Une course jusqu’à la place aux merveilles, des feuilles vertes et jaunes, avec une tendance à devenir brunes au fil des jours… et puis des marrons, des malingres, fissurés, mais aussi des beaux, dodus et charnus, à la belle couleur homogène.
Après, nous restons sur place, avec un ou deux pas dans la direction de la maison, à poser un à un les marrons de ma main, puis à les retirer et les mettre dans sa poche…un à un. La poche est trop remplie, aucun souci, le lutin est partageur, son trésor tout entier arrive dans la mienne, la plus proche… un marron, un autre marron, encore un… et un… et un.
Mais comme tous les trésors, il faut ouvrir le coffre à chaque fois, pour être sûr qu’il n’a pas disparu. Alors, après un pas de plus en direction de notre point d’arrivée, il faut remettre un à un les marrons dans sa petite poche de manteau.
A la maison, ils vont retrouver les pommes de pin ramassées à une autre saison et mises conscienceusement dans le sac de la poussette… il n’en reste que peu. Bien sûr, le petit d’homme a découvert que ces trésors d’une autre saison laissaient échapper d’autres minuscules « pierres précieuses » quand ils étaient plongés dans l’eau du bain.
Un coffre à trésors, perpétuellement ouvert, permettant de reprendre en main chaque objet précieux, permettant de rendre la « chasse » continuelle… et pas seulement à l’extérieur de la maison.
Pour moi, les marrons sont au pied d'une balançoire. Alors mes trésors ont changés : ils sont plus gros, tout aussi précieux, de saison bien sûr. Ce sont de ces légumes si imposants que nous pourrions en faire du land art. Mais c’est vrai que mes trésors ne se cachent pas aussi facilement, coloquinte, courge, potimarron, pâtisson…
Mais non, pas la citrouille de Cendrillon, pas ce carrosse de conte de fée… à moins que cela soit une théière :
*source théière citrouille en raku de Yolande PEUVRIER
… mais bien le légume, lui-même, tiré par des rats des champs (non, non pas des villes tout de même)… ou à la boutonnière comme le propose Shantti
*source Jean-Baptiste MONGE
… et même mieux, un champ lugubre ou simplement équivoque, plein de quiproquos, un champ à la Jack.
De toute façon, ils ne feront pas long feu mes cucurbitacées, bientôt ils seront dessus… pour servir de décor à un sortilège, avec un chapeau pointu, des fantômes et une verrue. A moins qu’ils ne passent tout gentiment dans le chaudron pour une soupe… allez avec un peu de pincée magique
*source « La cuisine des fées ou comment faire des merveilles sans être magicienne » de Anne et Annie PAVLOWITCH.
Des trésors précieux mais éphémères, toujours renouvelés. Et si jamais je les veux éternels, il ne me reste plus que la Fille du Consul pour me permettre de les avoir toujours près de moi, autour du cou ou sur le cœur. Une branche de gui et un mendiant sont déjà venus jusqu'à moi… et le mystère restait entier. Quant au lutin, lui, il garde ses trésors encore dans ses rêves...
7 commentaires:
Merci Vanessa, j'adore!
ah tous ces trésors d'automne, j'adore ! as-tu goûté le patidou, une petite courge blanche et verte à goût de châtaigne ?
C'est joliment dit et joliment écrit..et ça sent bon l'automne ma saison..
tout joliment dit, cette promenade aux poches pleines de marrons, trésor, précieux, ces petits poings lisses et brillants... j'adore la cachette... j'aime aussi tes trésors à toi, dorés et délicieux...
Delphine: ravie de partager nos trésors!
Rose: le patidou est inconnu... va falloir que j'aille à sa poursuite!
Béatrix: ma saison aussi... au fait, j'aime beaucoup cette photo de toi dans ton ailleurs.
Les chéchés: oh oui, des petits poings... mes trésors n'arrivent pas encore à être délicieux mais j'ai déjà en tête une recette de madeleine salée qui me vient de quelque part....;))
j'aime beaucoup ce message vanessa, il est vraiment très joli, et les liens sont extras aussi, très alléchants , surtout, La fille du consul :@)
Sylvie: une petite balade, chasse aux trésors, merci!
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