jeudi 24 décembre 2009

... de circonstance

*source Norman ROCKWELL

Joyeux Noël à tous,
petits et grands,
que l'esprit de chaleur humaine soit avec vous!

Et qu'en est-il de ce Père Noël ?

Je ne sais pas si un jour j’y ai cru, sûrement. Je sais, de toute façon, qu’il n’était pas un personnage calculateur, contrôlant et punissant ou récompensant ma conduite. L’image que je donnais a toujours été partagée entre la petite fille modèle et une morveuse, une enfant réservée et une capricieuse, une raison d’aimer et une empêcheuse de vivre sereinement. Comment pouvait-il donc être différent, ce Monsieur, au sein même de ma famille, paternelle et maternelle.
Je pense que pourtant quelques personnes ont du me dire que si j’étais gentille, il passerait. Peut-être est-ce pour cela que cette fête m’est très désagréable. J’ai fait du chemin depuis 2 ans, mon aigreur a disparu (ou presque). Je ne suis toujours pas disposée à vivre ce moment en famille (parent et grands-parents), je n’arrive pas à y mettre la poésie et la chaleur humaine qu’il faudrait. Ce fut difficile de faire le sapin de Noël, le premier cette année. Je n’arrive toujours pas à préparer un bon repas, à mettre tout mon amour là. Les repas, brunchs ou goûters avec ceux que je choisis et au moment où nous le choisissons, sont autrement plus chaleureux.

*source Norman ROCKWELL

Et le Père Noël ? Pour le lutin, l’école a fait sa conventionnelle présentation du personnage mythique, son histoire, les cadeaux. L’image représentée est déjà forte, le loupiot a pris Monsieur Mouche (pirate adjoint du Capitaine Crochet dans « Peter Pan ») pour une pâle copie. Une barbe blanche, un chapeau… Je n’ai pas encore fait de commentaires sur le Monsieur.
Je n’aime pas particulièrement l’utilisation du personnage. Je n’aime pas les pauvres salariés éphémères aux portes des grands magasins avec leur coton sur les joues et le costume de feutre même pas molletonné ou rembourré. Je n’aime pas le merchandising de décoration… même si le Noël scandinave me donne toujours la chair de poule d’émotions.
Ce sont le billet d'Aline et celui de Sylvie encore plus avec tous ses liens qui m’ont interpelée. Ce Père Noël supplicié de LEVI-STRAUSS.

Je ne suis pas pour ce personnage, personnification de l’éducation autoritaire avec ces cadeaux pour récompenser une attitude enfantine que je ne comprends pas encore. Je suis profondément pour une éducation respectueuse, pas laxiste (loin de là) mais offrant la liberté d’être par une construction de la discipline personnelle… bon, bon, ce n’est pas très clair mais Maria MONTESSORI apporte de nombreuses réponses à cette indiscipline de surface, ce manque de recentrage de l’enfant.
Par contre, j’aime la poésie de la légende : ce Monsieur qui travaille toute l’année pour offrir de la chaleur humaine une journée sur toute la terre. Une idée de solidarité, d’accueil. Une invitation comme un être cher à toutes les tables, près de toutes les cheminées. Je suis un peu décontenancé par le manque de sincérité souvent… ce billet-ci me fait beaucoup réfléchir aussi : tuer le Père Noël.*source Jim SHORE

Et ce besoin de rêver des tous petits, ce mélange entre mythe et réalité ? Lui parler de don gratuit, de générosité, d’amour universel par ce biais-là, par cette croyance. Et bien j’ai du mal. Je trouve que nos valeurs doivent être du quotidien, nos erreurs émaillant notre bonne volonté mais aussi une envie de persévérer dans notre respect de chacun… tout au long de l’année. Je lis énormément de livres à notre lutin, nous voyons aussi beaucoup de dessins animés ou films d’animations. Les êtres merveilleux ou fictifs sont extrêmement nombreux et pourtant ce ne sont que des personnages d’une histoire. Untel existe dans celle-ci, l’autre dans celle-là. Il entre chevauche peut-être le réel et le rêve mais j’ai envie de lui dire que le Père Noël appartient à une histoire que l’on ressort à une date donnée.

