vendredi 29 janvier 2010

Lourdeur du corps à redécouvrir

Je ne pensais pas qu’un jour j’arriverais à penser cela. J’envie mon mon frère et sa profession de tennisman professionnel. J’avais déjà précisé dans ce média toute l’admiration que je lui portais mais l’envier, ça c’est nouveau.

Est-ce du à l’entourage du sportif ? Ces coachs, ces entraineurs qui aident, soutiennent, préparent, donnent l’impulsion et quelques fois peuvent être source de déclic. Est-ce ce cheminement accompagné, cet effort œuvrant pour un défi ? Ne serait-ce donc que son entourage professionnel qui me plait ? Peut-être un peu, mais il faut avouer que j’aurais amé être aussi de cet entourage, de ces accompagnateurs, de ces personnes dans l’ombre… et pas seulement celui dans la lumière.
C’est surtout son état physique que j’envie. Cette capacité qu’il partage avec ma cousine et son frère, Balayeur des cimes qui a rangé son balai. Cette liberté de ne pas être emprisonné de leur corps. Corps mené vers un objectif de compétition comme ces championnats de haut niveau tennistique. Mené vers une utopie ou philosophie de vie. Mener vers un épanouissement de soi.

*acrobates

Voilà c’est ça : j’envie ce corps qui leur permet d’aller de l’avant, de répondre à leurs attentes. Avant mes 20 ans j’ai fait des sports multiples, sans jamais trouver un repère, une maison, une pratique où je me sentais épanouie. De l’équitation, plus pour mes relations aux chevaux, dans leur boxe, dans le contact et la compréhension dans la pratique. Dès que la compétition a pointé son nez, je me suis enfuie. Rien de bien fabuleux à part ce dernier rebond, cet aïkido. Ce sport, cet état d’esprit, est arrivé trop tard ou trop tôt. Trop tard pour que j’arrive à me perdre et me trouver grâce à lui. Mon corps avait des manques, des réflexes que je n’ai découverts qu’à 30 ans, une souplesse perdue depuis mes 10 ans. Trop tôt dans l’esprit.

C’est en regardant un reportage sur les sportifs, et ce qui m’intéresse le plus, leurs entraînements, les efforts de l’avant ; c’est en comparant nos intérêts à mon compagnon et moi, lui la performance des athlètes, moi l’agilité des gymnastes, que mes premiers regrets sur mon physique ont pointé leur nez.

Je n’ai fait que me fabriquer une carapace, quelques grammes par quelques grammes. Mon corps n’était que le reflet d’une souffrance (au singulier ou au pluriel, d’ailleurs). Ce corps portait ma tête, embrumée, envahie de réflexions, de cheminements, de circonvolutions constructives ou néfastes. Je n’ai entendu que des avis médicaux, familiaux ou amicaux sur une perte de poids nécessaire. Je me fortifiais dans tous les sens en allant à l’encontre de ces regards portés sur le pourtour et rarement sur le fond.

*source Capoeira (lien à suivre pour découvrir cette discipline)

J’ai bien pensé plusieurs fois à modifier ma corpulence, pour le quand dira-t-on, pour la normalité, pour être plus séduisante… enfin pour toutes les mauvaises raisons. Porter un enfant a été une bonne raison. Lui sorti de moi, je suis revenue à moi-même, réclamant ce corps tout en rondeur, débordant de tout, d’émotions, de sensibilités et j’espère d’affection. Et puis voilà que j’envie les corps dépourvus de lourdeur. Oui, j’ai depuis longtemps cette envie de liberté qu’offre la pratique des yamakasi ou les acrobates des cirques contemporains, cette coordination corps et esprit permettant de combattre et d’être serein des aïkidoka. J'en parlais récemment . Mais avoir envie d’être libre de courir, courir, à perte de vue, à perte de paysages, à perte de repère… fuir ou découvrir, c’est nouveau. Cela me donne envie de perdre tous mes propres repères de survie. Envie de me faire un corps, de renaitre, de ne plus m’en servir de la même manière. De lui donner des lettres de noblesse : après m’avoir couvert, j’ai envie de le découvrir. Trouver cette liberté de mouvements que mon esprit commence à rencontrer, offrir une nouvelle opportunité que de porter cette personnalité.

Ne vous fier pas aux apparences, malgré mon « beau » gabarit, je n’ai jamais été aussi dynamique : courir après le métro, le bus, porter mon fils (16kg) ou mon fils dans sa poussette, marcher de manière super dynamique ou laisser quelques uns loin derrière lors de randonnée… tout cela est presque nouveau (moins de 10 ans), presque coexistent à cette morphologie de Botero. Ne vous inquiétez pas nous plus pour ma capacité à séduire, j’en ai joué assez pour ne pas ignorer qu’elle est toujours là, prête au moindre regard malicieux (à ne pas confondre avec libidineux).

Suis-je donc prête à laisser couler ce bouclier me protégeant des autres… et peut-être aussi de moi-même ? A suivre…

jeudi 28 janvier 2010

Température de l’eau du thé : images, murmures ou contacts, entre poésie et pratique

A la couleur du thé et même de manière encore plus individuelle, la température de l’eau se doit d’être préparée pour le meilleur de l’infusion. Je n’ai pas de bouilloire électrique programmée et mon thermomètre spécialement acheté m’ennuie encore beaucoup. Je préfère pratiquer la température de l’eau.
C’est vrai que je risque de brûler les feuilles de thé, de devoir réchauffer l’eau, de malmener ces feuilles si spéciales. Mais je démarre avec des crus modestes, quoique de très beaux thés soient présents. Alors je préfère tâtonner. Tâtonner avec étonnement, avec indécision, avec émerveillement, pas à pas. Approximativement l’échelle de température de l’eau peut être gelée, glaciale, froide, fraiche, tiède, chaude, bouillante, brulante… oui mais comment distinguer l'eau tiède, chaude, bouillante et brulante ?

