mercredi 30 mai 2007

Regards de pierre en normandie

Pourquoi vous faire partager des paysages que les photographes professionnels vont vous faire aimer plus que moi.


Je voulais vous ramener de normandie encore quelques impressions, des visages cette fois-ci.... J’aime énormément les éléments figuratifs des architectures. Et je me suis amusée à prendre le reflet des regards posés sur les passants par ces êtres de pierre : visages, monstres doux, animaux semi-domestiqués.

Ici un lion garde la porte de cette demeure et montre les crocs : que celui qui entre sache qu’en ces lieux il faut une conduite exemplaire (et regarder ses arrières…).


Ici des visages de femmes, doux et charmants, regardant loin derrière nous, la ville, la plage ou l’étendu de mer.
Ici ces deux femmes attendant notre sortie sur le balcon…

Des êtres mythologiques ou de légendes se moquent de nous gentiment et nous rappellent que tout n’est qu’un jeu.






C'est vrai que je me suis prise pour une enfant...je les ai recherchés partout, j'ai furté dans des passages, levé le nez au ciel, cligné de l'oeil pour être sûr de ne pas en oublier un sur mon passage...

lundi 28 mai 2007

Tête en l'air en normandie

Lors de mon bol d'air pur, les cheveux au vent et la tête ailleurs...pas si ailleurs, juste tournée vers le ciel:
comme le lion, je me suis prise pour une girouette...


J'ai taquiné les lutins:

J'ai effrayé les mouettes et goélands:

J'ai retrouvé les chats...


mais si mais si il est au dessus de la fenêtre aux volets blancs...


et là à surveiller les mouettes...


Bref j'ai oublié les rues...pour ne prendre que des impressions fugaces d'une autre réalité mi-vivante, mi fabriquée.

vendredi 25 mai 2007

Ton anniversaire *** demain

Toi, un parmi les autres et pourtant comme le premier et comme le dernier…(Tu en veux l’illustration alors passons chez Envol de Papillons visionner à quoi ça sert l'amour). Toi qui sais lire mes humeurs, mes envies, avant même qu’elles passent la porte de mes lèvres. Toi qui me vois écrire, sur ce blog et pour les autres, et qui te contentes d’une carte de-ci-delà dans notre parcours commun.

Joyeux anniversaire !!!


*source image : Degas prise ici

J’ai l’impression de te mener la vie dure : le quotidien, ma lassitude, le manque d’espace et de rangement dans notre logis et moi qui crise souvent…oui, bien trop souvent. Alors là je prends le temps de te dire trois ou quatre petites choses (l’essentiel te sera murmuré au creux de l’oreille plus tard !).


J’aime ma vie avec toi. J’ai découvert, entrainée par ton enthousiasme et par la pression de ta main, toujours dans la mienne, une tranche de spontanéité et d’évasion.
Nos week-ends où nous avons profité à pied de l’air et de la vie des quartiers : un lâcher prise constant, de l’exotisme européen,
de la gourmandise à tous les coins de rue,

Des caricoles (escargots/bulots) vendus dans des barquettes à frites à Bruxelles

*source photo : la marchande de sholles (1935)

ou des broodje au hareng à Amsterdam, pour les plus exotiques...

des anecdotes convenues du guide des routards (eh oui je me rappellerais toujours le V des cygnes de Bruges, expliqué quelques secondes avant même qu’une maman reprennent mot pour mot la petite histoire pour son tout jeune fils),
des impressions colorées et sensuelles partout…
quelques musées, pour toi principalement, et pour partager ensemble une passion commune : l’étincelle de la création.

Tes sorties, toute nouvelles pour moi jusqu’alors, restaurants de caractères (petits, pas trop connus), concerts (oh oui ce son, trop fort dans mes oreilles, qu’est-ce que je l’aime quand à côté tu me regardes pour connaître mon plaisir à être là !), séance cinéma pour aller voir le dernier film coréen ou israélien, festivals de cinéma avant qu’ils ne soient désuets…
la quinzaine des réalisateurs me manque: j’ai envie de ces films dont aucune critique n’a encore pu être émise et où certaines fois, j’ai eu envie de sortir de la salle, rappelle toi « Gozu » de Takashi MIIKE.


