mardi 29 mars 2011

Irène Jacob nous amène Bashung sur un plateau

Hier, soirée Bashung... ou plus précisément soirée Bashung avec les mots de Gainsbourg.

*source avec une idée de la soirée

J'avais oublié, prise dans le train-train quotidien d'une femme à la maison et d'une maman, ce qui m'avait été le plus bénéfique dans ma vie extérieure de jeune femme, avant enfant. J'avais rencontré l'homme avec qui je suis et il m'entrainait dans des concerts, dans des émissions de radio où les chanteurs et musiciens jouaient en live (Le pont des artistes que je ne peux que vous conseiller pour ceux qui ont des horaires de travail plus souples), il me trainait aux festivals de cinéma.
En fait, c'est ça: il me trainait, me poussait, me bousculait, en me disant "Mais je te dis que tu vas adoré!". Et je lui en ai fait des misères. Des têtes à ne pas sortir dehors à un concert de "Belle et Sébastien", groupe impressionnant, en plus dans un endroit mythique, le Grand Rex, où nous étions super bien placés. Je n'avais pas la tête à cela. Je n'avais dans ma tête que des réflexions un peu biscornues, pas toujours très constructives, un peu glauques aussi et surtout extrêmement cyniques. Je ne sais pas si j'ai changé à tous points de vue: le cynisme est encore entre mes dents, ma mâchoire ne se déserre pas facilement à l'idée d'une sortie "influencée" et pas contrôlée à 100% mais une certaine sclérose des stimulations n'est plus de mise. Cet homme m'a appris un certain lâcher prise, une autre manière de délier les pensées, de faire vibrer la vie.
Hier je me suis souvenue. De ces émotions que la musique transmet, de cette pulsation particulière.

Hier Irène Jacob nous a amené dans l'univers de la création de cet album "suicidaire" commercialement parlant (quoique l'humour décapant et noir le soit aussi!): "Play blessures". Un scénario porté par sa voix si captivante, une jupe extra-courte noire accompagnée par des lunettes noires et un dos aussi longtemps vu que le devant (hommage à Bashung).
Un groupe, Roccoco, liant le texte avec une musique, celle de Bashung bien-sûr... quelques notes des chansons les plus pop du chanteur et l'intégralité de certaines autres de l'album en question, chanté par des invités de choix dont Florent Marchet et Joseph D'anvers que je ne connaissais pas encore. Et puis un débat de connaisseurs de Bashung et Gainsbourg.

Le charme a opéré, la musique m'a pulsée, les mots ont fait leur chemin... J'enviais cette capacité à aller jusqu'au bout, d'aller droit devant, de ne pas éteindre les passions, de ne pas éteindre la vie au risque de la perdre.

"Volontaire:

Tête brûlée
J’ai plus qu’à m’ouvrir le canadair
N’essayez pas de m’éteindre
Je m’incendie volontaire
A l’analyse il ressortirait
Que je suis pas d’équerre
Vol de nuit sur l’Antarctique
J’attends la prochaine guerre"



J'ai encore en moi cette ambigüité: celle d'aller vers un cheminement plus "zen" mais aussi celle viscérale de regarder au fond de mes tripes... à suivre

samedi 26 mars 2011

Un Dao Ren Mao Feng avant les douleurs... une attente

Des moments de liberté entre d'autres de douleur... une poche de glace à côté, des médicaments, le lit encore ouvert, les hommes partis pour me laisser me reposer... c'est une grande partie du week-end.

J'avais réussi à déguster un Dao Ren Mao Feng 220 avril 2009, thé vert chinois, juste avant.
Un superbe thé que je gardais, mais pourquoi donc? Je désespère à voir que ma consommation de thé, si importante soit-elle, ne me permet pas de profiter des breuvages au mieux. C'était encore au temps où je réservais mes thés de qualité pour un moment où je saurais les déguster à leur juste valeur. Quelle erreur!
Alors oui, il a perdu en fraicheur mais ne reste pas moins un superbe thé que je laisse se déployer dans le zhong. Une odeur de fleurs blanches nouvelles pour la liqueur à la superbe couleur jaune. Un goût végétal, frais, ample avec une certaine astringence en fond. Et une idée du printemps.