Ma voie de la température de l’eau est aidée par les différentes méthodes d’évaluation : la méthode chinoise trouvée ici, la méthode de Lu Yu et l’estimation à l’oreille et processus de refroidissement par passage de la théière à la tasse trouvés chez Temae, lien à suivre. Bien-sûr je ne les ai pas toutes trouvées (je suis preneuse) mais avec elles, je m’entraîne déjà. Il me manque aussi les dessins de l’eau étape par étape vers l’ébullition.

L’eau chauffe. Pas n’importe laquelle mais c’est un autre sujet. Elle prend de la chaleur

à 50°C, nous ne pouvons plus supporter la chaleur en trempant le doigt

… les yeux de crevettes apparaissent (bulles au fond de la casserole à 70°C et à 80°C le fond en est rempli). « Les premiers murmures se font entendre dès 80°C. L’eau commence par crépiter puis une note continue se forme vers 82°C. » La température pour les thés blancs, jaunes et verts.
*source

… les yeux de crabe remontent seuls (bulles qui remontent sur les bords à 90°C). A 90°C, des courants agitent l’eau. « À 87°C, une deuxième note se détache et prend du volume au fil des degrés. Si le récipient s’y prête, il est possible de percevoir un changement de tonalité tous les 2-3°C. Tout d’abord grésillement, puis frémissement sourd, ronronnement plus vif... des notes de plus en plus graves qui évoquent selon certains le souffle du vent dans les arbres.». La température pour les oolongs bleus/verts. « Avec un peu d’attention, on distingue un étrange silence qui précède l’ébullition proprement dite : c’est la fameuse eau "souriante" à 95°C qu’affectionnent particulièrement les oolongs. »

*source

… les yeux de dragon sont prêts à nous effrayer (bulles qui éclatent à la surface de l’eau à 95°C/100°C) . « Enfin, c’est le clapotement de l’eau et le bouillonnement à la surface ; la température reste constante et voisine de 100°C. » La température pour les thés rouges et noirs.*source

Mais là aussi Lu Yu apporte des distinctions sur les 3 états d’ébullition compris entre 90°C et 100°C :
« Le premier lorsque les petites bulles pareilles à des yeux de poisson flottent à la surface de l’eau,
*source Ning Yeh

le second, lorsque les bulles sont comme des perles de cristal qui roulent dans une fontaine, le troisième lorsque les vagues bondissent furieusement dans la bouilloire ».

Mais à quelle température apparaissent les yeux de buffle?

Et si votre eau est trop chaude pour vos thés verts qui demandent 75°C ou encore votre Gyokuro encore plus précieux, la méthode de refroidissement en transvasant de la théière aux tasses explicitée vous aidera.


Et puis, quand mon infusion est faite, il me reste tout de même à pratiquer avec mes mains, de toucher la tasse, expérience transmise par Olivier de Tamayura :
Si la tasse est trop chaude pour les mains, l’eau est à 90°C au moins, si la tasse est chaude mais que les mains peuvent rester, la température est à 80°C, si la tasse est juste tiède, l’eau est à 60°C voire moins.

Allez mon eau m’attend.

mercredi 27 janvier 2010

Couleurs et différenciations visuelles

Le lutin a du mal à distinguer les couleurs. Manque de concentration ou vrai manque de nuance visuelle (voir le daltonisme dont je parlais là), je ne sais pas. Je n’ai pas encore axé énormément sur les couleurs. Les lectures sont là et la dénomination des boites de couleurs 1 et 2 Montessori (que je vous montrais en partie là) revient régulièrement avec des erreurs très souvent. La boite 1 est maîtrisée seule mais associée avec la 2 et le loupiot peut mélanger le orangé, le violet et le rose.

Nous avons repris les boites de couleurs avec ces cartes bien délimitées et quelques accessoires colorisés (ici une célèbre marque de bonbons au chocolat). Il fallait mettre chaque bonbon sur la bonne couleur…

et quelques erreurs plus loin, chaque carte de couleur et les bonbons associés est vérifiée, un à un les bonbons reprennent leur place correcte.

Après un petit jeu de différenciation visuelle avec les plots jaunes, rouges, bleus et verts. De quoi les identifier et créer une première mosaïque colorée.

Et enfin une version simplifiée du « Puissance 4 », un peu de couleur et de mathématiques : mettre 4 jetons de la même couleur, verticalement ou horizontalement. L’horizontal est très difficile à imaginer pour le petit d’homme et le reste de la partie (voir ¼ d’heure) a fini en insérant au hasard et en vidant avec la targette à loisir…

lundi 25 janvier 2010

Vert intime

Je l'avais préparé et laissé de côté, voici donc un petit tour en vert pour répondre à un TAG des couleurs proposé par Lily : du vert, du tendre, du profond, du neutre, du pâle, du bleuté, du rosé....

le vert le plus précieux, la boite des premiers: son bracelet de la maternité, le paquet de dragées pour sa Brit Milah, sa première mèche de cheveux et une lettre de ses parents, nous....

Du vert qui ne reste pas longtemps à la maison, les plantes meurent les unes après les autres, mauvais traitements, pas assez d'ensoleillement... pas de mains vertes, assurément (les grenouilles bondissent d'un pot à l'autre)
du vert rose pour toutes celles qui arrivent en bouquet, régulièrement, pour le plaisir et souvent sans motifdu vert ludique pour accompagner un repas vert à une chaise d'enfant obsolète, d'une boite d'insectes qui nous suit souvent...
du vert qui grandit, pas encore le "Géant vert" mais un petit bout d'homme...
et un soupçon de vert dans mon œil quand je teste des saveurs toute seule: ici avocat mixé avec de la poudre de chocolat.
A tous ceux qui veulent reprendre avec ou sans intimité, il suffit juste de me l'indiquer pour que la "chaîne" suive son cours. Et quelle couleur choisirez-vous ?