Nos repas télé/ciné (vu le nombre de DVD) où ta jambe se retrouve (comme par enchantement) toujours sur ma jambe.

Ta manie de te blottir contre moi la nuit en t’enroulant dans la couette comme une chenille dans son cocon…moi, corps moite là où tu es, ton haleine dans le cou, frigorifiée sans un drap, obligée de me mettre de profil pour ne pas tomber du lit…

J’aime ta façon d’être intimidé par une belle personne : une Marilyn MONROE par exemple…


de ne pas savoir si tu dois écouter comme un petit garçon ou comme un homme cette voix, en la regardant dans les yeux :





J’aime tes encouragements à me dépasser, tes envies, tes désirs, tes impulsions. J’aime ta retenue (une certaine fuite) à être créatif…est-ce le poids de ton éducation ? Je te sais l’âme d’un photographe alors faites que les pétales de roses se déposent encore une fois…

J'aime ta bonne humeur, ton tempéramment optimiste et jovial, ta manière d'être en intimité et en public

j'aime être dans tes bras tout simplement...j'aime te dire je t'aime...aussi.

jeudi 24 mai 2007

Signe avec moi avant de parler

Peur de transmettre mon passif à mon fils, oui ! Peur de lui faire vivre du moins bon car sa maman n’a pas encore transformé, comme le dit si bien un pas après l'autre , tous les cubes rouges en billes vertes, oh oui !

Je n’ai pas peur d’être une mauvaise mère. Notre couple a fait un choix de vie et je persiste et signe pour dire que je suis comblée. Je reste cependant dans une frayeur bien autre : n’étant pas au mieux, quelquefois aigrie, d’autres fois lasse ou encore dans le cercle vicieux de la culpabilisation, je garde cette sensation de malaise. Donner toutes les chances à notre merveille de se construire malgré et avec cela : mon passage à vide. Alors j’ai tendance à devenir excessive.


Voici mes derniers achats :



Mon parti-pris n’est aucunement de faire de notre merveille un singe savant, même si en ce moment ses fesses sont un peu le miroir de celles d’un macaque japonais. Ce rouge indique-t il une troisième dent de lait de loup ?
Je pars du principe que lui offrir un panel de communications possibles verbale (langage des signes) et non verbale (haptonomie ) avant l’âge des premiers mots peut lui permettre de mieux se faire comprendre. Oh oui, il communique mais je ne comprends pas toujours.
Un point important aussi : me permettre de dire que je suis énervée sans crier ou jurer…à moi les punaise, mercredi, flute…et le signe de la colère…

Je vous laisse regarder plus loin à loisir sur le site de Signe avec moi et chez Péccadilles .
Pour vous faire une idée, voici deux dictionnaires en ligne spécial bébé: celui-ci et celui-là et les références de ces deux livres:
un très complet sur la démarche avec beaucoup de mots proposés et de témoignages



un plus précis sur les émotions: pour permettre à notre petit loup de dire l'indicible...




Je reparlerais sûrement de cette approche avec plus de récul: les signes "encore", "maman", "papa" (on ne se refait pas), "se promener", "chanter", faits dans le vide de ses yeux grands ouverts ne sont pour l'instant qu'une lubbie sans conséquence pour lui.
Je vous laisse avec le signe de « je t’aime »…

Anniversaire A***

Toi, qui connais tout de moi, mes parcours, mes errances, mes fuites en avant, mes doutes…voilà que tu as un an de plus aujourd’hui.

Joyeux anniversaire Astrid !


*source dessin : lutins de Loik CHATEL

Tu fais partie de ma famille choisie : mon premier « bébé », bien avant mon frère ou ce bébé, né de mon sang et de celui de son papa, véritable don d’amour. Je t’ai cajolée, taquinée, dorlotée, massée, soutenue, rouspétée… Tu as connu toutes mes grandes étapes, je t’ai parlé comme à une sœur, je t’ai tout dit : le bon et le pire pour que tu choisisses en toute conscience. Je voulais que mon pire ne soit pas le tien.