« Mais alors, le vrai ?... – Le vrai, il n’est que dans notre cœur. C’est comme un lutin géant qu’on imagine. Quand on est petit, on est content de penser que des lutins, ou des géants, ça peut exister. (…) Le Père Noël, il n’est pas né, il n’a pas eu un papa, une maman. Il n’est pas vivant ; il est vivant seulement au moment de Noël, dans le cœur de tous ceux qui veulent faire une surprise pour fêter les petits enfants. »
(extrait de Françoise DOLTO, « Lorsque l’enfant parait », un bout de conversation avec son fils)

J’aime aussi l’idée que chacun peut devenir un Père Noël, il suffit de vouloir faire plaisir, de regarder autour de nous. En restant soi-même, il est tout de même possible de créer cette chaleur humaine. Un hiver plus chaleureux, comme nous avions vus un peu là ensemble avec ces jardins d’hiver ou douceurs. Alors pour ne pas vous laissez sur la fin d’un billet amer sans émerveillement, je vous laisse avec Jack Skellington, le roi d’Halloween, se prenant pour le Perce-oreilles (le Père Noël bien-sur).

Le poème original de Tim BURTON, le début du film d’animation « The Nightmare before Christmas », vous pouvez le lire en version originale ou le regarder mis en images maintenant :


« J’ai cru si fort pouvoir jouer au Père Noël ! »

mercredi 23 décembre 2009

Des cris et des mouvements d'animaux

Allez, après hier et ses cris, spontanés mais peu constructifs, nous avons fait une séance d’imitation animale.

Le petit d’homme a sorti quelques figurines (non, non, elles n’y sont pas toutes) et à chaque fois nous avons écouté son cri, imité si possible le dit cri et ensuite, de mémoire maternelle, imité ses mouvements ou autres caractéristiques physiques. Cela nous a changés du loto des cris d’animaux.

Le cheval et son hennissement (rappelez-vous le petit livre des cris ou celui-ci), son trot et sa crinière au vent. L’ours polaire, le paon léonnant avec sa queue devenue roue pour faire le beau. Le cerf. Le lion (et même s’il a sorti la lionne et le lionceau… on a fait la même chose, non mais je ne suis pas une experte, non !?). La baleine, le dauphin, le suricate.
Le chameau (à deux bosses bien-sûr, une seule et c’est un dromadaire).
Le crocodile, à plat ventre pour se trainer comme eux, le chat, le panda, le tigre (et ses petits), le zèbre, la chèvre, la hyène.

* source

L’éléphant. Pour différencier l’éléphant d’Afrique à son copain d’Asie, il suffit de regarder les grandes oreilles, le dos creux, l’absence de bosse sur le front (et les ongles), pour plus de détails lisez donc )
Le lutin a aussi sorti la girafe, la pieuvre géante, le requin, le flamand rose et le macareux… nous sommes restés silencieux. Je suis sûr que les oiseaux chantent ou crient, les marins pas si sûr… mais la girafe n’a pas de corde vocale… nous avons donc relu « Comment les girafes disent-elles maman » de Gérard STEHR et Willi GLASAUER.
Nous avons trouvés les cris des animaux et oiseaux ici, là des autres cris d’animaux, ici et des chants d’oiseaux. Pour les imitations des mouvements, je vous laisse imaginer nos caricatures.

Pour aller plus loin, plus tard, nous ferons aussi le yoga des animaux… mais plus tard. Plus tard aussi, nous ferons la faune marine, avec pourquoi pas ce très beau jeu à faire soi-même, un crabe de gages ou la chasse à l’ouïe avec le jeu Brouhaha.
De notre côté, nous avons fini par une chorégraphie (ou presque) en musique. Le loupiot avait sorti aussi Oogi Boggie Man, le méchant de « L’étrange Noël de Monsieur Jack » de Tim BURTON… un début de caricature d’insectes. Ben oui c’est tout de même un sac de pommes de terre rempli d’insectes...



