vendredi 23 mai 2008

Autre forme de pause

Nous repartons. Cette fois-ci nous allons dans le sud, là d'où vient le milla (mais non pas la danse, le gâteau!)

... avec un grand jardin et le reste d'une partie de ma famille...
Le blog sera en pause une semaine...

Les pensées des enfants dérangent

Quand notre petit crapouillot nous a fait parent, j’ai dû assumer mon rôle de référent. L’éducation, poser des limites, respecter, ouvrir le champ des possibles, soutenir comme un tuteur à une plante, voilà ce qui nous attend (entre autre). J’ai toujours trouvé que les livres pour enfants apportent un plus. Loin de n’être qu’un divertissement, ils ont des atouts formidables. Ils aident tout d’abord à s’approprier la langue maternelle (ou les langues), par ce jeu du langage, des jeux de mots, les images adaptées ou justement décalées, l’enfant se confronte avec ses modes de communication. Du babillage à un vocabulaire plus fourni mais aussi des gestuelles. Ils permettent de recentrer les parents sur le temps à consacrer aux enfants : lecture à voix haute et lecture interactive. Et puis ils sont là pour ouvrir le champ des émotions, le questionnement et les valeurs.

Je fouine, cherche, fouille, tout ce qui peut être lecture jeunesse essentielle. Les livres qui parlent d’un thème fort, sensible, un peu atypique ou carrément tabou. Ces livres qui permettront de communiquer sur des valeurs mais plus encore qui commenceront le chemin pour se forger (eux même) un esprit critique, un questionnement adapté à leur âge. Ma famille trouve que les livres dans la bibliothèque du petit loup ne sont pas de son âge, ou pire, proposent des thèmes dont il ne faut pas parler. Je dois lui concéder que certains thèmes, durs, viendront petit à petit mais je n’ai pas envie de mettre de censure sur un sujet, à partir du moment où son traitement est intelligent et non cloisonnant.
Alors j’ai acheté « La visite de la petite mort » de Kitty CROWTHER dont je parle , Lily m’avait harponnée et Sylvie continuait ici via un autre beau livre, « Le canard, la mort et la tulipe » de Wolf ERLBRUCH, . Et puis « L’enfant silence » de Cécile ROUMIGUIERE et Benjamin LACOMBE dont Lily parlait si bien .
En attendant je voulais vous parler d’un autre coup de cœur « Gisèle de verre » de Béatrice ALEMAGNA.


Très beau livre-objet, illustré de découpages, coloriages, dessins ou calques, permettant à chaque fois une illustration simple et une plus métaphorique. Nous y découvrons une enfant née de verre, attrait de toute la population car nous pouvons lire en elle littéralement.



Toutes ses pensées sont offertes à son entourage. Seulement après l’attrait, elle est expulsée parce que ces idées et réflexions ne sont plus aussi douces qu’avant et va partir par le monde chercher accueil.
Cette histoire se relit avec plaisir et soulève de bien nombreuses questions. Le refus d’être confronté aux désarrois des humains, même nos proches. « Celui qui écoute la vérité n’est pas inférieur à celui qui la dit » de Kahlil GIBRAN en est le fil conducteur. Plus insinueux, le refus de considérer les enfants comme des personnes confrontées elles-aussi à des prises de conscience fulgurantes mais aussi en dehors de cette étape du développement normal, refus de croire qu’un enfant ne vit pas dans une bulle ouatée, pleine de rêves, d’insouciance. J’y vois aussi cette malsaine attirance des foules pour les êtres hors norme, une foire à monstres. De normes physiques nous en sommes aux normes de non-handicap ou psychologiques (sans compter les raciales toujours à la dent dure !). L’autre fait peur et le regarder en face, le respecter n’est pas encore évident !

jeudi 22 mai 2008

Petit déjeuner envouté

Pour répondre à Miss PetitbazardeBetsiléo sur nos petits-déjeuners de star.

Ce matin, je me suis réveillée avec des images du Japon plein la tête. Hier nous avions du monde, de ces personnes chères à mon coeur qui font une atmosphère de connivence, de bien-être... de la famille mais aussi bien plus. Nous avions commandé à deux restaurants japonais différents: pour nous régaler de spécialités de poissons crus et d'anguilles grillées.

Nous avons bu un Oolong Yu Zhe, au zhong. Vous savez ce thé tétard. Nous avons dégusté à même le zhong, chacun notre tour, choisissant un convive différent pour débuter chaque nouvelle infusion: une dégustation tournante. Chacun a senti le couvercle, reconnu l'infusion qu'il préfère. Mon frère, la première, plus sucrée, les autres, la seconde et la troisième, plus ample. Et nous nous sommes éloignés de Paris par les images qu'ils ont rapportées: des jardins, des temples, des jardins, des temples, des jardins, des temples (entre autres nombreuses choses)... et que c'était beau.

*source photo Astrid&Yuh

Alors ce matin, ce fut au zhong la énième infusion du Yu Zhe de la veille, avec un reste de unagi-don (anguille grillée sur riz vinaigré) : avec les images encore en tête de bar à sushi et de petits bistrots, j'avais l'impression de rentrer dans la bande dessinée du "Gourmet solitaire".