Tu passes en ce moment une dure étape : d’attente, de frustration et d’angoisse. Tu as l’air de croire que ton comportement y est pour quelque chose…non ma belle, ma gazelle, ma grenouille (soupe au lait quelque fois), ton parcours est normal.

*source dessin : Régis LOISEL

Tu es une superbe jeune femme, intelligente, sensée, active et sportive…la vie doit te sourire (sinon à quoi elle sert !) !
Tu passes un cap de ta vie, je suis là, tu le sais depuis le temps, je serais toujours là : pour les bons moments et surtout pour les moins bons (car pour les bons je fais confiance à tes amis et à ton ami pour en profiter au mieux avec toi !).

Fortes têtes, notre relation a eu, elle aussi, ses quelques étincelles…c’est mieux : ne pas toujours être d’accord rend la vie plus intéressante. Ton emploi du temps de ministre et ta « douce » manie d’être pendue au téléphone, en parlant italien avec un verre de marsala aux amandes à la main, m’ont rendue chèvre.
Ton avis est important, mon homme en sait quelque chose le pauvre. Nos entrevues me manquent énormément : un café turc , une poignée de bonbons chimiques,

une dégustation en amatrices confirmées de chocolats fins , une bonne adresse de resto, des entraînements physiques (il y a quelques temps), les massages de têtes et de dos, les films du cinéma indépendant regardés comme lors d’une dernière séance, les tonnes de bouquins prêtés/offerts, les visites d’un Paris exotique, toi te proposant toujours cobaye de mes recherches culinaires et tout le reste qui forme l’essentiel…

Ce petit message (moi qui t’ai habituée à des pages et des pages) pour te rappeler la place essentielle que tu as dans mon cœur.

mardi 22 mai 2007

Kdo gourmand

Voici un petit peu de la fondue au chocolat de dimanche avec lui et elle.




Moi, les pieds nus, à photographier un de leur précédent présent...pour souhaiter...rien, juste parce que j'adore Tim BURTON...
Une boite en forme de cercueil et des guimauves blanches (fantômes) et oranges (citrouilles d'Halloween).

Tennis en hommage

Cela aurait pu être une anesthésie du cerveau: "Il" me prouve que l'on peut être sportif et intelligent!
Pour ce premier billet de la semaine, j’ai une pensée toute particulière pour mon petit frère (1m87 quand même). Vous allez voir cette semaine, je parlerais de personnes très chères à mon cœur !!
Il est l’incarnation d’un fantasme familial. Ma famille a une admiration pour les sportifs (sport individuel)…

Je suis l’ainée de la génération : 6 ans d’intervalle avec ma première cousine (donc la seconde), 9 avec mon frère et mon premier cousin. Mon éducation s’est faite dehors, à l’air libre, en promenade forcée en toutes saisons.

Il me reste une nostalgie véritable pour le parc de Bagatelle dans le Bois de Boulogne : comme quoi une corvée peut devenir un plaisir ! Etait-ce aussi le seul moment où mes proches étaient avec moi….Allez savoir ! Tout cela pour vous dire que pendant Rolland Garros, plus de sortie, nous regardions les matchs comme une grande messe (d’ailleurs c’est le seul programme de télévision que j’ai pu regarder dans ma famille maternelle avant mes 14 ans !).


Ma haine du sport de compétition vient surement de là. De cette passion familiale, de cette fermeté disciplinaire dans le choix de mes activités enfant. Ce dénie de l’esprit au profit du corps (sans parlé de quelques exceptions, personnages stratèges ou intelligents dont j’admire le parcours) m’a mise dans une frayeur bleue. Ma capacité à dire, mes mots, mes réflexions étaient lettres mortes dans cette famille, le seul point valable : le sport pratiqué.


