu’un début… aider les humains bons. Oui, oui, c’est facile à dire mais c’est simpliste et dans la philosophie et dans la pratique. Mais le lectorat cible demande peut-être ce simplissisme.

J’ai pourtant beaucoup d’affection pour ce livre, un conte coréen superbement mis en couleurs et illustrations (les fonds sont d’une pure beauté). J’ai aimé cette approche autoritaire du gentil tigre, esprit fort et entier, qui apprend encore la sagesse d’une enfant.
Et puis j’ai énormément aimé cette manière de visualiser les âmes impures : l’homme voleur devient un sanglier, sauvage comme lui, une femme trop rusée comme un renard etc. La comparaison entre le caractère dévalorisé de l’homme et un animal n’est pas nouvelle mais cet effet de langage permet de regarder les valeurs humaines, notre état animal/homme. Un cœur pur ne serait alors que lumière ( ?!)… un bon début pour réfléchir.

© Lee JIN-SUK et Baik DAE-SEONG/Chan-Ok

Cette dernière image me rappelle étrangement ce tableau que j’adore depuis l’enfance (la gravure était même arrivée jusque dans ma chambre) : une peinture que je croyais de De Chirico (un fauve dans le ciel où la peau et le ciel étaient intervertis).
© Lee JIN-SUK et Baik DAE-SEONG/Chan-Ok

Je reviens à l'haptonomie


Juste un petit mot pour vous laisser écouter une conférence de Catherine DOLTO sur l'haptonomie périnatale.

J'avais adoré cette "mise en relation" de contact, d'affectif, avec notre petit lutin avant sa venue hors de mes tripes. Je l'avais expérimenté comme "entrée en contact" thérapeutique, après, une fois femme sans enfant dans mon ventre et avais découvert aussi toute la portée en gériatrie, pour les personnes hospitalisées ou pour l'affectif amour.
Je vous parlais de l'haptonomie périnatal mais c'est encore mieux d'écouter Catherine DOLTO dans ce DVD (ou gratuitement dans les 3 vidéos jointes, environ 45 minutes).

L'Haptonomie partie1_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky. - Vidéos des dernières découvertes technologiques.

L'Haptonomie partie2_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.

L'Haptonomie partie3_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.

Je vous conseille le blog Haptonomie avant de vous en dire plus grâce aux deux livres de Frans VELDMAN dont j'ai enfin acquis le premier tome: "Haptonomie Science de l'Affectivité, redécouvrir l'humain" et un autre plus tourné vers les besoins et désirs de l'affect "Haptonomie, amour et raison".

vendredi 12 février 2010

Imaginaire et réalité emmêlés pour Lilo

©Bernard FRIOT et Ilya GREEN/Albin Michel Jeunesse


« Lilo » de Bernard FRIOT et illustré par Ilya GREEN
n’est pas venu tout seul à la maison. C’est ma libraire qui m’a dit de mieux le regarder, au cas où. Et effectivement, sous des aspects de livre pour tous petits il y a de la subtilité.

Ma notion « pour tous petits » est extrêmement subjective bien sûr. Ce sont souvent des lectures « juste » divertissantes (et c’est déjà beaucoup), avec une histoire linéaire, de belles illustrations mais pas forcément différents niveaux de lecture ou des extrapolations possibles.

Nous suivons Lilo dans 7 histoires courtes, 7 petits moments de vie repris avec les émotions et la sensibilité enfantine. Ce qui est le plus touchant reste cette écriture, très proche des mots d’enfants, très « lisible ». D’ailleurs le texte est écrit en gros, comme paragraphé pour une lecture aisée, les mots de Lilo écrits dans une autre couleur que celle de l’ensemble du texte, des gros points pour marquer la fin de l’histoire, un gros titre, une préface attractive avant chaque histoire et un gros sommaire.

©Bernard FRIOT et Ilya GREEN/Albin Michel Jeunesse


Et puis cette sensibilité dans les historiettes. Lilo est un enfant joueur, taquin mais aussi « dans son monde ». Je ne sais pas si la volonté était de proposer un enfant un peu « différent », peut-être aux comportements sociaux à tendance autistique, mais la communication de l’enfant par rapport à son entourage est très bien posée. Bernard FRIOT a d’abord écrit avec les enfants et cela se voit. Beaucoup d’imaginaire et de réalité emmêlés, de nombreux aspects psychologiques retranscrits. Appréhender la descente d’un arbre, facilité par l’imaginaire, apprendre la politesse du bonjour différemment, jouer dans l’imaginaire avec un chien, s’imaginer sans membres pour ne pas s’habiller, faire des collections sensibles, lire et réinventer la lecture et les histoires…
J’aime aussi, souvent, les réponses maternelles.

©Bernard FRIOT et Ilya GREEN/Albin Michel Jeunesse


Les illustrations d’Ilya GREEN m’avaient au début déroutée. Les objets du quotidien de l’enfant ressemblent à de la publicité pour magazine fashion de design bobo. Mais en fait, en le lisant, le rendu est bien différent. Ce sont de détails qui ont une place de choix dans la vie de l’enfant : des jouets, une cabane, un arbre (et surtout ses branches), une grille comme des barreaux de prison. J’aime bien aussi, après coup ce mélange entre dessins d’adulte et dessins d’enfants, cela apporte au mélange de sensibilité compris dans le texte.