samedi 28 novembre 2009

Entre Halloween et Samhain, lectures, angoisses, musiques

Quelques grosses frayeurs sont venues par chez nous et quelques beaux cadeaux aussi. Mes lectures continuent, sur un rythme bien lent, et les beaux textes se suivent ici et là. Encore un peu des mois d’octobre et novembre


J’ai commencé la série des « Blue Cerises » en démarrant par « Zik, l’ange des toits » de Maryvonne RIPPERT… et ce avec délectation. Si vous voulez une idée, tout de suite maintenant de ce que c’est, je vous conseille le billet de la saison 1 fait par Lily (bah oui c’est ma prescriptrice de livres attitrée en ce moment). Cette gamine, Zik, côtoie un homme très inspiré par la nuit de Samhain
et j’aime ce cheminement. J’avais lu le billet de Mirontaine sur cette fête, sa façon de la transmettre à son fils et d’y trouver une forme de lien spirituel en fait assez éloigné de l’halloween commercial.
En plus, en ce moment le CD de Sting « If on a winter’s night » coule dans mes oreilles avec saveur… une musique d’hiver, loin des joyeux chants de Noel, avec sa dose de berceuses entre profane et religieux mais un peu moins mièvre que certaines autres versions que nous entendons en ce moments. De quoi accompagner mes écoutes de Sufjan STEVENS. Alors oui, j’écoute « A Soalin’ » soit le Soul cake, gâteau d’âmes. Je l’écoute parce que j’aime et puis il faut bien exorciser quelques angoisses…

Et le gâteau, lui, ce gâteau d’âmes ou d’esprits : gâteaux sacrifices, offerts contre des prières pour que les âmes des morts puissent partir là où il faut, ciel religieux ou… Je serais presque tentée de le faire moi-même ce petit gâteau aux épices (muscade, cannelle, gingembre, piment) et aux raisins, une recette trouvée ici.

Ingrédients
3/4 tasse de beurre fondu
3/4 tasse de sucre en poudre
4 tasses de farine tamisée
3 jaunes d'œuf
1 cuillère à café d'épices mélangées (cannelle)
1 cuillère à café de piment de la Jamaïque
3 cuillères à soupe de raisins de Corinthe
un peu de lait

Préparation
- Mélanger le beurre et le sucre jusqu'à obtenir une couleur pâle et une texture mousseuse.
- Battre les jaunes d'œuf.
- Incorporer la farine tamisée et les épices.
- Ajouter les raisins de Corinthe.
- Ajouter suffisamment de lait pour faire une pâte molle.
- Former des galettes plates et marquer le dessus d'une croix.
- Cuire sur une plaque à pâtisserie bien huilée dans un four chaud jusqu'à ce que les gâteaux soient dorés.

Une autre recette vous attend et si c’est de la citrouille qu’il vous faut, quelques recettes par ici, entre autre le milla à la citrouille

Allez un petit morceau de Soul cake.

mardi 24 novembre 2009

Le soir


Même fatigué par ses exploits à l'école, le lutin manipule ses figurines à loisir, la collection est grande pour représenter un peu la faune par continent et par milieu (aquatique, terrestre, aérien). Je profite de son intérêt toujours constant pour leur physionomie, il n'est pas encore question de leur vie si ce n'est quelques détails: le milieu et sa propension à faire peur. Dès qu'il voit un animal à la télévision ou dans la vie (affiche, documentaire, dessin ou même indication audio), il se précipite vers la figurine et la sort de la boite pour la soirée. Sa mémoire se construit aussi ainsi, un doute il sort la figurine et regarde mieux.
Avec les cartes associées dont je vous parlais , la coordination musculaire et la concentration sont de la partie et lui plaisent autant que de retrouver la femelle et les petits, ainsi que les autres représentations de l'animal.

