mardi 30 septembre 2008

Timidité et corps chez l'enfant

Et puis pour Cécile, j'ouvre mon livre de chevet du moment: page 123, de la 5ième ligne à la 8ième incluse... allez parce que ces lignes font partis d'un tout petit paragraphe... de la 3ième à la 11ième!

"Je compris que les enfants n'avaient aucune timidité. Entre leur âme et l'ambiance, aucun obstacle n'existait. Leur expansion était complète et naturelle, comme une fleur de lotus qui ouvre sa corolle blanche jusqu'aux étamines et reçoit les rayons du soleil, en exhalant un parfum délicat. Aucun obstacle: voilà le point. Rien à cacher, rien à renfermer, rien à craindre. C'est tout. Leur désinvolture était faite d'une parfaite et immédiate adaptation à l'ambiance."
(extrait de "L'enfant" de Maria MONTESSORI, dont je vous livrais un autre extrait ici )

... entre nous, de quoi reprendre quelques notions de base, non?!
Hier j'ai été en première ligne d'une scène illustrant exactement ce constat. D'une voiture se garant pour aller chercher mon loupiot chez sa nounou, je vois un jeune garçon de 6/7 ans se mettre sur le seuil d'un magasin très ethnique de cabines téléphoniques pour appeler à travers le monde. Il ouvre sa braguette, sort son "ouistiti" et commence à uriner vers la rue. Les occupants de la voiture où j'étais se sont alors scandalisés de voir un "enfant aussi mal élevé qui mériterait une bonne fessée". Nous étions garés et, c'est vrai, pas très loin du point de cible du jet. L'enfant, par réaction aux propos tenus par mon conducteur qui ouvrait sa fenêtre et sa porte près à aller mettre sa punition à exécution, repris son engin pour amener son jet encore plus loin et essayait d'atteindre la carrosserie. Sans succès. Outrage complet.
Et bien ce n'était pas mon avis. De mon côté je pensais qu'effectivement ses parents passaient à côté d'un élément d'une importance extrème: non pas la politesse... mais le respect de soi. Un enfant n'est pas timide en soi, il est donc nécessaire aux parents de lui dire que son corps lui appartient, rien qu'à lui. Qu'il pouvait se tourner face au mur pour que personne n'est accès à son intimité si l'envie était trop pressante pour attendre un lieu plus convenable. Quand à savoir s'il est convenable d'uriner comme cela dans la rue... à chacun ses limites et sa notion de l'intolérable. Pour moi, le plus agressé de nous tous fut lui... le manque de politesse ne fut qu'une réaction.


*source Manneken Pis à Bruxelles

En cela, pour qu'il ne fasse pas le Manneken Pis vivant (et celui-ci offusquant pour une certaine population), j'aime à lire au petit d'homme, déjà, le livre de Catherine DOLTO "Respecte mon corps" dont je parlais brièvement .

Il me faut demander à quatre autres bloggeurs d'ouvrir le livre le plus près de leurs main et de nous en livrer des 5ièmes aux 8ièmes lignes de la page 123, sauf que j'étais passée doucement entre les mailles des filets des autres demandes... alors à qui veut!

Des poussins, des poussins, encore des poussins

Le travail n'arrive pas et pourtant mes journées sont belles.

Je suis allée voir Madame POUSSINS hier. Multitude de partages, d'émotions et de confidences... énormément de créativité dans nos pensées aussi... une très belle rencontre à deux, nous nous étions toujours vues avec les autres filles, au premier goûter de filles et au second...

Alors voilà, je suis revenue chargée d'énergie et les bras, chargés aussi...
trois triptyques de poussins, vous ne savez toujours pas qui j'ai rencontré, mais bien sûr c'est Virginie ... de la boutique "Maintenant que les poules ont des dents" ... et du blog ami, Barbouillages et papotages ... (et puis parce que je ne suis pas égoïste, je vous mets les liens directement pour faire vos commandes si nos choix sont les votres)

du sport empoussiné, comme nous ... avec le ballon oval aussi gros que lui
une sucette à l'asticot... euh non au ver-de terre bien sûr, dodu, aussi long avec ces anneaux, je ne pouvais plus me tromper, tant mieux, aucun asticot n'est le bienvenue à la maison (si ce n'est celui de Lamousmé ...)
... pour la chambre du loupiot...et un spécial pour mon futur atelier... de la peinture, un coup en machine et deux pinces à linges...


Et puis, je me suis offert un badge que j'adore, poussin à la bouée ...

suivi d'un autre badge (la fameuse sucette) et d'un petit miroir fée pour ne pas être une sorcière tout le temps.

...en suivant les liens, vous remarquerez que les bonbons oeufs sur le plat et ver de terre ont disparu... dans le bec d'une poule...

Merci pour tout, Virginie, je mange les sablés au sésame, graines de pavot et graines de tournesol en buvant un Lapsang souchong (à la place du thé Bois chéri) en pensant à toi.

vendredi 26 septembre 2008

Loin du crancre, à une autre fenêtre: Totto-chan

Il y a toujours des moments où le hasard n’en est pas un. Je suis de plus en plus attentive à l’éducation, aux pédagogies. Par prise de conscience du défi sur l’avenir qu’est le respect du potentiel humain, de l’écoute de ce qu’est déjà l’individu même en mini-format et non en mini-adulte.
Parce que l’enseignement a été une de mes envies de profession avant de voir que je ne serais ce que j’avais en tête qu’en étant parent : pas de rigidité de méthode pour tenir le programme, pas d’impression d’être supérieure ou puits de savoirs, mais juste envie de prolonger leurs curiosités naturelles, d’encadrer une découverte (animer et soutenir l’éveil) et d’ouvrir d’autres possibles.

Et voilà mon homme me ramène un livre témoignage d’une école alternative, "Totto-chan, la petite fille à la fenêtre" de Tetsuko KUROYANAGI, lui précautionneux dans les chemins alternatifs, juste au début du sentier.