De quoi se défouler, coordonner ses mouvements, émettre des sons plus ou moins forts mais contrôlés et rire, rire...

mardi 22 décembre 2009

Thé au goût de manqué... et pourtant un Butterfly

J’ai ressorti le Butterfly de Taïwan. Ce fut un de mes premiers wulongs et je l’avais choisi au magasin à l’odeur. Est-ce qu’il a passé ? Est-ce qu’il ne répond plus à mes attentes ? Je ne sais pas. Il est devenu presque fade.


L’odeur du thé est, en effet, très fruité. C’est peut-être cela, cela rappelait mes anciens thés aromatisés… de plus en plus rares dans mes placards depuis 5 ans, sinon inexistants sauf pour la cuisine. Une odeur, donc, de fruits cuits, comme compotés, pommes caramélisées. L’odeur est très sucrée. Le thé a de beaux morceaux de feuilles vert/brun.
Les feuilles infusées, elles, ont une bonne odeur de forêt, de feuilles mortes juste tombées, de mousse. Comme d’automne.
L’odeur de la liqueur est presque chocolatée.
Ma balade olfactive me suffisait presque.

Le goût lui est ample, un peu comme de la nèfle ou du champignon, comme du miel de châtaignier sans le côté sucré.

Ce thé, partageant agréablement mon après-midi et mon début de soirée, ne me reste pourtant pas en tête. La liqueur était aussi plus « neutre ». Le lutin en a pris une tasse en trempant son pain d’épice dedans.

Mais ce fut une journée de colère, de précipitations, de manque d’attention… peut-être même de manque de respect. Le loupiot étant encore malade, nous ne sommes pas sortis. Le manque d’air (même si notre chez-nous est aéré à fenêtres grandes ouvertes) et de mouvement y font. Nous nous marchons dessus. Il ne reste pas en place, court, fait des roulades, crie. Et moi je trépigne, vocifère, hurle.
Ma page d’écriture toute bariolée.
Mon thé renversé.
Mon infuseur en acier inoxydable abimé (rincé pour ne pas être patiné par les différentes thés et couleurs) - devenu poitrine façon corset aux seins coniques de Jean-Paul GAUTHIER et puis compactage de bonnet de soutien-gorge -.
Des boogies de petit d’homme sur place avant d’aller aux toilettes (au point de louper une fois sur deux) : « Non, non, je ne veux pas » jusqu’à la dernière minute et en une seconde mettre l’adaptateur de la cuvette avant la coulée….
Des escalades de canapé et séances de trampoline dangereuses.
Des claquettes improvisées.
Son escabeau nomade en fonction de toutes les friandises au point de tout sortir pour n’en manger que deux, si maman était d'accord.


… le Butterfly de Taïwan nous a apporté un peu d’air. Cela sentait bon. Et puis il a fallu trouver de quoi se recentrer aussi différemment. Une ligne à suivre en marchant dans le couloir pour se focaliser sur ses pieds, des barres rouges et bleues Montessori pour appréhender les grandeurs, des puzzles, des mouvements de gymnastique… et beaucoup, beaucoup de câlins.
Ce Butterfly était pile au diapason de cette journée : énormément de bonnes pistes et de promesses, de la sincérité et pourtant un goût d’être passée à côté en fin de bouche. Le papillon s'est envolé sans nous. Demain, nous le rattraperons.

lundi 21 décembre 2009

Quelque chose d'utile pour l'oiseau... en hiver

« Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
(…)

Jacques PREVERT» (lire la suite ici)

Avec les premières neiges, nous avons pensé, nous aussi, aux oiseaux. Pas de cage, oh non, juste « quelque chose de joli, quelque chose de simple, quelque chose de beau, quelque chose d’utile pour l’oiseau ».

