Alors un petit-déjeuner continental près de la rue Quincampoix, loin des couleurs vertes et floutées d’Amélie Poulain, quoique la rue Montorgueil, même déserte, me donne des envies de cinéma. Un petit-déjeuner en regrettant de ne pas avoir compris mon levain avec un thé en sachet (beuh) et cette grande tartine, le cahier prêt à servir et des promesses d’apprentissage à m’étourdir la tête. La tête dans les nuages déjà… et des envies de musée (qu’est-ce qui me prend ?)
Je retrouvais Francine et Sylviane, Présidente du Club des buveurs de thés Nantais et nous fumes accueillies par nos hôtes de Terre de Chine, Li Juan et son « disciple », notre préparateur de thé de cet atelier. Voilà, encore grâce à Francine, j’ai pu profiter de cette découverte, apprentissage, de trois thés de saison… d’avril 2009 (quand nous n’avons pas encore atteint le 1er mai !). Quel moment, quel partage, quelles connaissances et quelle discrétion dans la reformulation de nos égarements des papilles et narines. Notre hôtesse a pris ce temps précieux de la découverte, de la recherche experte.
Des boites massives en bois s’ouvrent sur des odeurs enivrantes et amenant la quasi-dépendance et nous commençons par reprendre les bases d’une dénomination du thé : son nom, sa date, sa province (terroir) et la notion de grade en fonction de la récolte (cueillette des bourgeons, à plus de feuilles et plus de débris pour les grades 3) mais aussi en fonction des conditions climatiques de cette récolte. Des photos immenses présentées en avant première : de théiers taillés et cultivés pour une récolte en toutes saisons à 1000 mètres d’altitude, de théiers sauvages de plus de 3 mètres à 2000 mètres d’altitude, pour deux récoltes à la main par an. Une cartographie des terroirs chinois, avec le 25 degré de latitude Nord formant la zone des oolongs. Nous étions trois assidues…
Des boites massives en bois s’ouvrent sur des odeurs enivrantes et amenant la quasi-dépendance et nous commençons par reprendre les bases d’une dénomination du thé : son nom, sa date, sa province (terroir) et la notion de grade en fonction de la récolte (cueillette des bourgeons, à plus de feuilles et plus de débris pour les grades 3) mais aussi en fonction des conditions climatiques de cette récolte. Des photos immenses présentées en avant première : de théiers taillés et cultivés pour une récolte en toutes saisons à 1000 mètres d’altitude, de théiers sauvages de plus de 3 mètres à 2000 mètres d’altitude, pour deux récoltes à la main par an. Une cartographie des terroirs chinois, avec le 25 degré de latitude Nord formant la zone des oolongs. Nous étions trois assidues…
Première dégustation suivie de deux autres en cherchant à chaque fois de trouver la qualité d’un breuvage : le thé, l’aptitude de la personne qui prépare et les accessoires adaptés au thé. Je laisse Francine nous donner les doses, températures et temps de ces dégustations qu’elle nous dévoile si bien là. Le thé noir, un Pointes d’Or Jin Yahong Che d’avril 2009 de la province de Yunnan. La théière est aspergée de la première infusion de thé chaud pour augmenter le développement des arômes. La première infusion très odorante, à la liqueur ambrée, rappelle la feuille d’artichaut, comme l'a souligné Sylviane, et un soupçon de réglisse. La seconde infusion apporte le goût, la troisième me fait penser aux bogues de marron dans la rétro olfaction. Le premier thé vert, un Long Jing 1er grade, d’avril 2009 de la province de Zhejiang. La première infusion, liqueur d’un jaune vert très pâle, m’a laissé comme une odeur végétale, le goût est ample, crémeux… un fantasme d’umami recouvrant les bourgeons des papilles. La seconde me donne l’impression de thés verts japonais… est-ce aussi végétal, iodé ? Je ne sais pas, je continue mon cheminement au sein de mon expérimentation des papilles et des narines. Le second thé vert, un Dao Ren Mao Feng d’avril 2009 de la province de Zhejiang. La première infusion offre un goût végétal très épinard, plein et long en bouche. La seconde infusion me laisse un goût de noisettes fraiches en arrière bouche. La troisième comme des fleurs de chèvrefeuille.
Je reste timide face aux thés. Li Juan nous rappelait la grande différence de culture entre la Chine et la France, les lettrés d’un côté, de l’autre l’œnologie. Je reste encore trop immature en dégustation pour pouvoir me laisser aller à y voir, comme par méditation, un paysage ou une situation poétique… tout est affaire de préparation au thé, à être aussi face à la nature. Je ne peux qu’expérimenter avec des mots, pour apprendre à me concentrer sur mes sens.