*source illustration de Chihiro IWASAKI (dont certaines illustraient le livre dans sa version japonaise)

Nous suivons les souvenirs autobiographiques de la jeune Totto-chan (à prononcer Tot-to-tchan), plus connue sous son nom d’adulte, Tetsuko KUROYANAGI, femme célèbre de la télévision japonaise. Elle aurait pu devenir une méchante fille, mais, renvoyée de sa première école primaire, elle se retrouve dans l’école TOMOE de Mr Sôsaku KOBAYASHI.
Les chapitres, très courts, se suivent comme dans un journal intime, le style est décousu, quelque fois un peu trop candide mais l’enthousiasme a été au rendez-vous. Entre des anecdotes d’enfant, la pédagogie de cette école pas comme les autres, des années 1940, même vue à travers le prisme des souvenirs d’une gamine de 6 ans, est tellement fraiche, vive et différente. Oui, j’aurais aimé, après ce récit, quelques prolongements, quelques éléments pédagogiques supplémentaires. De quoi relier les actes avec une vraie prise de conscience. Le travail sur la pédagogie reste entier.

*source, un Tomoé trouvé par NukeD4

A de nombreux niveaux, cette école m’a fait rêver. Au premier lieu, une géographie différente : un portail fait de deux arbres bien vivants, une pancarte avec un symbole, le Tomoe; des salles de classe dans des wagons, une salle principale sous un hall comme vrai lieu de rassemblement, d’amusement et de partage. Puis des mesures bien acrées dans une pédagogie souple, respectueuse et proche du quotidien. Dans ce cadre scolaire, les élèves apprennent autant des cours, dont le programme nous est que peu indiqué,

* l’écriture japonaise inclut trois ensembles de caractères : les kanjis, les katakanas et les hiraganas, source de katakanas a-so adulte et enfant

que du quotidien : la cuisine, la nature, les émotions de la vie, les arts. Chacun peut donc avoir un savoir à transmettre, à son niveau.

L’approche par la rythmique est la ligne directrice de cet enseignement. Le Directeur, Mr KOBAYASHI, est un fervent enthousiaste de la pédagogie JAQUES-DALCROZE. Musicien lui-aussi, il reprend alors les exercices de ce chansonnier suisse célèbre, se les approprie et en invente d’autres pour répondre à la demande des élèves de son école. Cette partie est si passionnante qu’elle fait l’objet d’un autre billet, .

De nombreux gestes dévoilent aussi une vraie démarche pour être à l’écoute des enfants. Une mise en position dans les attitudes : il ne suffit pas de se pencher mais il faut se mettre à la hauteur des enfants, yeux dans les yeux. Une écoute attentive, respectueuse et intéressée des propos de l’enfant. Une vraie démarche de responsabilisation et d’autonomie : l’enfant peut faire des erreurs, si elles ont une raison d’être pour eux, il leur était permis de la terminer, à partir du moment où ils résolvaient eux même leur problème et réparaient les dégâts causés. Une vraie prise en compte de l’investissement des enfants dans leurs actes, même maladroits ainsi Totto-chan achète une écorce de santé (vraie duperie de marchand ambulant) pour connaître avec joie la bonne santé de tous ses amis, « facticement affichée » par la non-amertume de ce bout de bois : l’amitié prime à la désillusion de la vie. Une vraie compréhension de ce qu’est un enfant : une concentration diffuse, des vêtements pour se salir, une curiosité réelle, un être de mouvements à la géographie illimitée (besoin d’espace, de choix du lieu de concentration, besoin de bouger …). Nous prenons aussi une vraie leçon de remise en place de nos priorités : la pose des limites diffère donc des autres écoles. Une autre optique pour moi aussi. Avec un superbe exemple d’"affalage" de corps sur le sol de la salle commune, pour apprendre la musique, le rythme et non les portées, une craie à la main : ils écrivent partout sur le parquet et font le ménage consciencieusement après.
L’accueil du handicap se veut aussi comme une assimilation réelle et non une pierre d’achoppement. L’attitude en cours n’est pas figée, d’autres espace de connaissance laissent aussi le corps à sa liberté : par terre, accroupis, allongés, assis, chaque enfant choisit sa position. La nudité à la piscine est utilisée pour rendre les enfants identiques dans la communauté des enfants. Des attentions sont encore plus louables : une Fête des Sports où les exercices sont créés de telle façon que le handicap d’untel le privilégie (une confiance en soi enracinée dans la prime enfance pour surmonter les obstacles de la vie d’adulte).

La place des arts est primordiale, placée comme une expression de soi et non un exercice de cours : prise de parole à l’oral sans jugement possible (pas de présentation d’un devoir mais bien une oralité sur ses propres intérêts), poésie au quotidien, chant tous les midis. La bibliothèque est elle-aussi un espace différent : ouverte à tous, où toute lecture est bienvenue (pas de cloisonnement), où le silence n’est pas de rigueur et où le partage peut être direct.
Les balades et activités collectives sont importantes : campings, pique-niques, vacances et pèlerinages. Une manière de privilégier les rapports aux autres, les amitiés, la solidarité par l’exemple et la prise de confiance par les actes.

Sans compter que les parents de Totto-chan avaient cette ouverture d’esprit propre à laisser s’épanouir leur fille : compréhension de l’attention fluctuante d’un enfant, prise en compte de ses envies selon son investissement, sensibilité aux attitudes des enfants…
Une vraie ouverture sur une école qui met en branle tous les repères de ses consœurs au Japon (et en France) : « Ne transformez pas les enfants pour qu’ils entrent dans un moule, avait-il [Mr KOBAYASHI] précisé à son équipe d’enseignants. Laissez-les s’épanouir naturellement. Leurs rêves dépassent les limites de vos projets éducatifs. » Ou comment reprendre une des institutrices dans sa cuisine et non en salle des professeurs devant ses collègues. Ou considérer le cycle primaire comme le plus important pour les bases de l’adulte… hum j’y ai vu des soupçons de concordance avec Maria MONTESSORI, dont je parlerais plus avant.