*source de ce superbe oiseau : Bridget COUC, allez donc voir ses oiseaux couronnés ou ses oiseaux voleurs

Pas de cake ou de pain d’épices au beurre mais des boules de graisse aux graines. Ce sont nos premières et même avec la multitude de ressources internet pour les fabriquer je ne suis pas sûr d’avoir été perspicace. Nous avons mis dans nos grosses boules : un mélange pour oiseaux (millet jaune, millet roux, gruau, lin et chenevis), de la margarine végétale, des morceaux de gras de jambonneau, des épluchures de pommes avec trognons et pépins et un bout de pain sec. Le millet est le choix des oiseaux à becs faibles, la pomme amène une multitude d’oiseaux…

*source mobile nourriture oiseau avec explication pour le faire

Alors est-ce qu’ils viendront ? Et lesquels ? Il y en a de nombreux en Ile de France mais par chez nous (pas si loin du Bois de Boulogne), verrons-nous quelques uns de ceux-ci ou de ceux-là plus communs ou mieux ceux-là...


Au final, il nous faudra attendre… voici quelques liens pour savoir attirer les oiseaux avec les fruits sauvages ou non par exemple (suivre les autres possibilités). Encore mieux un très beau résumé pour nourrir les oiseaux l’hiver ici et celui là fait aussi pour les enfants (La Hulotte dont je parlais ). Sinon cfaitmaison offre encore (vraiment un site d’une richesse incroyable) de bons repères et beaucoup de liens.


Je pense encore à eux ce soir, avec ma tranche de pain d’épices chaude avec sa couche microscopique de beurre demi-sel fondu et en buvant un thé vert. Si j’en vois certains, venir chercher du gras, des graines, des fruits, je leur mettrais du thé vert chaud …et oui les oiseaux boivent du thé plein de flavonoïdes. Et maintenant que le chat buveur de thé n’est plus là et que les autres se promènent juste sur le mur d'en face, je partagerais bien volontiers avec eux.

dimanche 20 décembre 2009

Des zozios et compagnie en chanson

Le froid est arrivé et ce disque/livre nous offre comme un air de printemps. « Ti’zozios » chanté par Isabelle CAILLARD et illustré par Christine THOUZEAU reprend de nombreuses comptines connues, ou moins, et nous les propose avec un peu plus de finesse que certaines versions. Elles nous parlent d’oiseaux bien-sur mais plus encore d’habitants du jardin. Oiseaux, canards, escargots, lapins viennent y mettre le museau, la patte ou le chant. Cela donne envie de les regarder de plus près et les comptines restent en tête des enfants.

Est-ce le rajout des chants d’enfants, plus spontanés, les hésitations et l’utilisation de rythmiques quelques fois très bien venues ? Le tout est assez frais et dépoussiérant du genre. Les répétitions de mots sont présentes, les termes rigolos aussi, les histoires très brèves mais très facilement mémorisables offrent aux plus petits assez de possibilités pour être de bonne humeur, chanter, s'émerveiller des petits êtres autour du jardin et facilement observables.


J’aurais préféré peut-être encore plus de mélodies entrainantes et dansantes mais le résultat reste charmant. Le livre et ses illustrations apportent aussi une petite touche de poésie. Les aquarelles ne sont pas réalistes, nous avons plus l’impression de rentrer là-aussi dans un univers conté. Alors en ouvrant la fenêtre, en plein milieu d’un goûter, je crois qu’il n’y a rien de plus entrainant à aller chanter… et surtout à aller courir dehors réentendre le bruit de la nature.

Une belle proposition en tous cas.livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

vendredi 18 décembre 2009

"Va boire une tasse de thé!"

Après avoir été malade et très, très longtemps, garde-malade, les dégustations de thé m’ont manqué. Je les ai reprises…. Oui de celles où la mer à thé est de sortie (avant d’avoir un bateau), le couple tasse à sentir et à boire aussi, un des zhong de service aussi. Comme une occidentale, mon chemin de thé est plus cérébral.