En partant je me laisse aller à cette atmosphère, des photographies de séchages, des jarres à thé, du pu’er
et je reste sur les conseils à suivre au quotidien : ne pas manger en buvant du thé, attendre ½ heure après le repas (oui mais quand Francine cuisine et offre un thé en boisson de table, cela donne envie, non ?!). Déguster les feuilles de thés non infusées, seulement le primeur de printemps, car sinon même les bourgeons restent coriaces, pour connaitre l’astringence ou l’amertume de l’infusion future. Savoir reconnaitre une couleur de thé, un terroir et une saison avant d’investir dans un matériel haut de gamme… Quelle élégance, quelle humilité. Merci infiniment.
J’ai laissé les dames déguster leur buffet gargantuesque à La Maison de la Chine et suis partie manger mon bento.
J’ai laissé les dames déguster leur buffet gargantuesque à La Maison de la Chine et suis partie manger mon bento.
En passant, des pinceaux (de plus d'1 mètre) à la Fabienne VERDIER m’ont fait de l’œil. Ah quel bonheur, quel délice, quelle envie de manier avec astuce et rouage ces pinceaux qui semblent mêler arts de l’encre et arts martiaux.
Et puis mon bento aux comptoirs, une salade de pousses d’épinard, de pissenlit non fleuri et de cresson à la vinaigrette miellée, un tofu poêlé et un risotto de riz rond blanc coréen au germe de blé et trois verts (comme la salade)… et un cheese-cake citron de cette grande marque… le tout devant une « fausse » glycine ( ?!) et un trompe l’œil.
Et me voilà repartie pour une invitation, le métro me laisse songeuse avec le début de ce poème « Dis-leur que tu viens d’un pays formé dans une poignée de main… » et je retrouve Sylvianne et Francine, nous découvrons ensemble l’enseigne magnifique et ce tout nouveau Salon de thé : Es sens de thé - Thés Georges Cannon.
Mais est-ce un salon de thé : un espace boutique, un coin lecture et thés à l’oriental ou la russe,
un fauteuil où s’enfoncer à la table de thé (oui regardez donc les feuilles de thé, torsadé, en boule ou autre !), un bar à thé, tea taster à boire au zinc !, un salon de thé aux offrandes gourmandes, une salle de cérémonie du thé japonais, un espace détente au thé (massage) et… dois-je le dire ici une autre curiosité les toilettes à la japonaises (déconcertantes !). Nous avons eu la chance d’arriver avant les autres, d’être accueillies avec quel bonheur, joie et émotion par Olivier L de Tamayura (oui, cet homme qui donne l’impression d’être entre amis, qui offre son expérience comme une discussion). Oui ce lieu est le travail de deux Olivier, ce premier, si cher à mon cheminement de thés, qui a vraiment marqué ma préférence pour les thés verts japonais, le second, juste entraperçu en vrai mais dont les écrits me suivent pour me référer (« Thés, culture, senteurs, saveurs » de Olivier SCALA).
Le buffet était grandiose et offrait un panel de ce qui va être proposé : j’ai les cartes mais je compte sur Francine pour nous donner sa première impression en fonctionnement normal, la chanceuse y retournait le lendemain. Olivier L nous a fait visiter en nous offrant la présentation de sa femme et d’autres personnalités du thé de ce lieu, ainsi cette femme japonaise Maître d’Ikebana qui nous offrait son sourire et son enthousiasme en foulant les tatamis de la Maison de thé japonaise. Je me suis vite assise face à un camion de transport m’emmenant sur d’autres routes, de thés ou d’épices, ouvrant l’œil, goûtant à ces hérésies ou accommodements fabuleux de champagnes infusés blanc sur blanc au thé, Oolong mon préféré, Pu’er parfumé pour le second. Peu à l’aise en milieu « façonné » (d’inauguration ou vernissage), je me suis laissée aller aux impressions, aux parfums de qualité, aux rires, aux ombres de grandes personnalités du thé déambulant ici puis là pour contenter tous le monde : entre autre Gilles BROCHARD, dont j’ai apprécié « Le thé dans l’encrier » première version; Patrick LOUSTALOT du défunt Artisan des Saveurs dont parlais Francine si enjouée ; l’hôte de Bonthés et Accesoires. Intimidée par ce monde, en terrain inconnu presque snob à ce moment, j’attends de lui rendre visite plus tard, avec ma petite famille, pour apprécier le lieu en temps calme, entre fidèles et pas forcément entre invités.