Mais mes petits déjeuners changent presque tous les matins. Assez copieux souvent mais sans vrai point de repère si ce n'est un thé. Et encore rârement le même, rârement bu de la même manière, rârement de couleur identique: parfumé, noir, vert, blanc ou bleu-vert. De crus honorables ou de petits torréfacteurs de quartier...

Il m'arrive de retourner à des souvenirs d'enfant chez ma maman, avec la planche à tartine Sarah KAY et le petit châpeau à l'oeuf coque ou de la suivre dans d'autres influences, macrobiotiques, avec la soupe miso ici. Il m'arrive de me croire aussi au Japon (encore une fois) avec un chôshoku. Je peux aussi pour me redonner de l'énergie faire une crème budwig.


Le plus souvent cela s'accompagne d'une ouverture en grand des fenêtres, par n'importe quel temps (il m'arrive de greloter un peu en prenant ce petit remontant), tout cela est maintenant plus nuancé avec le petit loup, bien sûr.

Dans l'idéal ce serait de sortir d'office (une marche d'au moins un quart d'heure, alliée aux transports en commun lors d'une vie active, liée à la balade avec le petit autrement)... et je reviens fatiguée, dégoulinante, quelque peu sereine, avec encore plus d'envie créatives (qui resteront le plus souvent dans la tête) à jamais moi et aucunement star!

*source photo: Astrid&Yuh

Et dire que leurs premiers petits-déjeuners, un chirachi, fut pris très tôt avec un footing dès leur descente d'avion... je leur laisse le footing, je prends ce qu'ils laissent sur la table.

mercredi 21 mai 2008

Intertextualité remerciée

J’ai pris le parti, il y a environ un an, d’être « partenaire » avec un vendeur culturel sur internet. J’y voyais un moyen visuel d’en savoir plus sur un objet culturel dont je parle (quelles sont les autres œuvres de l’auteur ? des commentaires de lecteurs etc…) Et puis, cela permettait d’avoir une photo de la pochette, choix d’édition qui marque le début d’une lecture. Je ne voulais pas les photographier mais vous choisir mon image liée à mon ressenti, clin d’œil, le plus souvent, d’après lecture.

Alors qu’est-ce que cela m’apporte de faire de la publicité : et bien un petit avantage. Il faut tout d'abord bien remarquer que je ne souhaite que cette publicité là: je suis tellement désapointée par les images pop-up qui traversent la lecture de mon média. Les adresses et autres noms donnés ici sont, eux, des choix sans aucune contrepartie, sauf de partager de bons plans (de qualité). Mais revenons à mon partenariat. D'une part, j'aime imaginer certains passagers de mes humeurs aller plus avant et suivre mon intertextualité (superbe terme qui me vient de cette chère Holly Golightly, si perspicace et si entière). J’ai l’impression d’un partage plus poussé, sans pousser (justement) à la consommation, quoique. Et puis, comme une cerise sur le gâteau, que j'imagine être une contrepartie à un billet bien argumenté et alléchant, ceux qui achètent par ce biais là me permettent de récupérer 5% de leurs prix d’achat en avenant chez mon vendeur culturel par internet.
Ainsi ceux qui ont commandé depuis l’année dernière en cliquant par chez moi m’ont offert deux livres et je voulais les en remercier :
« Le maître de la laque » d’Ariane BUISSET recommandé par Arlette avec qui des partages forts intéressants, spirituels, littéraires, éducatifs et artistiques, se tissent. Série de contes énigmatiques qui nous amènent à sortir de nos coquilles caractérielles, comme un pendant ludique (et zen) à l’initiation de Fabienne VERDIER dont je vous parlais . Pour vous faire une idée avant mon ressenti, le site d'Ariane Buisset


« Poser des limites à son enfant, et les respecter » de Catherine DUMONTEIL-KREMER. Parce que ce n’est pas évidant, parce que nous, parents, sommes en proie à la réaction spontanée et non à la réponse appropriée. Parce que l’intuition nous fait défaut quelque fois et que nous cherchons à trouver les ressources propres à chaque âge de l’enfant. Et parce que cette femme est spécialiste en techniques de communication interpersonnelles et éducatrice Montessori, n'hésitez pas à aller sur son blog.

mardi 20 mai 2008

Oui petit d'homme, le vent

Bon, pour tout vous dire, notre petit loupiot (son âge est tout en bas de cette page) ne regarde pas la télévision... mais il adore les clips musicaux de danse ou de dessins animés.
Je n'ai pas de fascination pour l'univers Disney, j'aime sa diversité moins sa miévrerie assez régulière. J'ai, par contre, énormément d'intérêts pour ses sources artistiques. Cependant quelques passages musicaux, entre autre de ses films/dessins animés, reviennent à la demande intense du petit d'homme..."core, core"... mais oui mon amour, encore.
Alors parce que sa demande est assez fréquente, j'en mets certains sur ce média (plus accessible... oui bon ouvert très souvent dans la journée), pour lui... et puis aussi pour l'enfant en moi (avec sa part d'innocence ou d'insouciance présumée)... et peut-être pour vous.

Un peu de Pocahontas, pour qu'il peigne en mille couleurs l'air du vent ....

