vendredi 27 février 2009

Une graine remettant en cause tout un monde

Là, je dois avouer une faille, que dis-je, une crevasse immense, profonde. Oui notre fils a regardé la télé… ou plutôt a le droit à quelques films d’animations depuis qu’il a 2 ans. Oui, oui, je sais, la télévision est à modérer le plus possible mais à certains moments d’épuisement des parents ou quand je suis malade et que je l’ai avec moi… ou… ou… enfin bon, quelque fois il a Horton (entre autre). Vous savez cet éléphant qui a entendu des êtres minuscules vivants sur une poussière.
Nous aurions pu tomber sur un film d’animation mauvais, fade ou vieillot. Cette petite adaptation d’un livre du Docteur SEUSS est une vraie merveille, même en français. La voix de Dany BOON n’est pas absente de mon plaisir. Pourtant comme pour chaque surmédiatisation, je suis gavée très vite. Je n’ai pas non plus adhéré à son film « Bienvenue chez les cht’its » et pourtant je n’étais pas insensible à son humour de one-man-show. Même si redécouvrir cette région quelque fois malmenée par les adorateurs du soleil était salvateur !
Alors oui, ce film a de l’humour, du peps, une philosophie et plusieurs niveaux de visionnage. Est-ce dû au scénario du Docteur SEUSS et à ses dessins originaux malicieux (que l’on retrouve quand même un peu dans le film final) présent dans son livre pour enfant ? Sûrement. En tout cas, cette poussière, univers entier, amène une réflexion sur la rationalité et l’humanité bien agréable. Et ce monde fou, Zouville, déconcertant est rafraichissant… et une absurdité de plus en une boule de poils jaunes rêvant d’un monde rempli de "poneys qui mangent des arcs en ciel et font des cacas papillons". Quand on sait que le Docteur SEUSS est aussi le créateur du Grinch ou du Chat chapeauté on comprend mieux. J’aime particulièrement les dessins de cet auteur, à voir ici.


*source SEUSS

Alors oui "Horton hears the who!" est déjà un classique chez nous… connu sur le bout des doigts par le petit loup. Entre autre ce début dont il reconnait la première image et ce fruit qui tombe de l’arbre à cause d’une goutte et qui va percuter le terrain stable où se loge la poussière…. Une graine que l’on retrouve… dans le parc de la vraie vie.
Alors la tête en l’air nous recherchons ces branches nues chargées de petites boules balancées au vent. Puis regardons le sol, la découvrons, retirons aussi la tige. En ce moment elle est toute sèche, un peu piquante, ballon de foot ou de hand miniature, encore odorante.

Et en rentrant, nous confirmons nos présomptions dans le livre "Mon guide nature" d'Anne BAUDIER et aux multiples illustrateurs (livre dont je reparlerais). Et oui cette graine, fausse graine et vrai fruit, est celui du platane
De quoi relier le fictif au réel à différents niveaux !

Rajout du 22/06/2012: Et non, et non le fruit du liquidambar, merci anonyme!

jeudi 26 février 2009

Délicatesses dans le PIF et la gorge

Le quotidien ne m’a laissé que peu de temps pour ce temps, libéré, libérateur, plus serein, plus intime aussi… du thé. Cela faisait longtemps que j’attendais de m’y remettre. L’arrivée de madeleine au thé Matcha de Katell pour le PIF m’a donné envie de rependre goût aux délicatesses.

Rappelez-vous cette envie de faire de ses dix doigts quelque chose et de le faire parvenir à trois intéressés : le PIF ... dire que je suis en retard… de retard… mais cela va venir ! Katell, elle, a réussi à me gâtée presque dans les temps.


Voici le colis gouteux…. madeleines au matcha dans leur étui de papier mâché accompagnées d’une gelée de thé de Noel…. Merci infiniment. Tes madeleines diminuent de nombre à vue d’œil avec un petit téh noir modeste pour pouvoir apprécier la saveur sucrée… vertes, douces, sucrées comme j’aime et au goût de matcha bien distinctif, ni trop prenant ni insoupçonnés : une réussite !
Mais en fait, après l’ouverture du colis, j’avais préparé un yuzu matcha. Et là, loin des compétences de Katell, je ne me suis pas sentie à la hauteur.
C’est la seconde fois que je bois ce thé, envoyé par Francine. Merci encore. Cela fait donc seulement la troisième fois que je « fouette » du matcha (la première étant chez Tamayura )... la première avait été récupérée par notre hôte, la seconde non…


une impression de poudre, d’épaisseur boueuse…
Ici j’ai tout de même réussi à faire une liqueur souple et mousseuse légèrement. Le goût est devenu doux, pas très herbeux mais plus onctueux, avec une impression d’algue spiruline (très peu iodée) en bouche. Le yuzu était apparent, en arrière goût, très délicat, voire un peu trop par rapport aux attentes laissées par le yuja cha mais cette douceur acidulée était présente.
Voilà seulement cette impression de ne pas être à la hauteur était très présente aussi.

Un bol à matcha trop précieux pour une pratique et une sérénité trop fébrile. J’aurais aimé me concentrer en maniant le râteau minuscule de ce ce karesansui miniature et portable... et faire les lignes zen d'un suribachi imaginaire et éphémère. Je me suis perdue dans la cartographie des ports du Japon du livre « Dessiner le monde » de Caroline et Martine LAFFON… comme dans cette pratique si subtile.

Concours de circonstance, une odeur citronnée était aussi de la partie avec ces écorces de citron sechées au dessus des radiateurs… masques de mardi gras odorants inspirés de Bouh mais surtout de ses petits frères.

Dessiner le monde, redessiner mon monde… pas à pas, étape par étape, petit échec, moyen succés. Pour l’offrir aussi.