J’ai besoin d’exercer mes papilles, mon nez et ma perception. J’ai besoin de comprendre, d’apprendre les mots qui me serviront à dire ce que je ressens. Je suis loin de la conception asiatique bien plus poétique (ou lettrée). Alors oui, j’ai sorti mes livres pour définir la couleur des feuilles, de la liqueur, je construis peu à peu ma palette aromatique dont je reparlerais, je note… et puis je laisse car mes perceptions me trahissent.

Que dire de ce Sencha de Tamayura adoré, dégusté comme une friandise, coulant et enrobant ma gorge.

Une liqueur un peu poudreuse en bouche comme de la poudre de cacao, d’épices comme la noix de muscade ou de matcha.


Que dire de ce Tung Ting Shan redécouvert, liqueur presque lactée ou grasse avec une impression de vanille.
Je n’ai pas réussi à prendre ce carnet qui n’en est pas un (page une à une écrite, libre et non attachée aux autres). Il me faudrait sûrement un vrai carnet de dégustation de thés pour cela, avec pourquoi pas ce rigorisme de la prise de note préparée par un formulaire de dégustation (dont je parlais ).
Que dire de ces sensations qui me trahissent… des courgettes paresseuses m’offrent une odeur très miellée en sortant du four avec juste leur « assaisonnement » d’olives noires, farine de riz complette, farine de blé blanche, huile d’olive et estragon (aucun sucre et aucun miel). La recette est .



Alors j’ai regardé le premier arbre de Noël de mes deux hommes. Le premier du lutin parce que nous n’étions pas prêts à lui offrir la joie de ces fêtes les années précédentes. Le premier de mon monsieur pour des raisons religieuses ou plus précisément d’éducation et de non questionnement sur le bienfondé d’une convention païenne… un sapin décoré.

Je n’ai pas argumenté pour avoir un autre arbre, enraciné ou même symbolique comme je le voulais l’année dernière. Ce fut donc un Normann de 7 ans environ, à l’odeur très discrète…

Et puis, les hommes sortis, j’ai profité du frais de l’air, de ces fenêtres ouvertes en grand, juste avant de remettre le chauffage. La main chaude, le visage au-dessus de cette vapeur odorante et le reste aux prises avec l'air vivifiant.Profité aussi de l’odeur de la neige, presque poudrée. J’ai bu mes thés plus sereinement…. Comme si je comprenais le premier acte de ce qu’est boire un thé :

« J’aime beaucoup l’histoire du maître chinois Zhaozhou (778-897, Joshu en japonais) qui demande à un bonze nouvellement arrivé au monastère : « Etes-vous déjà venu ici ? » Le bonze répondit : « Oui, maître. » Zhaozhou dit alors : « Va boire une tasse de thé ! » quelque temps après, Zhaozhou posa à un autre bonze la même question. Il répondit : « C’est la première fois. » Le maître lui dit alors : « Va boire une tasse de thé ! » Peu après, son assistant lui demande : « Pourquoi dites-vous la même chose aussi bien au bonze qui est déjà venu qu’à celui qui ne l’est pas ? » Zhaozhou regarda son assistant et l’interpella. Lorsqu’il répondit : « Qu’y a-t-il ? », le maître lui dit : « Va boire une tasse de thé ! »
L’expression Kissako est devenue célèbre dans le Zen car dans ce cas précis elle signifie que ces trois-là n’ont pas l’air très éveillés et que le mieux est qu’ils s’en retournent vite sur leur coussin de méditation. Chez nous, l'équivalent pourrait être « retourne sur ton coussin voir si j’y suis ! ». Par cet exemple, on comprend que le thé n’est pas qu’une boisson, une plante médicinale, un rituel ou un passe-temps. C’est aussi une exhortation ! »

(extrait d’un « grain de sel » de maître Taïkan JYOJI dans « Les saveurs du zen, la cuisine végétarienne au temple zen de la falaise verte » écrit avec Françoise DYE)
*source Zhaozhou