Il nous arrive aussi de jouer les enfants du peuple Omo, avec beaucoup moins de talent. Il me maquille les bras, le visage et les mains, pendant que je le décore. Et après direction le bain, le savon et l'huile végétale (rien de mieux pour enlever le gras du maquillage).
C'est vraiment un moment de détente et de crises de fou rire (j'étais concentrée pour prendre la photo pour le papa absent) en reprenant le nom des couleurs et des parties du visage. Il ne faut pas être dérangée par quelqu'un qui sonne à la porte (bon, c'était notre baby-sitter adorée de l'immeuble, elle nous connait maintenant et a l'air d'apprécier!).

lundi 23 novembre 2009

Mémoire des objets... tu comprendras

J’avais vu le film d’Amos GITAI, le soir même le billet de Lily et la semaine d’après le livre était dans ma boite aux lettres. « Plus tard, tu comprendras » de Jérôme CLEMENT un livre qu’il ne faut pas lire en dilettante, il est précieux, déstabilisant mais sans ce côté sentimentaliste qui peut me faire peur.


Cet homme, adulte, père de famille, va perdre sa mère. Elle ne dit rien sur son passé, sa famille a été tuée dans les camps nazis et… et puis… Et puis elle meurt. C’est alors que tout se délie, tout commence à prendre du sens. Cette mère de famille, parisienne juive, pharmacienne, récupérant des antiquités autant que des cadeaux la redoute va montrer ses différents visages.Ce style me plait. Pas enfantin, ni geignard, juste pertinent avec un regard d’adulte sur nos manquements d’homme. Un amour filial et des non-dits. Ce livre m’a beaucoup plus dans ce rapport à l’histoire familiale, voilée par certains, en demande pour d’autres et les preuves trouvées quand la génération s’éteint. Preuve des drames de la seconde guerre mondiale par rapport aux juifs. Des horreurs des camps mais plus encore des horreurs de guerre, de lâcheté française.

La mémoire des objets est importante dans cette vie-là : un samovar autour duquel elle parle russe, des antiquités japonaises, un poignard. Cette dispersion à sa mort, objets sans sens pour les petits-enfants, avec pour les enfants. Un manque en objets, symboliques d’une vie entre parenthèse, des bijoux pour partir avec le plus vite possible un gros montant d’argent au cou, du luxe pour savoir le mener en dérision, et quand l’appartement est vide, tout se comprend : « une somme de détails presque insignifiants qui, pour mon œil attentif, sont autant de symptômes d’un désordre profond. Rien ne peut y remédier. L’ordre : quel sens donner à ce mot sans la présence de ceux qui l’ont défini ? »


*source netsuke animaliers netsuke animaliers en ivoire dont un lapin, voir billet de Lily
*source inro

Des objets ou des courriers comme preuves de vie : des relations par lettres interposées, parentales ou de couple. Les conventions, les débuts d’un quiproquo peut-être et puis la législation qui a une part belle dans l’œuvre. Une politique des papiers véritable personnage de l’histoire. Les détails deviennent une vie, le commerce de peau de lapin, la villa, l’arrestation ne sont que des maillons.

Et puis cette mémoire, ce devoir de mémoire, prend un nouveau sens à la lecture de ce livre. « La France se reconstruit dans l’oubli de ces épisodes avec la complicité active – j’en suis le fruit- des « israélites » assimilés, tous d’accord pour ne pas se singulariser. Mieux vaut l’ignorance et l’oubli que l’identification, source de réparations peut-être, mais surtout d’ennuis sérieux présents ou à venir. »

C’est aussi, et surtout, l’histoire d’un amour filial. De parole, de honte, de non-dits, de leçons de vie qui, après, deviennent de vrais cadeaux de vie. Et cette présence des dernières années : « L’agonie des vieillards, ces anciens adultes superbes, dont les visages resplendissants reviennent à l’esprit lorsqu’on les voit, misérables, perdus dans leur chemise de nuit, ombres décharnées et mutiques, cette agonie est intolérable. »