Des exercices sur la voie de l'encre

Comme je vous l’ai précédemment dit, je tente de (re)trouver un état serein et de cheminer sur la voie de l’encre. « Avec son chemin du thé, elle est sacrément en déroute celle-là », pourriez-vous vous dire ! Et bien justement, je crois que tous ses chemins font partis du même… un ressourcement intérieur, un état de concentration, de méditation (future), une unification de mon corps et de mon esprit…et cela passe par l’alimentation, le thé comme art de vivre, la calligraphie, le Ki, le sumi-e etc…

Avant de vous proposer un billet plus complet (et plus personnel) sur le sumi-e ou voie de l’encre, j’avais envie de vous donner quelques bribes ici et là, pour pourquoi pas délier les mains de certains, être moteur de ce mouvement de broyage de l’encre et avoir l’impression de ne pas être seule.
Oui, oui je vous devais un billet sur les quatre trésors du cabinet de travail (papier, pinceau, pierre à encre et bâton d’encre). Je pense qu’il verra le jour quand le bâton d’encre sera sorti en plus de mes pinceaux. J’espère bientôt.

Le sumi-e, voie de l’encre, est une technique de dessin monochrome japonais à l’encre, anciennement appelé suiboku-ga, prise de Chine par les moines bouddhistes au 14ième siècle. La technique du pinceau est identique à la calligraphie : il faut s’occuper à l’exécution des traits, à la simplification pour trouver la vitalité, et non à la recherche des éléments extérieurs comme la couleur ou la composition. Alors pour ceux qui veulent pratiquer car ils ont déjà exercé leur coup de pinceau et acquis leur Ki, voici des exercices vidéos, étapes par étapes…

Je les ai trouvées sur un superbe site, Le Japon chez vous, mais dans un ordre pas facile à retrouver…et j’aime les enseignements de Kazu Shimura, pour ce rapport à notre occidentalité (son sumi-e est un peu plus réaliste alors pour les débuts c'est mieux) ! Je ne peux que vous engager à lire son site de suibokuga et sumi-e (en anglais) dont les images ci-jointes sont tirées:


Alors voici les 23 leçons :
n°1 pour débutants
n°2 oiseau et érable
n°3 scarabée et aubergine
n°4 pivoine
n°5 tigre
n°6 lys
n°7 chien technique Tarashikomi
n°8 iris
n°9 chrysanthème
n°10 camélia
n°11 rose
n°12 poisson
n°13 orchidée
n°14 belle de jour
n°15 nuage
n°16 hortensia
n°17 mer et crabe
n°18 prune
n°19 couper un chat
n°20 geisha en kimono
n°21 cerisier en fleurs
n°22 moine zen à la sieste
n°23 dernière leçon (Cross terrine de sumi-e)

pour vous donner une idée, aubergines et scarabée


Passeurs d'imaginaires un permier bilan

Comme vous avez pu le remarquer, les billets reprenant vos participations aux Passeurs d'imaginaires ne sont plus dans le délai que je souhaitais... Vous faire partager vos univers, tenir la porte ouverte de vos imaginaires, me plait toujours autant. Seulement ces billets sont plus difficiles à offrir. J'y mets le plus possible de nouvelles fenêtres, de nouveaux liens, j'essaye de vous proposer au mieux une balade dans vos ressentis mais aussi une autre lecture.

J'aurais du mal à vous fournir le dernier en attente dans ce mois-ci, pauses obligent. Et je sais que la vie ne me permettra pas toujours de répondre aux mieux à vos attentes. Alors cette initiative perdure, avec votre enthousiasme, mais avec un thème pour deux mois, ce qui me laisse aussi le temps de repartir reposée sur une autre mise en bouche de vos univers.


En attendant, voici toutes les propositions des 6 derniers mois, vos propositions, vos mots derrières les persiennes des miens....

Le projet d'être passeur d'imaginaire était celui-ci

Le 1er thème proposé, les CaBaNes, vous ont inspiré vos cabanes imaginaires, entre être à l'abri du réel ou construction idéalisée, cabane utile, espace de vie, art de construire, endroi pour rêver, philosopher ou créer

Le 2nd thème proposé, les HiVers, vous ont inspiré vos hivers imaginaires, entre source de contemplation, allégorie des fêtes de fin d'année, appel à plus de chaleur humaine, source d'or blanc et fascination enfantine.

Le 3ième thème, les GranDs-PareNts, vous ont inspiré vos grands-parents imaginaires, entre nostalgie, les nouveaux dynamiques et indivualistes, transmission, ressources d'une construction identitaire, durée de vie et hors du temps.

Le 4ième thème proposé, les AniMauX féRoCes, vous ont inspiré vos animaux féroces imaginaires, entre animaux sauvages, nuisibles, interprétation de l'homme ou du monde, humains et imaginaires d'enfant.

Le 5ième thème proposé, les MéTiErS, vous ont inspiré vos métiers imaginaires, entre vocation d'enfant, tradition à perpétuer, métier insolite, passion ou utopie de refaire le monde.

Le 6ième thème proposé, les JArdiNs, vous ont inspiré vos jardins imaginaires, entre paysage, spiritualité et voyage.


Ce projet est le votre, vous êtes les seuls à le faire vivre...merci!

lundi 19 mai 2008

Chasseur et protecteur de l'enfance

Il est très agréable de constater que certaines lectures sont plus riches qu’il ne semble en apparence. « Le chat qui venait du ciel » de Takashi HIRAIDE est un petit livre largement autobiographique qui pourrait se lire comme une histoire plate, uniquement intéressante pour un de ses héros, le chat Chibi.