*source Chihiro IWASAKI (je ne m’en lasse pas)

Pour en revenir au « roman », voici quelques avis, un très complet en pédagogie, entre hyperactivité, programmes et remise en cause d’un enseignement conformiste ici, les attentes d’une débutante en enseignement ou encore un "cercle des poètes disparus en primaire", un avertissement à la course à la performance ici. Puis d’autres avis ici, et .
Allez une petite illustration et un extrait , une poupée Totto-chan ici et une comparaison entre notre « Petit Prince » et leur « Totto-chan » proposée ici, deux lectures essentielles à leur niveau, où reviennent le héros, un enfant, où les adultes sont compréhensifs, où les thèmes sont aussi similaires même si l’auteur de cette comparaison en oublie encore avec des différences aussi. Cet exercice de style a une vraie valeur en ce sens qu’un livre comme celui-ci est une vraie ode à relecture, à pédagogie nouvelle…et dire qu’il y eu un film, dirigé par Kazuki OMORI, « Totto Channel »…

mercredi 24 septembre 2008

Hygiène de l'oreille, de l'otite aux chevilles

Hier fut une journée au chaud à cocooner nos chevilles et nos oreilles. Quel rapport ! Si, si il y en a un. Et un jour, cette partie-là de notre anatomie se réveille et cela devient évidemment un billet du jour.

Commençons par la maman.
J’avais l’intention de vous parler des bougies d’oreilles depuis quelques temps. Quand je vais chez ma mère, je profite à chaque fois pour en être le sujet. Mon homme craint de me bruler. Ce sont des bâtonnets creux, de cire, que l’on enflamme et laisse en combustion permanente, placés à l’orifice de chaque oreille. J’aime énormément cette pratique, définitivement intéressante pour l’hygiène des oreilles, car par effet de dépression due à la chaleur, l’excès de cérumen monte dans la chandelle… pas de cotons tige, ni de pschitt auriculaire…mais en plus c’est un moment de détente. Il serait avéré que les points d’acupuncture de l’oreille sont activés par la chaleur. D’autres y voient aussi un peu d’auriculothérapie. Il faut tout de même rester prudents et ne pas se laisser aller à toutes les « patamédecines » sans s’être un peu plus renseignés.


*source acupuncture de l'oreille

Il n’empêche, cette séance de bougie d’oreille, dénommées souvent bougies Hopi en référence à un peuple amérindien qui en avait l’usage (mais ce n’est pas le seul), se révèle un moment de relaxation sûre. Je ne sais pas si tous les bienfaits, autre qu’une détente et une hygiène de l’oreille, sont réels et je reste sceptique sur une séance faite par un professionnel (chère, très, très chère). Mais rien ne vous empêche de lire comment ça marche ici et ou d’aller plus avant avec le livre de Jili HAMILTON. Attention cependant à ne pas procéder à cette pratique en cours d’otite ! Voici le mode d'utilisation clair.

Quand au terme de bougie Hopi, la marque que j’utilise le plus souvent, mets bien en garde cette appellation frauduleuse et marketing. Ce fut un énorme plaisir cependant d’admirer les coiffes des demoiselles Hopi

*source Hopi : Cynthia WEARDEN

Et maintenant le lutin atteint de deux otites (une pour chaque oreille).
Nous pouvons dire que chez nous deux conceptions de la médecine s’affrontent. Une traditionnelle, qui a fait ses preuves, prônée par le papa… et une alternative, toujours en constante argumentation, de la maman. Je suis persuadée que la médecine se doit d’être holistique et de considérer tous les aspects du corps, santé liée à l’alimentation, à l’état des organes etc… Pour moi le symptôme est à traité en même temps que le déséquilibre corporel. Je suis encore sur la voie de cette démarche alternative. Pourtant je suis convaincue par le Shiatsu (cf. les makko-ho de santé publique). Je suis aussi très favorable à l’aromathérapie, la naturopathie et l’ostéopathie… toujours avec précaution tout de même.

Alors oui le diagnostique a été posé par un pédiatre, tout ce qu’il y a de plus traditionnel, et de mon côté je suis partie à l’aventure des démarches alternatives de soulagement (de santé?!). Alors quoi faire en cas d’otite ? J’ai beaucoup de mal avec les antibiotiques et suis bien plus favorable aux eubiotiques que sont par exemple les huiles essentielles (je parlais de la notion d’eubiotique et vous rappelle quelques recommandations en ouvrant mon tiroir).
Une première approche m’a parue agréable, pas tout à fait patamédecine et encore très proche de nos conceptions : reprenant quelques principes comme le lavage de nez en prévention, les soins locaux, la phytothérapie et l’homéothérapie… soit l’impasse des antibiotiques.
Puis toujours intéressée par les huiles essentielles, j’ai trouvé mon bonheur an aromathéparie avec l’introduction d’un coton ouaté avec une goutte d’huile essentielle de lavande dans le tout début du conduit auditif avec toutes les indications trouvées ici.
Enfin, cherchant une manière de concevoir l’otite comme un dérèglement du corps et non comme un symptôme local, j’ai trouvé une dernière approche des plus intéressantes. Une conception holistique, un secret de médecine japonaise, offert dans le cadre du Seitai, pratique pour retrouver la sensibilité du corps. J’ai trouvé une vraie démarche qui correspond tout-à fait à mes conceptions, lisez plutôt ce billet du blog Toucher la vie que je vous recommande pour découvrir ce qu’est le Seitai (les vidéos sont aussi très explicites) avant de faire un billet plus complet. Alors oui, le bain de pied s’est fait rituel… l’occasion de découvrir d’autres mots : " - Calaaaage - Oui, du carrelage - Peintuuuu - Oui, de la peinture sur le plafond", l’huile de massage bio pour bébé a servi à garder la chaleur aux chevilles et j’ai pris beaucoup de plaisir à masser rondement ou par d’infimes pressions, longuement, les malléoles du loupiot. Plaisir partagé, réclamé, plébiscité.

*source massage (à lire pour se faire une idée des autres massages possibles du bambin)

Je ne l’ai pas mis au régime du manger moins, à l’inverse d’un « traitement » futur de sa maman (qui comprendra pourquoi les otites lui sont encore comme proches et pas seulement des « amis » d’enfance)… ni fait le Taiso, exercice corporel spécifique du Seitai, de l’oiseau. Mais je vais me former encore et encore. A suivre.
En attendant, je pars à ma séance de shiatsu.