Motricité fine des mains... plaisir partagé

Il s’agit sûrement d’une déformation (future) professionnelle (ou de sensibilité exacerbée), j’aime proposer des apprentissages quotidiens, ludiques ou pratiques, et découvrir le développement de mon enfant. Je suis une fane inconditionnelle des émerveillements enfantins, des méthodes mises en place par les bouts de chou pour communiquer, se mettre en relation, découvrir ce qu’ils sont ou les procédés pour se faire comprendre de nous, pauvres parents top souvent aveugles et malentendants de leur personne… et même chercher les cadres, les limites pour se sentir valorisés et soutenus.
Le quotidien m’amène souvent une dose de nervosité, un manque de temps… l’éducation reçue et mes manques font ressurgir souvent des conditionnements pervers, des réactions pulsionnelles, douloureuses, violentes ou juste agacées… alors quand je prend le temps de regarder, de partager, d’accompagner, c’est un vrai délice. Avant de proposer quelques billets recadrant mon propos, juste quelques instants de quotidien… et de motricité fine, expérimentée, volontaire ou maîtrisée.

J’ai mis beaucoup de temps à proposer du dessin à notre loupiot. Avant ces 2 ans, il avait du mal à se concentrer… il prenait la feuille, la gratifiait de deux rayures et l’abandonnait là voire même la jetait effrontément par terre.

J’avais réussi un moment intense, de partage et de fous rires en reprenant un ancien de mes dessins d’enfant. J’avais décidé de détruire, ou plutôt redonner une vie, à ce dessin car le lutin avait remarqué ces formes bizarres quand je cherchais pour lui une feuille grand format. Alors en le reprenant, en marquant en rouge certains axes, le loupiot à lui aussi commencé à faire des tracés verticaux et horizontaux avec de très petites courbes mais c’était un début.

La motricité fine de sa petite main a été après mise à rude épreuve… je dessinais un rond et lui devais remplir l’intérieur. Ce fut aussi le plaisir de voir d’autres traits sur les miens !

Je reste une observatrice émerveillée devant toutes ses coordinations de mouvement. La semaine dernière, découverte spontanée de la présence de deux pouces opposés. Pendant le lavage de mains dans l’évier rempli d’eau, le savon qui ne glisse plus autant entre les mains mouillées, le savonnage les mains écartées, les doigts s’entrelaçant (étape 3 de la technique Ayliffe du lavage efficace des mains ) mais surtout l’étape 5 quand il faut bien savonner les pouces, le pouce opposé à sa main dominante était déjà bien distingué mais l’autre vient tout juste de lui être évident (incroyable de considérer que le doigt bien présenté seul devient un élément difficile à retrouver dans une suite logique de mouvements et cette compréhension soudaine que pour l'atteindre il fallait utiliser l'autre main)… grand moment de joie pour le petit bambin. Le plaisir de la vie de parent est aussi dans les yeux des enfants, pétillants d'avoir compris.

lundi 23 février 2009

Mon papillon s'envole

De cet instant où mes parents ont choisi mon prénom, il me reste une image douce et poétique… mon nom de famille commence de la même manière mais ce n’était pas la raison. Il est dit (est-ce ma maman qui me l’a chuchoté ?) que mon prénom a été choisi parce que c’était aussi celui d’un papillon… du Brésil.
En y regardant de plus près, ces nymphalides vanesses, sont représentés sur tous les continents et je n’ai pas gardé une envie irrépressible de partir au Brésil… mais ce papillon… le symbole de la petite que je fus. Mieux qu’un arbre généalogique mon père avait gravé dans du cuir ce papillon aux ailes de majuscules….

Alors loin d’être destinée à ne vivre qu’une semaine (voire quelques jours), ma vie est éphémère mais ce n’est pas de ce papillon-là qu’il s’agit. Mon papillon me prend par la gorge… il n’est plus aussi vaillant depuis quelques années et dépérit. Il s’agit de ma thyroïde, glande régulatrice du métabolisme général.
Elle fait partie du système endocrinien. Son dérèglement entraîne des pathologies diverses. Pour vous faire une idée complète et reprendre aussi toutes les idées reçues et les controverses, je vous conseille ce lien.


*source système endocrinien

Ce nœud papillon est devenu une de mes attentions, à mon corps défendant peut-être (une des causes possibles est auto-immune). Le grand souci avec la thyroïde est bien le manque de choix dans les traitements et quelque fois le manque de recul de certains endocriniens. L’allopathie est limitée et pallie à la suractivité ou à la faiblesse de la thyroïde… avant de la retirer quelques fois.

Mon papillon est trop faible. D'ailleurs tout ce billet concerne l'hypothyroïdie. Mais que dire de cette « mort annoncée de la thyroïde » si ce n’est que je cherche partout d’autres voies pour lui donner du sursit, voire mieux ! La naturopathie d’abord mais avec cette envie de ne pas jouer au poker tout de même : il est question de bon dosage, le surdosage étant aussi nocif. Non, non je ne me prends pas la température sous l'aisselle et ne veux pas d'extraits thyroïdiens animals, je ne me laisserais pas aller à la lithothérapie en posant sur mon corps une howlite, pierre blanche nervurée sans un certain humour. L’idée de favoriser certains aliments et d’en éviter d’autres m’est plus agréable… du poisson et des algues pour devenir son naturopathe alimentaire, reprendre une hygiène comme les 9 docteurs mais sans hydrothérapie alors

Mais c’est vraiment difficile de se situer par rapport aux aliments, sur le net (comme ailleurs), les débats sont nombreux et je ne sais plus sur quel pied danser. Mais pour que mon papillon vole près de moi, le plus longtemps possible, il me faut faire attention à certains aliments :

Les aliments goitrogènes sont à éviter bien sûr (dommage pour une flexitarienne comme moi avec des envies d’alimentation vivante). Et oui parce qu’il s’agit là des crucifères (choux, navet, raifort, colza, moutarde, cressons, roquette, radis, rutabaga pour les légumes conventionnels… mais aussi de la crambe maritime, la cochléaire officinale, le chou de Kerguelen ou la bourse à pasteur). Il ne me reste plus qu'à les faire cuire pour diminuer leurs effets néfastes.
Mais aussi il faut rajouter les aliments qui élaborent seuls la substance thiocyanate, produite à partir de l'acide cyanhydrique et de l'action du rhodanase. Le manioc, les mils ou les patates douces par exemple ou la fumée de tabac ! Est-ce à dire qu’il faut éviter tous les végétaux qui produisent de l’acide cyanhydrique même à faible dose ? Les amandes amères, les nèfles, les noyaux de pêche ou d’abricot, le sorgho non mûr ou le sureau hièble. Pas forcément même s’ils sont à modérer (l’acide en question a eu son rôle noir !). Le millet, les arachides, l’oignon, l’ail et les lentilles aussi sont à réduire. Les graines de lin seraient encore consommables. Les algues importantes à l’alimentation tout est limitant à 5 g d’algue Kombu par jour.