Un couple habite une maison louée, en voisinage d’un grand pavillon japonais traditionnel occupé par les propriétaires, entouré d’un immense jardin. Le chat du voisin vient par hasard chez eux, libre à jamais, et le couple adopte ce visiteur du quotidien qui rythme leur vie. Le déroulement des jours, des saisons et des années entre cette maison, le grand pavillon laissé à l’abandon suite aux vicissitudes de la maladie et de la mort, le jardin et le nouvel appartement.

Mais voilà, il s’agit de bribes de vie d’un poète et les personnages se retrouvent bien plus nombreux que nous pouvions le croire. Le chat, bien sûr, « J’avais même fini par croire qu’il était sensible aux métamorphoses invisibles du vent ou de la lumière», mystérieux, évanescent, visiteur éphémère du foyer de l’auteur.
Mais aussi ce jardin majestueux, à côté, en attente de l’attention d’un homme prêt à s’occuper de lui ou cette sente en zigzag, « le passage de l’éclair », chemin délimitant le voisinage et cloisonnant ces quelques maisons du quartier complet.
Et la maison occupée par l’écrivain est une véritable « boite noire qui ne reflète que les éléments essentiels », une maison japonaise aux panneaux de papier translucides ou opaques, mobiles ou fixes, aux ouvertures qui donnent accès à la lumière ou au vent. La vie s’y voit à l’intérieur et à l’extérieur, par le truchement des fenêtres, des fusuma (cloison mobile tendue de papier épais) ou des shôji (cloison coulissante dont le fin grillage de bois est tendu de papier) et le passage des vivants dans la sente. La tradition apparait avec ces rites : une pièce, anciennement dédiée à être un pavillon de thé, permet par sa fenêtre ronde d’admirer la lune… J’aime cette image d’habitat poétique, où l’intérieur et l’extérieur sont imbriqués, l’humain et la nature, les saisons, les contes aussi. J’ai eu une fugace hilarité en pensant à cet auteur en prise avec la contemplation du lapin battant la préparation de mochi et ne peux pas m’empêcher de penser à cet autre chat, sans nom, se battant, lui, avec le mochi confectionné .

*source d’un lapin (usagi) et son mochi sur la lune

Ou encore la vision de ce chat, venant dans la salle de bain pendant le bain de l'écrivain, qui devient le Sansuke (désigant autrefois le domestique chargé de chauffer l'eau du bain public ou encore de frictionner le dos des clients) "qui rince le dos et s'enfuit à la première goutte...".

Et puis ce rythme de vie, ce destin humain, est à lui seul un être à part. « Machiavel, dit-on, concevait le destin de la façon suivante : la Fortune règne sur plus de la moitié de la vie humaine, l’autre moitié, ou plutôt ce qu’il en reste, tente de faire front et c’est ce qu’il nomme virtù (…) « virtù », qu’on pourrait rendre à l’aide de vingt mots ou plus – courage, vertu morale, génie, habilité, bravoure, persévérance, élan-, ou encore « nécessité » (…). ». Un geste spontané, dans sa répétition, devient comme allant de soi. Un déménagement, un changement de cap professionnel, une transmission (à défaut d’enfant), sont des équilibres à trouver, des attentes et des silences, même dans l’écriture : en parlant d’un de ses amis écrivains l’auteur nous dit, « Il n’avait presque rien publié. Les êtres nobles ne songent pas à écarter les autres pour s’ouvrir un chemin. Il devait lui sembler que les temps allaient dans le sens d’une mise à l’écart des purs. »

Sous ses airs de nonchalance, de nostalgie, c’est une pensée pour l’ancien Japon, loin du béton, et de la poésie au quotidien : capturer un éclair (j’y reviendrais), faire de la géométrie pour ailier l’œil et le ressourcement, la consolation, choisir la liberté humaine et animale (qui comprend le fait de ne pas faire d’enfant).

Tout est déclenché par ce chat, Chibi, mi diablotin, mi dieu :
« Je me suis alors souvenu d’un passage du Nihonshoki décrivant le dieu de la chasse : Au pied d’un arbre à côté du puits, devant le portail, se tient un beau visiteur. Nul ne peut se douter qu’il n’appartient pas au commun des mortels. S’il venait du ciel, il aurait le visage céleste. Celui qui vient de la terre doit avoir un visage de la terre. Il était d’une telle beauté, serait-ce lui qu’on nomme Soratsuhiko ? ». Petit animal devenant fou pour des squilles, comme un enfant ou un animal sauvage…

*source neko et squilles de Benjamin SIEGEL

Et puis rien ne finit avec lui, si ce n’est que le chat (neko en japonais) est le protecteur de l’enfance au Japon…à vous de savoir lire entre les lignes si cela vous chante !