Rajout: je vous présente le sokutô en détails (le bain de pieds du seitai) là
et en plus l'importance d'une gymnastique de la trompe d'eustache

jeudi 18 septembre 2008

Mine de rien, l'élever autrement

J’avais dit mon désarroi devant le manque d'accompagnement à être mère. Un an après ce premier billet, je me rends compte que j’ai l’impression d’avoir été mère avant d’être prête et je ne parle pas là de se préparer seulement à donner la naissance dont je vous confiais mon sentiment ici.
C’est dans mon fonctionnement, rassurez-vous mamans dignes et non cogitantes (au mauvais sens du terme !) : je suis une écervelée, non pas sans cervelle, mais jamais sans son mental ! Je vous assure que je me soigne. Oui je confirme qu’un accompagnement du projet d’enfant, de la grossesse, de la naissance et de la parentalité au début mérite d’être reconnu et amplifié. Maintenant à chacun de trouver ses affinités. L’haptonomie en accompagnement à la naissance a fait notre bonheur. Après pour m’accompagner dans ce début de parentalité, je suis allée, avec le petit loup à La Maison Verte fondée par Françoise DOLTO. J’y ai trouvé un accueil, une écoute, un soutien. Le lien social s’est créé pour le bout de chou et, moi, je ne l’ai pas perdu. De plus, les accompagnants/accueillants relativisent nos doutes et perpétuent, le plus possible (et aussi en fonction des équipes), une écoute de la parole et du geste à la DOLTO, un indice du fonctionnement de la Dame . Vous remarquez : seule l’haptonomie a inclue le papa…


*source « Bébés du monde » de Béatrice Fontanel et Claire d' Harcourt, photo extraite du blog suivant ... cela ne vous rappelle rien ? Allez, un petit effort

Mais après, comment créer l’éducation que nous allons apporter au bambin ? Reprenons-nous celle que nous avons reçue ? Celle du père, de la mère ? Fonctionnons-nous en réaction ? Pour certains, cela va de soi, pour d’autres, ils font comme ils peuvent. Nous, nous avons faits comme nous pouvons avec ce mini traumatisme qu’est le fait d’être parent. Beaucoup de rixes conjugaux mais aussi énormément de complicité et de nouveaux liens. Et puis, parce que je voulais détruire mes propres systèmes de fonctionnement, basés sur des peurs et des souffrances, j’ai continué à travailler sur moi. J’ai lu, du DOLTO bien sûr, essentielle, je vous en parlais pour les poses de limites. Elle est la première à nous dire qu’il faut écouter la parole de l’enfant et la respecter. Ce respect a fait partie de mes priorités. Je ne vais pas dire que je n’ai pas manqué de respect à notre petit d’homme, loin de là, je suis encore prise en faute trop souvent mais ce travail de longue haleine prend forme. Mais je voulais allée plus loin, et j’étais soutenue par le papa. Alors comment trouver des « méthodes », une pédagogie de la petite enfance qui nous plaise ? Je manquais de référence et j’ai trouvé, après effort et recherches, un livre majeur reprenant toutes les ressources pour se positionner… autrement. Oui j’avais déjà eu une vague idée grâce au magazine "Grandir autrement" mais j’étais restée sur ma faim car leurs sujets du moment étaient plus sur l’accouchement ou le projet de naissance (mon petit loupiot était déjà trop grand !). Il m’a fallu attendre le livre « Elever son enfant autrement, ressources pour une éducation alternative » de Catherine DUMONTEIL-KREMER, auteur déjà connue pour poser des limites tout en respectant et pour son blog.

Ici toutes les attitudes alternatives sont répertoriées. De la préparation à l’accouchement à la naissance (particulière, à la maison, méthode kangourou pour les prématurés). Nos premiers liens avec le bébé sont relatés : la gestion des pleurs, du coucher (co-sleeping ou autre) mais aussi de nos interactions (massages, comptines, portage). Tous les événements majeurs de son développement et ses étapes : l’alimentation (allaitement ou biberon), l’éveil, l’hygiène (naturelle ou autre, soit la gestion des éliminations). Mais aussi nos rapports aux autres rôles, actif professionnel, parent au foyer, femmes et maris… Je me suis sentie tout d’abord déboussolée devant autant de démarches alternatives… et puis je suis revenue, partie après partie, pour y trouver mon beurre. Parce que notre loupiot va avoir 2 ans, ce ne sont plus les mêmes questions. Un rythme de vie est apparu, les limites se posent, les temps forts aussi. Alors j’ai trouvé dans ce livre « Elever son enfant autrement », des voies pour nous positionner, pour savoir vers quelle éducation nous allons, laquelle s’est instaurée peu à peu. Ce qui est bien c’est la déculpabilisation des parents, la prise en compte de leurs peurs, de leurs fatigues… et les solutions pour les palier. En ce moment, je travaille sur moi, sur mes colères et mes émotions… et bien plus… parce que vouloir une éducation repectueuse n’est pas de tout repos et que cela est rârement une copie de ce que nous avons vécu. Nous sommes pionniers, il faut trouver les enracinements, les bases, les repères. Ce livre nous aide, au coup par coup j’y reviendrais.

J’aurais aimé aussi lire ce livre, "Se préparer à l’accouchement " de Nathalie Le Gret, Annie Perron et Claudine Burban pour reprendre tout ce qui se travaille chez la femme à la naissance. Pour plus tard. Et plus je lis, plus j’ai envie de lire et de continuer à travailler sur l'enfant. Alors, au risque de continuer ma consommation spirituelle, je fouine, cherche, feuillette, fouille, avance, recule, crie, rage et continue mon chemin de parent. Se mêlent VELDMANN, DOLTO, MONTESSORI mais aussi art-thérapie, spiritualité (au sens de cheminement et non de religion), à suivre !

Juliette, oh oui!

Allez, pour Nicolas.... une des dernières chansons de Juliette NOURREDINE! Na!

"A voix basse"... entre littérature, enfance et imaginaire...

mercredi 17 septembre 2008

Padam Padam

Parce que enfin il y a des vidéos de Juliette NOURREDINE, la fabuleuse, la magnifique, l'incroyable...

alors une chanson en dehors de son récital normal que j'ai eu la chance d'entendre à La Maison de la Radio à Paris. Chère Juliette, quel plaisir à chaque fois de vous voir sous vos masques de scène, toujours avec une joie immense!

"Padam padam" chanté par Juliette NOURREDINE. PIAF, toutes mes escuses, mais cette version me touche encore plus que la votre...