Merci encore Lily pour cette lecture. N'hésitez pas à lire son billet (au début du mien) pour reprendre aussi la mise en image par le film, "l'os du livre pas la chair"....

dimanche 22 novembre 2009

La musique comme communication ou mélodie des tuyaux

Je n’ai pas de suite parlé de ce livre que j’ai acheté pourtant très tôt. « La mélodie des tuyaux » de Benjamin LACOMBE a fait son petit bout de chemin dans notre maisonnée. J’ai suivi avec plaisir cette histoire emmenant cet enfant, perdu dans une famille ouvrière, fermée par leur environnement et un quotidien peu épanouissant. Alexandre va découvrir un autre monde grâce à l’arrivée de roulottes dans sa ville ouvrière. Il a 13 ans. Son futur est tout tracé, il sera ce que tous les habitants de la ville sont : des ouvriers enfermés dans cette usine immense, gargantuesque, grise et omniprésente. En cherchant autre chose, la couleur, ce rouge entré en ville, il découvre une autre musique et une autre manière de mener sa vie.

Ce livre/CD, format géant, est une belle entrée en matière sur la musique gitane, chaude, rythmée, vive. La participation de musiciens et de la voix chaude, épicée, de Olivia RUIZ, donne la tonalité. Bien sur c’est au départ une attirance, un joli minois et un air de danse. L’histoire m’a happée, avec cette musique mais surtout pour la sensibilité de ce livre sur les formes de différence. Différence de culture, différence physique aussi allant jusqu’à la présentation illustrée des personnages aux physionomies extrêmes que l’on trouvait dans les foires à monstres : enfant tronc, femme à barbe, jumelles siamoises ou femme mastodonte).


Il y a aussi, entre les lignes d’une histoire pour enfants, une profondeur, une seconde lecture plus audacieuse. Le rôle parental, par exemple : il doit y avoir de l’amour parental mais c’est surtout de la peur pour leur fils qui apparait. L’enfant parait aussi comme isolé, non communicant, presque en dehors… la musique devient une expression, une façon d’être au monde.
J'aurais presque aimé que Benjamin LACOMBE aille encore plus long, plus au fond mais c'est sûrement pour un lectorat plus âgé.


J’aime particulièrement les illustrations. Benjamin LACOMBE est très fort pour proposer des images qui pourraient passer pour « douces » et presque enfantines. Mais bien-sur ce n’est pas du tout le cas : les univers sont souvent sombres et mettent en avant des ombres et des ambiances plus graves. Les architectures et les personnages ont une épaisseur. Je suis d’ailleurs ravie de savoir qu’il devient de plus en plus connu. Ravie aussi de voir ce genre de livres pour enfant, superbement finis, aux enluminures, aux détails de sous couverture.


Lily nous offrait un très beau billet ici. Mirontaine, elle, nous invitait à ce ce partage musical, une vraie proposition faite aux petits loups, le sien ou le mien... Un interview de Benjamin LACOMBE:

vendredi 20 novembre 2009

Scritch scratch dip clapote, bruits de nuit

« Scritch scratch dip clapote ! » de Kitty CROWTHER est revenu comme livre du soir. Avec quel plaisir pour moi. Je ne peux que confirmer, encore et encore, mon admiration pour cette auteure/illustratrice.
En fait, ce fut le premier en ma possession, celui qui m’a emmené dans l’univers de cette femme.

Jérôme est une petite grenouille que l’on retrouve à l’heure du coucher. Les rituels se suivent : un passage dans la salle de bain, une lecture de papa, un câlin avec maman et puis cette solitude de l’enfant (enfin la grenouille) dans le noir juste avant le sommeil.
Cette peur du noir est amplifiée par les bruits de la nuit et tous les monstres ou méchants qui peuvent hanter les rêves de grenouillet Jérôme.

