La maisonnée est plutôt envahie par des odeurs de tisanes de thym (pour la molécule de thymol bonne contre la toux que le loupiot ne peut pas prendre sous forme d’huile essentielle) ou de jus de pomme chaud (diminuant la fièvre).
Les esprits sont embrumés, les projets se tarissent même avant d’avoir pris leur envol. Mes écrits jeunesse n’intéressent que peu et ne verront le jour qu’avec des couleurs familiales (déjà une formidable opportunité et un binôme excitant). Les avancées professionnelles sont avortées par non-conciliation à un monde qui ne me plait pas.
Et puis l’empathie reprend beaucoup de place. Cet été, mon frère adoré et sa douce vivaient un deuil. De ceux qui ne vont pas de soi, de ceux qui laissent sur la touche, qui attaquent dans les plus profonds fondements. J’étais restée abasourdie, inutile, déficiente. J’ai été malhabile mais j’espère présente. En début de semaine, une autre personne si proche à mon cœur a eu une nouvelle des plus effrayantes. Dans son projet de don de vie, une atteinte dans sa chair, une oppression du corps médical, une supposition de culpabilité et surtout un choc dans ce qui devrait être merveilleux. Un choc qui attaque le plus profond de son être, de ses chemins de vie, de sa manière à être elle-même. J’en suis retournée. Mon soutien est défectueux, si biaisé par le quotidien, si fragile aussi. Est-ce à dire que j’aurais préféré vivre leurs obstacles ? Quelques fois j’y pense mais ce serait vraiment un affront à leur capacité à surmonter, à être en vie, à s’enthousiasmer encore et à avancer sur leur propre chemin. Il n’empêche que je me veux là, attentive, en compassion.
*source œuvre présentée à l’exposition « Fragile, terres d’empathie »Les esprits sont embrumés, les projets se tarissent même avant d’avoir pris leur envol. Mes écrits jeunesse n’intéressent que peu et ne verront le jour qu’avec des couleurs familiales (déjà une formidable opportunité et un binôme excitant). Les avancées professionnelles sont avortées par non-conciliation à un monde qui ne me plait pas.
Et puis l’empathie reprend beaucoup de place. Cet été, mon frère adoré et sa douce vivaient un deuil. De ceux qui ne vont pas de soi, de ceux qui laissent sur la touche, qui attaquent dans les plus profonds fondements. J’étais restée abasourdie, inutile, déficiente. J’ai été malhabile mais j’espère présente. En début de semaine, une autre personne si proche à mon cœur a eu une nouvelle des plus effrayantes. Dans son projet de don de vie, une atteinte dans sa chair, une oppression du corps médical, une supposition de culpabilité et surtout un choc dans ce qui devrait être merveilleux. Un choc qui attaque le plus profond de son être, de ses chemins de vie, de sa manière à être elle-même. J’en suis retournée. Mon soutien est défectueux, si biaisé par le quotidien, si fragile aussi. Est-ce à dire que j’aurais préféré vivre leurs obstacles ? Quelques fois j’y pense mais ce serait vraiment un affront à leur capacité à surmonter, à être en vie, à s’enthousiasmer encore et à avancer sur leur propre chemin. Il n’empêche que je me veux là, attentive, en compassion.
Et puis il y a les autres bifurcations de chemin. Les fondements d’un couple, d’une famille, à consolider. Les problèmes de santé, épée de Damoclès, que je ne peux pas oublier plus de quelques jours. Des envies de partages, aussi, littéraires et jeunesse bien-sûr.
Rajout du 05/01/2011: en fait j'avais confondu le Yun Wu Lu Shai avec le YunWu Lushan... le premier vient de la province de Yunnan, le second de Zhejiang, forêt contre mont brumeux... normal que mes papilles ne retrouvent pas les mêmes sensations, je laisse pourtant le texte d'origine...