Un haut lieu de perdition: Neverland

Je me suis rendue, par non-hasard, au Nord-Ouest de Paris, dans un lieu de perdition recommandable… et j’ai regretté de ne pas y être retournée plus tôt … parce que la libraire (oui il s’agit d’une librairie) est charmante, parce que l’accueil est des plus chaleureux et parce que cette donzelle fait des choix bien assumés.
Oui j’ai passé un peu de temps sur le canapé noir de la Librairie NEVERLAND à Achères en compagnie de ma chère Lamousmé. Mais pourquoi donc le possessif ? Parce que ! Parce que ce fut mon hôtesse dans cet univers de la blogosphère, parce que ce fût pour elle que Vanessa s’est incarnée la première fois dans la vraie vie…pour une rencontre non virtuelle.
Et puis parce que Lamousmé est une magnifique (dans les deux sens) passeuse d’écriture. Son blog, La Maison de Vie, vous emmène entre les lignes des livres, dans des contrées d’écriture et de sens différents.

Donc je suis revenue de ce lieu magique mon sac chargé de mets pour l’esprit et l’œil, jugez plutôt :
« Le magasin zinzin » de Frédéric CLEMENT, rappelez-vous, je vous parlais de son « Luminus tour » ici. Va d’ailleurs falloir que je rajoute des photos de l’intérieur des livres… erreur de débutante ! Une vraie merveille de poésie assurée !
« La fille des batailles » et « Du pays des amazones aux îles indigo » de François PLACE. Je vous parlais de ses « Derniers géants » . Un vrai dépaysement assuré !
Puis, « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » de Dai SIJIE et « Un artiste du monde flottant » de Kazuo ISHIGURO dont a parlé Rose ici.



Dans son lieu de « culture », la librairie Neverland, vous trouverez bien plus que les livres de la rentrée ou très médiatisés. Vous trouverez un choix de ses coups de cœur, des livres dont elle vous fera l’accroche. Le mieux, demandez-lui de vous proposer une lecture, vous serez happé… puis en redemanderez. Oui, elle a ce talent (pas toujours partagé par ces compatriotes derrière les vitrines de livres) de savoir vous emmener dans des chemins détournés et passionnants.
Vous trouverez dans les rayonnages des livres, choisis, de littérature contemporaine ou passée, de la féérie (même en personnage), des livres pas idiots pour enfants, de l’illustration (à quand des livres sur les préraphaélites !!!), des bandes dessinées et des mangas, de la science fiction mais aussi des livres plus précieux, dans la lignée baroque, du Jane AUSTEN ou du James Matthieu BARRIE bien sûr… sans oublier Oscar WILDE et les autres…
Si ce panel ne répond pas encore à votre demande : n’hésitez pas à aller la voir, pour parler de votre passion pour tel ou tel auteur, discussion passionnée assurée et commande proposée… pour pourquoi pas faire d’autres émules. Oh j’oubliais, il y a même du thé : du thé des écrivains bien sûr !

Donc, si vous habitez le Nord-Ouest de l’Ile de France, près d’Achères (et puis même si vous êtes sur Paris, na !), n’hésitez plus, engouffrez-vous dans cette boutique mauve vous y perdre un peu…

samedi 13 septembre 2008

Toucher à notre humanité

« L’enfant est la partie la plus importante de la vie d’adulte. Il est le constructeur de l’adulte. Le bien ou le mal de l’homme mûr a des liens d’étroite dépendance avec la vie de l’enfant qui est à son origine. C’est sur l’enfant que tomberont et se sculpteront toutes nos erreurs, et c’est lui qui en portera les fruits indélibiles. Nous, nous seront morts ; mais nos enfants subiront les conséquences du mal qui aura pour toujours déformé leur âme. Le cycle est continu : on ne peut pas le rompre.


*source Alexandrine VAN DUIJN


Toucher à l’enfant, c’est toucher au point le plus sensible d’un tout qui a des racines dans le passé le plus lointain et qui se dirige vers l’infini et l’avenir. Toucher à l’enfant, c’est toucher au point délicat et vital où tout peut encore se décider, où tout peut encore se rénover, où tout est ardent de vie, où sont enfermés les secrets de l’âme, parce que c’est là que s’élabore la création de l’homme. Travailler l’intention prodigieuse de le sauver, équivaudrait à conquérir le secret de l’humanité, comme furent conquis déjà tant de secrets de la nature extérieure. »
(extrait de « L’enfant » de Maria MONTESSORI)

jeudi 11 septembre 2008

Je baigne dedans...

Il y a des moments comme cela, où tout passe, où rien ne reste vraiment sauf comme une trace de pluie sur une vitre : une buée et un peu de blanc calcaire.



Je n’arrive pas à me recentrer et pourtant les découvertes, les aventures intérieures, sont nombreuses. Mon chemin de thé se fait, de lui-même. A la manière de ma pauvre jardinière, où mes capucines ont oublié de germer au printemps et montrent juste maintenant leurs superbes feuilles. Mon thé est un engrais de choix, il vient chaque jour fournir ce petit espace, entre une orchidée qui mourrait, et reprend vie, et deux personnages chinois : un pêcheur sans ligne, ni poisson, et un joueur de flûte sur son buffle sans pipeau…

Heureusement la blogosphère bouillonne de partages, c’est le moment de faire un point sur ces amateurs (experts) de thé :
Mes préférés (par ordre alphabétique) :
2 cuillères à thé (des bribes d’humour et une tonne d'informations, il faut fouiner partout)
Blackteapot (des ressentis, beaucoup de connaissances mais aussi d’humour, surtout avec la pratique du Gong Fu cha)
Cha u Thé (des considérations expertes et des impressions diverses)
Emotions de thé (moments pris sur le vif, au petit déjeuner avec lever de soleil)
En forme de poire (du thé et des ailleurs)
La Galette de thé (détails et infinie richesse)
La Théière nomade (pour l’humble hôtesse, qui ouvre tous ses tiroirs, toutes ses anecdotes, toutes ses richesses…en don gratuit, même pour ceux qui ne connaissent pas encore le thé)
Le Jardin de thé (richesse d’impressions, de vision)
Le Zhong nomade (du thé, de la spiritualité, des voyages) et mince, il arrête le blog sur le thé…mais je vais suivre son exutoire , oh oui
Liqueur de thé pour les parts de bouddhisme ou de réflexion en plus des finesses de langage sur le thé
Ma route de thé (comme elle vient)
Tea Jar (objets pour l’art du thé)
Tea Masters (une vraie référence, très professionnel, instructif, pédagogique)
Tpots (où par quoi passent nos bols et nos théières)