Vous voulez d’autres mises en bouche : Katell vous ouvre la porte de cette poésie, Arlette nous y parle de fragilité de l'instant et de non possession, Cathulu poursuit et ici, et encore vous aurez d’autres chemins de lecture.

dimanche 18 mai 2008

Odeur d'orage normand

Une odeur revient chez moi comme une parenthèse ... entre moi et la nature, entre moi et mon enfance: c'est celle de l'orage. Malgré les catastrophes climatiques que nous pouvons retrouver dans notre actualité, j'ai pour ce phénomène naturel une forte fascination: j'aime les éclairs, le tonnerre, le changement rapide du ciel, ténébreux, lourd, épais, des nuages dansant, rampant et détalant, le soleil qui réussit à imposer peu à peu ses rayons, cette stratification du ciel... les couleurs ne sont pas les mêmes, j'ai l'impression de prendre des cours de Clair-obscur et la lumière est impressionnante juste après, non comme une lumière de bougie à la De la Tour mais un pan, une fenêtre sur le paysage... qui s'agrandit au fur et à mesure.
*source Georges De La Tour

J'ai eu l'occasion de partager le spectacle avec notre petit loup: au départ, brume, épaisseur nuageuse et blanche....




puis plic, ploc, plic, ploc, plic, ploc et baoum, baoum... lui dans mes bras, en Normandie, à sentir l'épaisseur de cette odeur





et sa fraîcheur nouvelle, un moment intense comme j'en rêvais, vous vous en souvenez ...


samedi 17 mai 2008

Un choc de cauris féminins et sénégalais

Grâce au Swap Afrilire organisé par Bladelor et surtout à Emmyne qui m’a gâtée, je suis rentrée par la fenêtre dans une maison en deuil, celle de l’héroïne d’ « Une si longue lettre » de Mariama BÂ. J’ai suivi les confidences de Ramatoulaye à son amie Aïssato et ai découvert un monde : la condition féminine au Sénégal.

Que c’est intimidant d’arriver là, de lire les mots d’une autre, cette femme fictive, si réelle pourtant, que j’imagine être la femme dans la norme là-bas.

Ce livre, fort, épistolaire, reprend le parcours d’une vie féminine, du moins dès son adolescence. Le choix d’un mari comme l’aboutissement social, familial et sociétal d’une communauté : un choix de raison et non de cœur. Une éducation traditionnelle, religieuse, amène les jeunes pubères à se vouer à être la femme, une des femmes, d’un homme.


*source cauris

J’aime les avis masculins placardés qui reprennent une biologie instinctive comme prétexte : « J’ai vu un film où les rescapés d’une catastrophe aérienne ont survécu en mangeant la chair des cadavres. Ce fait plaide la force des instincts enfouis dans l’homme, instincts qui le dominent, quelle que soit son intelligence. Débarrasse-toi de ton excès de sentimentalité rêveuse. Accepte la réalité dans sa brusque laideur. » Quel grand écart entre cette aventure extraordinaire, si forte en spiritualité et en vie (j’y reviendrais), que ce drame humain et ce prétexte à la polygamie consommée.

La condition féminine du Sénégal traditionnelle m’est transmise de plein fouet: élevée dans l’élan de l’Islam, pour rendre honneur à son mari, en étant convenable, en restant dans sa caste, nourricière et mère. Etre une femme et accepter les autres femmes de son mari, les charges financières qu’un soutien de famille, mâle, doit à celle d’où il vient, se soumettre au tour (séjour réglementé du polygame dans la chambre de chaque épouse) et au déshonneur en cas de rupture conjugale de son fait. Par l’histoire de son amie, l’émancipation de la femme, comme le passage de l’Afrique traditionnelle à une Afrique plus moderne, plus féministe, apparait et traine derrière elle tous les « déshonneurs » des traditions. Etre jusqu’à sa mort la femme de, perdre sa personnalité à la mort de son mari, cela aussi m’apparait bien loin de nous.

Alors ce passage entre deux Afriques apparait, autonome par rapport aux actions et idées des anciens colonisateurs, amis intéressés. Une réévaluation à la hausse d’une société et de ces individus qu’il faut liée à l’éducation : « Nous sortir de l’enlisement des traditions, superstitions et mœurs ; nous faire apprécier de multiples civilisations sans reniement de la nôtre ; élever notre vision du monde, cultiver notre personnalité, renforcer nos qualités, mater nos défauts, faire fructifier en nous les valeurs de la morale universelle (…) »

Les livres semblent des aides, des tuteurs, des supports : « Tu eus le surprenant courage de t’assumer. (…) Tu t’assignas un but difficile ; et plus que ma présence, mes encouragements, les livres te sauvèrent. Devenus ton refuge, ils te soutinrent.
Puissance des livres, invention merveilleuse de l’astucieuse intelligence humaine. Signes divers, associés en sons ; sons différents qui moulent le mot. Agencement de mots d’où jaillissent l’Idée, la Pensée, l’Histoire, la Science, la Vie. Instrument unique de relation et de culture, moyen inégalé de donner et de recevoir. Les livres soudent des générations au même labeur continu qui fait progresser. Ils te permirent de te hisser. »

Ce livre parle aussi de l’amitié, si riche, si précieuse, ici décrite comme émotion plus forte que l’amour. Il retrace aussi quelques éléments de l’éducation familiale des enfants comme une condition féminine et amène une réflexion sur les traditions et le religieux.
Une très belle lecture pour aller encore plus loin dans le rapport des traditions à nos états de vie, à nos réflexions sur l’éducation, à nos ouvertures amicales. Merci encore Emmyne. Vous en voulez encore plus, aller donc lire le superbe billet d'Arlette et ici. Malice nous ammène à une autre lecture, aussi sur la condition des femmes...

vendredi 9 mai 2008

Pause ventée


Les bagages sont prêts, nous repartons ... le blog sera en pause 1 semaine...

jeudi 8 mai 2008

Flan de chocolat épicé et de kiwi

Un besoin de douceur fort en chocolat... de celui épicé à effluves du Mexique...