J’adore ce petit livre abimé par les lectures nombreuses (et dire que le lutin n’a que 3 ans !). L’atmosphère de cette maison les pieds dans l’eau, les tableaux botaniques et entomologiques sur les murs, les murs sombres et les tissus de pyjamas.
Mais surtout cette petite histoire, si douce, offrant à l’enfant une vraie mise en image de ce moment juste après la lecture du soir, ce moment de solitude (même si les parents sont dans la pièce d’â côté), cette envie irrépressible de dormir entre maman et papa, à l’abri des sensations inconnues de la nuit. J’aime particulièrement aussi cet agacement du père, avant de trouver une solution pour dormir et aussi apprendre à son enfant à prendre confiance en lui, à affronter aussi l’inconnu… pour leur plus grand plaisir !
Cela aussi permet de reprendre les monstres des cauchemars : monstre d’eau douce avec toute l’imagination possible ou encore squelette des marais. Ce squelette, juste amas d’os, qui fait si peur. Autant vous dire que notre petit d’homme connait de nombreux passages presque par cœur.
La sensibilité de Kitty CROWTHER est toujours présente, le sujet même conventionnel, offre une lecture différente, presque sensitive et ses crayonnés, marques de fabriques, me font à chaque fois rêver.

Je vous parlais de « Alors » et « Le bain d’Elias » ici , de « La visite de la petite mort » , du « Grand désordre » ici ou encore de sa collaboration avec Carl NORAC … ou encore de sa nouveauté « Annie du lac » brièvement . N’hésitez pas à vous avancer dans son univers, fabuleux et jamais mièvre.

jeudi 19 novembre 2009

Fer assimilé et thé, de sérénité

J’avais le choix aujourd’hui, avec un petit loup à la maison pour cause de bronchite, entre une demi-heure sur une drôle de balance à bouger mes hanches et mes bras au point d’en avoir des fourmis pendant une heure ou reprendre goût à une dégustation de thé.

*source

L’heure, de la sieste, et le manque de temps pour récupérer, a peut-être joué dans la sélection de la seconde.
Alors oui, l’assimilation de fer contenu dans mon repas de ce midi (la conserve de Popeye en format congelé) va en être un peu contrecarrée, l’absorption de thé étant contre-indiqué lors des repas ou même une heure avant et une heure après. Et bien sûr aucune envie de rajouter du lait ou du citron dans mon thé pour réduire cet effet. Et puis je mange beaucoup de poisson, de gingembre, de laitue de mer, de persil, de miso, de sésame, tout pour avoir les deux fers dans mon organisme.

J’allais au thé aussi pour enlever cette colère des petits instants. Pas la colère de réaction mais celle de la lassitude, de croire à un combat quotidien face à soi-même (avant même que cela soit face aux autres). Je ne me doutais pas non-plus que boire du thé peut être déconseillé en cas de mécontentements : « Une longue pratique de boire du thé incorrectement réduit les graisses du corps, cause le froid Vide du Foyer Médian. Boire du thé lors de colères est particulièrement inadéquat et entraîne de l'insomnie ». Shou Yang Cong Shu, extrait de "Traité ancien des méthodes de santé chinoises"

Mais comment refuser un Dao Ren Mao Feng, découvert lors d’une dégustation/atelier à Terre de Chine avec Francine et Sylviane ? Je n’ai pas pu. Bien sûr j’ai refait le tour de mes boites de thé pour relire les étiquettes de ces grands ou moyens crus enfouis loin de mon regard. Et bien-sûr, j’avais envie d’un thé de grande qualité pour reprendre pied.
Ce thé est fait de petites feuilles d’un vert sombre en forme d’aiguille pas trop fermées. L’ensemble est régulier. Les feuilles infusées sont plus vert bouteille. Je n’ai pas réussi à mettre de mot sur l’odeur de la liqueur, sauf comme une arrière trace de foin. Cette dernière est clair, jaune paille et a un goût entre l’épinard et l’artichaut avec ce dernier goût de suc de chèvrefeuille que j’y avais déjà senti. Je n’ai encore pas assez d’expérience olfactive ou gustative et j’aimerais infiniment savoir si ce thé était végétal, comme je l’ai perçu ou fleuri : cette notion est encore très difficile pour moi.