Et le soja alors ? Sans parler de ce soja germé, faux soja mais vrai haricot sec mungo. Les isoflavones contenues seraient à éviter. Bien entendu ceux favorables au soja et dérivés vous dirons que tout va bien. En attendant d’avoir un étiquetage des isoflavones, la meilleure manière d’allier le soja (protéine végétale de substitution à la viande) serait d’accès notre consommation sur ces versions fermentées (et non cuisson lente) : pas de tofu ou de lait de soja mais plus du tempeh, du miso, du natto etc… Et là, je dois dire que cette découverte est encore pire… Moi qui suis une fan de tofu et de dérivés de soja… au point même de vouloir en faire et devenir un maître de tofu maison (avec tout l'amateurisme et l'humilité possible). Lyjazz m’avait interpellée en commentaire, elle a bien fait !
Maintenant, la consommation est possible mais il me faut aussi bien faire attention à une chose, l’interaction du médicament et du soja. Adieu soupe miso du petit-déjeuner ! Il me faut deux heures d’intervalle entre la prise du médicament et la consommation de soja ou dérivés (lire ici un témoignage d’une lettre envoyée aux laboratoires du médicament).

Mais que penser aussi de ce rajout en iode ou en sélénium, indispensables à cette glande ? Le sélénium comme nourriture de la thyroïde est aussi à prendre avec des pincettes, un surdosage est possible, le meilleur parti est de le trouver dans les aliments. L’iode en surdose est mauvais… alors abstention.
Et le ashwaganda utilisé en ayurvédique, associé au guggulipid, alors ? A vous de voir, à moi de voir… les compléments à faible dose sont peut-être à mettre dans ma trousse à pharmacie... peut-être, vitamines B, A et C, calories limitées et iode, doucement, gentiment, sans jouer avec le diable, juste une manière d’aider un peu mon papillon. Il n’y a pas de produit miracle. Certains se pencheront vers la médecine chinoise et l’herboristerie : le Shen Lu (ou Jen Shen Lu Rong Wan) est alors indiqué pour l’hypothyroïdie… mais comme tout, il faut savoir raison garder et la nature donne le meilleur comme le pire, lisez donc ici.

Bien plus que tous les compléments alimentaires, j’aime l’idée d’exercices de la thyroïde. Aucune contre-indication ! Il faut seulement croire un peu au rayonnement optique thérapeutique du Professeur Benoit et à quelques autres petites astuces… mais cela redonne espoir, alors au travail.
En suivant le livre « Les exercices qui rajeunissent » de L.SEBASTIEN, 5 exercices s’offrent à nous pour faire travailler la thyroïde dont les trois premiers concernent l’hypophyse, chef d’orchestre de toutes les glandes :
- cligner des yeux le plus souvent possible
- chanter la bouche fermée pour faire résonner la partie gorge
- stimuler les yeux à la lumière (2 secondes yeux fermés, 4 secondes yeux ouverts)
- incliner la tête en arrière et revenir pour muscler le cou ou tout au moins les nerfs adjacents
- balancer la tête comme un mandarin chinois (j’ai en tête le balancement des moines bouddhistes en prière ?! mais le mandarin chinois ???)

Il y a aussi une forme d'étirement que j'aimerais mettre à profit... un amusement, une grimace... non un baillement fécond, à la manière du Docteur WALUNSINSKI (méthode Trautmann). Soit un étirement musculaire généralisé des muscles respiratoires (diaphragme, intercostaux et scalènes) mais aussi des muscles de la face et du cou .
*source baillement et informations sur ce Docteur

Une autre manière d'étirer cette partie-là est aussi possible par le yoga. Attention toutefois, certaines postures, celles préconisées justement pour l'hypothyroïdie sont déconseillées pour l'hyper... à loisir une des 5 postures de base ci-mentionnées et présentées ici: un brujangasana, un halasana, un sarvancasana, un matsyasana ou un dhanurasana.

*source postures asana en yoga


Rajout du 04/03/09: sans oublier qu'un filtre minérale doit remplacer mes filtres chimiques dans mes crèmes solaires. En considérant que ma tolérance au soleil est au plus bas, que mon quota a été dépassé très vite à cause d'une brulure solaire au second degré sur les jambes, je me tartine de crème Indice de Protection maximum contre les UVB et protection contre les UVA presque toute l'année... avec des solaires de cosmétique conventionnelle... entre les benzophénones incriminées dans les filtres chimiques pour être des "oestrogène-like" (très mauvais pour le système endocriniens voir ici, et ) et le dioxyde de titane, élément minéral, lui aussi aux effets pourquoi pas nocifs, lire ici, à vous de faire votre choix!

Un petit air absent en poussant la poussette, une mélodie étouffée dans la gorge, une posture à ne pas sortir dehors, une grimace… mais rien de méchant… le tout pour que mon papillon tarde à s’envoler.