Flan de chocolat épicé et de kiwi
Pour 2 ou 3 flans :
½ litre de lait (ou lait de riz)
150g de chocolat noir pâtissier
1 cuillérée à soupe de poudre d’amande
2 cuillérées à soupe de sucre
1 cuillérée à café de cannelle
4 kiwis mûrs
4g d’agar agar
1 peu d’eau


Faites fondre le chocolat en petits cubes dans le lait avec la cannelle, la poudre d’amande et 1 cuillérée à soupe de sucre. Délayer dans un peu d’eau froide 2g d’agar agar et rajoutez à chocolat fondu, attendre 30 secondes d’ébullition et arrêtez le feu. Passez à l’eau froide les ramequins ou coupes, mettez-y la préparation au chocolat et laissez une heure à refroidir.

Soit vous avez le temps, dans ce cas là cette partie est à faire 1 heure plus tard, sinon en route !
Faites fondre le reste de sucre dans un verre d’eau. Epluchez les kiwis en enlevant la partie dure et coupez en tous petits dés. Incorporez au sirop et faites compoter. Délayer le reste d’agar agar dans de l’eau froide, rajoutez à la préparation, faites bouillir 30 secondes et : 1/ si vous le faites quand le flan au chocolat est déjà gélifié, rajoutez une couche de compote de kiwis sur le chocolat ; 2/ mettez à part dans de petits ramequins et laissez refroidir.

Démoulez juste avant de servir en passant les ramequins sous l’eau chaude.

mercredi 7 mai 2008

Du mime...

Oui, bon c'est vrai, ce sketch n'est pas nouveau... c'est vrai que tout le monde le connait. Mais bon, j'avais envie de mettre un peu de leur humour ici... je ris au spectacle des Frères Taloche et mon rire, malheureusement, est rare.

Alors pour le plaisir facile "J'ai encore rêvé d'elle"... en espérant que vous verrez les deux zigotos lors de leurs autres exercices de mime.

lundi 5 mai 2008

Se rendre plus fort et retrouver son Ki par le Kiatsu

Je vous avais parlé de la notion de Ki et de l'unification du corps et de l'esprit chez Koichi TOHEI. Je reste persuadée qu’une hygiène de vie passe par le corps et l’esprit. Le corps et sa santé alimentaire, j’en ai parlé et j’essaye de l’enseigner à notre bout de chou comme je vous le disais. Mais j’ai expérimenté les makko-ho de MASUNAGA, pas assez (depuis un certain temps) pour être en accord avec moi-même et suffisamment pourtant pour sentir une sensation de bien-être, ne serait-ce qu’après une semaine de ces exercices du quotidien : rappel, pas plus de 10 minutes par jours.

Voici donc, pour contrecarrer les régimes saisonniers, une méthode pour devenir plus fort (et non gros) en corps et esprit reprise de « Le livre du Ki, l’unification du corps et de l’esprit dans la vie quotidienne » de Koichi TOHEI:


1/ Vitaliser le corps : pour TOHEI les exercices corporels sont importants. Il faudrait exercer de façon égale la partie gauche et la droite (il recommande les exercices d’échauffement et de préparation de l’aïkido). Les muscles oubliés seraient mis en valeur, par exemple tendre les muscles postérieurs des jambes (5 exercices similaires aux makko-ho: le B, le C, le D, le F et assis, jambes écartées/tête au milieu). La relaxation a une part importante aussi : « Tenez vous debout avec les deux bras pendant naturellement à vos côtés. En vous concentrant sur le point, secouez les mains aussi vite que possible de façon que le corps tout entier, y compris les orteils, se secoue. Arrêtez de secouer vos mains et restez tranquillement dans cette position. ».

2/ Renforcer l’esprit en l’unifiant à l’action en cours. Il est nécessaire de clarifier son esprit, de l’unifier (voir ici) et de le diriger vers l’objet de son entreprise. Et nous devons l’utiliser positivement « cessez de dire « je ne peux pas ». Quand vous entreprenez quelque chose, dites « je peux » puis faites-le. C’est la clé pour mettre ensemble l’esprit et le corps, pour faire ce que vous entreprenez. ».
TOHEI propose aussi un bel exemple pour permettre aux enfants d’être responsables de leurs actions sans même y penser : demander aux enfants de dire qu’ils s’en vont à l’école pour qu’ils unifient leur esprit à leur action et restent « prêts à diriger leur esprit en avant dans une bien meilleure position pour faire face à un danger éventuel » ou à une désorientation (sans être perturbatrice).

3/ Développer son intelligence : en cela il faut multiplier la compréhension : « Lire est la pierre angulaire de l’intellect. Occupez votre temps libre à lire des livres très différents. (…) Lisez un livre la première fois rapidement pour la compréhension fondamentale. Si vous l’obtenez, relisez-le. Cela facilitera la capacité de votre cerveau à s’adapter à une variété de circonstances et à mettre en œuvre une grande série d’informations. Votre intellect en bénéficiera. ». Puis il est nécessaire d’aiguiser notre jugement et de développer notre mémoire.

