jeudi 5 avril 2007

Impudeur ou mise en scène

Dans la vie, il ya des soubresauts, des étincelles de lucidité…même un blog (du virtuel en fait) peut toucher la vraie vie.

Je n’ai jamais connu l’insouciance et je crois que l’on peut me définir comme émotive. Je suis toujours très touchée par les hommes (non je ne vous parle pas du genre masculin mais de la nature humaine), leurs forces, leurs faiblesses (surtout les écorchures car ce sont celles qui font le plus souvent grandir).
J’ai écrit par le passé mes états d’âme, mes maux pour ne pas les envoyer dans la figure des autres (même si cette étape a du être franchie plus d’une fois…c’était vital !!). En commençant ce blog (il y a si peu de temps en fait), je ne voulais absolument pas me découvrir d’un fil… garder ma carapace… montrer si possible de belles choses qui me trottaient dans la tête sans jamais dévoiler qui se cache vraiment sous le masque. Je suis une anonyme. J’ai cru que ce que je pouvais raconter, sous forme d’anecdote, n’intéresserait personne… que je pouvais être tout simplement. Je n’ai pas un seul instant pensé que ceux qui me connaissent vraiment (dans la vraie vie) liraient ses billets. En fait, c’est un peu cela. Je peux donc être moi-même, tout en étant une autre.
J’ai choisi de ne pas être impudique avec mes souffrances… j ’aime pourtant cela : les mettre en mots me permet de ne plus laisser seul mon corps porté les maux…. mais ce n’est pas l’endroit… et peut-être plus le moment. J’ai une grande admiration pour les personnes qui se livrent (tout en renforçant leur carapace) pour nous offrir de la sincérité, du trouble mais tellement de vérité.

La représentation que nous offrons aux autres par ces effets de style blogistique est des plus fragile. En repensant à la vraie Vanessa et aux autres « amies d’impressions quotidiennes de ma vie virtuelle », celles qui se cachent sous leur nom d’emprunt, je voulais rendre un hommage à l’effeuillage émotionnel.
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Un court métrage m’avait fait une forte impression il y a quelques années : Emilie Müller de Yvon Marciano datant de 1993. Pas d’image si ce n’est la photo de l’actrice principale, Véronika VARGA, fabuleuse.


L’histoire décrit les bouts d’essai de casting d’une comédienne. Elle doit déballer son sac et tout de suite nous sommes intrigués, happés par sa fraîcheur, sa spontanéité, séduits…Elle se dévoile… beaucoup...ou peut-être pas tant que cela.

Piochant dans son sac à main, elle doit expliquer la présence de tous les objets le contenant, voici quelques extraits : tout est succulent.

« - Ah…une bague. C’est un très vieil ami qui me l’a donné, c’était à sa mère qui est morte. Je n’ai jamais pu la mettre.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est trop lourd à porter. »


« - Euh… un petit carnet pour noter.
- Pour noter quoi ?
- Oh une histoire, un bout de rêve, une phrase que j’ai lu dans un livre. Je passe ma vie à noter. C’est une manie absurde.
- Pourquoi absurde ?
- Parce que ça ne sert à rien. Ce qui compte vraiment, c’est inutile de le noter on s’en souvient. »


« - Dites moi : est-ce que vous aimez séduire ?
- Franchement je crois pas.
- Mais on aime tous séduire, non ?
- Euh… moi c’est plutôt le désir de l’autre qui me séduit.
- C'est-à-dire ?
- Oui, dès qu’on me montre un peu d’intérêt, un peu d’attention, je n’y résiste pas. Je voudrais faire autrement mais je ne peux pas, c’est plus fort que moi. »

« - …des gens que j’ai aimé, je cherche toujours à les revoir. J’ai toujours besoin de savoir ce qu’ils font, ce qu’ils sont devenus. Même si je ne les vois pas pendant des mois. Le fait de simplement savoir qu’ils sont là, quelque part. Que là où ils sont ils sont bien et qu’il suffit d’un signe pour qu’on se retrouve. Vous pouvez pas imaginer, c’est… c’est important. En cherchant à effacer quelqu’un de sa vie, c’est finalement un peu de sa vie qu’on efface. Et puis la vie fait déjà tout pour séparer les gens alors… »

7 commentaires:

Lily a dit…

"En cherchant à effacer quelqu’un de sa vie, c’est finalement un peu de sa vie qu’on efface. Et puis la vie fait déjà tout pour séparer les gens alors… »
Comme c'est vrai !
Merci pour ce très joli billet Vanessa...

Anonyme a dit…

Vanessa ou autre, tu es comme tu es.¨Pas mal ! Moi, j'ai choisi la transparence: je m'appelle bien Caroline, ce que je raconte m'est vraiment arrivé... mais pour moi, le blog est un nouveau moyen de création; j'ai tjs lu, écrit, peint, brodé, décoré, jardiné... essayé de rendre la vie, ma vie belle... et si en plus, cela plait à d'autres... je les emmène dans mon univers. Pour ma part, il y a sans doute un peu, beaucoup de mise en scène. J'aime beaucoup ton billet, je le prends comme une confidence à des amies.

Lamousmé a dit…

c'est fou ce qu'un blog nous fais dire n'est-ce pas ??? ;o)
et je suis ravie que tu cites ce court-metrage qui m'avait tellement bouleversé et dont je ne me souvenais plus du nom ...merci merci

VanessaV a dit…

Lily: oui, moi aussi je me suis construite avec tous mes amours ou amitiés...quelqu'ils soient.

Miss fenêtres sur la cour: je m'appelle bien Vanessa et moi aussi il n'y a que du moi dans ce blog mais je ne montre que les aspects intéressants...

Lamousmé: Oui super court-métrage et je dévoile tout en conservant un je ne sais quoi de non palpable, non?

Lamousmé a dit…

tout à fait Vanessa...un peu comme moi je pense!!! ;o)

Holly Golightly a dit…

"Je n’ai jamais connu l’insouciance et je crois que l’on peut me définir comme émotive."

Je me retrouve complètement dans cette phrase mais aussi dans le reste de ce très beau billet.

Il y a une ligne de démarcation entre mes sites et ce que je suis, mais je suis totalement moi dans ces sites.

VanessaV a dit…

Holly golightly: oui cela se sent qu'il y a de toi dans ces écrits.

A toutes: au comble de l'immodestie, j'ai répondu à Caroline que j'essayais d'écrire ce qu'il y avait d'intéressant en moi quand elle a infiniment raison. Ce que je souhaite c'est seulement cela: me sentir en confiance dans un espace chaleureux et bien entourée...je le suis.