mercredi 18 novembre 2009

Embrumée, empathie et thé des monts nuageux

La maisonnée est plutôt envahie par des odeurs de tisanes de thym (pour la molécule de thymol bonne contre la toux que le loupiot ne peut pas prendre sous forme d’huile essentielle) ou de jus de pomme chaud (diminuant la fièvre).

Les esprits sont embrumés, les projets se tarissent même avant d’avoir pris leur envol. Mes écrits jeunesse n’intéressent que peu et ne verront le jour qu’avec des couleurs familiales (déjà une formidable opportunité et un binôme excitant). Les avancées professionnelles sont avortées par non-conciliation à un monde qui ne me plait pas.

Et puis l’empathie reprend beaucoup de place. Cet été, mon frère adoré et sa douce vivaient un deuil. De ceux qui ne vont pas de soi, de ceux qui laissent sur la touche, qui attaquent dans les plus profonds fondements. J’étais restée abasourdie, inutile, déficiente. J’ai été malhabile mais j’espère présente. En début de semaine, une autre personne si proche à mon cœur a eu une nouvelle des plus effrayantes. Dans son projet de don de vie, une atteinte dans sa chair, une oppression du corps médical, une supposition de culpabilité et surtout un choc dans ce qui devrait être merveilleux. Un choc qui attaque le plus profond de son être, de ses chemins de vie, de sa manière à être elle-même. J’en suis retournée. Mon soutien est défectueux, si biaisé par le quotidien, si fragile aussi. Est-ce à dire que j’aurais préféré vivre leurs obstacles ? Quelques fois j’y pense mais ce serait vraiment un affront à leur capacité à surmonter, à être en vie, à s’enthousiasmer encore et à avancer sur leur propre chemin. Il n’empêche que je me veux là, attentive, en compassion.

*source œuvre présentée à l’exposition « Fragile, terres d’empathie »

Et puis il y a les autres bifurcations de chemin. Les fondements d’un couple, d’une famille, à consolider. Les problèmes de santé, épée de Damoclès, que je ne peux pas oublier plus de quelques jours. Des envies de partages, aussi, littéraires et jeunesse bien-sûr.

Rajout du 05/01/2011: en fait j'avais confondu le Yun Wu Lu Shai avec le YunWu Lushan... le premier vient de la province de Yunnan, le second de Zhejiang, forêt contre mont brumeux... normal que mes papilles ne retrouvent pas les mêmes sensations, je laisse pourtant le texte d'origine...
Je n’avais qu’une seule envie, me recentrer dans le court laps de temps laissé par le loupiot qui tousse et essaye de s’endormir. Un thé ! Oui mais lequel ! J’ai choisi un Yun Wu Lu Shai bio. Quelle effroyable sensation cette impression de perdre des sensibilisations olfactives et aromatiques. Et quelle joie aussi de découvrir mieux ce type de thé. J’avais été un peu « lassée » par les thés des monts nuageux. Lassée par un certain écœurement de la liqueur, non pas qu’elle soit décevante, de mauvaise qualité, pas à mon goût mais bien ce soupçon de ne pas pouvoir bien délimiter toutes les perceptions. Même mes lectures ne m’apportaient aucun secours dans cette présence à l’acte de boire. J’ai pourtant rajouté à ma bibliothèque de théophile « Connaître et aimer le thé » de Jean-Marie MAULER et « Le guide de dégustation de l’amateur de thé » de François-Xavier DELMAS, Mathias MINET et Christine BARBASTE.
Cette fois-ci ce fut un réel plaisir comme lors de mes premières approches de ces thés. Un bonheur de retrouver cette odeur et cette liqueur presque poudrée. Mon odorat est en berne : je n’ai réussi qu’à sentir (et de manière tout à fait personnel voire aléatoire) le végétal, comme aussi des champignons de Paris et des pâquerettes. Le goût était très légèrement salé avec un brin d’astringence et d’amertume. J’ai adoré… encore.
Quel bonheur aussi de ressortir un zhong après ces infusions quotidiennes au filtre métallique. Quel bonheur de sentir avec ce nez de porcelaine, quelle suavité aussi dans la dégustation à la micro-tasse.