Je vous rappelle que Koichi TOHEI est aussi le fondateur du Kiatsu, massage pour retrouver son Ki : « Quand une partie du corps est désordonnée, le flux du pouvoir vital y décroit ou s’arrête et il ne peut être retrouvé par lui-même. Le Kiatsou [kiatsu] doit être appliqué – le Ki envoyé- à la partie affectée. Cet « amorçage » du Ki stimulera le pouvoir vital, améliorera le fonctionnement des nerfs et chassera le mal. »


« Le kiatsu a quelques ressemblances apparentes avec le shiatsu (soin par la pression des doigts) mais est fondamentalement différent. Le shiatsu implique de presser la partie du corps affectée. Le but du kiatsu est d’envoyer le Ki dans la zone blessée et d’activer la force de vie. (…) Si B [le patient] sent que le Ki de A [le praticien] pénètre dans son corps à partir des épaules, A fait correctement du Kiatsu. Si A presse fortement, B sentira une douleur désagréable. Tandis que si le Ki pénètre, il ressentira une sorte de douleur agréable. A doit maîtriser le kiatsu en demandant à B comment il se sent. (…) Le kiatsu peut prendre du temps, parce que, d’abord, votre Ki parfois s’écoule et d’autres fois ne s’écoule pas. Mais à mesure que vous pratiquerez, vous pourrez savoir quand le Ki s’étend à partir du bout des doigts. Vous serez alors capable de trouver la zone affectée avec vos doigts sans questionner le patient. Il faut croire au pouvoir. Le Ki s’étend quand vous croyez qu’il le fait. Croyez en le principe du kiatsu et votre confiance vous donnera du pouvoir. »



Pour améliorer un Ki faible et agité, TOHEI recommande une méditation de 10 à 20 minutes chaque soir avant le coucher…

Vous ne vous rappelez vraiment plus de ce qu’est le Ki (après avoir lus tous les billets qui en font référence, cf colonne de droite), pas de souci le voici expliqué avec une ouverture sur les arts martiaux (il ne faut pas oublié que TOHEI est un maître d’Aïkido, pour vous faire aussi une idée de cet homme, n’hésitez pas à aller et si les enseignements de l’aïkido théorique vous tentent c’est ici).

samedi 3 mai 2008

Reine d'Egypte

Sur l’étalage d’une librairie j’ai vu ce livre, "Une passion dans le désert" de BALZAC illustré par Paul JOUVE. Je ne connaissais pas le peintre/sculpteur animalier Paul JOUVE avant d’être interpellée par son illustration du « Livre de la jungle » de KIPLING et de vous livrer quelques illustrations en parlant de mes animaux féroces de l'enfance. Je ne connaissais pas Honoré de BALZAC, non, je n’ai rien lu de lui pendant mes études. Alors en regardant ce livre, nouvelle superbement illustrée, j’ai pensé à une belle lecture à la KIPLING.

Qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant une nouvelle très courte : une scène de domptage d’une hyène et une rencontre avec un vétéran de la campagne d’Egypte qui confit le souvenir de sa proximité, échappant à ses ennemis dans le désert, avec une panthère. Cette fascination pour l’animal, cette délectation entre le spectacle de la toute puissance animale et la peur de ne pas y réchapper m’a fait oublier un temps que le récit était tendancieux.

En suivant ces quelques jours dans la grotte en compagnie de cette bête féroce, nous sommes invités à vivre dans le désert, son immobilité, sa chaleur, ses tempêtes de sables, sa faune et ses délices…dattes gonflées… . La seule présence étant animale, la solitude humaine apparait dans toute sa noblesse : « La solitude lui révéla tous ses secrets, l’enveloppa de ses charmes. Il découvrit dans le lever et le coucher du soleil des spectacles inconnus au monde. Il sut tressaillir en entendant au dessus de sa tête le doux sifflement des ailes d’un oiseau, – rare passager ! – en voyant les nuages se confondre, – voyageurs changeants et colorés ! Il étudia pendant la nuit les effets de la lune sur l’océan des sables, où le simoun produisait des vagues, des ondulations et de rapides changements. Il vécut avec le jour de l’Orient, il en admira les pompes merveilleuses ; et souvent, après avoir joui du terrible spectacle d’un ouragan dans cette plaine où les sables soulevés produisaient des brouillards rouges et secs, des nuées mortelles, il voyait venir la nuit avec délices, car alors tombait la bienfaisante fraîcheur des étoiles. Il écouta des musiques imaginaires dans les cieux. Puis la solitude lui apprit à déployer les trésors de la rêverie. Il passait des heures entières à se rappeler des riens, à comparer sa vie passée à sa vie présente. Enfin, il se passionna pour sa panthère. »



*source Mignonne, Paul JOUVE

Le français apprivoisa la férocité de la panthère, du moins en apparence, elle jouait comme un jeune chien : « Il essaya de jouer avec les oreilles, de lui caresser le ventre et de lui gratter fortement la tête avec ses ongles ; et, s’apercevant de ses succès, il lui chatouilla le crâne avec la pointe de poignard, en épiant l’heure de la tuer ; mais la dureté des os le fit trembler de ne pas réussir. La sultane du désert agréa les talents de son esclave en levant la tête, en tendant le cou, en accusant son ivresse par la tranquillité de son attitude. »
Mais il y avait un malaise dans la lecture, une sorte de sensualité hors de propos…et les ambigüités étaient nombreuses : Mignonne, la panthère, était aussi belle qu’une femme, le français avait appris à reconnaître toutes ces mimiques et son rourou aux caresses de son invité. Une passion dans le désert peut être vue comme une passion (pourquoi n’avais-je pas compris dès le titre ?), l’unique passion de cet homme, une sensualité aboutie, sexuée… une passion quand la vie se trouve en dehors des hommes.

