Une journée qui commence par un musée, de quoi se mettre du beau dans le cœur et des références visuelles sur de prochaines sensations. « L’exposition « Six siècles de peintures chinoises, œuvres restaurées du musée Cernuschi » présente les plus grands peintres de la Chine impériale, actifs dans les cercles lettrés des Ming (1368-1644) ou à la cour des Qing (1644-1911) ». Un musée que je ne connais pas, une exposition tentante mais toujours cette sensation désagréable : les musées me glacent un peu. Souvent trop de monde, souvent aussi une telle méconnaissance de ma part que la visite se fait machinalement sans quelquefois avoir cette étincelle de compréhension… mais je vous en parlais ailleurs alors passons. Bien sûr j’ai suivi quelqu’un ici, Francine, pour une journée chargée, vous verrez dans le prochain billet aussi.
En l’attendant, le dragon de droite, un des hôtes de ce musée donnant sur le Parc Monceau, a été croqué.
Je me suis rappelée avec émotion amener une enfant dans ces rues adjacentes au parc jusqu’à son école bilingue : la prendre et la ramener chez elle, un appartement plein d’âme, très chargé de peintures (je dirais même quadrillé), avec une cuisine verte, comme un wagon de train, à la banquette donnant l’impression d’être à la table d’un transsibérien… une enfant trilingue, français, russe et anglais… ces accents et petits déjeuners russes… quel plaisir de me remémorer ce passage.
Bien entendu l’exposition ne pouvait que me plaire, la peinture asiatique est une de mes favorites, la chinoise entre autres. J’y aime ce passage de l’encre de chine comme contour aux couleurs intérieures à cette monochromie dans les paysages. J’aime la différence de sujet, cette capacité à faire d’un paysage un poème, de nous emmener comme au cœur du pays et de sa culture. Les techniques me montrent aussi au combien je méconnais l’art graphique chinois : les montagnes comme sèches, griffées par le vent en utilisant un pinceau peu encré, des pins pliant sous le nombre d’aiguilles, des arbres en plein saison et offrande de fleurs, feuilles et incarnés dans leurs troncs, des troncs justement, noueux, imbibés d’encre, comme calligraphiés, des fleurs elles, subtilement évoquées avec une pointe de pinceau très fine. Des gestes amples puis précis, minutieux pour les personnages, délicatement coutourés… ou personnage juste évoqué dans une posture, un ermite, un lettré, très souvent un solitaire.
Les paysages ont aussi cette composition forte. Les éventails de la première salle sont très instructifs mais ma préférence va au rouleau vertical, amenant le regard, des montagnes ou de la mer au fond (ou l’œil aiguisé découvrira des oiseaux migrateurs), à l’escarpement de la paroi, en passant par le cours d’eau jusqu’aux arbres du premier plain, voir la maison ou le pont… où se situe l’homme, minuscule insecte dans la grandeur de la nature. Le trait est contrôlé ou comme plus énergique, le trait fin ou chargé, les oiseaux subtilement « habillés » d’un plumage exquis ou libérés dans un mouvement entre instantané et mouvement, envol et appui sur la branche.
De multiples manières j’ai été touchée : Par Wang Hui et la force de ses rochers en montagnes, de cette flore abrupte des altitudes avec ses rajouts finement colorés de vert ou d’ombre et que dire de ses montagnes vertes
* source1 et source2
Par les ombres plus embrumées de Fang Cong.
Bien entendu l’exposition ne pouvait que me plaire, la peinture asiatique est une de mes favorites, la chinoise entre autres. J’y aime ce passage de l’encre de chine comme contour aux couleurs intérieures à cette monochromie dans les paysages. J’aime la différence de sujet, cette capacité à faire d’un paysage un poème, de nous emmener comme au cœur du pays et de sa culture. Les techniques me montrent aussi au combien je méconnais l’art graphique chinois : les montagnes comme sèches, griffées par le vent en utilisant un pinceau peu encré, des pins pliant sous le nombre d’aiguilles, des arbres en plein saison et offrande de fleurs, feuilles et incarnés dans leurs troncs, des troncs justement, noueux, imbibés d’encre, comme calligraphiés, des fleurs elles, subtilement évoquées avec une pointe de pinceau très fine. Des gestes amples puis précis, minutieux pour les personnages, délicatement coutourés… ou personnage juste évoqué dans une posture, un ermite, un lettré, très souvent un solitaire.