Attendre, attendre, attendre un meilleur moment, une meilleure connaissance, des aptitudes plus poussées. C'est encore la différence entre notre manière de déguster comme des œnologues en rapport à la manière asiatique, plus lettrée et méditative.
J'avais pris le temps de la méditation, le temps de prendre l'air, de réchauffer le corps à ce soleil nouveau... mais pas pris le temps du repos, le temps d'aller consulter des spécialistes de la santé. Les douleurs ont suivies, persistantes, lancinantes puis très très profondes...

Alors ce fut le PC portable allumé pour deux minutes, éteint aussitôt avec la douleur ne me laissant pas dix minutes de répits.
... alors des câlins, des thés presque refroidis, quelques images télé, des livres ouverts aussitôt refermés et un porridge moominesque dans un bol aux petites filles de Kate GREENAWAY qui ont suivis toute mon enfance (lire ici sur cette artiste)... pour cocooner...

*source alphabet Kate GREENAWAY

Et une idée de la douleur. La persistance de cette souffrance. Retrouver ce qui fait de nous des êtres fragiles et fébriles quelques fois. Reprendre goût à des moments plus calmes quand la douleur s'éteint. Retrouver goût à ce temps où l'esprit s'évade et l'aider à se canaliser, à ne pas partir partout à la fois... un peu de repos encore.

mardi 22 mars 2011

Une ambiance, un souvenir

Juste une petite touche de musique pour me rappeler cette bande son qui donnait une si belle ambiance à cette librairie de Normandie.

Brahem Anouar Trio - "Astrakan cafe"


N'hésitez pas à lire ici

Ou juste "Le pas du chat noir" de Anouar Brahem

samedi 19 mars 2011

Remplir l'armoire à thé... du vert japonais

"En vérité, nul ne saurait étudier la culture nippone sans tenir compte de la voie du thé. Celle-ci a imprégné l'élégance des boudoirs et des salons, et pénétré jusque dans la demeure des humbles. A nos paysans, elle a enseigné l'art de disposer les fleurs - au plus simple travailleur, la vénération des rochers et des eaux. Selon l'une de nos expressions usuelles, une personne "manque de thé" lorsqu'elle se montre insensible aux épisodes tragi-comiques qui ponctuent l'existence. Mais notre langue stigmatise également l'esthète sauvage qui, indifférent à la tragédie du monde, s'abandonne sans retenue au flot der ses émotions; de celui-là, elle dit qu'il a "trop de thé"."
(extrait de "Le livre du thé" de Kakuzô OKAKURA)

Le sencha troublé de philosophies japonaises a mis le feu à cette envie de feuilles vertes. Et dans un esprit, bouleversé et un peu influencé par un compagnon anxieux, je suis partie remplir ma non-armoire à thé. Je penserais à ne pas être en manque de thé sans en avoir trop plus tard. Très influencée par Francine, et par les avis d'Olivier de Tamayura qui m'avait si impressionnée dans mes dégustations de toute jeune amatrice, je suis allée vers les établissement George CANNON et retour à la maison avec un paquet cartonné bien luxueux... le luxe de liqueurs futures...

J'ai ramené des thé George Cannon: Sencha yamato, Sencha natural leaf, Sencha night shadow, Sencha shimizu bio
et de Tamayura, des thés verts de la région de Yamé : Gyokuro, Sencha et Houjicha
Je ne connais pas encore les grades des thés japonais mais je suis sûre de me délecter.
ainsi qu'une théière japonaise kyusu qui m'avait inspiré la mienne lors d'une séance de raku...


Alors pour baptiser ma petite kyusu ouverte de Tokomane, je lui ai offert un Gyokoro karigane venu de Kyoto que je n'avais pas osé ouvrir à la réception de peur de ne pas savoir le déguster.
Le thé est composé de feuilles de sencha et de tiges de gyokuro. Et le mode d'emploi est d'IPPODO et je découvre par là-même une idée des grades en thés japonais.

