jeudi 9 janvier 2020

Enseigner l'histoire

Il y a un an je préparais le CRPE de chez moi, grâce au CNED. Je n'en voyais pas le bout. Des cours mais aussi beaucoup de documents en intertextualité et des conférences à suivre dans leur intégralité car pas de résumé disponible.
Énormément de théories, de didactiques. Il me fallait accumuler toutes ces notions. Il nous était demandé d'être créateur de nos leçons, d'avoir un avis expert sur les manuels.


*source Diviciacos

Et puis j'ai eu le concours, je suis devenue maîtresse et je continue à me former pour cette profession. Cette année de titularisation marque l'arrivée de la pratique et pour certains d'entre nous, un manque évident de temps pour prendre du recul sur nos gestes professionnels. Nous devons créer des séquences, tout en suivant les manuels mais ce avec une certaine distance.
Je crois que j'ai encore du mal à comprendre le degré dans ce lien.

Quoiqu'il en soit, au CRPE, j'ai proposé un thème d'histoire en dossier professionnel que j'ai pu, avec grand plaisir, expérimenter avec mes élèves. Bien sûr il m'a fallu tout revoir mais le contenu y était dixit le tuteur terrain (professeur expérimenté qui vient nous visiter). Séquence créée avec de partis pris importants. Thème 1 de CM1: Avant la France, les héritages des Gaulois, Grecs, Celtes et Romains...

Pour être critique il faut connaître les enjeux derrière chaque enseignement, je tenterai ainsi de me constituer un condensé des notions scientifiques pour chaque discipline. Pour l'heure, je remets le nez dans mes cartes mentales sur la ressources en histoire:  historiographie, didactique, pédagogie du document.

J'ai révisé mon CRPE oral histoire avec deux cartes mentales créées pour l'occasion. Elle sont le reflet de mes recherches, de mes prises de notes et ne sont pas suffisantes à une bonne préparation mais elles peuvent tout de même être un premier support.

Pour ceux qui se préparent au CRPE: courage! Pour les PES: allez on y croit! Presque une demi année de faite! On ne lâche pas!

Vous pouvez cliquer pour voir en grand!

mardi 7 janvier 2020

Des nouvelles


Je délaisse cet endroit et pourtant j'ai envie de partager beaucoup de choses ici. Plusieurs raisons à cela, un métier qui me demande une confidentialité et ce, pile dans le domaine que j'aime partager: la pédagogie. Et puis ce manque insistant de temps.
Les vacances se sont terminées sans que j'en profite vraiment.
Oui les salles obscures m'ont accueillie quelque fois (pour le malheur souvent de mes voisins, j'y dors et j'y ronfle comme une princesse mal élevée!). Oui un immense espace commercial m'a vu revenir aussi (bon et si en plus il propose des bubble tea matcha au lait de soja sans sucre et dans le même lieu une librairie je ne peux pas refuser).
Pendant ces vacances j'aurai adoré acheter des tonnes de livres. Au final pas beaucoup, un peu tout de même. J'aurai adoré lire (au final juste les documentaires jeunesse achetés).

Alors vacances, je vous reverrez j'espère, cette fois, en février.
Je travaille en attendant à 120%, depuis septembre et sans relâche (petit corps tient bon!) Je suis devenue cette année maîtresse d'école. Pas encore titularisée, mise sur une sellette permanente, démotivée très très très, trop, souvent.
J'ai atterri sur un double niveau, double cycle, avec un PPS, un PAP, un PAI (simple gestion ouf!), un PPRE, une AVS, quelques cas de grosses difficultés et une "pépite de pertinence et d'intelligence".
J'ai été évaluée, N.U.L..L.E. Alors non, alors oui! Oui et non! Il m'est reproché mon manque de clarté sur les consignes, de rigueur dans mes démarches et mes préparations. C'est vrai, mes consignes étaient adressées jusqu'ici à un seul élève, le lutin (et il n'avait pas le droit de se déconcentrer longtemps). Là certains sont concentrés et vous êtes avec eux, les autres seuls en autonomie et là c'est moins sûr.
Je blague un peu, j'ai été évaluée comme une future très bonne maîtresse. "- J'aimerais que cela soit cette année, Vanessa, vous comprenez? -" Oui, je comprends, moi aussi j'aurai aimé être à l’aise cette année en découvrant tout: l’organisation, le matériel défaillant, les informations manquantes ou non distribuées, les responsabilisations quand vous ne savez pas de quoi on parle, les parents attentistes (pour certains, très peu tout de même heureusement), les parents clientélistes (oui aussi, une découverte stupéfiante mais oui, j'en ai aussi!), les leçons à créer parfois de toutes pièces (mais tout en suivant le manuel), justement les manuels qui changent en cours de mois, la disposition des tables, qui change en cours de semaine, la gestion de classe pour motiver, pour structurer, pour autonomiser, pour recadrer, pour enthousiasmer (j'y reviens!).
J'ai oublié de vous dire, je suis maîtresse uniquement le lundi et le mardi. Devinez la suite!

Mais j'aime ce métier. Bon, là aussi bémol. "-Quand vous être trop enthousiaste, vous n'êtes plus une bonne maîtresse!" Bon, faire la gueule et suivre bêtement un manuel comme on monte un meuble IKEA très peu pour moi. Mon enthousiasme: ma force, mon originalité et ma faiblesse. Je comprends après coup: oui quand je trouve la séance géniale, souvent c'est plus flou pour les élèves qui ont besoin d'un cadre très très précis. Oui mais bon.
Et puis je passe un temps fou pour faire découvrir une notion abstraite. Oui parce que ce n'est pas évident, oui je différencie dès le début en offrant une mise en scène réelle, puis une abstraction qui passe par la schématisation.
Bah non, les masses n'ont pas démarré avec le tableau de conversion, nous avons compris ce qui était au dessus du gramme, puis ce qui était en dessous (pour les CM1).
Bah non, les angles n'ont pas été abordés comme des triangles non fermés mais comme des pièces emboitées pour comprendre que l'on juge l'écart.
Bah non, lire l'heure n'est pas arrivé avec le manuel mais par une heure décortiquée (j'en parlais dans un billet juste avant).
Bah non les fractions ne sont pas apparues sous leur forme mathématique comme cela mais bien comme un partage équitable (une unité coupée, partagée).
Et puis je donne des outils, des schémas, des astuces.... beaucoup, beaucoup d'explicitation!

Ils me disent que je propose un contenu de qualité mais que mes réflexions ne devraient arriver que dans quelques années, quand j'aurai les gestes professionnels bien en main. Que je dois me contenter de suivre le manuel tout en m'en séparant.

Et oh, un défaut: je les entraine à ne pas avoir de pensée unique! J'ai souri largement à travers mes larmes que je déversais déjà depuis une demi-heure, moi debout devant elle, dans cette salle de classe à la porte ouverte, avec dans le couloir une autre maîtresse stagiaire attendant, elle-aussi, son bilan depuis déjà une heure.

Je suis comme ces sapins de Noël: décorée, mise en situation, je donne tout, j'ai de l'ambition (pour la première fois de ma vie), je vous dis, je donne tout, vous y croyez (à la sérénité, à la joie, aux partages, à la solidarité, à l'écoute, à l'empathie, aux belles émotions et intentions des fêtes de fin d'année, à la chaleur humaine, au bonheur, à l'amitié, à l'amour). Et puis après on me retire mes décorations, je suis lessivée, perdue, moche, écoeurée. Mais je n'ai pas été coupée et je redémarre vite, je n'attends pas une année pour tout redonner!
Je vous assure, parents de mes élèves, je donne tout!