Des kokeshis aux kimonos pour petites filles "sages"

Il y a quelques fois de ces petits livres un peu magiques sans en avoir l’air. « Kimonos » de Annelore PAROT en fait partie.



C’est vrai qu’en plus je suis assez japonisante, que j’aimerais énormément une ou deux kokeshi supplémentaires à la maison. Mes deux miennes, Kimidoll, sont assez design et mon couple convoité bien loin.
Ici c’est un soupçon de Japon qui est offert. Pas d’histoire mais une sorte de recherche à la « Où est-il ? ». Il nous faut retrouver avec l’aide des motifs de ses tissus si particuliers de kimonos. Retrouver les lieux, les personnages, les habits, en apercevant l’école,

le logement, les habits traditionnels (kimonos, gokuku/étoffe, obi/ceinture, sen’su/éventail et yutaka/kimonos d’intérieur) et toutes les petites choses kawai (les coiffures, les accessoires pour les cheveux ou les animaux imaginaires de compagnie). Un vrai bonheur de détails, de motifs, de fond, de styles et de belles interactivités : soulever des volets, changer de page pour trouver la réponse etc. En plus de ce côté un peu mode, la traduction japonaise est aussi présente pour certains mots bien réclamées par les françaises.
De quoi affoler nos petites demoiselles.
Je ne peux que vous inviter à lire ce qu’en dit Lily qui m’a prêtée son exemplaire, c’est une série sous la même influence kokeshi, à lire et à offrir aux princesses avec ou sans couronne. Merci encore Lily.

Se faire une idée visuelle de l’ordre croissant des chiffres et de l’ordre de grandeur

Nous reprenons les barres rouges et bleues, matériel Montessori. Je les avais faites il y a quelques mois et depuis, régulièrement, elles sortent de la chambre pour arriver sur le tapis d’activités déroulé au salon.

J’ai fait l’escalier et lui ai laissé faire, au fur et à mesure. Les consignes sont maintenant maîtrisées : commencer par la petite barre à l’angle inférieure gauche, tenir chaque barre par les extrémités et aligner les segments rouges.

Mais le lutin n’arrive toujours pas à entrevoir l’ordre des nombres de 1 à 10, visuellement mis en escalier. Les trois premières sont sans problème et puis il me regarde et se contente de mettre les barres alignées les unes contre les autres avec cette impression de prendre la plus petite des grandes sans s’apercevoir qu’elles ne sont pas dans l’ordre. Je le sens anxieux, en attente, avec cette peur de mal faire. Alors j’interviens de moins en moins, le laisse regarder longtemps son résultat et reprend encore l’escalier presque seule après.

Je n’ai pas encore fait la leçon en trois temps pour apprendre le nom des quantités. Je le laisse digérer cette activité qu’il réclame pourtant souvent.
Rajout du 26/01/2010: ce soir, il l'a complètement réussi... moi dans la même pièce mais sous le regard de son papa. Bravo!

Rajout du 02/03/2012: un complément pour les barres rouges et les rouges et bleues ici.


Visuellement pourtant, nous lisons souvent des livres incluant un ordre de grandeur, « Qui va croquer la pêche ? » de Ah-Hae JOON, illustré par Hye-Won YANG et « La maison du crocodile amoureux » de Daniela KULOT. « Qui va croquer la pêche ? » nous donnait cette idée de classement par ordre de grandeur, j’en parlais là : de la bouche, des oreilles, de la queue, de taille etc…

« La maison du crocodile amoureux » apporte l'ordre de grandeur experimenté. Nous avons cette différence de grandeur axée sur l’environnement immédiat.

Des tables trop hautes, des plafonds trop bas etc… En effet, par cette histoire d’un couple un peu disproportionné choisissant leur lien de vie, nous suivons les désagréments de l’espace à vivre quand il n’est pas adapté. En passant de la maison du petit crocodile à la maison de la grande girafe, le jeune lecteur (ou auditeur) retrouve des repères et heureusement le couple trouve une solution, très originale. J’aime beaucoup l’idée de la porte à trois accès !

jeudi 21 janvier 2010

Se perdre dans le métro et être heureuse

Se tromper et faire deux stations de métro dans le sens inverse, parce que je lis "Monsieur Hippopotame" de Shuntarô TANIKAWA et illustré par Gen HIROSE, est un vrai bonheur!


"Un ami m'a avoué qu'il voulait être lutteur de sumô.
Moi, je suis contre son idée.
Parce que c'est une idée trop facile"

mercredi 20 janvier 2010

Des mots chantés pour reprendre pied, même cruellement : Orly de Brel

Je suis en manque. En manque de musique, ou plutôt, surtout de chansons.
Je ne peux pas dire que la musique a été la bienvenue dans la famille. Certains se disent pourtant "amateurs de bonne musique". Je n'en ai que rarement eu entre les deux oreilles, pas de radio et très peu de vinyls.

Mais tout de même mes premiers émois musicaux furent :
- l'album des Bee Gees "Odessa" que je mettais en boucle (que je redécouvre en écrivant ces lignes), je me rappelle juste mes frissons et cette pochette de velours rouge. Je dansais sur le lit de ma mère quand elle était au travail ou en soirée, j'avais 8/9 ans!
- et surtout Jacques Brel "Ces gens-là" en boucle, entre autres albums... c'est le seul artiste que j'ai écouté, réécouté, réécouté en boucle encore et encore entre mes 8 ans et mes 18 ans.