Une liqueur trouble et très douce, très agréable bien qu'une troisième infusion ne donne pas grand chose... une petite idée de "de-mono" (petits débris des procédures de thé, petits débris plein de richesse et de subtilité) à lire chez le sommelier japonais.
Les feuilles mouillées sont magnifiques dans ce fond noir: très vertes avec les fines tiges d'un vert très clair.

vendredi 18 mars 2011

Association des unités en rapport au chiffre, première approche des mathématiques

Les chiffres, comme les lettres, ne sont pas d'un grand intérêt pour le lutin.
Il adore réciter la suite des chiffres de 1 à 30 et quelques (voire beaucoup plus et en zappant quelque fois sur le 21), il aime les comptines des chiffres. Il aime toujours autant ces livres où il lui faut compter les éléments, comme "Un, deux, trois... dans l'arbre!" de Anushka RAVISHANKAR, Sirish RAO et illustré par Durga BAI dont je parlais ici ou « Le livre à compter de Balthazar, A la poursuite du lapin brun » de Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER dont je parlais là.
Il aime aussi toujours les ordres de grandeur, comme le jeux Batawouaf ou les livres comme ceux du crocodile amoureux.
Il repère des ensembles de 2, 3 ou 4 éléments sans les compter... et même fait les soustractions 3-1 ou 3-2 de manière spontanée.

*mince je ne retrouve pas ma source pourtant intéressante avec des documents pour le CP

Mais il ne connait pas les chiffres au-dessus de 5. Alors oui, nous reprenons « Les chiffres de Balthazar » de Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER pour qu'il arrive à reconnaitre les symboles chiffres. Puis il aime assez retrouver une quantité par rapport aux chiffres.

Malgré un matériel fait maison très rudimentaire, peu maniable, en déséquilibre constant et pas très beau, le loupiot a aimé ces derniers temps reprendre les fuseaux.
A chaque pot, il met le nombre de fuseaux correspondant en prenant en compte le zéro (0) comme étant sans fuseau. Le nombre de fuseau étant exact, le correctif lui plait bien: il lui arrive de ne pas avoir son quota pour le chiffre 9! Plus tard, il mettra aussi un élastique autour de chaque ensemble pour bien vérifier et assimiler l'ensemble fait d'unités.
N'hésitez pas à lire ici les Marmottons pour plus d'explications.

Mais c'est vraiment compter les unités différentes et les mettre sous les chiffres, eux-même mis dans l'ordre (avec modèle pour l'instant) qui l'intéresse le plus.
Aux chiffres que j'avais, j'ai rajouté quelques éléments: des points dessous sous le 6 et le 9 pour les différencier et une barre sur le 7. Après il a pris beaucoup de plaisir à compter et organiser le déploiement de ces unités... bien en ligne, sans trop les déranger en apposant les autres.
Autant pour les fuseaux, il allait en ordre de grandeur du plus petit au plus grand, autant là il comptait ces unités à volonté, elles étaient du nombre exact et en gardant les billes pour la fin... elles roulaient trop et le déstabilisaient.

Pour aller plus loin, de nombreuses propositions vous sont offertes par la maman d'Alexandre pour dénombrer et la Fabrique des Marmottons et ici pour des documents.

mercredi 16 mars 2011

Sencha troublé par le Japon: catastrophe et philosophie

Je suis troublée, émue. C'est assez souvent quand l'actualité marque son empreinte à la maison. C'est cette douleur des autres qui m'atteint... une sorte d'empathie (quelque fois matinée de bonne conscience superficielle et presque abjecte de fausseté). Je ne parle jamais d'actualité sur ce média, je ne sais souvent pas quoi dire, je ne suis souvent pas investie: j'y pense quelques secondes et je cours me satisfaire mes besoins primaires et secondaires. Mon souvenir est à trous et très éphémère.

Là, je parlerais tout de même de la situation au Japon.
D'une part parce que ma mémoire est mise à l'épreuve toute la journée par ma consommation culturelle ou culinaire japonaise et mes envies futures. Je lis de la littérature japonaise: Yoko OGAWA, Haruki MURAKAMI, Junichirô TANIZAKI, Jirô TANIGUCHI, entre autres... Je consomme chaque semaine des produits japonais: miso, shoyu, umebosis, kombu, kanten, riz... et bien-sûr thé! Je m'immisce dans leur culture, doucement, sans vraiment de repères, sans rigueur aussi, mais avec envie, avec fréquence, avec émotion : le monde flottant, l'architecture, les vêtements, les témoignages (KITANO). Je rêve aussi en japonais: l'enfance sous le regard des studio Ghibli (surtout MIYAZAKI). Et j'anime mes mains sous influence: elles rêvent de sumi-e, elles suivent le tracé des peintres japonais (et d'autres asiatiques), elles modèlent en espérant du feu, de l'air, de la fusion et de la brillance d'un raku. Et puis ma philosophie se penche de plus en plus vers une idée de la relation corps-esprit japonaise (shiatsu entre autre) et vers le bouddhisme.
Et voilà justement ce qui me pousse à écrire, leur philosophie.