*source buddleia, arbre à papillon

Sinon, à défaut de l'arbre à papillons non recommandé, je planterais des orties pour attirer les autres vanesses... ou des lumières et un drap blanc pour les papillons de nuit ... pour attirer les papillons dans son jardin pas à pas c'est ici ou .

jeudi 19 février 2009

Chenille et mathématiques enfantines

Le blog n’est-il pas un reflet de notre quotidien ? D’une manière ou d’une autre ? En l’occurrence avec les soirs et nos séances de lectures à voix haute et lectures en compagnie (les unes peuvent se faire sans image, les autres requièrent l'attention de l'enfant sur celle-ci), mon envie de vous présenter toute notre bibliothèque jeunesse ne peut se tarir. Alors une histoire de repas, de fruits goûteux… de chenilles et de notion de mathématiques.



Nous commençons par « Qui va croquer la pêche ? » de Ah-Hae JOON, illustré par Hye-Won YANG


une pêche et des animaux qui vont chacun mettre un avant une de leur caractéristique physique pour avoir le droit de la manger :

la taille de la girafe, la grande bouche du crocodile, la grande queue du singe, les grandes oreilles du lapin ou le poids du rhinocéros… et ce qui fait d’une chenille, une chenille !

Une histoire qui permet d’entrevoir les différents classements possibles dans des pages illustrées magnifiquement, des couleurs, des impressions de texture, des moucherons, des gouttelettes d’eau, de la poussière…
Le déroulement de l’histoire est déjà une vraie merveille. Il est après possible de compléter avec une approche plus interactive des rangements par ordre de grandeur (une seconde partie est offerte comme fiche de compréhension et de pratique de classement). Ce qui donne envie d’aller plus avant dans cette colection originale 1.2.3. Raconte-moi des éditions MANGO Jeunesse.

*source Eric CARLE

Il nous arrive souvent de continuer avec une lecture pour plus petits, un classique, qui prend ici un sens bien à propos, « La chenille qui fait des trous » d’Eric CARLE.


Avec ces illustrations de papiers colorés si caractéristiques et cette histoire courte à trous : « Le lundi, elle croque dans une pomme. Elle y fait un trou. Mais elle a encore faim. » …1, 2, 3, et quelques trous…

de sa naissance dans l’œuf avec le soleil à son cocoon et au papillon… lecture que je reprendrais sûrement pour lui présenter le cycle du papillon.

N’hésitez pas non plus à aller sur le site d'Eric CARLE

Rajout du 16/04/09: et plus vous pouvez aller plus avant en laissant faire seul votre enfant pour comprendre le passage de la chenille au papillon comme sur ce lien (superbe méthode que j'envie et ai envie de mettre en pratique)

mardi 17 février 2009

De la poésie entre les oreilles, petites et grandes

Après une intoxication alimentaire (gastro ? enfin quelque chose qui nous a chopées, nous = trois des femmes de la famille), après un blocage du dos de ce matin pour avoir voulu retrouver la dynamique et le dynamisme des jours… je n’avais pas assez de peps pour lire plusieurs histoires au loupiot pour la sieste. C’est souvent deux histoires et une séance de repassage (dans sa chambre, oui, oui, c’est tout petit chez nous !)… un moment où il parle et joue tout seul dans son lit avant de se laisser aller… Aujourd’hui j’ai laissé le charme agir, le charme des textes et de la voix d’Elise CARON.

« Chansons pour les petites oreilles » est un album entre enfance et monde adulte. De vrais textes, de la poésie et du vocabulaire intelligent. J’aime beaucoup, cela commence par « Bonjour, bonjour, Bonjour les n'importe qui, les n'importe comment, (... ) Bonjour les petits...» en déclinant les mots loufoques, les gentils et les méchants et fini par « Bonsoir les petits...» et nous amène dans un jardin où un oiseau s’en prend à une poupée, à un dragon, grand et vert, qui s’ennuie à garder son trésor qui dort et une princesse qui ne se réveille jamais. Le conte alterne avec l’humour, le coquin et un brin de philosophie, le tout assez jazzy. J’en redemande et je ne suis pas la seule. Voici un extrait :

Elise Caron - Chanson
envoyé par faiencerie-theatre

Elle propose aussi pour adultes, des contes de Sade, mis en scène comme des marionnettes… personnage à suivre ! Pour en savoir plus c'est ici.... et parce que je trouve fabuleux les exercices de style, voici les 12 essais d'insolitude avec Jacques REBOTIER, extrait du "Dos de la langue":


jeudi 12 février 2009

Cuisine de par les chemins

Je me suis rêvée globe trotteuse mais aussi, plus humblement, randonneuse. Petite, je détestais cela… plus grande il me fallait la perspective d’un dimanche matin en forêts d’ile de France… soit l’idée de marcher durant 3 heures pour laisser se déliter les brouillards de ma tête. Et puis quand notre guide n’a plus proposé cet horaire j’ai arrêté. Mon compagnon n’a pas cette approche même si notre rencontre pourrait laisser croire le contraire.
Je manque de nature. Il me faut encore un axe de marche, comme un sentier balisé. Pour l’offrir à notre loupiot, reprendre goût à ces balades en pleine nature, je cherche, fouille. L’idée de partir à la découverte des plantes qui puent, piquent et pètent me fait littéralement rire d’avance. Mais aussi celle de s’arrêter pour ramener à la maison de quoi manger ce que nous avons nous-même cueilli me ravit (en attendant d'avoir un potager).



J’ai donc complété naturellement ma petite collection de livres de cuisine autour des plantes, fleurs, herbiers… pour enfants. J’avais présenté "La cuisine de la reine des prés" (plantes et fleurs des prés), je vous montre « La cuisine de Robin des bois » des mêmes Lionel HIGNARD et Alain PONTOPPIDAN, illustré par Aurélie GUILLEREY, sur les plantes et fleurs des bois cette fois-ci.