J'ai été nourrie aux mots, aux paroles. Après, quelques étapes de ma vie ont nourri ma culture musicale, enfin... en musique symphonique... mais c'est vrai que j'ai besoin de mots!

Il me manque ces moments de détente particuliers où je vis au diapason avec un artiste. J'aime prendre un album et les paroles des chansons. Je lis et chante comme un karaoké. Je pense que d'ici peu ce sera Gainsbourg, actualité et affinité du compagnon oblige, mais seule, je me laisserais tenter par Brel, aller dès demain!

et puis en lisant "J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger" de Paul M. MARCHAND, j'ai encore plus ce besoin de retourner à ces racines de réalisme, d'un certain cynisme, d'une manière presque cruelle de voir la vie.

"Orly

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
La pluie les a soudés,
Semble-t-il, l'un à l'autre
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire « Je t'aime ! »
Elle doit lui dire « Je t'aime ! »
Je crois qu'ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et brusquement, il pleure
Il pleure à gros bouillons
Tout entourés qu'ils sont
D'adipeux en sueur
Et de bouffeurs d'espoir
Qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés
Superbes de chagrin
Abandonnent aux chiens
L'exploit de les juger

La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c’est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud !

Et maintenant, ils pleurent
Je veux dire tous les deux
Tout à l'heure c'était lui
Lorsque je disais "il"
Tout encastrés qu'ils sont
Ils n'entendent plus rien
Que les sanglots de l'autre
Et puis
Et puis infiniment
Comme deux corps qui prient
Infiniment, lentement,
Ces deux corps se séparent
Et en se séparant
Ces deux corps se déchirent
Et je vous jure qu'ils crient
Et puis, ils se reprennent
Redeviennent un seul
Redeviennent le feu
Et puis, se redéchirent
Se tiennent par les yeux
Et puis, en reculant
Comme la mer se retire,
Il consomme l'adieu
Il bave quelques mots
Agite une vague main
Et brusquement, il fuit
Fuit sans se retourner
Et puis, il disparaît
Bouffé par l'escalier

La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c'est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud !

Et puis, il disparaît
Bouffé par l'escalier
Et elle, elle reste là
Cœur en croix, bouche ouverte
Sans un cri, sans un mot
Elle connaît sa mort
Elle vient de la croiser
Voilà qu'elle se retourne
Et se retourne encore
Ses bras vont jusqu'à terre
Ça y est ! Elle a mille ans
La porte est refermée
La voilà sans lumière
Elle tourne sur elle-même
Et déjà elle sait
Qu'elle tournera toujours
Elle a perdu des hommes
Mais là, elle perd l'amour
L'amour le lui a dit
Revoilà l'inutile
Elle vivra de projets
Qui ne feront qu'attendre
La revoilà fragile
Avant que d'être à vendre

Je suis là, je la suis
Je n'ose rien pour elle
Que la foule grignote
Comme un quelconque fruit"

Jacques BREL

samedi 16 janvier 2010

Réparation magnifiente dans le symbole et Tai Ping Hou Kui comme témoin

Certains jours me demandent plus de patience et de tendresse que d’autres.
Le petit lutin est toujours extrêmement attentif quand je sors mes « ustensiles » de thé. Je lui ai assez dit : les livres sont pour être lus et non peints ou réécrits ou encore découpés ou même… les petites marques de couleurs doivent rester à leur place. La bouilloire contient de l’eau très chaude, le paquet (ou la boite de thé) se renverse et le zhong est très fragile. Ses mains se font curieuses mais attentives, les paumes contre la bouilloire pour ressentir la chaleur de l’eau ou entourant le zhong pour se réchauffer. Les boites ouvertes bien droites, reniflées à même l’ouverture et reposées. Les livres ouverts à la marque page, remis sur la table, presque rangés.

Souvent il vient m’apporter le couvercle du zhong pour le sentir, encore tiède des infusions du moment. Oui, il est à bonne école pour les effluves du thé et de la liqueur et il en redemande. Cette fois, ce fut plus simple : la table basse était prise en partie par mon zhong vide et le petit d’homme voulait tout l’espace pour mettre ses dinosaures, les 9 en ligne. Il est donc venu me rapporter mon zhong à la cuisine, soucoupe encore sur la table, tasse et couvercle dans sa main… mais seule la tasse était bien tenue, le couvercle lui est tombé pendant le rééquilibrage jusqu’à la dépose sur le plan de travail, si haut, si haut.

Horreur, mon zhong en terre cuite avec son dragon et son phœnix, bien abimé. Il m’a fallu beaucoup de tendresse, après une crise de larmes, pour prendre le loupiot dans mes bras et pour lui dire que j’allais bien et que j’allais le… réparer. Lui proposer une sorte de kintsukuroi ou kintsugi.

« Qui oserais recevoir ses amis avec des assiettes disparates, ébréchées ou fêlées par le temps ? Pour les Japonais, c’est pourtant là signe de richesse et de raffinement. Des objets qui portent la trace du temps, qui ont longtemps servi, aux couleurs passées, sont l’émanation de vérités fondamentales : lorsqu’ils sont entre nos mains, ils nous content l’histoire de leur vie, les scènes auxquelles ils ont assisté, les multitudes de mets qu’ils ont connus. Ils ne possèdent ni la symétrie ni l’homogénéité des choses qui nous entourent habituellement ; ils heurtent l’esthétique du commun, ils ne sont pas qualifiés de design. Mais, à leur contact, nous ressentons comme un détachement vis-à-vis du monde high tech, conformiste et impersonnel. La fêlure d’une tasse, d’une porcelaine les distingue de toutes les autres, une veille cuillère en bois aide à percevoir les choses sous un angle nouveau, différent, nous rappelant qu’il n’est pas besoin d’avoir réponse à tout, que la beauté se trouve souvent dans le détail et se manifeste aussi dans l’imperfection. »
(extrait de « L’art de la frugalité et de la volupté » de Dominique LOREAU).


