Je vais me faire un thé... parfumé et faire table rase. Avant, j'écris ce billet d'humeur:
Est-ce un moment de lassitude ? Une période où le manque de luminosité est susceptible de trainer avec lui une déprime ? Est-ce parce que j'ai besoin d'être un peu reconnue? Que le manque de commentaires ou la descente en flèche du nombre de visiteurs de ce blog me touchent plus que je ne saurais l'avouer ?
... la proie potentielle à la lassitude a été toute désignée pour être celle d'un manipulateur de rue. Pourtant je ne suis pas trop idiote, la méthode était pourtant la même... à quelques degrés près. Je suis repartie le sac lourd de deux livres et mon porte-monnaie délesté d'une somme...
La méthode est celle-là:
- interpellation par une demande d'informations, bidon bien sûr
- accrochage par une gentillesse pas trop grossière... pas du style "mais vous êtes mignonne vous", et pourtant il y avait bien entre autres "délicieusités" "vous êtes souriante !" J'aurais dû me douter... mais voilà j'étais en pleine lecture, et mon livre de poche en main, prête à être arrêtée par un livre, non?!
- un débat de société pour aimanter la cible... un peu de tolérance homosexuelle, un peu de sourir aussi... j'étais déjà foutue !
- le contrat non voulu, dit à une vitesse d'élocution bien plus rapide, trop frénétique aussi pour redemander à l'interlocuteur de parler plus doucement (devrais-je dire plus clairement) sans passer pour une scélérate et le tour est joué, tant est que votre monnaie soit volumineuse...
Alors, Monsieur le manipulateur, avec quels remords puis-je prendre la chose ?
Allez, je vais dire que ma naïveté du moment est cadeau, avec la somme d'argent bien sûr. Vous étiez moins "lourd" que vos confrères à la sortie des métros ou des gares.
C'est dommage que cet argent n'est pas été en direction de ceux qui en avait plus besoin que vous. Dire que je mène une gestion de mes dons au SDF en bas de chez moi. Oui, oui, de cette gestion hypocrite du coeur, entre la bonne conscience de ces saisons froides et cette sensiblerie à se dire que j'ai servi à allonger son aumône quotidienne pour lui fournir un repas chaud chaque soir.
Et puis en plus je ne suis pas livre format sortie d'édition, j'aime les "poches" et je ne supporte pas me faire manipuler pour acheter une lecture... oui, je suis très influençable! Par le sujet monsieur, par les avis de personnes que j'ai portées au rang de pourfendeurs d'âneries et non par les critiques du tout venant ou professionnelles... alors encore moins un livre donné en mains...(autre accroche de manipulation intellectuelle d'ailleurs, cette obligation de toucher l'objet du don).
Alors je me retrouve avec ces livres, ancre de mon malaise, peut-être justes bon à faire du feu, qui sait! Il ne me reste plus qu'à relire "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de JOULE et BEAUVOIS, lecture salvatrice, à réitérer tous les 2/3 ans apparemment pour que l'effet d'intelligence et d'à propos perdure.
Et puis, dois-je me renfrogner, ne plus sourir dans la rue, ne pas avoir l'oeil qui pétille de curiosité, ne plus être insatiable de vie ?... je n'arrive pas à m'y résigner! Encore heureux qu'un regard d'enfant a tout fait disparaître, comme ça, d'un coup! Cette gamine de 10 ans regardait mon cahier de croquis, de pensées, de vie dans le métro... elle avait les yeux pétillants au vue du dessin du jour. Merci charmante enfant, merci petite rouquine, j'ai fais défiller les pages pour toi... et tu m'as donné du baume au coeur...
19 commentaires:
Dans "Loin de Chandigarh", Tejpal écrit: "Chacun imaginait que sa propre valeur était proportionnelle au nombre de ses lecteurs. Sans lien avec ses connaissances ou son véritable talent." J'ai vu des blogues fermer pour surabondance de commentaires et blogueurs étouffés par la popularité et le temps qu'elle exige. Ecris comme tu bois ce thé parfumé.
Kris
Kris: c'est justement ce livre que j'avais en main, en plein lecture... mais je n'en suis pas à ton passage.
Merci.
Courage, y'a des comm qui sont plus là parce que pas le temps, pas d'émergie en rab, mais l'attention est là.
Et puis va lire sur le blog assiettes gourmandes le billet assassin contre celles qui ont des blogs hyper populaires (suite à un article dans ELLE)... Ca donne pas envie d'en être, de ce petit monde!! Pour vivre heureux, vivons cachés?!!
Zen Vanessa!!! En ce moment, mon blog c'est Waterloo morne plaine ;-) Non seulement je ne fermerai pas mais encore je reviendrai peu à peu lorsque j'aurai le temps d'éditer mes billets !!!
Un petit thé, tranquillou, une bonne respiration et surtout ne va pas croire que nous allons t'oublier même si tu es moins présente!
Bises du soir...les oolongs que tu m'as envoyés en dégustation sont vraiments délicieux et d'une originalité sublime...merci encore mille fois!
Ah, oui, plonge toi dans "Loin de Chandigarh" et fais-toi du chaud grâce à la musique des phrases et aux évocations !
Je m'en suis régalée cet été : c'était bon !!!!!