Je n’avais qu’une seule envie, me recentrer dans le court laps de temps laissé par le loupiot qui tousse et essaye de s’endormir. Un thé ! Oui mais lequel ! J’ai choisi un Yun Wu Lu Shai bio. Quelle effroyable sensation cette impression de perdre des sensibilisations olfactives et aromatiques. Et quelle joie aussi de découvrir mieux ce type de thé. J’avais été un peu « lassée » par les thés des monts nuageux. Lassée par un certain écœurement de la liqueur, non pas qu’elle soit décevante, de mauvaise qualité, pas à mon goût mais bien ce soupçon de ne pas pouvoir bien délimiter toutes les perceptions. Même mes lectures ne m’apportaient aucun secours dans cette présence à l’acte de boire. J’ai pourtant rajouté à ma bibliothèque de théophile « Connaître et aimer le thé » de Jean-Marie MAULER et « Le guide de dégustation de l’amateur de thé » de François-Xavier DELMAS, Mathias MINET et Christine BARBASTE.
Cette fois-ci ce fut un réel plaisir comme lors de mes premières approches de ces thés. Un bonheur de retrouver cette odeur et cette liqueur presque poudrée. Mon odorat est en berne : je n’ai réussi qu’à sentir (et de manière tout à fait personnel voire aléatoire) le végétal, comme aussi des champignons de Paris et des pâquerettes. Le goût était très légèrement salé avec un brin d’astringence et d’amertume. J’ai adoré… encore.
Quel bonheur aussi de ressortir un zhong après ces infusions quotidiennes au filtre métallique. Quel bonheur de sentir avec ce nez de porcelaine, quelle suavité aussi dans la dégustation à la micro-tasse.
3 commentaires:
Tu m'épates, avec son sens inouï du thé, tout un art difficile à pratiquer sans maître... Je suis heureuse de t'entendre dire qu'un goût légèrement salé a sublimé ta dégustation, en connaisseuse que tu es, tu me rassures ! Souvent, quand j'affirme qu'une saveur qui exhale un léger goût de sel peut exalter les sensations, on me regarde avec un air un peu ahuri ! Bon, chacun ses références... de palais ! Ce brin de sentiment d'impuissance face à la douleur des autres, je le connais aussi, j'ai écrit énormément dessus (pas dans mes blogs publics, pour l'instant !), et comme toi, souvent, je me demandais si je ne préfère pas vivre moi-même les difficultés des autres jusqu'au jour où j'ai compris que c'était très présomptueux de ma part, comme si j'avais une capacité supérieure à eux pour accepter ces obstacles qui jalonnent la vie de chacun... Et pourtant... Cet été, j'ai vécu moi-même un deuil qui m'a anéantie, j'ai mis du temps avant de réaliser le fait, comme si j'étais extérieure à moi-même... Mon blog aussi était restée en stand by un petit moment. A la différence de toi, je n'ai pas un petit enfant qui se dresse devant moi comme un phare éclairant la nuit, alors je me laisse quelquefois aller à rester sous la couette... Puis j'ai perdu ma boule de poils préféré après 19 ans de vie commune, ce qui n'a pas arragné mon moral. Et, comme toi, je me suis donnée un coup de fouet pour revenir écrire quelques lignes... J'ai vu le même phénomène chez d'autres blogueuses que j'aime bien... Mais il faut prendre soin de soi, et le blog, une sorte de création, fait partie de soi... A bientôt, Vanessa !
Colibri: oui en effet, trop présomptueux. J'ai eu mon lot de deuil, très jeune, de culpabilité mise sur ma petite tête par des personnes à la souffrance encore plus grande que la mienne. La mort de mes deux chats (13 et 12 ans) a été aussi un cap à passer, sans parler de ce chien, un husky, animal familial qui a été pendant longtemps comme une bouée de sauvetage dans certains moments.
J'ai de plus en plus de mal à parler de moi sur ce média. Avant, dans la première année, mes billets étaient quasi-quotidiens et se remplissaient de moi. Aujourd'hui, beaucoup plus espacé on me lit à travers les lignes mais les billets plus "extérieurs" deviennent plus récurrents (mon blog culinaire offre beaucoup de billets: je ne me livre pas!).
J'espère que le média bloggesque te permettra toujours d'être toi même et de continuer à te construire. Merci d'avoir laissé tes mots sous ceux-là.
Colibri: et puis pour le thé, je suis loin d'être une connaisseuse... je tâtonne sans réelles références mais c'est déjà une première étape importante. Merci de prendre plaisir à me suivre.
Et pour la saveur salée, dans beaucoup de livre sur le thé, il est dit qu'elle n'existait pas dans ce breuvage. Va savoir!
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