Les deux créatures surnaturelles si symboliques sont maintenant accompagnées, les fêlures, les cassures représentant aussi notre quotidien. Et puis, ce zhong est maintenant unique, fait de beaucoup de fantasmes maternels sur les dégustations à venir (thés verts chinois bien sûr), authentifié par les mains encore maladroites d’un petit d’homme en proie à son apprentissage de cette liqueur.
Recoller les morceaux mais aussi souligner la « casse » par une peinture comme laquée. J’ai en effet adoré cette réparation magnifiente à la feuille d’or faite par les chinois dont parlait Florizelle . A ma manière, maladroite mais volontaire, j’ai choisi du bleu émeraude profond …
Oui sur cette terre cuite d’une superbe couleur ce n’est pas du noir, le reflet est bien bleu… en espérant que le dragon et le phœnix continueront à se retrouver malgré cela pour donner vie à la lune.

Le Tai Ping Hou Kui n’a pas été gêné. Il était aussi savoureux que le jour où ses feuilles infusées sont restées collées au zhong cassé. Une odeur de thé très fruitée et iodée, celle des feuilles vertes aplaties, si belles, si grandes, très végétale et comme un soupçon de foin séché. Le goût ample, délicieux, comme de fleurs blanches.

vendredi 15 janvier 2010

Entre le pirate, les Dalton et un poulbot, attention aux yeux

Cela fait 6 mois qu’un pirate s’invite chez nous tous les jours. Et de plus en plus. Il n’a pas de nom, c’est d’ailleurs plus une action : « on fait pirate ? ». D’ailleurs la question est plus une affirmation, le pirate est un invité tenace, il revient, et doit revenir, tous les jours. Le petit lutin l’apprivoise jour après jour, de mieux en mieux, mais aussi de plus en plus longtemps, cela lui est nécessaire.

En fait, le petit d’homme a une exophorie sur les deux yeux, ils partent vers l’extérieur. Un beaucoup plus que l’autre insoupçonné de nous parent, en cas de grande fatigue surtout. Mais son regard n’était pas toujours très stable. A cela se rajoute un œil plus fatigué et déficient visuellement. Les rendez-vous avec l’ophtalmologue et l’orthoptiste se suivent donc. Nous avons appris leurs spécialités aussi (expliquées ici pour les enfants : ophtalmologiste et orthoptiste). De nombreux exercices sont proposés, de nouveaux arriveront peut-être plus tard. N’hésitez pas à suivre ce lien pour avoir des idées d’exercices pour les yeux des enfants.
Tous les jours pour le loupiot, l’occlusion de l’œil plus fort est de rigueur pour faire travailler l’œil plus « paresseux ». Le pirate arrive ainsi avec son lot de décalcomanie ou même son cache et son épée.

Les pirates sont venus aussi, autrement, des décorations pour petite fille et petit garçon ou encore des gommettes.Il parait aussi qu’un Dalton est aussi chez nous, par ma faute. Mon père était daltonien et j’ai quelques petits soupçons pour le petit d’homme. Le daltonisme ou dyschromatopsie est héréditaire, je pense être porteuse saine. C’est l’âge des premiers tests, 3 ans, mais nous en serons sûr à ces 4 ans, âge où la perception des couleurs est définitive.
*source Morris et Goscinny

Le daltonisme est souvent une confusion entre le vert et le rouge mais c’est apparemment plus compliqué, la vision peut être sans rouge et/ou sans vert et/ou sans bleu (à vérifier si les 3 sont possibles). Pour vous faire une idée des couleurs faussées, daltonisme mais aussi faussées par contraste de luminosité, de saturation ou de teinte, c’est ici. La vision des daltoniens est bien différente, vous pouvez la voir (ou plutôt les voir) ici et encore plus artistiquement là.

Le daltonisme peut expliquer bien-sûr un retard de perception des couleurs chez l’enfant surtout en maternelle où elles sont très employées, puis après sur les légendes des cartes géographiques etc… Mais une mise en évidence de cette déficience permet aux éducateurs de trouver d’autres supports plus basés sur la luminosité. Cette déficience doit être prise en compte dans l’éducation des enfants (dangerosité avec le feu de circulation par exemple) et l’avenir professionnel (certains métiers sont à éviter ou interdits), pour aller plus loin c’est ici.

Voici quelques modifications apportées par une enseignante :
« - numéroter ses crayons de couleur en parallèle avec les réglettes;
- avoir un code parallèle des couleurs (ex : souligner en rouge = souligner 2x) très pratique pour l'analyse plus tard;
- lui dire quand ses mains sont sales ou quand il fait des taches sur ses feuilles
- ne pas faire colorier des mots ou des lettres. Les encadrer
- lors de mes corrections ne pas écrire au-dessus de ce qu'il écrit
- lui rappeler la couleur de ses vêtements » (source)

Les tests pour les jeunes enfants, ne sachant pas lire ou compter, sont présents, voir ici par exemple et pour connaitre leurs noms barbares c’est . Mais même adulte le dépistage est toujours présent car les adaptations à ces perceptions sont nombreuses, si vous avez un doute, si vous vous sentez daltonien sans le savoir vraiment, ces tests sont pour vous. Voici une petite vidéo pour mieux saisir encore :


Avec tout cela j’ai mal aux yeux, je vous propose encore une petite surprise, un stéréogramme, vous savez cette image en relief dans une image bariolée et floue. J’ai même réussi à en voir un pour la première fois, oui l’astuce est bien expliquée. Et puis pour contrer la fatigue oculaire, des idées de massages et d’exercices selon la théorie Taoïste (ou colère et foie sont liés à l’œil) et repris là en tableaux, regarder de près puis de loin ici avec aussi un peu de yoga des yeux (fatigue, presbytie et myopie) en pdf ici presque complet ou ici en suivant des schémas, ici aussi.