mardi 10 novembre 2009

Education, entre pédagogie et observation (et jeux d'associations)

J’ai eu énormément de mal à proposer au loupiot une présence entière et vraiment observante. Je crois que j’ai encore du mal et le travail est permanent. Je cherche un équilibre entre ma demande d’attention, mes manques, mes envies insatisfaites et mes responsabilités de maman.
Je n’ai réussi à être avec lui qu’en lui proposant des stimulations, entrecoupées de phase de câlins et de relâchement.
En cela la pédagogie Montessori, adaptée à une certaine forme de vie au quotidien, est d’une ressource inépuisable. J’ai cherché, fouillé, acheté, façonné aussi de quoi répondre aux attentes du lutin. Oui, oui, je dépasse aussi ses attentes en voulant répondre à certaines. Quelques matériels ont été présentés trop tôt, d’autres manquent c’est un fait.
Je me suis perdue aussi un peu en cherchant dans les différentes ressources, papiers ou net, le matériel en espérant, par un heureux hasard, retrouver la philosophie derrière. Oui les livres de Maria MONTESSORI sont plus à même de répondre à mes demandes que les livres d’adaptations et d’activités mais il me fallait aussi une certaine « technique » avant d’en faire une pratique. A maman fébrile, soutien et tuteur de rigueur ! Je n’avais pas la distance, le temps (ou l’envie) de vraiment l’observer ce petit bout d’homme.

Alors les activités se sont succédées, des jeux à visée éducative en fait. A chaque fois, le choix s’est porté sur des activités permettant de mettre en avant une vraie mise en œuvre de compétence. Et ce n’est que quand le loupiot a réagit que j’ai pris conscience. Il avait peur de mal faire, il s’arrêtait net conscient de mon exigence quand, pour moi, elle n’était qu’exigence de concentration quand lui-même demandait l’activité. Oui, c’est lui qui choisit, suite à des propositions nombreuses. Alors arbitrairement, j’estimais qu’il devait d’être concentré, pouvant se tromper, s’égarer, perdre pied et pourquoi pas sortir de l’activité mais tout du moins au début chercher à bien faire. Bien sûr certaines activités lui permettent de se recentrer très vite, celles qu’il maîtrise, jusqu’à un certain temps (entre 10 et 20 minutes). Il lui arrivait cependant de se tétaniser sur d’autres, plus complexes, et dès le début.
Pause, faire pause.
Je reprends plus doucement avec lui, lui indique la consigne et me met à distance, lui laissant faire ses choix sans mon regard, lui laissant pourquoi pas ne pas faire l’effort. Je ne veux plus le voir se tétaniser attendant mon regard.

Il est encore tout petit. Alors pour ne pas le laisser se déliter complètement. Ce qui arrive à chaque fois qu’il ne se choisit pas une activité et qu’il préfère mes bras (et un dessin animé souvent). Je reprends doucement en l’observant, juste en l’observant pour reconnaitre les signes de volonté vraie d’y arriver ou juste l’envie de faire plaisir à sa maman. Maman prend plaisir, trésor, je t’assure : ailleurs auprès de son homme, ailleurs auprès de ses ami(e)s virtuel(le)s, réel(le)s, infiniment présent(e)s et absent(e)s mais aussi rien qu’en te regardant vivre, être toi, prendre goût à te choisir.
En ce qui concerne ma parentalité, les livres se succèdent encore, toujours, continuent à me soutenir dans cette épreuve du quotidien. Ceux concernant la pédagogie Montessori deviennent des indices, des étapes de pensées, tant mieux. En plus de ceux-ci(et quelques autres de Maria MONTESSORI, en attendant un autre indispensable plus édité "Pédagogie scientifique, tome 1")