Ce matin, j'ai finis un contenant de sencha. Et mes pensées étaient au moment présent. Un peu là-bas tout de même. Ce thé vert japonais est toujours un moment fort. J'aime sa tonicité et son onctuosité.
J'ai aimé ce vert. Les feuilles ne sont pas mises en valeur ici, c'est la fin d'un paquet, il y a plus de débris qu'autre chose mais cela me convient bien, justement. Une idée de restes, de ce qui reste après... après d'autres dégustations comme après d'autres vagues, d'autres nuages.
J'ai aimé ce trouble de l'infusion, ces débris au fond de la tasse. Ils reflètent le mien et comment je perçois la situation.
Et puis ce vase raku, œuvre de ma tante, donne toute la puissance à cette sorte d'invocation: de la matière brute, des fissures, des coulures, du rayé et du glissant. Et du vert... comme un espoir.

Je suis troublé par leur philosophie de vie. Les Japonais semblent presque sereins. Ils ne sont pas mal informés, insouciants ou fatalistes, juste réalistes d'une manière troublante.
Alors bien-sûr ils ont eu dans leur éducation et dès l'enfance un apprentissage à la catastrophe, voir ici par exemple. Mais cela ne fait pas tout, surtout face au nuage.
C'est bien, pour moi, leur spiritualité qui fait la différence. Je ne connais rien du shintoïsme mais découvre l'homme comme partie d'un tout, minuscule poussière dans une nature sacralisée. Alors les catastrophes naturelles peuvent être un élément de vie.

C'est encore plus dans les préceptes du bouddhisme que je lis leurs émotions contenues ou plutôt fluides, au même titre que l'eau qui coule. Cette idée d'impermanence de la vie qui me sidère à chaque fois. Non que j'ai peur de mourir (quoique ma réaction soit plutôt faussée par ma non-confrontation permanente) mais bien peur de la mort d'autrui. C'est vrai que penser à la mort n'est pas une réflexion très occidentale.
Ma première approche de cet état de détachement est arrivée avec la lecture de "S'occuper de soi et de ses enfants dans le calme, bouddhisme pour les mères" de Sarah NAPTHALI (j'en parlais très très brièvement là), ce fut un premier choc. Se désaisir de notre utopique permanence est un acte du quotidien. Il y était fait référence de cette souffrance dont il fallait se délester et si elle est réelle et non contournable, qu'il faut alors traverser. C'était aussi ma première approche de l'équanimité (appréhender avec acceptation et patience). Et je pense que c'est cette pratique qui me bouleverse autant dans les attitudes des Japonais en ce moment.
Ma récente lecture de "Petit traité de vie intérieur" de Frédéric LENOIR que je présentais un peu ici le soulignait aussi. Il y parle de ce non-attachement au matériel, de la philosophie de la vie (naissance et mort dans le même cycle vital) et de cette capacité à avancer.

Alors oui, être conscient des drames, ne pas faire l'autruche... pour ailleurs mais aussi pour ici (pensées pour Flo Makanai, au regard du Japon et en réfléchissant au reportage sur notre poison quotidien: la chimie industrielle et agro-alimentaire). Être vigilant et aussi conscient.
Je n'ai pas mis les actualités quand le petit loup était à la maison, je ne lui en ai pas parlé. Je devrais, je vais. Mais je ne sais pas comment amener une actualité. Je ne lui ai encore jamais parlé de catastrophe naturelle, je ne lui ai encore jamais parlé d'accidents, de meurtres, de terrorismes. Les dangers, les "peurs", n'ont été présentés que dans sa sphère d'enfant. Mais il est nécessaire que je me lance peu à peu, pas à pas, sans tomber dans la dramatisation, sans me pencher encore sur les parcours individuels, sur la vie arrêtée et sur l'humain en danger, mais en apportant de quoi y faire face, au moins spirituellement.
Mais je commencerais par lui parler de vivre le moment présent.