Et puis pour boucler la boucle, un détail d’un tableau de mon père, là où le daltonisme est flagrant (peau et murs) : un Poulbot.

mercredi 13 janvier 2010

Plats inspirés de dessins animés, avant la méthode

Mercredi, jour des enfants. Le mien réclame de venir en cuisine, souvent. Alors je profite de ses centres d’intérêt pour le « combler » et en même temps lui mettre la main à la pâte. Nous sommes encore loin de la cuisine presque autonome et pourtant certains gestes sont déjà accomplis seul, à 3 ans c'est déjà énorme.

Cela me demande souvent beaucoup de temps, pour faire place nette sur le plan de travail, rendre accessible tous les ustensiles et les produits nécessaires. J’endosse une bonne carapace de patience et prépare les tâches.
Ainsi le lutin a déjà préparé des croissants aux épinards et lardons dont le résultat est là… le mélange, l’abaissement de chaque morceau de pâte feuilletée prédécoupée en triangle, la disposition de la farce, le tour de main pour rouler sur elle-même la pâte…
La préparation des légumes pour les apéritifs… la découpe de courgettes, l’évidage de concombres et leur découpe etc … et surtout la mise en place de la table… un bol par un bol pris à deux mains de la cuisine au salon.
La soupe aux nouilles façon « Ponyo sur la falaise » de Myiazaki… le maniement du couteau de manière accompagnée pour la courgette, l’incorporation des légumes coupés (la carotte est trop dure, je la coupe seule) dans l’eau bouillante (après avoir bien observé les frémissements, les petites bulles et les grosses), le mélange, l’ajout des nouilles, de l’œuf et (ou) du jambon… (rajout: ici la recette des ramen de Ponyo)
*source

ou avec d’autres nouilles, les udon, façon « Kung Fu Panda » de Mark Osborne et John Stevenson
… les brioches à la viande suivront c’est sûr !
*source

Il vient souvent quand je cuisine, mets le sel, l’huile etc… mercredi dernier pourtant nous avons tout fait ensemble : notre première galette des rois maison dont la recette est là. J’avais mis à tremper des amandes entières dans de l’eau bouillante et laissées toute une nuit. Le lendemain, nous mondions les belles, en les mangeant aussi un peu et en séparant les deux parties souvent. Seul, il a mis la colle à l’œuf sur les bords de pâte, a disposé la farce (et la fève), a coloré le dessus de pâte.

Hier soir, du riz cantonnais (ou plus précisément du riz sauté), il vous faut: du riz parfumé cuit de la veille qui a perdu toute son humidité, un légume, une viande, un œuf mélangé avec de l'huile de sésame et de la ciboulette... et un wok... suivez donc le guide pour ne plus être dupe de la fausse appélation des "longs nez" (nous occidentaux): le riz cantonnais est un riz sauté ou frit.

Aujourd’hui ce sont nos premières truffes au chocolat, la ganache refroidit au réfrigérateur… il a juste léché le saladier… et tout à l’heure nous aurons les mains dans le chocolat et le cacao amer.

Il ne me reste plus qu’à mettre ces opérations brouillonnes au sein d’une méthode et d’une « éducation à la cuisine et à l’alimentation ». Il me manque des repères, des schémas aussi (de techniques de base, d’hygiène, d’élaboration d’un plat manière Tambouille).
*source blog Tambouille (recette comprise ici)

Pour que cuisiner devienne aussi une éducation très graphique, pratique et facilement répétable seul. Pour que les gestes soient réels, le plus vite maîtrisables et efficaces.

lundi 11 janvier 2010

Repassage simplifié... c'est déjà ça.

Il y a quelques jours où le quotidien reprend ses droits, des tâches urgentes, de l'organisation, des oublis. Quelques fois je n'arrive plus à savoir si je suis bien faite pour mon monde. Faire un repas pour la famille comme il se doit, faire un brin de ménage et tenir une maison.

Ce début d'année me laisse encore sur ma faim: j'aimerais tellement être plus "adaptée" à mon quotidien. Pour arriver à faire à manger, j'ai trouvé quelques trucs dont ouvrir un énième blog me permettant de bien mieux visualiser où j'en suis, mes approches fébriles d'une alimentation autre comme les plats qui demandent à revenir. Pour tenir la maison, j'ai l'impression de manquer de temps. Ce temps imparti, je le prenais de mes insomnies étant célibataire, je le prenais de mes moments lunatiques où la colère ou la déprime me gagnait. Je n'ai maintenant plus l'espace d'utiliser mes insomnies et plus assez de repos pour utiliser mes colères. Ou sont-elles moins présentes?