Alors oui, équitation stoppée net quand la prochaine étape devait être la compétition, du hockey sur gazon pour acheter (non consciemment) l’amitié d’une jeune fille normale, du tennis par obligation, de la natation par volonté de chasser mes frayeurs et optimiser mon passage de la plage à l’île en face, du volley pour rentrer dans le moule du collège « Jeanne et Serge »…



et plus tard, par choix véritable de l’aïkido quand déjà le cœur et le corps n’y étaient plus.
J’ai détesté le vécu et l’admiration tennistique de la famille, sorte d’hypocrisie aussi : se présenter à tous, être une figure publique, être encensée, pour seulement tourner autour du pot de miel. Le miel : Rolland Garros et ses joueurs. Petite, j’ai trainée sur les courts…ma maman était aux anges, moi dans un désert de terre rouge.

Et voilà que mon frère est arrivé : la perle de mes yeux. A 9 ans je me suis retrouvée avec le plus grand plaisir offert jusqu’ici par la vie : un frère. Dans ce contexte familial toujours aussi vide, je me suis sentie une responsabilité…
Demi-frère, ce terme fut source de grands pleurs quand une personne mal attentionnée me l’a fait remarquer…oh oui, un demi-frère : « mais ma chérie, on ne peut pas couper en enfant en deux, c’est ton frère tout entier ! » Merci Mamie !! Oui, mon frère tout entier !!
Son univers, par mimétisme avant d’être par goût, fut d’être une raquette à la main et une balle jaune en l’air (ou sur les murs extérieurs et intérieurs de la maison !!).





Dans quelques jours, mon frère, professionnel de tennis, a une grande étape et je voulais lui dire que je suis derrière lui : fan !!
Eh oui, petit frère, la vie m’a aigrie, mes mots devant les autres sur mon enthousiasme à l’égard de ton métier ont été long à venir. Je ne voulais pas rentrer dans le moule familial. Je voulais aussi te préserver d’être le fantasme vivant d’autres que toi !

Depuis, mes mots, les tiens (beaucoup, beaucoup, plus succincts), nos retours en arrière avec le contexte, ma persévérance, ta patience et ta compréhension ont fait le reste… Je suis ton parcours de près, je regarde le blog qui t’est dédié (en attendant de lire ton propre site). Nos entrevues sont primordiales pour moi, pour nous quatre (bientôt nous cinq quand notre petit loup reconnaitra entre mille son tonton Indy). Alors pour te dire ce que je ne t’ai pas assez dit dimanche : nous sommes là !!

Tu es un très grand sportif, de cœur et chose rare (même si je me fais lynchée par les commentaires !) avec un esprit. Tu ne ressembles à personne, ni à maman, ni à ton père, et je suis sur que ce manque de confiance en toi et cette élégance d’attitude (quelquefois trop gentleman sur les courts), trainés jusque là comme un fardeau, vont porter leurs fruits en te proposant une sérénité à toute épreuve.

mercredi 16 mai 2007

Nota bene

Le retour d’une lectrice m’a interpellée sur des fenêtres publicitaires plus ou moins catholiques qui s’affichaient en même temps que mon blog. Je n’ai souhaité aucune publicité autre que les informations d’Amazon sur les produits de consommations culturelles dont je parle.

Je voulais vous assurer que je fais mon possible pour retirer ses désagréments (je n’ai aucune idée de comment m’y prendre !). La seule pornographie que vous trouverez sur mon blog est de l’intime, des mots sur ce qui se passe en moi (entre les lignes des billets) et quelques parties de mon corps dévoilées dans leur signification en souffrance, carapace ou étendard.
Je Suis Comme Je Suis est quelque fois nue devant vos yeux sans jamais se dévêtir.

La seule image choquante et légèrement métaphorique que vous aurez (je vous la propose là) est celle de Vanessa quand elle fait souffrir son corps et ressemble à ce genre de silhouette (la troisième personne est volontaire car je ne suis pas que cela..).


Obscène ? Je ne pense pas…

*source photo: terre cuite de Florence JACQUESSON

mardi 15 mai 2007

Du vent, des mots, des sons...

Le vent, plus que le sable, me manque à Paris.