Peu éveillée, encore, je vais boire ma tasse de thé. Souvent, avant, je fais 3 minutes (voire 5) de cohérence cardiaque, de cette respiration abdominale qui permet au cœur de retrouver un rythme non-chaotique, où les émotions ont un peu moins de prises. J’en reparlerais mais vous pouvez toujours lire ici et suivre le rythme dans la pratique ici. Il me faudrait 15 jours à raison de 3 fois par jour pour faire mienne cette respiration posée mais je n’ai pas pris ce temps au temps…. 3 semaines à raison d’une à deux fois par jour. Une première approche de la respiration des yogis (et peut-être des bonzes), une première approche pratique de la méditation qui me parait pourtant si difficile dans les mots de Matthieu RICARD.

mercredi 16 décembre 2009

Nuancier de couleurs, pour enfant ou peintre

J’ai pourtant été toute mon enfance parmi les peintures, huile ou aquarelle. J’ai vu et aimé par-dessus tout les palettes des peintres de la maison, grand-père, mère, tante. Leurs choix de couleurs, les mélanges composés, le choix du chaud ou du froid, du secondaire ou du tertiaire.
Et pourtant. Et pourtant mon éducation aux couleurs est bancale. J’ai appris à regarder les tableaux par touche chromatique, par touche tactile (brillant ou mat, poudreux ou lisse), j’ai appris les nuanciers, j’ai aimé cette capacité à discerner un rouge d’un autre, un noir plus bleu que noir etc…
Et pourtant.

J’avais envie de proposer au lutin les cartes de couleurs (boites de couleurs Montessori) pour que lui aussi apprenne, d’une part à les discerner, d’autre part à exercer son œil. Et la tâche de fabriquer ce nuancier a été très difficile. Bon c’est vrai, je n’ai pas acheté le matériel tout prêt. C’est vrai aussi que j’ai récupéré un nuancier d’une marque de peinture acrylique qui n’offrait pas les 7 nuances requises par couleurs et même changeait de tonalité dans un nuancier précis. Alors il a fallu de l’aide. Nous sommes partis des livres « Le magicien des couleurs » d’Arnold LOBEL et « Monsieur le lièvre voulez-vous m’aider » de Charlotte ZOLOTOW, illustré par Maurice SENDAK et du nuancier.
Le premier pas fut de trouver les trois primaires. Bien-sur c’est évident pour moi, mais bien-sur… il a tout de même fallu que je vérifie bien à la lumière du jour, que je m’exerce à retirer tout ce qui aurait pu être nuancé à une autre couleur ou assombrit ou éclairci. Pas si évident en fait. Fallait-il choisir les primaires, les secondaires, les tertiaires ou une autre forme de nuancier ?
Et puis ce nuancier, il fallait rester dans la même gamme, ne pas dériver de la couleur. Les déviations chromatiques présentes pourtant ont été tolérées en suivant en cela d’autres boites Montessori proposées dans le commerce : le rouge virant au rose par exemple. En fait, les nuanciers ont été préparés par ma maman, artiste peintre, à la lumière du jour, touche par touche pour que le retrouver soit évident.

Mais les voilà, ces trois boites de couleurs Montessori. Elles arrivent avant une approche des couleurs en peinture, soit un mélange de jaune avec 10% de bleu, puis 20%, puis 50% etc…. La première boite avec les 3 primaires (bleu, jaune et rouge), la seconde de 8 couleurs avec les secondaires auxquelles se rajoutent les primaires et le plus foncé, le plus clair (orange, vert, violet, marron, rose, gris, noir et blanc), la troisième avec les 9 couleurs aux 7 nuances. A chaque boite sa leçon en trois temps… je vous les montrerais plus tard.Ne pas brusquer les choses. Utiliser les perceptions une à une, pas à pas, pour lui permettre de se repérer.