Je ne suis pas pour les résolutions de début d'année ou de cours d'année, je cherche continuellement à trouver un chemin en toutes choses, une certaine ligne de démarcation (ou plutôt de vie) dans toutes mes taches, mes envies et mes manques d'ambition.
Et pourtant quelques belles idées étaient là... faire le vide des placards alimentaires en cuisinant les stocks par exemple. Le nettoyage de printemps de Cléa devenu nettoyage d'hiver de Flo Makanai...
Moi, petitement, j'essaye de me simplifier la vie. Une pile de repassage à faire encombrant encore et toujours la chambre du petit d'homme. Je tente bien de plier mes tee-shirts façon nippone dont je vous parlais là en vain mais je reste sur mon envie de limiter le repassage de ces vêtements en période d'hiver. Ils sont bien cachés sous les pulls. Alors je me suis fabriquée la plieuse à linge, un peu moins pratique que celle du commerce mais bien fonctionnelle tout de même. Je la ferais en petit format plus tard pour le lutin, pour qu'il puisse ranger en autonomie ses propres vêtements, comme Augustin. Le tuto suit en image ou là en explications.

jeudi 7 janvier 2010

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Certains jours je reste muette, oui cela arrive...

Samedi prochain ce blog aura 3 ans! Il m'aide à me construire aussi.

A suivre.

mercredi 6 janvier 2010

Pi Lo Chun et l'amertume à appréhender

La disponibilité à soi me revient, petit à petit. Cette disponibilité choisie plus que subie, pour me faire avancer, pour travailler sur moi continuellement, pour être la plus présente, la plus attentive à notre lutin. Une dégustation de thé me rappelle à moi. Ce fut hier et l’amertume n’était pas que dans le thé.


J’ai fait un Pi Lo Chun imperial et j’ai brulé les feuilles. Oui c’est sûr la liqueur était très amère. Mon eau devait bien dépassée les 70°C recommandés et même si l’infusion fut très courte le mal était fait. C’est vrai j’ai un thermomètre à eau et aussi une minuterie mais pas moyen de faire mes infusions comme ça, je perds en spontanéité et en plaisir. Alors la rigueur viendra d’elle-même au fur et à mesure de l’éducation sensorielle au thé de mes papilles.
Un Pi Lo Chun imperial à l’odeur presque entêtante de tannerie et d’agrumes. Les feuilles sont torsadées, petites, vert/gris bleu avec du duvet. L’odeur des feuilles infusées change pour plus de boisé, de végétale voire même de fruits cuits. Et ces liqueurs furent très amères au goût de légumes cuits (est-ce l’amertume de l’endive qui me revenait en tête ?).
A la troisième infusion, eau moins chaude et infusion plus longue, l’amertume s’est un peu dissipée mais ce fut l’adjonction d’une pincée de fleur de sel de Guérande qui a radouci la liqueur.
L’amertume est une des composantes du thé même si notre appréciation se doit d’être éduquée comme nous le rappelait Nick. Je n’avais aucune envie de mettre du lait ou du sucre (oui Nick, tout à fait d'accord: ne sucrer pas votre thé même amer!) pour enlever l’amertume, aucune envie non plus de « rincer » le thé. Alors je dirais presque : pas de sucre ni de lait dans votre thé (sauf exceptions très ethniques) mais une pointe de sel s’il est trop amer ! Dixit une amatrice de thé très très loin d’être experte. Sinon suivez donc Thomas du Jardin de thé pour trouver votre voie du thé amer.

Amertume du breuvage et amertume du début d’année : me rendre compte que je suis encore la même, en pleine et perpétuelle procrastination et en manque de repères dans la vie pratique. Je ne sais toujours pas ranger mes papiers administratifs et perds mes ordonnances urgentes, je ne sais pas comment garder une maison propre etc… C’est peut-être pour cela aussi que je mets en avant pas mal de vie pratique (en reprenant les termes Montessoriens) avec le petit lutin. De quoi lui donner des bases tout de suite, quand lui est demandeur. Il me demande de lui apprendre à cuisiner, aujourd'hui c'est galette des rois, à suivre. Alors nous commençons une sorte d’enseignement Kateika (enseignement japonais d’une économie domestique : bricolage, couture, cuisine, etc…), pour lui et surtout pour moi : apprendre à tenir une maison, apprendre à rendre disponible l’espace pour être dans l’action.


Il m’a fallu refaire cette infusion de Pi Lo Chun Impérial. Et ce matin, avec une eau plus tiède, la liqueur fut elle-aussi douce et bien tapissante. Une légère amertume laissait cette fois passer une impression de boisé.

Reprendre pas à pas chacun de mes pas et prendre confiance… voilà sûrement ma bonne résolution de l’année 2010 : perdre l’amertume que j’ai à être moi quelques fois.

lundi 4 janvier 2010

Impressionnabilité et dinosaures (vivants, figurines et dessinés)

Ces vacances ont été très dinosauresques. Nous, les parents, avions en tête une sortie et il nous fallait préparer le lutin à ce premier grand spectacle. « La Marche des dinosaures » puisqu’il s’agit de cela nous semblait extrêmement impressionnant pour un « petit » de 3 ans.

Alors un mois avant, en plus de regarder les différents « L’Age de glace » et en particulier le 3, « Le temps des dinosaures », nous avions commencé à regarder « Dinosaure » de Walt Disney. Avec les lémuriens, un Iguanodon Aladar, contre les Carnotaures. Comme à chaque fois le premier visionnage est commun. Je parle pendant tout le film en commentant, en investissant aussi les moments forts, avec des mots sur les émotions et les peurs. En fonction de ses réactions, j’amplifie aussi : « Oh regarde ces dinosaures jouent les méchants. Tu vois les grosses dents, le cri, brrr… ils ont faim.» Cela permet aussi de se rendre compte que ses peurs ne sont pas celles que nous avions crues. Les courses-poursuites avec les « méchants » l’ont moins impressionné que l’obligation de se jeter dans le vide (eau en bas) de la falaise pour fuir la comète et l’incendie.