Être dans l'ici et le maintenant

jeudi 10 mars 2011

Babeurre/ maracas ou comment faire son beurre maison

C'était le titre d'origine... le nouveau serait plutôt :
comment utiliser le prétexte de la persévérance pour s'enfoncer encore plus dans un travers de l'approximation !
ou comment aller au bout de ses envies sans même avoir la rigueur ou l'expertise !

Alors le billet devait être celui-ci:
*******************************************************************
Nous avons essayer de faire notre beurre de ce soir. Le lutin a adoré faire 5 minutes de barattage du lait dans le récipient. Nous n'avons pas de baratte mais le babeurre (bâton de barattage dans la baratte) a été comme une maracas... nos mains et nos muscles des bras.

*source babeurre (le bâton sans lettre)

Nous avons donc pris de la crème entière fluide et un récipient, hermétiquement fermé, en plastique, plus grand que la contenance de crème. La crème était en attente à température ambiante. Et nous avons suivi la marche à suivre donnée là sur Science projetc ideas for kids... et puis c'est amusant d'agiter une 15aine de minutes (plus on est de fous plus on rit!).



Nous avons secoué LONGTEMPS, le lutin jusqu'à ce que la crème soit très épaisse et le liquide restant blanc mais presque fluide et transparent. Puis j'ai repris la main en retirant à chaque fois ce lait "dégraissé" dès que la crème n'adhérait plus aux parois. J'ai rajouté alors un peu d'eau froide pour remplacer, une pincée de sel et j'y ai mis des cuillères en bois. Et j'ai resecoué jusqu'à ce que le liquide devienne blanc et à nouveau j'ai extrait le liquide, rajouté de l'eau pour que la crème devienne moins crémeuse et plus dure... en espérant que les agrégats soient assez foncés et le liquide le moins opaque possible. Le babeurre (ou petit lait), le liquide cette fois, n'a pas pu être mis de côté pour la cuisine.

Idéalement le beurre est ensuite aggloméré en une seule boule, pressé et rincé à l'eau froide, auquel on rajoute 5% de sel pour la conservation. Ici vous trouverez d'autres manières de faire: au robot assez expérimental là, au robot mieux ici et à l'eau froide.

*******************************************

Mais, parce qu'il y a bien un mais.... je n'ai jamais réussi à faire du beurre. Est-ce que le récipient n'était pas assez grand (proportion de crème et de volume de barattage)?

J'ai secoué bien........... 3 heures. De maracas, le récipient m'a plutôt donné cette impression de tambour avec la crème épaisse agglomérée. Je n'ai pas eu le courage de "terminer le beurre" à la machine et cela m'a donné droit à des crampes aux avant-bras de 5 heures!!!!! Très très très très mal!!!!!

Une grande déception, une mauvaise préparation, une idée d'expérience: d'un liquide blanc à un solide jaune à mettre dans les pâtes! Comme quoi cela ne s'improvise pas toujours les activités avec le lutin. Je n'ai pu que rêver au beurrier maternel, pot en grès où le beurre, la tête en bas, dans l'eau. La prochaine fois ce sera au robot!

*source beurrier breton

Et pour mes proches, l'expression "elle bat le beurre" est devenue culte... symptomatique d'une maman aux prises avec quelques lubies à maîtriser.

mercredi 9 mars 2011

Les autres savent lire à 4 ans: être gagnant sur tous les tableaux ?

Je suis en tant que maman extrêmement sensible au développement de la curiosité du petit loup. J'ai cherché en vain à me préparer à la pédagogie Montessori. Je sais maintenant et pour longtemps encore qu'il me manque les étapes, non de sensibilité, mais bien de passage d'un matériel à l'autre. Alors je ne fais que soutenir ses demandes, ses attirances.

*source ESCHER en lego

Mais je suis à chaque fois un peu chamboulée quand un petit bonhomme de l'école de mon fils ou de son âge sait lire. A cet âge, l'école maternelle n'a pas encore permis cette acquisition. Dois-je devancer l'école ou attendre une première approche pour l'aider à faire seul avec un matériel plus concret? Et puis, les autres, ces petits lecteurs, ce sont des enfants très curieux des lettres et des chiffres depuis longtemps, sûrement, à n'en pas douter, et des enfants soutenus par leurs parents, encouragés voire même entrainés.
Il n'empêche ce sont ces acquisitions de base qui me culpabilisent souvent. Je ne demande pas à notre lutin d'apprendre, de maîtriser, d'être bon... ou pire d'être précoce ou surdoué... je ME demande, j'EXIGE DE MOI de lui avoir permis une sensibilisation. A lui après d'accourir ou de refuser. Alors oui, question lecture et écriture, le loupiot a quelques premières approches et je ne lui propose pas beaucoup plus en attendant son enthousiasme.