Cela aurait peu commencer plus tôt : un mobile GOBBI (de Gianna GOBBI) par exemple vu ici et dans le contexte d’un nido / niddo (crèche Montessorienne) via Aline ou encore ...
Il y a tellement de voies possibles, n’hésitez pas à en suivre quelques unes indiquées dont le matériel Columi qui me semble être très didactique. Il y a aussi l’arc-en-ciel ou une histoire de couleurs.

mardi 15 décembre 2009

Une attention pour le Père Noël: une lettre

Ce média est arrivé à un rythme de croisière bien lent, nonchalant, quelques fois suivant une onde plus dynamique, d’autres fois se laissant aller à des eaux dormantes. J’aurais pourtant tant aimé offrir plus de billets, plus de contenus, plus de partages. La maladie saisonnière et ses petits tracas ne nous a pas épargnée ces derniers mois alors le temps a manqué… et puis quelques fois l’envie.
J’aurais pourtant aimé faire des listes d’envies, comme on fait une liste de cadeaux possibles ou improbables. Sa Marraine la fée avait offert sa liste au père Noël et à la Mère Anniversaire, moi mes envies de consumérisme spirituel ou bien matériel ici ou la liste inspirée de Patoumi.
Alors oui j’aurais aimé aussi suivre cette tendance, de merchandising certes, mais surtout d’atmosphère en ouvrant certaines portes… voici un billet bien saisonnier, un billet sur un Père Noël.

« Le Père Noël m’a écrit » de Carl NORAC et illustré par Kitty CROWTHER est une petite merveille. C’est vrai que je ne suis pas déçue, ni de l’un, ni de l’autre. J’avais rencontré les deux, si peu consciente de ma chance et si fébrile à l’idée d’un autre partage, bien improbable.


NORAC propose une entrée dans les aventures du Père Noël. Très peu de cadeaux aux enfants, sous le sapin et pourtant le livre est un vrai cadeau. Les lettres adressées au Père Noël se sont envolées sans avoir pu être lues, sauf une, prise dans les bois d’un renne, celle d’Else. Le Père Noël la lit et répond, il est touché, cette enfant ne souhaite pas de cadeau mais bien des confidences, des aventures, des secrets… ceux du Père Noël. Alors oui, avec plaisir, il ouvre le voile de ce qui se passe ici, chez lui. Il décrit sa difficulté à entrainer ses rennes pour le vol, son besoin de les rendre forts et de les surveiller. Il raconte la fois où par mégarde ils ont réussi à échapper à sa vigilance pour voler jusqu’aux étoiles. Son obligation de chercher de l’aide sur terre.

L’histoire nous emmène à la rencontre d’autres peuples, aux rapports avec la nature encore préservés… des Inuits en quête de rennes aussi et qui ne connaissaient pas notre cher PN ; des indiens vengeurs de lune. Le Père Noël nous livre ici son plus fabuleux cadeau, reçu des rennes, compagnons de vie nocturne et professionnelle : une virée dans les étoiles. L’atmosphère de Noël apparait alors dans ces détails d’attention, de présence, d’offrande de moments plus que de biens matériels. Des partages autour du feu, des souvenirs, des fantasmes humains qui trouvent là un achèvement beaucoup plus harmonieux. Les pointes d’humour ne sont pas éloignées non plus, que dire de ces chiens de traineaux affalés de rire en voyant ce pauvre Père Noël ressortir des cheminées de plus en plus sale.
Il y a aussi cette réflexion sur les offrandes des parents, celles cachées par le symbole du Père Noël : un fantasme de vie pour un enfant, qui ne s’en dépatouille qu’à l’âge adulte. Le merveilleux est sauf : c’est un cadeau du Père Noël qui a mis l’homme sur son vrai chemin de vie.

J’aime aussi, toujours, l’univers de Kitty CROWTHER qui offre des détails de quotidien, des univers champêtres, des animaux humanisés, des atmosphères de partage. J’aime aussi sa prise de position sur un univers pourtant marqué par un imaginaire commun, il est comme plus réel, doux mais aussi presque plus tendre.