L’illustrateur est différent mais on retrouve ce côté naïf et herbier d’enfants avec une touche de farine…


Mais avant je ne peux m’empêcher de vous livrer leur indication de précaution ou comment « cueillir avec prudence et sans abimer :Les plantes sauvages aiment à être cueillies délicatement. Il ne faut pas arracher les racines des plantes de sous-bois, pour qu’elles puissent repousser.
Pour ramasser les champignons sans les arracher, coupe les pieds à l’aide d’un petit couteau. Tu auras aussi besoin d’un panier pour les transporter sans les écraser car ils sont fragiles.
Les fleurs des arbres aussi sont délicates. Elles se fanent en quelques heures. Il faut donc les utiliser très vite après la cueillette.
Les fruits comme les mûres, les fraises et les myrtilles se cueillent à la main, sans casser les branches ni abîmer le feuillage. On se méfiera des fruits troués : un insecte peut être caché à l’intérieur.
Surtout ne jamais cueillir ou casser le bourgeon sommital des jeunes conifères.
Les graines du chêne ou celles du hêtre se ramassent au sol, quand l’arbre les a laissés tomber.
Attention, les fruits à ras de terre, souillés par l’urine des animaux, peuvent transmettre un germe dangereux pour l’homme. Il faut bien tout laver. »

Là aussi de très belles recettes présentées pour un repas, un goûter, avec la saison indiquée. Je note les oreilles de Troll (chausson de nèfles blettes) mais aussi le sirop des montagnards (bourgeons de sapin déjà grands) que l’on peut découvrir version sirop conserve et version alcoolisée chez Cuisine sauvage (blog culinaire très intéressant pour reprendre, compléter, poursuivre en version adulte), des fougères en légume etc…

Encore ici vous aurez les petites dégustations en cours de route : feuilles tendres de hêtre ou mon chèvrefeuille adoré (je continue toujours à goûter son nectar !) et toujours l’équipement demandé et un herbier en fin de livre pour ne pas confondre avec les plantes toxiques.

Vous pouvez toujours continuer par le jardin de sorcière et toutes ses astuces ou le jardin du monde.

mardi 10 février 2009

La stupidité de l'homme face à la baleine

Ma chère Holly golightly, que j’aimerais tant suivre dans les soubresauts d’intelligence, de pertinence et de contre-courant, m’avait appâtée. Et Lily m’avait harponnée . L’opération Masse critique de Babelio a fait le reste. J’ai lu "Mon chien stupide" de John FANTE à la volée, pas de cette vitesse sans intérêt mais bien rapidité de sens, d’inspiration, de compréhension. Et j’ai mis un mois avant de faire un billet.

J’ai aimé ce style vif, claquant, à propos. Nous suivons une courte période de la vie d’un écrivain médiocre, dans sa villa au bord de la mer. L’arrivée d’un chien lubrique semble être pour le narrateur, l’écrivain raté, l’avatar de FANTE, comme un nouvel ami permettant de sortir de relations difficiles aux siens. Il n’en est rien, il sera bien plus un déclic.

Molise, la cinquantaine, voit en ce chien-ours lubrique, un akita inu prêt à sortir de son fourreau sa carotte pour chevaucher une jambe ou un chien (de préférence mâle), un pied de nez sordide aux normes de la victoire et de l’échec dans l’existence. Ce chien surnommé « Stupide » mais au doux nom de « Tu le regretteras » ne répond pas aux offres et demandes environnantes mais bien à son envie de jouir de la vie. Et cette obscénité animale entraine au cours du livre une autre, bien plus sourde et déprimante : celle de la parentalité.

*cette couverture de livre n'a que la vocation de montrer l'ours déchu mais aussi l'homme dans son obscénité.

L’éducation est une suite de compromis, d'efforts. Le don contre don est une perversion de l'esprit parental. Les parents, Henry et Harriet, se confrontent à des enfants ingrats, ils réclament une reconnaissance. Seulement cette envie ne devrait pas avoir lieu d'être : une forme d’injustice devrait être principe de base. L'éducation, nos actes à soutenir et permettre à nos enfants de devenir grands, se doivent d’être gratuits, aucune reconnaissance n’est exigible, l’ingratitude est de mise quand les parents souhaiteraient que leurs actes soient encensés.

Nous sommes ici loin d’un foyer idyllique, le père a choisi la stratégie et le calcul, la mère une fuite vers de doux sentiments de filiation, d'affection légitime. Mais rien n'est moins légitime. Les enfants, eux, attendent une compréhension. La promiscuité est difficile, ne va pas de soi. Avec le temps, la demande de confort est plus présente, tout est un épuisant processus : les réconciliations d’avec sa femme, les discussions avec ses enfants, l’arrivée des pièces rapportées.
Le narrateur nous livre n’avoir pas fantasmé la vie de ses enfants, pourtant il a pêché par un autre vice, croire connaître ses enfants et, pire, les étiqueter : considérer l’un abruti, l’autre garant de sa retraite et sans surprise, l’autre chat sauvage et théâtrale… L’amour parental n’est pourtant pas remis en cause. C’est juste une remise en place de ce pessimisme, de ce cynisme. L’aigreur ne fait pas l’éducation : « - Ca recommence, tu t’excuses encore. Tu t’excuses toujours après avoir insulté quelqu’un. Tu te débrouilles d’abord pour l’insulter comme du poisson pourri, et puis tu t’excuses.
- J’essaie d’être honnête.
- Honnête ! Tu es tortueux comme un serpent, tu ruses et tu magouilles pour que tout le monde file doux. Tu es le pire faux jeton que j’aie jamais rencontré. »
John FANTE nous réaffirme, à juste titre, que même si le temps passe vite, les enfants sont aussi des êtres squatteurs, un peu parasites de la vie du couple. La promiscuité ne va pas de soi, ni entre différentes générations, ni entre femme et mari. L'irritation est là même si le manque, après, peut apparaître.