*source ESCHER via Capsicum (texte à lire sur cet artiste en suivant le lien)

Et puis, je ne veux pas qu'il brûle les étapes. Je ne lui souhaite pas des acquisitions majeures trop rapides, je lui souhaite juste les compétences pour les assimiler à son rythme. Il n'empêche cet extrait m'a fait un bien fou... entre une sur-stimulation parentale et l'imagination de l'enfant, son choix de vie me plait: c'est une volonté personnelle, celle de l'enfant, qui apparait... sans dénigrement aucun!

"Dès ma naissance mes parents ont veillé à ce que je sois gagnant sur tous les tableaux.
A deux ans on m'emmena à New Haven. On me mit dans une pièce pour m'apprendre à taper à la machine. Si on n'apprend pas cela à deux ans, on perd son temps. Quand un enfant de deux ans qui ne sait pas taper à la machine rencontre un camarade qui sait, il se sent perdu, dépassé, et à partir de ce moment se retrouve perdant sur tous les tableaux.
A deux ans et demi on m'envoya à l'école pour jouer avec du matériel éducatif. J'excellais à râper des carottes. Je ne gaspillais pas mon temps en activités frivoles et vaines. J'appris à reconnaitre les textures et les couleurs.
A trois ans ma mère m'apprit à lire. Quand on ne sait pas lire à cet âge on perd son temps. Les enfants qui sont dans ce cas prennent du retard en classe et sont perdants.
Mes parents n'ont jamais négligé l'aspect social de mon développement. J'ai été mis sans cesse en contact avec d'autres enfants.
Après l'école j'allais dans un groupe récréatif. On ne saurait commencer assez tôt les relations indispensables avec les enfants du même âge. Si ces contacts avec ses contemporains ne sont pas assez précoces, l'enfant ne peut s'entendre avec les autres en commençant l'école. Il prend du retard, il est perdant.
J'ai commencé à étudier la rythmique à trois ans et demi. Je tapais des tambourins en sautillant comme un cabri, ce qui me paraissait peu sérieux mais cela m'apportait quelque chose et je serai gagnant en ce qui concerne le rythme.
Maintenant que j'ai quatre ans, je suis sûr de moi. Quand j'entrerai à l'automne au jardin d'enfants que j'aurai choisi, je me sentirai décidé et prêt à faire face à toutes les situations. je serai en passe de devenir celui qui réussit et qui gagne!
Quand je serai grand, je voudrais être éboueur."
(extrait de "Histoire de ma vie" de Sheila GREENWALD, tiré de "Tout se joue avant 6 ans" du Dr Fitzhug DODSON)

vendredi 4 mars 2011

Un thé BaoZhong pour que mon esprit décante

Je reprends les dégustations de thés... peu à peu, zhong après zhong. Je reprends peu à peu ces moments plus calmes, où l'esprit s'évade mieux. Quand je sors mes ustensiles, déjà je m'apaise. Oui certains gestes sont à faire, c'est assez régulièrement que je sors un livre sur le thé (ou le Japon, ou encore le bouddhisme). Alors oui je suis encore en train de réfléchir.
Mais quand les notes de dégustations sont prises, il me reste quelques gorgées à savourer... le plus souvent après une belle respiration lente... je me mets assise, les yeux fermés, et je respire... en comptant pendant l'expiration, puis pendant l'inspiration...
Le thé est alors presque frais mais bon et plein de saveurs.

Ce matin, c'est un BaoZhong imperial TO402 de Thés de Chine, un oolong peu fermenté de Taiïwan. Les feuilles sont entières, froissées et d'un beau bleu et vert/gris. Aucun débris mais je ne suis pas étonnée, cette maison de thé propose de très bons crus authentiques. L'odeur sèche est beurrée et comme une odeur de mirabelles bien mures.
Le goût de cette infusion jeune clair est très délicat, beurré avec un peu de fleurs blanches. La liqueur n'est pas astringente et pleine. Mais est-ce cet aspect fleurs blanches, limite tubéreuse, qui donne cette impression d'entêtement facile ?
J'avais eu la même impression avec un autre oolong de Taïwan, le Tung Ting Shan. Ici pas d'écœurement possible toutefois.