Les autres :
La cave à thé (et réflexions philosophiques)
Pu-er et Yixing (il faut montrer patte blanche : élitisme ou discrétion ?!)
Tamaryo
TeaGlob
Thés sacrés
Tetsubin
Vivre le thé

Et puis les non-spécialistes qui en parlent tout de même et que j’aime suivre :
Chaperlipopette
Joel
Loula
Soïwatter

Les sites de vente, avec des détails, de l’information, du plaisir de lire :
Admirable Tea
Camellia Sinensis dont un carnet de dégustateur bien fouillé
Cha Yuan (thés chinois)
Cha Jin (thé vert japonais)

Les autres liens plein d’infos :
Culture Thé
Nikosan (illustrateur) et ses archives
Tea Minou club
Temae (la gazette du thé)
Universal-thé



*source

De quoi baigner dedans, pour simples amateurs et pour plus expérimentés

Du thé, encore du thé

Je ne devais pas reprendre... mais que voulez-vous, c'est bien agréable... alors je me resserre une dose de SWAP. Mais pas sur n'importe quel thème... un mini-SWAP thé ! Le second, organisé cette fois-ci par Loula, qui reprend la suite de Flo, ma swappeuse gâteuse.


*source SWAP de Loula

Depuis le premier SWAP j'ai pris un ou deux repères. Je reste une grande débutante mais les lectures se suivent, les dégustations aussi, et les envies deviennent de plus en plus pressantes. Et puis les swaps restent toujours l'occasion de rencontres virtuelles, de découvertes et de partages très intéressants. Alors oui, j'ai envie.
Je lirais donc les billets des colis ouverts avec déléctation en goûtant un nouveau thé, j'irais fouiner encore parmi les blogs des participant(e)s pour suivre leur chemin pour apprécier cette liqueur.
Il reste de la place, si vous êtes tentés, les inscriptions sont jusqu'au 13 septembre à 17h.

Il vaut mieux les avoir en dessin...

Voilà les petites nymphettes d’Edmond KIRAZ se rendent au Musée Carnavalet à Paris. Extrêmement élégantes, filiformes (rappelez-vous les publicités canderel), en mouvements ou poses sensuelles, elles ont trotté dans la tête de ma tante pendant toute son enfance/adolescence. Alors, ni une, ni deux, nous sommes allées les admirer. Provocantes, aux moues boudeuses et quelques fois capricieuses, nous les aurions bien sermonner. Ces chipies se croient tout permis. En plus leur créateur leur adjoint des maris, amants, parents des plus décevants. Alors elles répliquent. Les Parisiennes... il vaut mieux les avoir en dessin... de KIRAZ:


*source illustrations KIRAZ toutes trouvées ici (lien à suivre pour lire les dialogues)

Habillées, elles sont d’une élégance rare et toujours d’actualité, avec tous les accessoires d’une belle de Paris. J’ai retrouvé tout le charme féminin et glamour que peuvent reprendre les clichés brillants d’un Paris de photos (ou de films indépendants), aux personnages haut en couleurs ou d’une beauté resplendissante.



Mais KIRAZ, en plus de dessiner des donzelles magnifiques, reconnaissables entre mille (jambes démesurées, petits seins très haut placés, pointus et très symboliques, frimousse de menton et de gorge, aux lèvres en triangle ou en cœur prêts au baiser, torse d’enfant, hanches larges mais droites), nous offre un humour ravageur. Alors oui, j’ai ri devant ses parisiennes superficielles, devant ces situations burlesques et coquines, devant ces attitudes frondeuses et insouciantes. Parce que leurs considérations sont quelques fois partagées mais ne seront jamais les miennes, que leurs intérêts sont limités… mais qu’elles sont craquantes, je ne peux que vous inviter à aller les regarder pipletter, montrer leur fesses, finement dodues et perchées, leurs seins impeccables, leurs jambes si stylisées et engageantes… n’hésitez pas non plus à regarder aussi les fonds, oui, oui, les courbes féminines ne sont pas les seules belles choses à zieuter : de l’art abstrait quelques fois, des détails d’un Paris reconnaissable, des accessoires luxueux, des impressions de sol mouillé (Ha bon, il peut pleuvoir sur Paris)…en regardant de plus près, vous y verrez aussi des compositions excentrées, une brindille d’herbe avant de voir des vélos à pleine vitesse par exemple…

Et puis des poses qui me donnent une énergie fabuleuse : mon préféré



Allez encore un brin de petites nymphettes, apprenez donc à les dessiner à la manière de KIRAZ ici et puis n’hésitez pas à visiter le site de l’artiste ici. Allez, allez, parce que mes billets sont un peu moins fréquents en ce moment, je vous laisse avec les donzelles... attention leur créateur n'est pas loin...





Kiraz "Les Parisiennes"
envoyé par aboutart






Les Parisiennes de Kiraz
envoyé par Enogo






Kiraz 2008 français
envoyé par aboutart

lundi 8 septembre 2008

Maître de peinture et religion

J’avais lu de lui "Le maître de lecture" et j’étais restée un peu en deçà. Et pourtant, là, j’ai été subjuguée, envahie par les considérations artistiques et religieuses de “Je m’appelle Asher Lev” de Chaïm POTOK.


Nous suivons les réflexions de ce jeune garçon de 10 ans, juif hassidique, épris de dessin. Un jour, cette forme d’expression devient naturelle, comme une respiration. Cependant, les orthodoxes juifs, et à fortiori les hassidims, ne voient pas d’un bon augure cette nouvelle passion.

*source Atelier Schlum (regardez donc les vidéos...cela donne envie d'y mettre nos enfants)

Cela fait quelques temps que rentrer dans une famille juive me touche et dans ce qui construit leurs particularités. J’aime y reconnaitre les différences à être juif, cette distance des ashkénazes par rapport à la religion due à une souffrance familiale extrême, cette soumission des femmes dans la partie orthodoxe traitée par certains, cette philosophie de vie entre réappropriation d’une histoire, orgueil et indifférence et cette transmission réelle, cette communauté non moins présente et la vocation de certains à revenir vers plus de religieux (devrais-je dire plus de spiritualité). Ici nous nous retrouvons dans la communauté fermée des hassidims américains et pouvons nous rendre compte de l’importance du Rèbbe, chef spirituel aux attributs charismatiques et le plus souvent thaumaturgiques. Et puis, grâce au personnage d’Asher, enfant en pleine déchirure entre sa foi et sa passion, nous suivons de manière très explicite les réflexions sur la vocation à être juif, sur les préceptes à retenir.