Relecture(s) de :
« Poser des limites à son enfant » de Catherine DUMONTEIL-KREMER dont je parlais là en première lecture, en attendant un autre « Jouons ensemble… autrement »
« Eduquer sans punitions ni récompenses » de Jean-Philippe FAURE
« Elever nos enfants avec bienveillance, l’approche de la communication sans violence » de Marshall B.ROSEMBERG. Je parle de cette approche des émotions là.

Lectures de :
« Comment aimer un enfant » de Janusz KORCZAK
« Eveiller, épanouir, encourager son enfant, la pédagogie Montessori à la maison » de Tim SELDIN plus tourné vers l’aménagement de la maison et la gestion du quotidien que les livres de Maja PITAMIC que j’avais.
« Atelier Montessori » de Carol GUY-JAMES BARRATT, toutes les leçons, une par une, avec le matériel, l’objectif, le contrôle de l’erreur, la procédure et les évaluations de l’ « éducateur ».

En attendant, le petit d’homme continue de se concentrer sur des activités ludiques mais pas que. Avec à chaque fois un souci d'ordre et de placement des cartes finales.
Des jeux d’associations : associer une activité avec l’outil adéquate (pas besoin du fond sonore de Tchoupi d’ailleurs pour faire sa joie),
Associer un animal avec le lien où il vit.

Trois ombres pour la fin d'une vie et une autre qui perdure

Voici une bande dessinée laissée chez moi par une main sûre et amie. Elle était persuadée que la lecture me plairait. Elle a bien vu : "Trois ombres" de Cyril PEDROSA, pour ados et adultes, est un petit bijou.


Une petite famille dans un décor bucolique se rend compte que trois personnages rôdent autour de la maison. La vie est pourtant toute douce, faite de labeur, de petits bonheurs simples, de complicité et de grande présence. Seulement, s’il faut en croire la « folle », les trois ombres sont de mauvais augures et viennent pour l’enfant, Joachim.
Le thème fort, presque adulte, de la perte d’un être cher, de son enfant, est traité ici avec beaucoup de finesse : la force est de ne pas tomber dans un voyeurisme ou un traitement pauvre de sens. Ici les deux parents ne réagissent pas de la même manière. Et, pour une fois, nous suivons ce père, force de la nature, dans sa fuite en avant, dans cette croisade pour devancer avec son enfant les trois ombres où qu’elles se trouvent. Au fil du voyage, les différentes morts sont abordées: accidentelle, naturelle, meurtre, choix mais aussi immortalité.
Malgré le thème, cette bande dessinée n’est pas plombante. Elle est au contraire pleine de peps, d’espoir. C’est aussi comme un récit initiatique vers sa propre mort, celle de l’être cher, et aussi vers la vie. En cherchant un refuge vers les origines, c’est soi que l’on trouve. Faut-il encore pouvoir retrouver l’autre après la perte.
Aux alentours aussi d’autres sujets, juste à la superficie de cette fuite, de cette perte de repères et de contrôle du papa. Des personnages secondaires et qui ont aussi une valeur propre dans cette métaphore avec la traite d’esclave, les gitans, les exilés, les handicaps, la bourgeoisie.