J’ai vécu sur la presqu’île Bauloise une partie de ma jeunesse. Je ne regrette que peu de choses de cette période…oh oui bien peu de choses. Mais si je devais en trouver une ce serait celle-ci :
La maison familiale ne comprend pas vraiment de pièces isolées. Nos chambres étaient séparées par une cloison fine comme du papier (d’ailleurs si ma maman avait trouvé le moyen d’importer les cloisons japonaises à moindre coût elle l’aurait fait).
Il arrivait souvent, à n’importe quelle heure de la nuit, qu’il vente, pleuve ou neige (eh oui il a neigé sur La Baule !), qu’elle m’interpelle de son lit : Tu dors ? –Non…ou …plus vraiment maintenant !
Et nous partions sur la plage. Mère célibataire avec un fils à moitié du temps chez son père dans une autre ville, elle avait un emploi du temps bien à elle, avec des priorités particulières.
Et ces sorties, dans la nuit, en semi robes de chambres, pyjamas et pulls à col roulé, au bord de la mer, avec l’écume et le vent dans la figure…j’ai adoré. Ce n’est pas pour la communication…quasi inexistante…mais pour cette vraie présence si souvent refusée d’une mère, une promiscuité sans intime…une pause dans notre relation alors houleuse et haineuse.

Avec le vent, j’ai l’impression que ma tête se vide. Mes maux se liquéfient et semblent utopiquement partir en bruine avec lui. Cela me permet de mettre mon esprit sur pause quelques minutes.


Le vent normand a été taquin avec moi, comme dans cette illustration d’un spectacle d’Artamuse . Là où les mots étaient succints, il nous a amenés à un salon du livre…nous en sommes sortis qu’avec des livres audios pour notre petit loup.

Pourtant le programme était alléchant : du polar, des livres sur le jazz, des BD et beaucoup de livres jeunesse.

Ici la photo du shopping normand :


- une marionnette à main Manhattan Toys: un lion de toutes les couleurs avec bras mous, fins, avec pattes aimantées, tout pour enlacer. Notre merveille adore et les essais non concluants de ventriloque de ses parents (devrais-je dire des miens) a permis des éclats de rire de fuser dans l’appartement.
- Nonos, le chien cabot Déglingos

- « Victor s’endort » de Fred Pepin, Evelyne Mary et Pablo Cany
« Que font les grenouilles
Le soir près des étangs ?
Elles discutent et font
Un bruit assourdissant !
Pourquoi l’abeille refuse-t-elle
De butiner par ce soleil ?
Il y a trop d’insectes dans
Les prés, le bourdonnement
De la circulation est éreintant !

Bercé par les bruits de la campagne, Victor s’est endormi et rêve qu’il se déplace d’un son à l’autre. Et c’est toute la nature qui résonne à ses oreilles ! »

Ce petit livre plein de poésie et d’illustrations superbes me laisse fantasmer une sieste d’émerveillement sonore et de découvertes d’un autre univers pour notre petit d’homme.

- « Mémoires de griot » de Siré Camara et Anne Boscher pour entrer au cœur du monde oral africain avec des contes, bruitages, accents et dialectes sénégalais.


- « Petit chat découvre le monde » de Claire Ubac : un chaton qui vient de naître découvre la maison et le jardin. Des détails du quotidien vus autrement. De quoi interpeller notre bout de chou! Livre lu par l’auteur…


Voici donc les premières « lectures » de notre bambin assis de 7 mois, auxquelles il faut rajouter :
- « Les tout petits loups du jazz » où l’on retrouve certains poèmes de Robert Desnos du recueil « Chantefables et chantefleurs » dont parlait sa Marraine la fée .
"La fourmi

Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.

Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?"


- le reste n’est que vrais livres de bébé (des comptines et aussi les cris des animaux…du son et de la voix encore une fois).

Le vent dans mes cheveux, dans mon cœur, malicieux comme un enfant quand il ne s’énerve pas en tornade…il m’apporte, où que ce soit, des mots, des sons, des couleurs, des émotions à foison…

lundi 14 mai 2007

Hôtel particulier normand pour écrivains...

Je suis partie sans lecture, ni papier, ni blogesque, en Normandie.