Il y avait bien cet incipit : « - Ce spectacle est effrayant ! » et cette accroche sur le pouvoir du dompteur : « - Connu ! –Comment connu ? ». Il m’a fallu lire la postface de Philippe BERTHIER pour mieux comprendre. Il reprend ce texte :

«(…)

Peut-être avez-vous vu dans le cirque hippodrome
Martin, l’imitateur de l’Androclès de Rome,
Entre ses deux lions s’avancer triomphant ;
Son œil fascinateur domptait les bêtes fauves,
Il entrait, sans pâlir, dans leurs sombres alcôves
Comme dans un berceau d’enfant.

Aujourd’hui, nous avons la clef de ces mystères ;
Il se glissait, la nuit, au chevet des panthères,
Sous le linceul du tigre il étendait sa main ;
Il trompait leur instinct dans la nocturne scène
Et l’animal sans force à ce jongleur obscène
Obéissait le lendemain.

Voilà par quel moyen l’Onan du ministère
Enerve de sa main l’homme le plus austère,
Du tribun le plus chaste assouplit la vertu…
(…) »

(quelques strophes du poème de BARTHELEMY, « Le Député ministériel »)

L’accueil de cette nouvelle avait été bon même pour le premier public puritain… car il n’avait pas lu entre les lignes cette obscénité des méthodes de domptage, cette infériorité de l’homme sur l’animal… et ce passage à l’acte sous-entendu. La passion charnelle comme un acte divin sans les hommes…je vous laisse découvrir le reste seuls.

Cette nouvelle me plut même si cette deuxième lecture me perturba un peu, moi qui comprends la sensualité mais peu le passage à l’acte nécessaire. Elle me plut d’autant plus qu’elle était accompagnée par les dessins de Paul JOUVE. Et puis elle a eu le mérite de reprendre la réflexion sur ce qui fait notre attraction quelque fois charnelle aux animaux sauvages. De quoi reprendre le billet sur les animaux féroces imaginaires d’une autre manière aussi. Cela ne m’empêchera pas de frissonner au rourou de ses félins, moi, connaissant le secret de ce ronronnement rauque et chaud propre aux grands félins.




*source Mignonne, Paul JOUVE (couverture de mon édition)

Vous pouvez lire la nouvelle complète ici et vous délecter du travail de Paul JOUVE très légèrement . Mignonne est à considérer comme un personnage féminin de l’œuvre de BALZAC à part entière nous dit-on. A vous de lire!

vendredi 2 mai 2008

Les parfums imaginaires *7* mai

J’ai laissé quelques jours aux retardataires du thème d’avril, les jardins imaginaires. Voici le thème de mai des Passeurs d'imaginaires, les parfums.

Parce que je mets le nez dehors, que notre loupiot aime sentir les floraisons (ou plutôt inspirer deux fois très fort le nez dans la fleur), je vous propose de :


*source

- nous faire partager vos odeurs magnifiées par le souvenir (enfance, cuisine, fêtes …)
- nous enivrer d’odeurs d’épices, de terre d’ailleurs, d’effluves si campées dans un univers ou pays (là je pense à un petit baluchon et à un top 10, mais chut, cela sera pour l’apéritif de vos vagabondages sur ce thème)
- nous amener à découvrir des parfums tenus, plein de promesses, en magasin ou dans les alambics
- nous faire visiter des lieux signifiés par les odeurs (encens, bougie dans les lieux de culte)
- nous proposer le voyage à travers des mots d’autres, des poèmes, des portraits qui vous inspirent des odeurs
- nous dévoiler la composition de vos parfums préférés ou nous initier à la composition de parfums, maison ou non
- nous inviter en cuisine avec le frétillement de l’huile, des échalotes et de l’ail… les odeurs des herbes aromatiques prises dans le jardin etc
- nous parler d’un livre à parfums (mais oui les mots inspirent eux aussi !)… "Le parfum" de Patrick Süskind… mais bien d’autres aussi


*source

- nous immiscer dans une collection de contenants, nous ouvrir les portes d’un musée aux boites de collyre et de parfums
- nous rappeler l’histoire des senteurs, de l’hygiène aux accessoires olfactifs de séduction


*source.

Comme vous le savez déjà, vous avez carte blanche… de l’imaginaire, du réel, pourvu que nous ayons l’ivresse. Vous avez jusqu’au samedi 31 mai. Bonne inspiration, et expiration…

Edit du 21/05: vous avez jusqu'au lundi 30 juin! Parce qu'il nous faut un peu plus de délai...