L’obscénité va aussi plus loin. Oui je suis d’accord avec John FANTE : devenir parent est un acte égoïste. Nous décidons de faire entrer un être dans ce monde vile, non choisi, avec nos valeurs et non les siennes. « Merci de l’avoir engendré sans lui demander la permission. » Et oui c’est difficile d’être parent. L’homme est là pour engendrer mais l’acte de survie en présence d’autrui, à côté d'un être faible, sans défense, est toujours un acte fort, douloureux : « Les hurlements d’un enfant ! Faites-moi avaler du verre pilé, arrachez-moi les ongles, mais ne me soumettez pas aux cris d’un nouveau-né, car ils se vrillent au plus profond de mon nombril et me ramènent dans les affres du commencement de mon existence. »

Même si une réflexion sur le penchant sexuel (pour le même sexe) du chien envahie le narrateur (théorie de la souffrance enfantine, première expérience sexuelle désastreuse ou choc des cultures d’une bâtardise congénitale entre un chien allemand et un autre japonais), c’est bien une réflexion sur sa façon d’être au monde, à sa femme, à ses enfants qui apparait tout du long entre les lignes. L'insouciance ou les choix pris si irraisonnablement (est-ce si vrai?), que le narrateur envie, sont bien une force, une énergie de vie de la jeunesse. Avec l'absurdité des circonstances, Molise découvre que laisser le choix à ses enfants de porter leurs croix est un acte fondateur de parent et aussi que les gestes et les mots doux d’après restent au travers de la gorge de ne pas avoir été dits à propos. L’absurdité de la vie du chien, stupide ou non, ramène à l’absurdité de regarder les défauts des autres et de ne pas voir qu’ils sont les nôtres.

La petitesse humaine apparait alors, au scalpel : l’envie d’un retour à la vi(ll)e idéale, l’abus de substances illicites pour fuir le quotidien ou pour s’armer contre la souffrance, le viol ordinaire, les petites thérapies possibles (avoir un chien pour donner du sens à son existence ou prendre un amant). Et puis la vie qui s’échappe, la fuite, différente selon les âges, le vide laissé par les quatre enfants autour d’un « cercueil de lasagnes », de petites occupations médiocres, des amitiés brisées parce que non fondatrices, des chambres vidées, égrainées au son de « quatre moins un égale », « quatre moins deux », « moins trois », « moins quatre »… Et ces positions sans arguments que nous portons en nous, ce fascisme quotidien, ce racisme primaire, cette honte de la mesquinerie héritée de soi et ce dégoût d’un altruisme que nous n’avons pas pu engendrer nous-mêmes.

Au travers de la lecture, aussi, une prise de position sur l’acte d’écrire, sur ce monde si cruel des scénaristes, rempli d’ambitions nauséabondes. L’acte d’écrire comme un acte de jeunesse ou d’insouciance mêlée de connaissance : « Pour écrire, il faut aimer, et pour aimer il faut comprendre. »

L’homme est face à la vie comme ce chien face à la baleine naufragée, inoffensif et en danger permanent ! Deux solutions : la fuite et une idée de liberté (en solitaire), le choix d’être heureux ensemble, avec nos petits moyens.
D’autres voies de lectures ici et . Malice a été aussi conquise et un très beau billet nous dévoilant aussi les trames de lieux si importantes dans ce roman, et ce chien dans un jeu de familles, ici chez Sébastien.

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

lundi 9 février 2009

Les monstres communs

Je fuis l'adulte que je ne suis pas encore... je fuis ces conventions de société... je fuis les beaux parleurs... je fuis les normes... je veux, je veux...

plus tard j'en dirais peut-être plus. En attendant, des textes percutants.... remis en boucle: Thomas FERSEN, ici "Hyacinthe", illustré par SFAR dont j'aime la plume, le trait vif, le style alambiqué... dont je prendrais volontiers les notes.

mercredi 4 février 2009

En vrac dans la cuisine, à boire, à manger et faire germer

Au début de ce blog, je ne pensais pas que je pourrais mettre des recettes de cuisine, autres que celles inspirés de livres.

En fait, ce blog n’est pas culinaire, peu de « visiteurs » viennent pour les recettes et c’est normal : les blogs culinaires sont si tentants, aux recettes si gourmandes et savoureuses rien qu’à l’œil, mes promenades sont nombreuses dans leurs univers. Alors pourquoi continuer à en mettre ici. Parce que certains de mes cobayes me réclament la recette et surtout parce que j’apprends en même temps. J’apprends à être une adulte, à cuisiner tous les jours. J’aime cuisiner et pourtant, comme je vous le disais ici ou là, je n’aime pas faire à manger. La répétition, les délais, les compromis de digestibilité ou de saison, tout cela me gênait aux entournures.

Mais faire un billet, mettre un repas en ligne c’est aussi s’obliger à cuisiner plus fréquemment, plus simplement aussi. Cela permet de reprendre certaines recettes aussi et les faire plus souvent ou même… et là c’est une vraie demande, apprendre à créer des menus saisonniers (oui, oui au fur et à mesure cela va venir).

Alors ces derniers temps, ce fut (avec cela quelques astuces : rendre digeste le chou-fleur, testé et approuvé par une personne très sensible, graines mucilagineuses germées et élimination de l'odeur de poisson cuit).


Salade d’endive, radis rose, nori, noix
Pour 1 personne
1 endive
2 radis rose
3 noix
1 bande d’algue nori
De l’huile de noisette
Du vinaigre d’umébosis

Coupez très finement l’endive et les radis roses à la manière d’une salade Fattouch. Ouvrez les noix et écraser avec le plat de la main les cerneaux. Faites verdir votre algue nori encore violette en la tenant à la main sur votre feu. Emiettez-la sur votre salade. Rajoutez votre vinaigrette d’huile de noisette et de vinaigre d’umébosis.


Smoothie de banane et betterave rouge (recette de Crystal, chef végan à Singapour, trouvée dans la page ouverte de Virginie PEAN, Végétariens magazine, cf. ici)
Pour 2 petits verres
1 banane
1 petite betterave rouge cuite
Du lait de soja

Retirez la peau de la betterave rouge et de la banane. Coupez-les en gros cubes. Mixez-les avec un tout petit peu de lait de soja pour la facilité, puis rajoutez du lait de soja en fonction de la texture voulue.
Epatant !


