Par un soir de colère, je suis partie (sans claquer la porte mais le cœur battant la chamade) de notre appartement. Je n’y tenais plus.
Je suis allée me réfugier dans la librairie la plus proche, une librairie de quartier où il y a encore de petits mots laissés par les amoureux des livres sur les bouquins pour nous donner envie d’une immersion. Incapable de choisir quels livres acheter , j’ai déambulé devant les rayonnages, à lire tous les auteurs de livre en poche. J’adore les livres sous ce format. Ils sont peut-être moins précieux, faits d’une moins noble matière, mais ils sont plus proches de moi. J’ai moins peur de les abimés, je peux les lire en les tenant d’une main. La lecture en est d’autant plus solitaire, je suis seule à pouvoir lire les caractères, seule à savoir si ma lecture est licencieuse ou non car je peux cacher la couverture d’une main. Et autre caractéristique sublime, ils peuvent se couler dans mes poches.
Après mettre arrêtée devant les auteurs connus, essayant vainement de me rappeler quels autres auteurs me tentaient, j’ai demandé de l’aide au libraire : « Sachant que j’aime tel et tel auteur, pouvez-vous me conseiller trois livres de poche ? » Dans le lot, il y avait « Le musée du silence » de Yoko OGAWA.
Je suis allée me réfugier dans la librairie la plus proche, une librairie de quartier où il y a encore de petits mots laissés par les amoureux des livres sur les bouquins pour nous donner envie d’une immersion. Incapable de choisir quels livres acheter , j’ai déambulé devant les rayonnages, à lire tous les auteurs de livre en poche. J’adore les livres sous ce format. Ils sont peut-être moins précieux, faits d’une moins noble matière, mais ils sont plus proches de moi. J’ai moins peur de les abimés, je peux les lire en les tenant d’une main. La lecture en est d’autant plus solitaire, je suis seule à pouvoir lire les caractères, seule à savoir si ma lecture est licencieuse ou non car je peux cacher la couverture d’une main. Et autre caractéristique sublime, ils peuvent se couler dans mes poches.
Après mettre arrêtée devant les auteurs connus, essayant vainement de me rappeler quels autres auteurs me tentaient, j’ai demandé de l’aide au libraire : « Sachant que j’aime tel et tel auteur, pouvez-vous me conseiller trois livres de poche ? » Dans le lot, il y avait « Le musée du silence » de Yoko OGAWA.
Un jeune muséographe est embauché pour répertorier, classer et conserver des objets incongrus : objets du quotidien dérobés appartenant aux défunts du village. Nous entrons tout de suite dans une atmosphère pesante (froide ou étouffante) d’une société banale mais non sans secret. Des côtés pratiques liés à la réalisation d’un musée, nous passons par la vie saugrenue d’une société et l’enlisement dans un trafic pas très sain.
Ce roman pourrait être glauque mais la lecture est continue : comme le narrateur, nous recherchons quelque chose sans savoir de quoi il s’agit. Il est peut-être question de silence : un silence profond en soi quand tout autour est bruyant « Les prédicateurs sont à la recherche du silence, pas de l’interdiction de parole. Le silence doit exister en nous, pas autour. ». Une certaine recherche de plénitude, une reconnaissance de ce pourquoi nous sommes ici. Il n’y a pas de noms prononcés, juste des fonctions (la jeune fille, la vieille dame, le jardinier, la femme de ménage, le prédicateur…la ville… la place).
L’idée de transmission aussi m’a beaucoup touchée. Une transmission matérielle, émotionnelle, mais pas celle que nous croyons. L’objet destiné au Musée du silence n’est pas légué par la famille…il est « arraché » au défunt, comme si la seule mémoire possible d’autrui est ce que nous lui subtilisons et non ce que l’autre veut bien nous transmettre. L’objet est symbolique mais pas dans la représentation que nous nous faisons de son propriétaire mais dans celle qui perdure au-delà de la mort.
« En dehors du hall d’entrée, je voudrais détruire cette remise au bout de l’aile à l’est pour en faire un espace de repos avec un sofa. Cela donnera une couleur à la visite et permettra de se reposer de la « fatigue du musée ».
- Parce qu’on se fatigue en venant au musée ? Ce n’est pourtant pas un travail pénible.
Elle balançait ses jambes qui n’arrivaient pas jusqu’au sol.
- Oui, c’est vrai, la distance à parcourir n’exige pas une grosse dépense d’énergie. Mais un musée est source de tension nerveuse spécifique. Parce que c’est la confrontation, dans le calme, des objets exposés et des visiteurs. A plus forte raison si ces objets sont hérités des défunts. »
Une bonne résolution me reste après la lecture : ne m’occuper dans ma vie que de ce que j’ai acquis par moi-même. L’héritage, c’est peut-être cela, laisser aux autres le soin de conserver leurs passés et futurs fantasmés et ne partager que notre présent commun.
Pour avoir une idée de cette auteure, n’hésitez pas à lire l’avis sur un autre de ses livres de Katell ici et le très complet billet là pour ceux qui voudraient se lancer à corps perdu dans son œuvre.
*oeuvre photographique de Dave Mc Kean
9 commentaires:
Hum.... Tentant.
J'aime beaucoup Yoko Ogawa. J'ai déjà lu plusieurs de ses livres. Son étrangeté poétique, parfois à la limite du dégoût, est à chaque fois un ravissement.
Sa marraine: oui je le conseille tout de même.
Holly golightly: je suis tentée de lire d'autres oeuvres car les thèmes me plaisent bien...et le dégoût aussi d'une certaine façon...
Mon libraire est comme ça ! Il dépose despetits mots un peu partout sur les livres ! C'est un vrai libraire. Merci pour ta visite !
merci Vanessa pour ta visite, j'ai pris un (tout) petit peu de temps pour te lire, et j'aime ce que j'ai découvert ici.
à bientôt donc
Moi aussi j'aime beaucoup les poches !
http://dlivresetdchamps.canalblog.com/archives/2007/01/20/3740912.html#comments
Oui j'ai un deuxième blog !
C'est un des prochains romans de Ogawa sur ma liste! Merci pour ton brillant billet qui donne envie de se précipiter dans une librairie ou à la médiathèque...mais à 3h du matin c'est râpé pour moi (grrr la vilaine insomnie que voilà!).
je te suivrais bien dans cette lecture qui m'interroge..
Bellesahi:oui, j'ai pu découvrir ton univers...fait de livres, de comptines...ce sont de beaux moments en perspective.
Coumarine: Bienvenue parmi mes billets et tant mieux si les pauses sur mon blog te plaisent.
Katell: oh quel beau compliment! merci, je ne sais pas si tu vas aimer car l'histoire est toujours assez noire...J'attend ton avis après lecture.
Lamousmé: n'hésite pas, j'attend alors ton avis après lecture.
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