Du vent dans les cheveux, de l’air dans les poumons et la tête : je ne voulais que ça. Ne pas réfléchir, ne pas vouloir partager à tout prix…juste profiter et recharger mon corps et mon cœur meurtris de cette étape qu’est être mère pour une jeune femme qui n’a pas encore digéré tout son passé (j’en parlerais peut-être plus tard). Un homme et un petit d’homme… et mon bonheur était simple.
Mais quand nous fuyons notre personnalité, elle revient au galop. Alors oui, les images, les couleurs (un peu grises dû au ciel voilé de Normandie), les impressions et les mots ne m’ont pas laissée seule longtemps. Ils sont revenus de plein fouet dans ma tête, un peu déchargée des contingences matérielles mais encore si fragile…mais ils se sont présentés par petites touches, pour peut-être me permettre de réapprécier être ce que je suis.

A Trouville, quand les planches de bois sur le sable s’arrêtent et ne forment plus la promenade sur la plage, un grand bâtiment, massif, avec son pendant minuscule, la villa des Roches noires, regarde la mer…
J’ai pensé à vous, lecteurs, lectrices, à vous amoureux des mots et des écrivains. Car cet ancien hôtel a abrité entre ses murs deux grands écrivains,
Marcel PROUST (pendant les étés 1893 et 1894, dans l’appartement 110 du 1er étage)



et Marguerite DURAS qui achète le 105 en 1963.

« En 1963, Marguerite Duras n’a besoin que d’une poignée d’heures pour acquérir l’appartement 105, au premier étage de l’hôtel des Roches noires où Proust a séjourné soixante-dix ans plus tôt.
"Deux chambres, une salle de bains et une salle de séjour. Tout était minuscule dans la kitchenette qui communiquait avec la salle commune par une ouverture permettant de passer les plats", décrit Aliette Armel dans Marguerite Duras. Les trois lieux de l’écrit.
Un appartement petit, mais exceptionnel. Bien que situé à l’arrière et sur le côté gauche (lorsque l’on est dos à la mer) de l’ancien hôtel, le balcon permet d’apercevoir la plage sur laquelle, à quinze ans, Flaubert a vu une femme qui allait enfanter les Mémoires d’un fou et hanter sa vie. L’hôtel des Roches noires cesse d’être un hôtel en 1959. Il est mis en vente en appartements. De nombreux anciens clients s’en portent immédiatement acquéreurs. Lorsque, quatre ans plus tard, Marguerite Duras lit dans un journal l’offre de vente d’un de ces appartements, l’affaire est assez exceptionnelle pour qu’elle n’hésite pas un instant. Elle connaît déjà la région, pour s’être en particulier rendue plusieurs fois chez les Gallimard, à Berneville.
La révolutionnaire dans l’âme qui vivra mai 1968 devient propriétaire à Trouville et le restera jusqu’à sa mort ! » (source Terres d'écrivains )

Par dessus "Les Roches Noires" et "Les Roches Normandes"...du ciel, la mer et du sable...
"A Trouville pourtant il y avait la plage, la mer, les immensités de ciels, de sables. Et c'était ça, ici, la solitude. C'est à Trouville que j'ai regardé la mer jusqu'au rien. Trouville c'est une solitude de ma vie entière." (Extrait de « Ecrire » de Marguerite Duras)


Je n’ai pas lu de PROUST (honte à moi !), j’ai lu du DURAS, jeune, j’ai lu du Yann ANDREA sur « cet amour-là ». J’en avais retiré de la passion, de la solitude et …pfui…plus rien. Je suis de celles qui sont persuadée qu’un livre a ses temps de lecture appropriés. Avant, il est trop tôt ; le jour J, ses mots interpellent, émeuvent et nous questionnent sur nous. Seulement alors, la digestion des mots peut être effectuée.
Ma lecture de DURAS n’a pas encore pu être de ces rencontres d’un esprit vers un autre…

*source photo de sa table de travail aux Roches Noires: Hélène Bamberger (extraite de "Marguerite Duras de Trouville")

mercredi 2 mai 2007

Un bol d'air pur

Ma tête bourdonne, j'ai besoin d'air...
Mon homme nous emmène en Normandie pour quelques jours.