Radis noir à l’huile de sésame
1 radis noir très lisse, bombé et sans accros
2 cuillérée à soupe d’huile de sésame
Du shoyu


Epluchez et râpez aux gros trous le radis noir. Rajoutez l’huile de sésame et réservez 6 à 12 heures en mélangeant une ou deux fois. Egouttez le radis longuement en le pressant avec le dos d’une grande cuillère. Au moment de servir, rajoutez un peu de shoyu. Le radis noir est devenu doux et presque plus piquant.


Flan de chou-fleur au millet (selon Flo Makanai reprise d’ailleurs)
½ chou-fleur
½ verre de millet
1 cuillérée à café de germe de blé
1 grosse cuillérée à soupe de fromage râpé
3 œufs
1 peu de sucre, de farine (ou un peu de pain), du citron et de l’huile.


Pour rendre plus digeste le chou-fleur : Faites blanchir les bouquets de chou-fleur (soit mettez-les dans l’eau bouillante, attendez la reprise de l’ébullition et sortez-les très vite). Continuez la cuisson dans une autre eau en rajoutant 1 peu de sucre, de la farine (ou un morceau de pain), un peu d’huile (facultatif) et 1 jus de citron (pour que le chou-fleur reste blanc). Arrêtez la cuisson dès que le chou-fleur est « al dente », trop cuit il devient indigeste.

Cuisez le millet dans 1 ½ volume d’eau jusqu’à absorption complète sans faire griller à sec le millet (pour une texture plus purée). Ecrasez le chou-fleur à la fourchette, rajoutez le millet et les autres ingrédients. Enfournez dans un moule à cake ½ heure à 180°C.


Je l’ai mangé avec des crudités et des graines germées de lentilles auxquelles j’ai retiré les téguments (enveloppe brune de la graine), le lutin de 2 ans m’a suivi… il adore les graines de lentilles germées crus (qui ressemblent à des petits crabes à deux pinces) et le chou-fleur nature juste cuit « al dente »… le flan nous est resté (allez comprendre !). Flo Makanai vous propose un flan sans millet au roquefort et coulis de tomate à l'huile de noisette. Les graines germées de lentilles gardent le goût mais très doux et se consomment bien crues.


Tagliatelles de courgettes à la sauce miso et aux graines germées de roquettes
3 courgettes très dures à la peau parfaite
2 cuillérée à soupe de miso doux et sucré (style miso de riz, marukura Shiro)
Zestes de yuzu, agrume coréen (ici remplacés par une cuillérée à café de
Yuja cha, cette gelée sucrée)
Si zeste du sucre, si Yuja cha rien (la gelée est déjà sucrée)


Brossez les courgettes et coupez-les dans le sens de la longueur en gardant beaucoup de peau (sinon les tagliatelles s’effritent) soit en 3, la partie centrale remise à plat et coupée à nouveau pour garder un côté peau et un côté chair. Puis avec l’économe, faites vos tagliatelles. Ici notre lutin a mangé 1/2 courgette en tagliatelles crues, alors au cas où que vous ayez aussi de petits crapouillots chez vous qui viennent dans la cuisine, prévoyez une 1/2 courgette de plus! Puis préparez votre sauce en mélangeant le miso et le yuzu (plus sucre si zeste).

Mettez les courgettes en tagliatelles le plus séparément possible dans de l’eau bouillante. Dès que la couleur change un tout petit peu (quelques 2 minutes), égouttez-les en gardant une cuillerée à café de bouillon de cuisson que vous incorporez dans votre sauce miso.
Servez les tagliatelles avec votre sauce miso, ici avec une poêlée de seiches au gingembre, ail et échalote.

Bien entendu, en même temps que la cuisson des bestioles de la mer, comme de tous les fruits de mer ou poissons, j'ai fait bouillir de l'eau et quelques clous de girofle pour éviter les odeurs de seiches, poissons...

Rajoutez les graines germées de roquette. En l’occurrence, pour faire germer ces graines mucilagineuses (qui produisent au trempage un gel), je les ai trempées 1 heure et posées à la cuillère sur un tissu, lange/couche de bébé (qui n’avait pas servi pour cet usage !). Et j’ai attendu une pousse de 2 à 3 centimètres, ai rincé les pousses pour retirer les téguments… en fait, j’ai suivi les instructions trouvées dans le livre de Yolande AURY, « Graines germées, l’alimentation vivante » dont je parlais làp, soit bien vérifier que les eaux de rinçage quotidiens coulent bien et ne stagnent pas. Les graines germées de roquettes, pousses, ont un goût un peu amer, piquant mais doux!

lundi 2 février 2009

Travail quotidien comme sentier spirituel, au tofu

Il y a certains moments, j’ai l’impression de continuer à me disperser… et je me mords la joue en pensant perdurer dans ma tendance mikka-bozu (je vous rappelle c’est une personne passionnée mais 3 jours seulement et qui passe à autre chose, voir ici). Et puis en y regardant de plus près : non ! En fait, je continue mon chemin avec des envies récurrentes et d’autres nouvelles, mais de plus en plus approfondies.
Je ne cherche pas une expertise mais bien de connaître telle et telle technique pour vivre ma vie. Avec la naissance d’un enfant mes choix sont aussi devenus plus clairs…. Et toujours dans la même ligne… arriver à vivre ma vie et non à la subir.

Les arts et la culture ont une place prépondérante. Ils me soutiennent et forment (ou reforment) ma réflexion. J’ai besoin de me dire que mes mains sont actives, qu’elles seront créatives… que ma page blanche va se noircir. Le fait aussi d’emmener mes envies vers la peinture orientale (et sa philosophie) mais aussi vers l’art-thérapie ne sont aussi que des chemins de traverse pour une certaine aptitude à vivre. Les couleurs et leur approche humaine, voire ethnologique, répond plus à mon besoin d’évasion, à cette envie (qui ne restera qu’un rêve) de partir par le monde sans attaches (rêve car mes attaches sont là et bien tenues).
Le thé aussi fait partie de cette voie, de ce chemin vers une façon de mener sa barque sur le long fleuve de la vie. Le goût mais aussi cet apprentissage des nuances gustatives et olfactives, ainsi que ces expériences de la sérénité. Une approche qui permet de se retrouver… une première idée de la méditation.
Les volontés de réflexes thérapeutiques (shiatsu en particulier, mais aussi utilisation des huiles essentielles) sont aussi là pour ne pas dépendre, pour se connaître et savoir de quoi il est question.