Hiver, temps du repli : avant tout je crois qu'on écrit pour soi.
Les lecteurs sont un "plus", et parfois silencieux, mais présents....
y a des moments pas cool et des gens pas cool...mais ils auront pas raison de nous !!on a tous ces moments de creux et moi aussi je ne supporte pas le froid. ça me fatigue !heureusement on garde son potentiel de création d' après ce que j'ai lu...n'est-ce pas le + important ???
Te fais pas de soucis Vanessa ! Peu de commentaire ce n'est pas grâve ;-) Enfin c'est vrais que moi aussi des fois je me pose les mêmes questions que toi ! après tout je n'ai pas ouvert un blog pour la popularité et être apprécié ! Non alors non, pour moi c'est plus un choix d'affirmer mes goûts (ne pas être mouton dans le choix des lectures). Sur un blog il faut mieux qu'il y est peu de commentaires mais de qualité ! C'est important, mais malheureusement moi en ce qui me concerne je prends pas assez de temps pour lire ton blog, c'est dommage parfois ;-)Courage !
Désolée, pas de commentaire très constructif de ma part, seulement un sourire et une petite tape sur l'épaule. J'apprécie ce que tu écris, mais je regrette toujours de ne pas avoir quelque chose d'intelligent à écrire en commentaire... alors je me tais...
Moi je viens aussi Vanessa mais je manque de temps pour tout en ce moment et mon blog à moi est aussi en chute libre mais on ne peut pas tout faire...des petites pauses ça fait du bien aussi pour mieux repartir..bises du soir.
ces regards admiratifs, surpris derrière une épaule, des petites choses qui réconfortent... même sans commentaires, le temps et le pleisir pris à la lecture de tes billets est toujours là... alors, encore des thés parfumés, des regards singuliers, des découvertes, des réflexions... parce ce sont comme autant de petits regards qui font du bien...
Plein de pensées, Vanessa, ne te laisse pas gagner par le blues hivernal, moi je passe toujours avec autant de plaisir par chez toi ! Bises.
Oh Vanessa ! Je ne passe quasi plus par ici. Parce que pas le temps et en plus tes articles ne sont pas de ceux que l'on peut lire en diagonale.
Blues hivernal pour moi aussi, fatigue accumulée, soucis... Rien de dramatique mais parfois il suffit d'une goutte... et tout déborde !
Je n'oublie pas néanmoins notre rencontre du début de l'année. Je n'ai pas de projet parisien pour un moment (j'ai repris des études donc plus de sous...) mais je pense à toi :)
Bises
Trop généreuse, Vanessa, sauvegarde-toi... Parfois être égoïste, ça fait du bien! Et oui, le manque de luminosité joue aussi... Je t'embrasse, D.
PS : comme Flo MAkani,: malheureusement pas du tout eu de temps ces dernières semaines...
Flo Makanai: je ne souhaitais pas un blog populaire, j'avais juste l'impression que ceux qui venaient ici avec plaisir, n'y venaient plus. Merci de ton soutien et je vais lire ce billet assassin.
Katell: un thé et je suis là... juste heureuse de voir que certaines "lectrices" qui me sont chères, passent un oeil de temps en temps. Et de rien pour les oolongs, avec le plaisir de savoir que tu dégustes aussi.
Lyjazz: les lecteurs sont un plus, oui. Avec certains pourtant, à force d'aller chez eux et entre ces billets, un partage encore différent s'inscrivait... mais l'humeur revient au beau fixe et d'autres lecteurs arrivent, avec d'autres partages. Merci.
Gingko: bienvenue entre mes billets! Merci de ce premier commentaire sous ce billet si mal au point. Oui, la création est revenue et l'humeur est changeante mais au beau fixe en ce début de semaine... tout ce qu'il me faut pour déguster un bon thé et rêver à tes créations.
Malice: juste quelque fois, un commentaire pour savoir que ceux connus avec qui nous partageons ont lu. Un partage d'univers à continuer aussi chez toi, merci.
Julie: es-tu celle que je connais? une autre? au cas où bienvenue entre mes billets! Les avis, les mots sont toujours les bienvenus. Un peu de partage, une indication, un avis différent... l'espace inter-billet n'est pas que pour les habitués ou ceux aux avis prolixes sinon il ne resterait que les seuls malveillants qui n'ont aucune mauvaise conscience à pop uper partout. Merci d'avoir pris le temps de cette accolade.
Béatrix: merci d'être là et de poursuivre ton blog encore et encore.
Les chéchés: un vrai baume sur le coeur, merci.
Rose: merci et ça va mieux.
Flo: avec plaisir sur Paris, je n'ai plus mon petit loup avec moi, donc juste du temps pour le partage (parce que sans travail). J'espère de nouveaux échanges bien sûr, littéraire et théophile...et puis tu es passée au bon moment... et merci pour la non diagonale!
Delphine: oui, quelques petites secousses pour reprendre les bases d'une non -agression quotidienne dans cette si belle capitale.
Bel univers que je découvre à travers votre bel espace..Je reviendrais.
Amicalement
Mister: Bienvenue entre mes lignes! N'hésitez pas, perdez vous là, ici ou encore là, à votre gré! Merci
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