C’est une histoire de Père Noël et non une histoire de Noël, une histoire d’homme de profession humaniste qui a été comblé en retour.

mardi 8 décembre 2009

Infusion de radis noir et gingembre pour faire baisser la fièvre et dissoudre les mucosités

Après la grippe A du loupiot, une bronchite carabinée pour moi... allez, il me faut encore attendre pour avoir le vent sur mon visage. J'avais de la fièvre, il m'a fallu rusé un peu....


Une petite infusion macrobiotique de radis noir, gingembre et shoyu
pour un bol:
de l'eau bouillante
1 cuillérée à soupe de radis noir râpé
1 cuillérée à café de gingembre râpé
1 cuillérée à café de shoyu

Et buvez vite (en mangeant si possible un peu du râpé bien piquant). Cela vous donnera une bonne suée... pour faire baisser la fièvre et dissoudre les mucosités, je me suis liquéfiée (le nez qui ne coulait pas encore est devenu fontaine et les toilettes n'étaient pas loin).

dimanche 6 décembre 2009

Abstraction de l'espace, géolocalisation

Il n’est pas forcément question dans ce billet d’appréhender notre capacité d’orientation géographique, quoique. Ce n’est là qu’une approche de l’abstraction géographique.

Quand nous allions chez la nounou du lutin à 20 minutes à pied d’adulte, nous avions des repères pour l’itinéraire et de nombreuses pauses trouvées ici et là, prises d’office sur le cours des choses, prise sur le temps, manquant et à offrir. Un escalier à gravir ; un muret de pierres très rondes, à la surface très « accidentée » pour sauter ensuite ; une plaque d’aération où sortait en toute saison de l’air chaud aux effluves de produits d’entretien du linge. Il y avait aussi la piste de course, les arrêts devant les murs peints, les endroits à fleurs (les sentir, goûter le suc des chèvrefeuilles, récolter les graines d’herbes folles dépassant du grillage. C’était un temps soit très long, soit d’une incroyable valeur. 20 minutes devenaient 40 voire 110. Lui à loisir (sauf grosse pluie lessivante) poussant la poussette, courant, s’asseyant, changeant de trottoirs, reculant sur bien 100 mètres, changeant de sens mais jamais d’itinéraire… il lui fallait la régularité, seul celui avec le bus étant autorisé.

Nous n’avons plus de parcours, de trajet à pied quotidien. L’école est presque en face. Quelque fois, en revenant de l’école, nous contournons, nous allons jusqu’aux bas-reliefs de l’autre côté. En prenant au plus long, cela permet tout de même d’appréhender l’espace, la géographie du chez-lui du petit d’homme.

En cela le livre « Balthazar et l’espace » de Marie-Hélène PLACE, Caroline FONTAINE-RIQUIER et Féodora STANCIOFF est une vraie merveille. Il permet l’abstraction de l’espace, de la géolocalisation.


En regardant les nuages et grâce à Google maps
… de son intérieur, le chez-soi


… le quartier, droite ou gauche, croisement, rue, itinéraire
…tourner ici, l’école est là
… après l’école, en partageant le chemin du copain de classe du loupiot, un chemin vers les bas-reliefs : demoiselles et monstre...
et vers ches nous

Comme si nous étions des oiseaux, toujours grâce à Google maps satellite et en marquant l’adresse exacte. Et l’abstraction en forme de plans, avec le nom des rues.

Et la ville d’en haut, le pays, le continent (par satellite)
Le globe-terrestre Montessori alors, avec les parties rugueuses et lisses (rugueuses comme les terres où peuvent déambuler en marchant les explorateurs, lisses comme les mers où nagent les dauphins et baleines). Et pour expliquer le passage du globe réaliste à la planisphère, un globe mou.
Du micro au macro... juste pour mieux saisir...


MICRO MACRO NASA USA : QUE SOMMES NOUS ?
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C'est aussi pour fêter son retour à l'école!