
Le blog sera en pause une semaine...
"... Je suis comme je suis... Je suis faite comme ça... Que voulez-vous de plus... Que voulez-vous de moi..." Jacques Prévert
*source photo Astrid&Yuh
Alors ce matin, ce fut au zhong la énième infusion du Yu Zhe de la veille, avec un reste de unagi-don (anguille grillée sur riz vinaigré) : avec les images encore en tête de bar à sushi et de petits bistrots, j'avais l'impression de rentrer dans la bande dessinée du "Gourmet solitaire".
Mais mes petits déjeuners changent presque tous les matins. Assez copieux souvent mais sans vrai point de repère si ce n'est un thé. Et encore rârement le même, rârement bu de la même manière, rârement de couleur identique: parfumé, noir, vert, blanc ou bleu-vert. De crus honorables ou de petits torréfacteurs de quartier...
Il m'arrive de retourner à des souvenirs d'enfant chez ma maman, avec la planche à tartine Sarah KAY et le petit châpeau à l'oeuf coque ou de la suivre dans d'autres influences, macrobiotiques, avec la soupe miso ici. Il m'arrive de me croire aussi au Japon (encore une fois) avec un chôshoku. Je peux aussi pour me redonner de l'énergie faire une crème budwig.
Le plus souvent cela s'accompagne d'une ouverture en grand des fenêtres, par n'importe quel temps (il m'arrive de greloter un peu en prenant ce petit remontant), tout cela est maintenant plus nuancé avec le petit loup, bien sûr.
Dans l'idéal ce serait de sortir d'office (une marche d'au moins un quart d'heure, alliée aux transports en commun lors d'une vie active, liée à la balade avec le petit autrement)... et je reviens fatiguée, dégoulinante, quelque peu sereine, avec encore plus d'envie créatives (qui resteront le plus souvent dans la tête) à jamais moi et aucunement star!
*source photo: Astrid&Yuh
Et dire que leurs premiers petits-déjeuners, un chirachi, fut pris très tôt avec un footing dès leur descente d'avion... je leur laisse le footing, je prends ce qu'ils laissent sur la table.
Alors voici les 23 leçons :
n°1 pour débutants
n°2 oiseau et érable
n°3 scarabée et aubergine
n°4 pivoine
n°5 tigre
n°6 lys
n°7 chien technique Tarashikomi
n°8 iris
n°9 chrysanthème
n°10 camélia
n°11 rose
n°12 poisson
n°13 orchidée
n°14 belle de jour
n°15 nuage
n°16 hortensia
n°17 mer et crabe
n°18 prune
n°19 couper un chat
n°20 geisha en kimono
n°21 cerisier en fleurs
n°22 moine zen à la sieste
n°23 dernière leçon (Cross terrine de sumi-e)
pour vous donner une idée, aubergines et scarabée
Comme vous avez pu le remarquer, les billets reprenant vos participations aux Passeurs d'imaginaires ne sont plus dans le délai que je souhaitais... Vous faire partager vos univers, tenir la porte ouverte de vos imaginaires, me plait toujours autant. Seulement ces billets sont plus difficiles à offrir. J'y mets le plus possible de nouvelles fenêtres, de nouveaux liens, j'essaye de vous proposer au mieux une balade dans vos ressentis mais aussi une autre lecture.
J'aurais du mal à vous fournir le dernier en attente dans ce mois-ci, pauses obligent. Et je sais que la vie ne me permettra pas toujours de répondre aux mieux à vos attentes. Alors cette initiative perdure, avec votre enthousiasme, mais avec un thème pour deux mois, ce qui me laisse aussi le temps de repartir reposée sur une autre mise en bouche de vos univers.
*source d’un lapin (usagi) et son mochi sur la lune
Ou encore la vision de ce chat, venant dans la salle de bain pendant le bain de l'écrivain, qui devient le Sansuke (désigant autrefois le domestique chargé de chauffer l'eau du bain public ou encore de frictionner le dos des clients) "qui rince le dos et s'enfuit à la première goutte...".
*source neko et squilles de Benjamin SIEGEL
Et puis rien ne finit avec lui, si ce n’est que le chat (neko en japonais) est le protecteur de l’enfance au Japon…à vous de savoir lire entre les lignes si cela vous chante !
Vous voulez d’autres mises en bouche : Katell vous ouvre la porte de cette poésie, Arlette nous y parle de fragilité de l'instant et de non possession, Cathulu poursuit et ici, là et encore là vous aurez d’autres chemins de lecture.
*source cauris
J’aime les avis masculins placardés qui reprennent une biologie instinctive comme prétexte : « J’ai vu un film où les rescapés d’une catastrophe aérienne ont survécu en mangeant la chair des cadavres. Ce fait plaide la force des instincts enfouis dans l’homme, instincts qui le dominent, quelle que soit son intelligence. Débarrasse-toi de ton excès de sentimentalité rêveuse. Accepte la réalité dans sa brusque laideur. » Quel grand écart entre cette aventure extraordinaire, si forte en spiritualité et en vie (j’y reviendrais), que ce drame humain et ce prétexte à la polygamie consommée.