Alors l’achat de cette bible (oui, oui une nouvelle) ne m’apparait plus comme une lubie supplémentaire mais bien l’approfondissement d’un cheminement.
« Le livre du tofu » de William SHURTLEFF et Akiko AOYAGI est vraiment un livre fondateur, précis, fourmillant, un « précieux » pour tous les végétariens. Le tofu, ce caillé de soja, est une des bases protéinée du régime végétarien… et je dois l’avouer : en tant que flexitarienne, je cuisine plus le tofu et le seitan que la viande. Jusqu’à présent je m’étais contentée des tofus du commerce, de celui maison de ma maman (délicieux) et de quelques essais maison assez infructueux. Question utilisation culinaire, je m’en servais dans les soupes japonaises, les crèmes et en tant que morceaux de protéines. Mais voilà, ce livre montre toute ma méconnaissance.


Ce livre majestueux est indispensable à plus d’un titre. Il ne propose pas moins de 500 recettes pour cuisiner les tofus. Des recettes occidentales mais aussi toutes les astuces d’une consommation quotidienne japonaise de cette protéine végétale du futur. Pas de photos, mes les croquis de Melle AOYAGI très précis surtout sur le processus de fabrication du tofu.
Bien plus, il propose aussi une vision scientifique de cette protéine, de qualité, facile à digérer, au ratio calorie-protéine très faible, sans cholestérol, avec tableaux et chiffres à la clef.



*source fabricant de tofu de Kyoto (lien en anglais sur la cuisine japonaise)

Mais bien plus, nous rentrons dans l’art du soja. Ou comment d’une matière première offrir un panel de saveurs mais surtout proposer une colonne vertébrale à toute alimentation végétarienne ou pauvre en protéine (pays de malnutrition). Le soja, et les fabrications des tofus, permettent d’utiliser à 100% le produit, sans perte. L’utilisation est comestible, d’hygiène, d’entretien domestique. A chaque stade de la fabrication, l’utilisation du produit est explicitée, rendu dans son contexte, sa philosophie et ses anecdotes.
Les fèves de soja tout d’abord, cuites, en soupe etc… la farine de soja, ou ce kinako (farine de soja grillé non dégraissée) qui sert en boulange ou pâtisserie. Les germes de soja ou encore les fermentations des graines de soja (tempeh ou natto).
Et puis les produits dérivés des étapes de fabrication du tofu : le (purée de fêves de soja) qui peut remplacer la farine de soja ou la semoule ; l’okara, pulpe de soja, « honorable coquille » du tofu, comme une céréale, en boulange ou en thérapeutique (intéressant pour les femmes allaitantes) ; le caillé et le petit-lait, ce dernier servant, selon le degré de coagulation, en hygiène, en nettoyant, en engrais ou en boisson; le lait de soja. Et enfin les tofus : japonais (moyennement ferme), chinois (doufu ou dow-foo, ferme), soyeux (kinugoshi, shui-dow-foo ou sui-doufu, mou), frit (agé), fermenté, grillé, surgelé et séché, instantané, pressé, fumé... et de part le monde. Les tofus préparés, cuisinés, remplaçant la viande, au goût possible de poisson, d’anguille, de canard, de porc etc…
*source synthèse qui sera explicitée dans un autre billet

Et puis vous avez l’art du tofu, les artisans, les maîtres, les méthodes et les techniques de fabrication (artisanale, traditionnelle, continentale, insulaire, fermier) et la philosophie. Les deux auteurs ont traversé le Japon, visité les boutiques de tofu mais aussi ont récoltés les secrets. « Les grands maîtres de tofu ont un dicton qui dit qu’il y a deux choses qu’ils ne montreront jamais à personne : comment faire des enfants et comment fabriquer du tofu. A notre grand étonnement encore, ces hommes nous ont accueillis chez eux – parfois avec une certaine réserve au départ. Nous les avons observés à l’œuvre et ils nous ont ultimement ouvert leur cœur et leur foyer d’une façon qui a été pour nous une source constante d’inspiration dans nos recherches. Nous avons visité nos boutiques préférées maintes et maintes fois, toujours avec de nouvelles questions, pour saisir un détail ou une nuance qui nous avait d’bord échappé. Sentant la sincérité de notre intention à transmettre les fondements de leur art en Occident, les maîtres ont finalement partagé avec nous des secrets qu’ils n’auraient jamais osé confier à leurs compatriotes. Nous souhaiterions simplement que nos efforts rendent justice à leur générosité, à leur dévouement et à la patience dont ils ont fait preuve pour s’assurer que nous ayons vraiment compris leur enseignement. »
De quoi donner envie de suivre ces méthodes et cet esprit, où rien ne se perd et faire son tofu, pas au quotidien mais à la semaine, comme le pain… une manière de se réapproprier notre consommation alimentaire, en apprenant une sagesse de vie. En attendant vous pouvez lire les secrets du tofu ici.
Rajout: Lyjazz et Katell nous rappellent (en commentaires) les mythes du soja comme roi des protéines (autant au point de vue de la santé que celui de l'écologie). N'hésitez pas à les lire. Et puis oui, le soja est une denrée à ne pas utiliser à chaque repas car elle peut entraîner des dérèglements. J'avais gardé en tête cette notion: ne prendre qu'une portion de soja par jour (cela inclus le tofu, les germes, le lait, le miso, le natto, le tempeh mais aussi le shoyu et la crème).