Je suis en manque. En manque de musique, ou plutôt, surtout de chansons.
Je ne peux pas dire que la musique a été la bienvenue dans la famille. Certains se disent pourtant "amateurs de bonne musique". Je n'en ai que rarement eu entre les deux oreilles, pas de radio et très peu de vinyls.
Mais tout de même mes premiers émois musicaux furent :
- l'album des Bee Gees "Odessa" que je mettais en boucle (que je redécouvre en écrivant ces lignes), je me rappelle juste mes frissons et cette pochette de velours rouge. Je dansais sur le lit de ma mère quand elle était au travail ou en soirée, j'avais 8/9 ans!
- et surtout Jacques Brel "Ces gens-là" en boucle, entre autres albums... c'est le seul artiste que j'ai écouté, réécouté, réécouté en boucle encore et encore entre mes 8 ans et mes 18 ans.
J'ai été nourrie aux mots, aux paroles. Après, quelques étapes de ma vie ont nourri ma culture musicale, enfin... en musique symphonique... mais c'est vrai que j'ai besoin de mots!
Il me manque ces moments de détente particuliers où je vis au diapason avec un artiste. J'aime prendre un album et les paroles des chansons. Je lis et chante comme un karaoké. Je pense que d'ici peu ce sera Gainsbourg, actualité et affinité du compagnon oblige, mais seule, je me laisserais tenter par Brel, aller dès demain!
et puis en lisant "J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger" de Paul M. MARCHAND, j'ai encore plus ce besoin de retourner à ces racines de réalisme, d'un certain cynisme, d'une manière presque cruelle de voir la vie.
Je ne peux pas dire que la musique a été la bienvenue dans la famille. Certains se disent pourtant "amateurs de bonne musique". Je n'en ai que rarement eu entre les deux oreilles, pas de radio et très peu de vinyls.
Mais tout de même mes premiers émois musicaux furent :
- l'album des Bee Gees "Odessa" que je mettais en boucle (que je redécouvre en écrivant ces lignes), je me rappelle juste mes frissons et cette pochette de velours rouge. Je dansais sur le lit de ma mère quand elle était au travail ou en soirée, j'avais 8/9 ans!
- et surtout Jacques Brel "Ces gens-là" en boucle, entre autres albums... c'est le seul artiste que j'ai écouté, réécouté, réécouté en boucle encore et encore entre mes 8 ans et mes 18 ans.
J'ai été nourrie aux mots, aux paroles. Après, quelques étapes de ma vie ont nourri ma culture musicale, enfin... en musique symphonique... mais c'est vrai que j'ai besoin de mots!
Il me manque ces moments de détente particuliers où je vis au diapason avec un artiste. J'aime prendre un album et les paroles des chansons. Je lis et chante comme un karaoké. Je pense que d'ici peu ce sera Gainsbourg, actualité et affinité du compagnon oblige, mais seule, je me laisserais tenter par Brel, aller dès demain!
et puis en lisant "J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger" de Paul M. MARCHAND, j'ai encore plus ce besoin de retourner à ces racines de réalisme, d'un certain cynisme, d'une manière presque cruelle de voir la vie.
"Orly
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
La pluie les a soudés,
Semble-t-il, l'un à l'autre
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire « Je t'aime ! »
Elle doit lui dire « Je t'aime ! »
Je crois qu'ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et brusquement, il pleure
Il pleure à gros bouillons
Tout entourés qu'ils sont
D'adipeux en sueur
Et de bouffeurs d'espoir
Qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés
Superbes de chagrin
Abandonnent aux chiens
L'exploit de les juger
La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c’est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud !
Et maintenant, ils pleurent
Je veux dire tous les deux
Tout à l'heure c'était lui
Lorsque je disais "il"
Tout encastrés qu'ils sont
Ils n'entendent plus rien
Que les sanglots de l'autre
Et puis
Et puis infiniment
Comme deux corps qui prient
Infiniment, lentement,
Ces deux corps se séparent
Et en se séparant
Ces deux corps se déchirent
Et je vous jure qu'ils crient
Et puis, ils se reprennent
Redeviennent un seul
Redeviennent le feu
Et puis, se redéchirent
Se tiennent par les yeux
Et puis, en reculant
Comme la mer se retire,
Il consomme l'adieu
Il bave quelques mots
Agite une vague main
Et brusquement, il fuit
Fuit sans se retourner
Et puis, il disparaît
Bouffé par l'escalier
La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c'est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud !
Et puis, il disparaît
Bouffé par l'escalier
Et elle, elle reste là
Cœur en croix, bouche ouverte
Sans un cri, sans un mot
Elle connaît sa mort
Elle vient de la croiser
Voilà qu'elle se retourne
Et se retourne encore
Ses bras vont jusqu'à terre
Ça y est ! Elle a mille ans
La porte est refermée
La voilà sans lumière
Elle tourne sur elle-même
Et déjà elle sait
Qu'elle tournera toujours
Elle a perdu des hommes
Mais là, elle perd l'amour
L'amour le lui a dit
Revoilà l'inutile
Elle vivra de projets
Qui ne feront qu'attendre
La revoilà fragile
Avant que d'être à vendre
Je suis là, je la suis
Je n'ose rien pour elle
Que la foule grignote
Comme un quelconque fruit"
Jacques BREL
5 commentaires:
Je relis les paroles de cette chanson qui m'a toujours donné des frissons et je me souviens de cette expression "tout encastrés qu'ils sont"... A l'époque, je veux dire la première fois que j'ai entendu "Orly", ce mot m'avait semblé particulièrement dur, je ne sais pas trop pourquoi mais avec la distance (ici le temps), je ne bloque plus sur ces deux corps encastrés (peut-être parce que j'ai eu l'occasion maintes fois de vivre cela dans un aéroport ou un port ou une gare)...
Moi aussi je me suis nourrie avec des mots, moins touchée par la musique car je sentais que les mots portaient leur propre musique et cela devait me suffire j'imagine.
Très touchée par ce billet, un grand merci, Vanessa !
MOi aussi, Vanessa, même si j'aime la musique, j'ai, avant tout, besoin de mots, en musique si on veut, mais de mots, encore de mots et toujours de mots... En cela, Brel est fantastique : ses mots, sa voix, ses gestes sont à eux seuls toute une musique... de l'âme. J'ai l'intégrale, et quelques chansons, beaucoup, que je peux écouter en boucle des jours comme aujourd'hui où le ciel est si sombre, l'atmosphère si hostile... Car, finalement, toutes ses chansons sont pleines d'amour... déchirées ou déchirantes... Les Bee Gees, de leurs débuts jusqu'à maintenant, je connais bien aussi... Toute une époque, "Massachussets", et, justement "Words" (!) que je pouvais justement écouter en boucle... Très émouvant billet, Vanessa, merci... Porte-toi bien !
Chère VANESSA ,
Pour téviter la "torture" d'aller d'un blog à l'autre j'ai fait un
p' tit article mais assez long dans sa forme sur les liens entre différents Arts et la similitude qu 'il peut exister avec le monde du thé!dans le ressenti tout du moins...
La Musique est pour moi indissociable du Thé : le thé , la peinture étant Musique deja...
J'éxagère à peine...
"La Musique traverse l' Air et les Corps et ne s'adresse à personne .
Elle est la Musique qui va à la rencontre de l' Inconnu.
Elle n'est pas là pour convainvre , justifier , ou conquérir , et lorsqu' elle boulverse les Coeurs , c'est pour rappeler que la Vie est Ardente, que les êtres et les étoiles peuvent être reliés par des passerelles invisibles .
Elle avance dans le Monde et entoure nos Vies comme autant d'anneaux de Pouvoir pour nous rendre" Invincibles ".
La Musique ne choisit qui va l'aimer, chacun est Libre de s'en détourner ou de l'accepter, elle envahit les Mémoires et s'installe au milieu de nos Souvenirs ...
De Toute éternité elle aurait du Toujours être là,et que seuls les Hommes et les circonstances humaines l'en ont momentanément délogée .
Sa Place est à l' intérieur de notre Histoire comme l' haleine du Vent , le ressac des Océans , le grondement des Orages ."
Bien à Toi .
. Philippe .
Jean-Sébastien Bach, le seul que j'ai écouté à n'en plus finir et qui fait parler le violoncelle bien mieux qu'avec des mots...
Framboise: ce n'est peut-être pas la même émotion, entre la musique et une ambiance par les mots. Une belle parenthèse ensemble alors ?!
Colibri: oui c'est aussi le gris du ciel parisien qui m'a donné le ton, un ciel que je n'aime vivre qu'en Belgique ou aux Pays-bas par exemple!
Hein Framboise: j'aime ce ciel gris dans les "plats pays".
Philippe: hum, cette sonorité, ce flux créatif... j'aime aussi énormément cette sensation de tout imbriqué, comme le flux vital, comme de multiples facettes de soi et de la nature (ou de toute spiritualité que l'on peut y trouver).
Et si, si, je suis allée voir ce billet, quelque fois il me faut aussi du temps pour faire mienne une lecture. Merci
Charlotte: est-ce parce que la musique classique est arrivée tard ou que je n'ai aucun repère ? je suis encore sur ma faim, j'y arrive par la musique symphonique de films, en suivant encore des thèmes. Mais je dois dire que la contrebasse me fait vibrer à tous les coups...
Je ferais d'ailleurs un billet sur les cordes frottées (et la culture juive) avec "Un violon sur le toit". Mais en petite fille et non en connaisseuse.
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