La condition féminine du Sénégal traditionnelle m’est transmise de plein fouet: élevée dans l’élan de l’Islam, pour rendre honneur à son mari, en étant convenable, en restant dans sa caste, nourricière et mère. Etre une femme et accepter les autres femmes de son mari, les charges financières qu’un soutien de famille, mâle, doit à celle d’où il vient, se soumettre au tour (séjour réglementé du polygame dans la chambre de chaque épouse) et au déshonneur en cas de rupture conjugale de son fait. Par l’histoire de son amie, l’émancipation de la femme, comme le passage de l’Afrique traditionnelle à une Afrique plus moderne, plus féministe, apparait et traine derrière elle tous les « déshonneurs » des traditions. Etre jusqu’à sa mort la femme de, perdre sa personnalité à la mort de son mari, cela aussi m’apparait bien loin de nous.
Alors ce passage entre deux Afriques apparait, autonome par rapport aux actions et idées des anciens colonisateurs, amis intéressés. Une réévaluation à la hausse d’une société et de ces individus qu’il faut liée à l’éducation : « Nous sortir de l’enlisement des traditions, superstitions et mœurs ; nous faire apprécier de multiples civilisations sans reniement de la nôtre ; élever notre vision du monde, cultiver notre personnalité, renforcer nos qualités, mater nos défauts, faire fructifier en nous les valeurs de la morale universelle (…) »
Les livres semblent des aides, des tuteurs, des supports : « Tu eus le surprenant courage de t’assumer. (…) Tu t’assignas un but difficile ; et plus que ma présence, mes encouragements, les livres te sauvèrent. Devenus ton refuge, ils te soutinrent.
Puissance des livres, invention merveilleuse de l’astucieuse intelligence humaine. Signes divers, associés en sons ; sons différents qui moulent le mot. Agencement de mots d’où jaillissent l’Idée, la Pensée, l’Histoire, la Science, la Vie. Instrument unique de relation et de culture, moyen inégalé de donner et de recevoir. Les livres soudent des générations au même labeur continu qui fait progresser. Ils te permirent de te hisser. »
Ce livre parle aussi de l’amitié, si riche, si précieuse, ici décrite comme émotion plus forte que l’amour. Il retrace aussi quelques éléments de l’éducation familiale des enfants comme une condition féminine et amène une réflexion sur les traditions et le religieux.
Une très belle lecture pour aller encore plus loin dans le rapport des traditions à nos états de vie, à nos réflexions sur l’éducation, à nos ouvertures amicales. Merci encore Emmyne. Vous en voulez encore plus, aller donc lire le superbe billet d'Arlette et ici. Malice nous ammène à une autre lecture, aussi sur la condition des femmes...
Flan de chocolat épicé et de kiwi
Pour 2 ou 3 flans :
½ litre de lait (ou lait de riz)
150g de chocolat noir pâtissier
1 cuillérée à soupe de poudre d’amande
2 cuillérées à soupe de sucre
1 cuillérée à café de cannelle
4 kiwis mûrs
4g d’agar agar
1 peu d’eau
Faites fondre le chocolat en petits cubes dans le lait avec la cannelle, la poudre d’amande et 1 cuillérée à soupe de sucre. Délayer dans un peu d’eau froide 2g d’agar agar et rajoutez à chocolat fondu, attendre 30 secondes d’ébullition et arrêtez le feu. Passez à l’eau froide les ramequins ou coupes, mettez-y la préparation au chocolat et laissez une heure à refroidir.
Soit vous avez le temps, dans ce cas là cette partie est à faire 1 heure plus tard, sinon en route !
Faites fondre le reste de sucre dans un verre d’eau. Epluchez les kiwis en enlevant la partie dure et coupez en tous petits dés. Incorporez au sirop et faites compoter. Délayer le reste d’agar agar dans de l’eau froide, rajoutez à la préparation, faites bouillir 30 secondes et : 1/ si vous le faites quand le flan au chocolat est déjà gélifié, rajoutez une couche de compote de kiwis sur le chocolat ; 2/ mettez à part dans de petits ramequins et laissez refroidir.
Démoulez juste avant de servir en passant les ramequins sous l’eau chaude.