Loin de certains textes très fermés sur la tradition, ici, POTOK ouvre une fenêtre plus libérale. Les parents, choqués, opposent une répression puis une distanciation douloureuse. Mais plus paradoxalement, c’est le Rèbbe lui-même qui offre une compréhension encore plus large.
Oui, je sais que peindre le corps humain est défendu par la religion et que leur Dieu ne doit pas être représenté donc encore moins peint. Je sais que l’acte de dessiner peut être vu comme une perte de temps, alors considérer qu’être artiste est aussi une profession cela me paraissait assez surprenant dans de telles conditions. Et pourtant…
Voilà bien la force de ce livre…décortiquer le mal, l’acte de peindre, redéfinir ce qui fait d’une occupation enfantine un risque pour la foi et aussi une déchirure indéniable entre l’apprenti peintre et le reste de sa communauté. Jusqu’à quel point son entourage peut suivre les divagations manuelles d’Asher? Et à partir de quel moment Asher devient un mauvais juif? “Selon lui, il y avait trois catégories de juifs: le rosho, celui qui lutte contre le péché et les pensées mauvaises et qui s’efforce de vivre droitement – nous faisons Presque tous partie de cette catégorie, disait-il tristement; le benoni, dont les actes sont irréprochables mais qui n’est pas maître de ses pensées – très peu d’entre nous atteignent ce haut niveau; et le tzaddik. C’est la plus grande grâce que Dieu puisse nous faire; on naît tzaddik, on ne le devient pas. Seuls les tzaddikim sont maîtres de leur Cœur, disait-il en citant le Midrash.”
Ainsi nous suivons le parcours de cet enfant, à travers sa famille, son école, et son entourage plus ou moins attentive à sa passion. Il va aussi devoir faire des choix comme le lui rappelle son maître de peinture : “Comprends-tu ce que tu vas faire? Comprends-tu maintenant ce qu’à fait Picasso? Même Picasso, le païen, a dû le faire! On ne peut pas y échapper. Tu me comprends, Asher Lev? Ce n’est pas un jeu. Il ne s’agit plus de barbouillages enfantins sur les murs. C’est une tradition, une religion, Asher Lev. Tu vas devoir te convertir à une religion qui s’appelle l’art. Elle a ses fanatiques et ses rebelles. (…) Asher Lev, c’est une tradition de goyim et de païens. Ses valeurs sont celles des goyims et des païens. Ses concepts aussi. Son mode de vie également. Dans toute l’histoire de l’art en Europe, on ne trouve pas un seul juif observant qui ait été un grand peintre.” Une belle leçon de tolérance est offerte par les mots même du chef spirituel, de la compréhension du destin affiché et aussi un soutien vers une autre forme de vocation, accompagnée et initiée par le peintre juif Jacob Kahn.

Le second point fort de ce livre est de nous entraîner dans les considérations intimes de l’artiste. Du barbouillage à l’expertise, de l’occupation à l’initiation et au passage en professionnel. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire sur cet aspect de l’artiste: son regard vers les choses. Tous les sujets sont à peindre: Asher et sa maman, en portrait, en silhouette, en situation… en matières et formes, en ombre… en vie et humeurs. L’œil est averti, pertinent, et sait regarder derrière le monde en points, courbes, lignes, ombres et lumières, effets. L’initiation de Jacob Kahn devenu son maitre de peinture me rappelle celle de Fabienne VERDIER : reprendre les anciens, copier, travailler, prendre modèle, puis vivre, transpirer ainsi…
Mais plus encore, retrouver la respiration derrière l’acte: “- (…) Des millions de gens savent dessiner, mais il n’y a pas d’art sans un cri jaillissant d’une façon particulière.
- Sans un éclat de rire aussi. Picasso sait rire.
- Sans un éclat de rire”.
Le matériel, l’atelier, les séances de travail, les attentes professionnelles, les attentes personnelles et les retours des spectateurs sont ici finement saisis. Et derrière les premiers émois en tant qu’artiste d’Asher, nous devenons nous aussi adulte. Les choix de vie mais aussi les rapports familiaux, rapports père/fils mais surtout mère/fils
Chaïm POTOK a eu un rôle important dans la communauté juive, en dehors de son parcours de romancier, rabbin mais aussi apprenti peintre. Il a donc connu au fond de lui ces tiraillements, et c’est sans doute pour cela qu’il a placé dans son œuvre des personnages clefs, juifs observants ou juifs “déchus”, plus inspirés par le respect des aspirations que le maintien de toutes les règles religieuses, soutien de la religion mais aussi ouverts vers le reste du monde. Des maîtres de lecture (cf "Le maître de lecture" ), de peinture, de vie, des soutiens, des accompagnateurs, des guides, des ouvertures aussi, vers la foi et vers l'ailleurs...

“Un jour quelqu’un a demandé comment on pouvait communiquer avec le Maître de l’Univers. On lui répondit ceci : c’est à l’homme de faire le premier pas. Pour qu’il y ait communication, il faut d’abord une ouverture, un passage, aussi petit soit-il. Cette ouverture dépend de l’homme seul : c’est à lui de faire le premier pas. Alors le Maître de l’Univers pourra se glisser en quelque sorte dans cette ouverture et l’agrandir.” Est-ce que peindre en ajoutant des références au christianisme est un cadenas à toute porte ouverte vers le Maitre de l’Univers juif? Vous pouvez ainsi lire ce billet pour retrouver un des points forts du livre et une œuvre artistique en particulier, celle ci-dessous …je vous recommande cependant d’aller le lire après avoir lu le livre.

*source oeuvre de Chaïm POTOK, Asher...