Le style accompagne très bien l’histoire. Les dessins sont en noir et blanc et selon l’atmosphère vont de traits fins, clairs et précis à des hachures ou des marquages. Les arrondis des arbres aux entrelacs des forêts où encore les « gravures » de la magie. Certains passages sont comme des poèmes.
Un moment fort de lecture, pleine d’émotions. Vous trouverez ici, et trois interviews pour suivre au mieux l’idée de cet auteur. Un autre avis là.

mardi 3 novembre 2009

Les attrimaths comme première approche des mathématiques

Depuis un certain temps déjà, le petit d’homme joue librement avec les pièces d’attrimaths. Je n’avais pas tardé à acheter ce matériel après mon billet. J’avais fait des feuilles en dessinant les formes des pièces et leurs couleurs composant la forme complète mais sans succès. Le lutin était trop petit, aux mains encore malhabiles. Le champignon (1 trapèze rouge sur un hexagone jaune) avait eu du succès mais la difficulté de garder les pièces les unes auprès des autres l’énervait énormément. * le carré orange n'est pas égal à 2 losanges blancs!

Je lui ai ressorti les attrimaths une fois que les encastrements sont arrivés. Et là ils sont devenus de l’activité courante. Il joue librement avec les pièces et deux encastrements (les autres ne l’intéressent pas encore). Librement avec la limite de ne pas renverser la boite de pièces, de ne pas jeter et de ranger après bien-sûr. Il apprend ainsi doucement les formes, les grandeurs.
La plaque des hexagones est sa favorite. La première fois, il avait trouvé toutes les combinaisons mais après ce fut du bleu et du vert, encore et encore. Il a pris beaucoup de joie à découvrir que des pièces différentes pouvaient entrer. Il fait les hexagones maintenant même en dehors de l’encastrement.La plaque des formes géométriques est plus dure et pourtant elle a réussi à l’enthousiasmer quelques fois mais il a besoin que je la fasse devant lui avant. Pour bien-sûr au final offrir une autre version. Je n’ai pas encore abordé le nom des formes géométriques par ce biais, le lutin ne restant pas très longtemps concentré sur cette plaque.

Les attrimaths avec les encastrements ont de beaux jours devant eux. Vous pouvez voir les possibilités des attrimaths avec Kikabeille ou chez Balthazarandco.

Rajout: J'en reparle là ici, et

lundi 2 novembre 2009

Tandem Jeunesse.... suis en retard


Je suis en retard sans y être. Je participe au Tandem Jeunesse, projet 7 de Ricochet. Le but étant de confectionner en binôme (auteur/illustrateur) un livre jeunesse. Je me suis inscrite en tant qu’auteur, sous le prétexte que l’année dernière, deux d’entre eux m’ont poussé à le faire.

J’ai cru en être capable. Mais entre vouloir écrire des livres, juste lus à ses enfants et un livre potentiellement entre les mains d’autres, il y a une marge incroyable. Là me reviennent en mémoire les talents des auteurs que j’aime lire au lutin. Des textes forts, de l’inspiration, une dose d’imaginaire mais aussi de belles petites réflexions. Mince alors ! Je suis restée plus d’une semaine à ne pas oser m’affronter à l’exigence que j’avais de mon texte. Donc je n’ai rien écrit. Et puis une idée. Le thème aurait pu aider « Cuisine et gourmandises » et pourtant pas tant que cela.
Et puis il y a eu le petit d’homme en vacances et malade, les nuits courtes, le papa demandeur de présence. J’ai du 31 octobre matin au 6 novembre au soir pour délimiter mon texte, en reprendre les bases et le peaufiner.
Voilà, en retard, je vous disais. Je suis en train d’écrire mon histoire et non la peaufiner, la rendre lisible, la rendre propre, la rendre attrayante.

Je pensais qu’il fallait murir son histoire. Oui, j’en suis sûr ! Maintenant j’aurais aimé la considérer, la sous-estimée, la reprendre, la jeter, en choisir une autre pour au final y revenir par un autre biais, plus fin, plus malicieux aussi. Je devrais me contenter de mon premier défi, laborieux et faillible : donner envie à un illustrateur de travailler avec moi…. Mais quel défi !