Et j'en profite un peu pour que mes pensées, qui ne s'arrêtent pas et prennent de l'ampleur (et même une forme de construction par écrit, recherche, lecture, action) en temps normal, fuient doucement, apparaissent et ne restent pas emmêlées mais coulent.
"Le maître bouddhiste japonais Taisen Deshimaru, qui a popularisé la pratique du zen en Europe à partir de la fin des années 1960, avait coutume de comparer l'esprit de chacun de nous à un verre d'eau boueuse. Il suffit, disait-il, de poser ce verre sur une table sans l'agiter pour que le liquide se décante: la boue tombe au fond du verre, l'eau s'éclaircit. La méditation, ajoutait-il, agit de la même manière: quand on cesse d'agiter notre esprit, les pensées lourdes se déposent au fond, et l'eau de la conscience se clarifie." (extrait de "Petit traité de vie intérieur" de Frédéric LENOIR)

D'ailleurs, je me repose un peu et je retourne dans cette lecture. Une très belle proposition alliant philosophies et religions (monothéistes et bouddhisme) qui amène de très belles réflexions spirituelles et je pense fait partie d'un livre à ne pas manquer si le surmenage, le non-sens de la vie, la peur, les idées noires arrivent. J'en reparlerais car ce livre mérite le détour.

mercredi 2 mars 2011

Géométrie et repérage dans l'espace

Le petit d'homme passe beaucoup de temps à manipuler les formes géométriques ou non. Il aime recréer des modèles, superposer, se repérer, manipuler et former un dessin matériellement en trois dimensions.
Il va les chercher sous forme de jeu mais je vois les progrès dans son repérage dans l'espace. Les "tangrams" par exemple semblent beaucoup plus faciles. Ils sont arrivés après les "attrimats" et "Gagne ton papa" et je le vois beaucoup plus à l'aise dans la manipulation et la représentation 3D de chaque pièce (au moins pile et face).

Le jeu "Gagne ton papa" nous occupe tous les jours depuis le début des vacances jusqu'à prendre sur le temps d'avant l'école le matin. Ces duels de quelques minutes permettent vraiment de bons moments. Il s'agit de positionner les formes prédéfinies dans un espace déterminé. Alors même si le lutin ne gagne pas son papa ou sa maman, il arrive à chaque fois à remplir sa case avec beaucoup beaucoup de patience et de concentration.

Et puis le jeu est accompagné de "Kataboom" qui lui aussi revient souvent même si la table est prise et même si l'équilibre n'est que précaire:
- des formes à retrouver à plat avec modèle à la taille
avec le modèle en taille réduite

- des tours à monter où il faut trouver l'équilibre dans des formes pas si facile. Il faut alors trouver exactement la bonne pièce et surtout sa bonne disposition

Les formes reviennent, sans encastrement: le puzzle du corps humain se refait, "étage par étage", en dehors du support pour y être réinséré

Les attrimaths, dont je parlais ici et , se décomposent en forme avec encore une aide sur le contour et la disposition des formes intérieures.
Rajout: dont je reparle .


Les tangrams, eux, proposent les deux difficultés: les formes à refaire avec toutes les indications ou juste le contour. Et puis cela permet au loupiot de dépasser sa frustration car certaines fois il arrive à la forme "à peu près" mais il doit revenir, reprendre et proposer autre chose permettant de bien utiliser la totalité des 7 pièces géométriques.
De plus le fait d'avoir toutes les pièces de même couleur est un obstacle supplémentaire.



Le plus dur pour le lutin reste dans les formes à tourner autant sur elles-mêmes que d'une face à l'autre pour proposer des solutions différentes, par exemple les parallélogrammes des attrimaths et des tangram.
Et puis sa patience trouve une limite toujours au même point, quand il se lâche à ses propres essais. Quand il veut détourer les pièces, recréer la forme générale et qu'il est gêné par l'épaisseur des pièces, leur mobilité et par l'espace entre elles qu'il faut mettre pour y voir quelque chose sur le papier.