Le monde vu à travers une photo de Maison de thé me plait, je suis dégagée, spectatrice. Plaisir des yeux aussi sur ces ballots de thé, celui-ci de 30 kg de thé noir, cette immense théière, ce costume si bien porté, cette enfant au comptoir entre les coupes de champagnes, les tasses de thé et ce photographe mitrailleur au sourire perpétuel qui s’est laissé oublier. Je n’ai pas pu déguster les thés ni suivre les animations, l’inauguration a subit son succès, le programme a été décalée… un peu. Emue d’avoir été conviée, confiante quand aux dégustations futurs, avec Olivier L chez Tamayura ou là… pour le plaisir du thé et du partage.
Le buffet était grandiose et offrait un panel de ce qui va être proposé : j’ai les cartes mais je compte sur Francine pour nous donner sa première impression en fonctionnement normal, la chanceuse y retournait le lendemain. Olivier L nous a fait visiter en nous offrant la présentation de sa femme et d’autres personnalités du thé de ce lieu, ainsi cette femme japonaise Maître d’Ikebana qui nous offrait son sourire et son enthousiasme en foulant les tatamis de la Maison de thé japonaise. Je me suis vite assise face à un camion de transport m’emmenant sur d’autres routes, de thés ou d’épices, ouvrant l’œil, goûtant à ces hérésies ou accommodements fabuleux de champagnes infusés blanc sur blanc au thé, Oolong mon préféré, Pu’er parfumé pour le second. Peu à l’aise en milieu « façonné » (d’inauguration ou vernissage), je me suis laissée aller aux impressions, aux parfums de qualité, aux rires, aux ombres de grandes personnalités du thé déambulant ici puis là pour contenter tous le monde : entre autre Gilles BROCHARD, dont j’ai apprécié « Le thé dans l’encrier » première version; Patrick LOUSTALOT du défunt Artisan des Saveurs dont parlais Francine si enjouée ; l’hôte de Bonthés et Accesoires. Intimidée par ce monde, en terrain inconnu presque snob à ce moment, j’attends de lui rendre visite plus tard, avec ma petite famille, pour apprécier le lieu en temps calme, entre fidèles et pas forcément entre invités.
Le monde vu à travers une photo de Maison de thé me plait, je suis dégagée, spectatrice. Plaisir des yeux aussi sur ces ballots de thé, celui-ci de 30 kg de thé noir, cette immense théière, ce costume si bien porté, cette enfant au comptoir entre les coupes de champagnes, les tasses de thé et ce photographe mitrailleur au sourire perpétuel qui s’est laissé oublier. Je n’ai pas pu déguster les thés ni suivre les animations, l’inauguration a subit son succès, le programme a été décalée… un peu. Emue d’avoir été conviée, confiante quand aux dégustations futurs, avec Olivier L chez Tamayura ou là… pour le plaisir du thé et du partage.
9 commentaires:
Journée de rêve, dis donc!
Mais je comprends aussi un petit souci côté levain? Je lis tes billets précédents, j'ai pris un peu de retard...
Encore un superbe billet, très toi. Et bravo pour les photos, bien plus parlantes que les miennes!
Je ne savais même pas qu'il y avait un Club des buveurs de thés dans ma ville !
Bon mais j'en bois, j'en suis gourmand, mais sûrement pas assez gourmet
Le blog Lung Ta Zen a déménagé
http://lungtazen.wordpress.com/
j'ai mis un lien vers ton blog
Peux tu mettre à jour le lien dans ta liste ?
MERCI à toi
Mmmh un billet bien appétissant et toujours aussi documenté, bravo m'dame !
Tout cela est très intéressant et donne envie de se livrer à la dégustation de thés et d'aller dans tous ces lieux sympathiques.
Je prends note et dès que je vais sur Paris j'en profite! :)
Flo Makanai: oui mon levain est raplapla mais il me faut reprendre du début, car comme je te l'ai dis mon premier pain est catastrophique... je le montre très bientôt.
Francine: nous avons deux regards différents mais je trouve que c'est de les regarder ensemble qui leur donne encore plus de force. Merci pour ces moments.
Lungtazen: biensûr j'ai changé le lien... et oui les clubs de buveurs de thé sont nombreux. Ce qui est bien reste les ateliers d'apprentissage proposés.
Chrixcel: de rien...
Loulek: oh oui, c'est assez enivrant de découvrir avec des professionnels.
En effet quelle journée! Et quelle chance d'avoir été conviée...
Loula : oui superbe journée et je n'en revenais pas en effet d'être conviée sans l'aide de Francine à cette inauguration! J'étais très émue! As-tu pu te rendre dans ces endroits pour voir ce qu'ils avaient à nous offrir comme trésors?
Et oui, bien qu'il ne soit pas si près de chez moi, je me suis empressée d'aller faire un tour chez Esprit thé (ils proposent en plus des pâtisseries Aoki) dès mercredi dernier et j'y retourne demain... Autant dire que ça m'a plu!!
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