Les paysages ont aussi cette composition forte. Les éventails de la première salle sont très instructifs mais ma préférence va au rouleau vertical, amenant le regard, des montagnes ou de la mer au fond (ou l’œil aiguisé découvrira des oiseaux migrateurs), à l’escarpement de la paroi, en passant par le cours d’eau jusqu’aux arbres du premier plain, voir la maison ou le pont… où se situe l’homme, minuscule insecte dans la grandeur de la nature. Le trait est contrôlé ou comme plus énergique, le trait fin ou chargé, les oiseaux subtilement « habillés » d’un plumage exquis ou libérés dans un mouvement entre instantané et mouvement, envol et appui sur la branche.
De multiples manières j’ai été touchée : Par Wang Hui et la force de ses rochers en montagnes, de cette flore abrupte des altitudes avec ses rajouts finement colorés de vert ou d’ombre et que dire de ses montagnes vertes
* source1 et source2
Par les ombres plus embrumées de Fang Cong.
Par la technique aux doigts de Gao Qipei (avec quelle sensation troublante les empreintes de pouce apparaissent encore) du pointillisme en mouvement, animalité, fougue
* source
Par la délicatesse presque naturaliste de Chen Zhifo aux couleurs magnifiques
Par Pu Ru et ces branches botaniques avec un détail de faune, tout petit, comme visiteur improviste (un rat dans le musée si je ne m’abuse, entre autres)
Et que dire des chevaux de Xu Beihong plein de force, de vigueur et de corps
* source
et des tableaux de QI Baishi, mon préféré sûrement ici.
* source1 et source2
Les œuvres présentées ne sont, bien entendu, pas celles de l’exposition. Je suis passée à côté de toutes les subtilités bien sûr : comment se rendre compte de la poésie sans savoir l’association que font les chinois entre éléments visuels et caractères chinois, par exemple la chauve-souris qui permet de dessiner le bonheur. Ou plus proche de ce qui allait suivre… cette référence aux réunions de lettrés chinois, les Odes à la falaise rouge de Su Shi (Su Tung-po) ou les réunions au pavillon des orchidées de Wang Xizhi. Regardez donc cette embarcation, comme fragile, où se retrouve des lettrés, entre conversation abrupte et contemplation active, se promenant au bas de la falaise pour emmagasiner tous et le retranscrire ensuite…
* source
De ces moments de méditation, de contemplation propre aux arts, poésie, calligraphie, peinture… comme une préparation avant de prendre le pinceau dont je vous parlais là une préparation avant de boire un thé. L’ « Histoire du thé » de Wu Zuoren, parcourt du Tibet au Qinghai m’a plus fait penser à un carnet de voyage ethnique (costume et faune, transport et dégustation de thé en chemin sur la route). Francine nous en parle aussi là … de quoi vous mettre aussi sur la voie du billet qui va suivre.
6 commentaires:
Que de beautés merveilleuses! Ca fait un sacré bail que je n'ai pas mis les pieds dans ce musée, tu me donnes une de ses envies d'y aller....!! (et de partir plusieurs mois pour un grand périple -improbable- en Asie...!)
Que dire d'un tel billet ma chère Vanessa, tout en sensibilité. Je n'ai qu'une question: pourquoi ne te mets-tu à cette technique chinoise?
Le style de Hui me rappelle un peu celui d'Hokuzai. C'est peut être normal tu en penses quoi Vanessa ?
Flo Makanai: partir en Asie... oh oui et dire que ma maman a passé 2 ans à Shanghai sans que j'aille la voir!
Francine: hi, hi, parce que... cela viendra, c'est sûr.
Cécile: rho là, il me faut retourner dans l'oeuvre de ce fabuleux Hokusai mais ces paysages me semblent aussi descriptifs! A suivre très bientôt!
sublime les poussins!
Virginie: oui mais ce sont les tiens qui ont été choisi pour la porte de la chambre de notre loupiot... ils sont trop coquins pour être laissés dans la nature!
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