« Le kiatsu a quelques ressemblances apparentes avec le shiatsu (soin par la pression des doigts) mais est fondamentalement différent. Le shiatsu implique de presser la partie du corps affectée. Le but du kiatsu est d’envoyer le Ki dans la zone blessée et d’activer la force de vie. (…) Si B [le patient] sent que le Ki de A [le praticien] pénètre dans son corps à partir des épaules, A fait correctement du Kiatsu. Si A presse fortement, B sentira une douleur désagréable. Tandis que si le Ki pénètre, il ressentira une sorte de douleur agréable. A doit maîtriser le kiatsu en demandant à B comment il se sent. (…) Le kiatsu peut prendre du temps, parce que, d’abord, votre Ki parfois s’écoule et d’autres fois ne s’écoule pas. Mais à mesure que vous pratiquerez, vous pourrez savoir quand le Ki s’étend à partir du bout des doigts. Vous serez alors capable de trouver la zone affectée avec vos doigts sans questionner le patient. Il faut croire au pouvoir. Le Ki s’étend quand vous croyez qu’il le fait. Croyez en le principe du kiatsu et votre confiance vous donnera du pouvoir. »
*source Mignonne, Paul JOUVE
Le français apprivoisa la férocité de la panthère, du moins en apparence, elle jouait comme un jeune chien : « Il essaya de jouer avec les oreilles, de lui caresser le ventre et de lui gratter fortement la tête avec ses ongles ; et, s’apercevant de ses succès, il lui chatouilla le crâne avec la pointe de poignard, en épiant l’heure de la tuer ; mais la dureté des os le fit trembler de ne pas réussir. La sultane du désert agréa les talents de son esclave en levant la tête, en tendant le cou, en accusant son ivresse par la tranquillité de son attitude. »
Mais il y avait un malaise dans la lecture, une sorte de sensualité hors de propos…et les ambigüités étaient nombreuses : Mignonne, la panthère, était aussi belle qu’une femme, le français avait appris à reconnaître toutes ces mimiques et son rourou aux caresses de son invité. Une passion dans le désert peut être vue comme une passion (pourquoi n’avais-je pas compris dès le titre ?), l’unique passion de cet homme, une sensualité aboutie, sexuée… une passion quand la vie se trouve en dehors des hommes.
Il y avait bien cet incipit : « - Ce spectacle est effrayant ! » et cette accroche sur le pouvoir du dompteur : « - Connu ! –Comment connu ? ». Il m’a fallu lire la postface de Philippe BERTHIER pour mieux comprendre. Il reprend ce texte :
«(…)
Peut-être avez-vous vu dans le cirque hippodrome
Martin, l’imitateur de l’Androclès de Rome,
Entre ses deux lions s’avancer triomphant ;
Son œil fascinateur domptait les bêtes fauves,
Il entrait, sans pâlir, dans leurs sombres alcôves
Comme dans un berceau d’enfant.
Aujourd’hui, nous avons la clef de ces mystères ;
Il se glissait, la nuit, au chevet des panthères,
Sous le linceul du tigre il étendait sa main ;
Il trompait leur instinct dans la nocturne scène
Et l’animal sans force à ce jongleur obscène
Obéissait le lendemain.
Voilà par quel moyen l’Onan du ministère
Enerve de sa main l’homme le plus austère,
Du tribun le plus chaste assouplit la vertu…
(…) »
(quelques strophes du poème de BARTHELEMY, « Le Député ministériel »)
L’accueil de cette nouvelle avait été bon même pour le premier public puritain… car il n’avait pas lu entre les lignes cette obscénité des méthodes de domptage, cette infériorité de l’homme sur l’animal… et ce passage à l’acte sous-entendu. La passion charnelle comme un acte divin sans les hommes…je vous laisse découvrir le reste seuls.
Cette nouvelle me plut même si cette deuxième lecture me perturba un peu, moi qui comprends la sensualité mais peu le passage à l’acte nécessaire. Elle me plut d’autant plus qu’elle était accompagnée par les dessins de Paul JOUVE. Et puis elle a eu le mérite de reprendre la réflexion sur ce qui fait notre attraction quelque fois charnelle aux animaux sauvages. De quoi reprendre le billet sur les animaux féroces imaginaires d’une autre manière aussi. Cela ne m’empêchera pas de frissonner au rourou de ses félins, moi, connaissant le secret de ce ronronnement rauque et chaud propre aux grands félins.
*source Mignonne, Paul JOUVE (couverture de mon édition)
Vous pouvez lire la nouvelle complète ici et vous délecter du travail de Paul JOUVE très légèrement là. Mignonne est à considérer comme un personnage féminin de l’œuvre de BALZAC à part entière nous dit-on. A vous de lire!
*source
- nous immiscer dans une collection de contenants, nous ouvrir les portes d’un musée aux boites de collyre et de parfums
- nous rappeler l’histoire des senteurs, de l’hygiène aux accessoires olfactifs de séduction
*source.
Comme vous le savez déjà, vous avez carte blanche… de l’imaginaire, du réel, pourvu que nous ayons l’ivresse. Vous avez jusqu’au samedi 31 mai. Bonne inspiration, et expiration…
Edit du 21/05: vous avez jusqu'au lundi 30 juin! Parce qu'il nous faut un peu plus de délai...