Le but était de se familiariser avec leurs cris si « forts » et savoir que dans le groupe des dinosaures, il y a de multiples familles, des herbivores et des carnivores. Les carnivores dévorant les autres dinosaures et les herbivores aussi en proie au combat de survie. Pas de méchants ou de gentils, juste une chaine alimentaire et de la survie.
Que cela ne vous retienne pas dans l’envie de voir ce film, pour petits et plus grands, j’aime d’ailleurs beaucoup comment le compositeur, James Newton HOWARD, en parle ici, y compris ce qu’il a fait pour les « méchants », pas de thème mais un son : « - Votre approche des carnotaures est plus brutale, moins thématique, plus « contemporaine ». - Aux thèmes, j’ai donc préféré substituer un son. Si l’on écoute attentivement The Carnotaur Attack, vous n’y décèlerez pas de thème à proprement parler, mais plutôt une idée de ce que sont ces carnivores. Le « son » devient violent, aveuglément violent. Disney teste certainement les limites de ce que le public peut recevoir. C’est tout à fait provocateur. » (extrait du site Media magic)… Un son de carnivores !
L’approche des sons a été primordiale, c’était important de savoir que chaque animal a un cri (sauf la girafe), nous l’avions expérimenté . Le cri imaginé des Iguanodons ou des Carnotaures, dans « Dinosaure » de Disney, avait continué à préparer le terrain.

« La Marche des dinosaures » a été préparée aussi par l’arrivée de figurines à Noël. La préhension fait des miracles chez le petit d’homme. Les animaux qui lui font peur deviennent manipulables et un « Bouh » suffit à les « impressionner »… oui, oui, je vous assure.
Bon, c’est le moment de vous les montrez. Allez montre votre plus beau profil !
Les herbivores de gauche à droite:
Apatosaure (reçu à Noël), Stégosaure (reçu au spectacle), Brachiosaure (reçu au spectacle) et Pachycéphalosaure (reçu au Musée)

Les carnivores, tout prêts à l’attaque, de gauche à droite :
Dilophosaure (reçu à Noël), Tyrannosaure (reçu au spectacle), Velociraptor (reçu au Musée) et Utahraptor (reçu au spectacle)

De quoi appréhender de multiples formes, ordres et familles.

*source

« La Marche des dinosaures » de la BBC a été un vrai moment de rencontre avec ces grands reptiles. Les dinosaures se présentaient par époque, nous rappelant au passage (ou nous apprenant) qu’ils font bien partie de la même ère, Mésozoïque, mais de périodes différentes : Trias, Jurassique et Crétacé.
*source règne des dinosaures

La technicité a mis en avant des dinosaures grandeur nature extrêmement « vivants ». La prouesse était immense : des animatronics fait de mousses, tissus, câbles et tuyaux hydrauliques.
*source

Le rendu était aussi saisissant pour la peau, souple (mais fragile : les touchers pour combats ou câlins les ont mis à rude épreuve), plissée. Les mouvements impressionnants de réalisme. Des scientifiques ont apportés leurs conseils et cela se voit : les démarches sont fluides, rapides et tellement « animales ». Nous avons donc suivi une présentation selon les périodes avec un paléontologue, de la naissance aux combats de survie, à la mort. Les Platéosaures, Stégosaures, Allosaures se sont suivis, dont le plus grand, un Brachiosaure encore « jeune », haut de près de 10 mètres et long de 17 mètres. Le spectacle se voulait familial, il n’y avait pas à proprement parlé de scène de violence : des combats simulés, une scène de repas de carnivore. Les effets sonores étaient eux bien scotchants.
Alors les dinosaures « inoffensifs » car herbivores ont été pourchassés… par aussi un petit Tyrannosaure tout mignon, même si bien agité… quand à la maman, elle, est toujours aussi terrorisante ! Pour vous faire une idée du spectacle, n’hésitez pas à aller sur le site et sur ce blog, notre lutin été presque plus impressionné que celui-là. Mais nous étions juste en face du Tyrannosaure hurlant et au troisième rang !

*source AFP

Et puis pour continuer, nous sommes allés au Palais de la découverte voir « La Faim des dinosaures », exposition créée par le Muséum d’Histoire naturelle de Londres et la société japonaise Kokoro, créatrices d'autres fameux animatronics. Nous avons retrouvé l’Ankylosaure avec sa masse au bout de la queue, le « chien-chien » du film « Dinosaure » de Walt Disney, présent aussi dans « La Marche des dinosaures ».

*source des dents présentées

Nous avons pu faire le lien entre la dentition, les griffes et le régime alimentaire. Une dentition en râpe à fromage, en forme de couteau de boucher pour le Tyrannosaure.

Tout cela mis en évidence par des têtes mastiquantes et dévorantes, moitié chair et squelette, moitié peau extérieure.

Nous avons retrouvé les Iguanodons sans faire le rapprochement avec le héros du film Disney et d’autres raptors (ceux qui me font vraiment peur depuis « Jurassik Park » de Steven Spielberg), ici des Vélociraptors poilus (je vais regarder la figurine du lutin avec plus de précaution, brrr !), un Edmontosaure avec son bec et un Baryonyx charognard et piscivore. Et puis d'autres encore...


Cela permet de remettre un peu d'objectivité dans les "méchants" et "gentils" au sein des dinosaures: ce n'est qu'une question de régime alimentaire, les carnivores étant les plus dangereux, si nous sommes un morceau de choix.

Bien-sûr les animatronics ont été les centres d’intérêt du petit d’homme. Pour voir d’autres robots de Kokoro, c’est ici.

*source de la manufacture d’animatronics de Kokoro

Mais l’exposition est très interactive et intéressante. N’hésitez pas à y aller, c’est jusqu’au 2 mai 2010, la bande-annonce est ici.

Et puis le lutin, impressionné oui bien-sûr, mais du moment qu'il peut les toucher après...
Rajout: un tricératops est venu rejoindre la compagnie.