Si vous voulez en savoir plus sur le rapport à la religion, l’importance des écrits de Chaïm POTOK sur ce qui fait du judaïsme une vocation et non une soumission, sur le déchirement entre aspiration et foi n’hésitez pas à lire ce billet. Et retrouver l'extrait sur la différence d'impressions entre la visite d'un atelier et celle d'un musée ici.

mercredi 3 septembre 2008

Périne et lune

Ce billet est tendancieux. Si vous ne voulez pas lire sur de l’intimité féminine, passez votre chemin et revenez au prochain sujet. Je ne devais pas faire ce genre de posts, je voulais rester assez conformiste à ce niveau (et pas sur les autre sujets, tout de même). Mais voilà, ce blog représente aussi comme une porte ouverte sur mon quotidien, sur mes réflexions, comme si je parlais à un(e) ami(e)… des parenthèses plus ou moins constructives et aussi un état des lieux, souvent. Et puisque les fenêtres intempestives sont là sans raison, je ne risque rien à laisser ici quelques thermes qui, sur un moteur de recherche, vous amènent à des sites réservés aux adultes quand ils ont aussi d’autres rayonnements.
Alors je vais droit au but : je vais parler de lune et de Périne…vous ne saisissez pas. Allez, je vais vous parler de la période du mois où notre corps féminin se rappelle à nous (les lunes pourpres) et de ce plancher pelvien si important pour les femmes (et les hommes). Mais pourquoi donc un sujet si trivial ? Et bien parce que ce sont des sujets qui viendraient d’office dans une éducation féminine, des secrets qu’il ne faudrait pas limiter à la sphère très, très restreinte de la maman et de sa fille…alors dans la sphère privée (femmes de la famille) et puis ici, dans une sphère extrêmement publique mais aussi et surtout comme un mot de soutien, de compréhension, de patience, destiné à toutes les jeunes femmes, femmes…et aux hommes qui les accompagnent (parce que j’aurais du mal à en parler devant une assistance, quoique).


*source (n'hésitez pas à lire le sommaire en suivant le lien)

Alors le premier : notre périnée. Ce muscle m’a été présenté lors de ma grossesse. Il m’était inconnu… et pourtant il est essentiel. Il retient nos organes et permet de maîtriser nos éliminations. Un relâchement entraîne de nombreux symptômes. Le poids d’un bébé affaibli ce hamac, il est normal de le rééduquer après l’accouchement. Mais bien plus que cela, une rééducation après symptômes ou postnatale, une éducation de la tonicité du plancher pelvien est extrêmement importante pour toute femme, la présence d’une cavité affaiblissant cette zone.
Pour le cas des grossesses, certaines s’y sont prises avant, gros ventre pointé vers le ciel : en chant prénatal par exemple ou en découvrant tout d’abord le muscle et le contractant un peu, beaucoup, passionnément. D’autres, après, rééducation avec un kinésithérapeute ou gym douce avec bambin ou sans ici et . Certaines vont encore plus loin et mettent à profit les boules de geisha pas simple jouet "sessuel" et reprennent conscience de leur tonicité.
Certaines femmes « concernées », parce que conscientes, vont vers le Qi Gong féminin, susceptible de réharmoniser le mental, le physique et l’émotionnel. D’autres iront vers le tantrisme avec son apport pour une sexualité plus aboutie (dit-on).

Le mieux serait de prendre connaissance de ce « soutien » avant, avant même qu’il devienne la « Porte de tous les mystères » asiatique. Dès l’état de jeune fille. Même si j’avais été mère d’une fille, j’aurais eu du mal à lui offrir la panoplie interne que sont les boules de geisha pourtant bien recommandée. Je me serais contentée de lui parler de l’importance de cette partie de son corps. Lui apprendre encore plus jeune les règles de l’élimination pour prévenir les troubles : en effet, faire pipi s'apprend aussi et les 4 règles sont à présenter à la petite fille comme au petit garçon.
Et puis je lui aurais chaudement recommandé la danse, orientale, du ventre, musclant avec beauté, grâce et souplesse tous ce qui représente le charme féminin du bas du corps. Et si je m’y mettais, aller un peu de chez moi, une idée de baladi et des autres danses orientales aussi sensuelles et sportives ici ou .

*source ventre

Pour ma part, mon aide la plus précieuse pour prendre conscience de la tonicité de mon périnée fut cette métaphore :
« Imaginez un petit fruit tendre de la taille d’une cerise placé à l’intérieur, à mi-profondeur de votre vagin. Serrez-le comme si vous vouliez mâcher et manger ce fruit. Puis avalez le fruit d’un mouvement doux et continu, comme si vous vouliez l’entraîner vers l’utérus. Reposez-vous quelques secondes… puis mangez un autre fruit. »
(extrait de « L’allaitement de mon enfant, toutes les clés pour un allaitement réussi » de Marie-Dominique LINDER et Catherine MAUPAS dont je pense beaucoup de bien, qui reprenait l’idée du livre de Sheila KITZINGER, « L’expérience sexuelle des femmes »)

Et parce que l’éducation de négliger notre corps, l’interne, les organes et parties du bas ventre, de les trouver pas beaux, mauvais, puants…de ne pas considérer comme normal, allant de soi, partie intégrante d’un équilibre nos émissions : mixions, selles, éructations, pets etc…me pose problème. Vive notre loupiot : Prrrrr - Hpetou – Oh oui j’ai entendu, tu viens de faire un pétou petit coquin !
Il y a aussi les lunes…je n’avais pas compris ce dont parlait Marie LAFORET dans son livre « Mes petites magies : livre de recettes pratiques pour devenir jeune »…les mots n’étaient pas aussi poétiques (milieu familial médical oblige). C’est mamzelle Yaya qui m’a mise sur la voie. Une prise de conscience de nos rythmes, une meilleure connaissance et une hygiène écologique : l’utilisation de la femme/diva cup…une coupe menstruelle.

*source d’une pochette personnalisée de cup de la Galerie de Alice Isabelle

La poule pondeuse nous livre tous les secrets et nous donne le mode d’emploi en deux temps, le premier et le second, elle nous rappelle aussi les intérêts écologiques, non négligables. C’est une alternative à proposer, pour l’adopter ou la refuser…peut-être pas à proposer à une toute jeune fille cible de ses premiers cycles…il faut pouvoir se toucher…
Et puis parce que c’est une vacherie, je parlerais à ma fille potentielle, lors de son début de sexualité partagée, d’un papillon, ennemi invisible, le papillomavirus .