Cela fait deux semaines que Séraphine, l'écureuil roux materné par l'humain, est partie vivre sa vie en liberté. Elle avait fui plusieurs fois auparavant, pour revenir, peut-être pas encore autonome ou assez agile. Et puis elle est partie pour de bon.
Nous l'avons vu quelques jours déambuler sur son arbre et sur la barrière mitoyenne. Puis plus rien... et puis elle est revenue. Enfin pas vraiment. Elle n'est plus rentrée dans la maison mais redémarre les jeux de bagarre commencés avec ma mère... à distance. Elle grimpe autour de son tronc d'arbre, en spirale à toutes allures, s'arrête sur la face observée par ma mère, la regarde, repart en spirale dans l'autre sens. S'étire sur son tronc comme elle le faisait sur les rideaux. Mais aussi montre ses passages d'un arbre à l'autre, en prenant le temps de s'arrêter après le bond pour regarder si ma mère suit (et approuve: - Bravo Séraphine), elle fait même du trampoline sur les branches de tilleul, oui, oui, c'est impressionnant.
Alors nous continuons à préparer des offrandes à notre petite sauvage... des glands tout frais, des noisettes toutes jolies... elle les a boudé, un temps. Nous la soupçonnons de ne pas bouder, par contre, le compost avec le reste de melon, les fibres et pépins de potimarron et la pulpe de pastèque. Et puis elle regarde d'un peu trop près l'évolution vers la maturité des figues du jardin... c'est sûr elles feront la course pour être la première à se régaler, ma mère et elle. Je suppose qu'elle sera la seule de son espèce à avoir profusion de nourriture, peut-être même de quoi choisir de ne pas hiberner et peut-être aussi de ne pas faire l'apprentissage de ce deuxième circuit d'élimination.
L'odeur de l'écureuil est toujours là. Cela avait été très déconcertant au début... surtout dans notre appartement à Paris. Ici dans la maison de ma mère, l'odeur a imprégné la salle de bain... sa "cage vitrée" lors des repas. C'est une odeur sauvage très puissante pour une aussi petite bête. Je n'avais jamais eu l'occasion de la sentir directement. Elle se rapprochait souvent du visage et du nez ou de la bouche mais juste un instant (et des fois l'appareil photo était en marche)...
Alors oui, elle passe... et repassera peut-être par la case maison cet hiver. Et nous la voyons de temps en temps. Maman travaillant à l'extérieur, Séraphine se fait plus bruyante, fait tomber des épines, des feuilles... et le matin, sur la terrasse nous suivons son parcours... du pin au prunus, au tilleul, en passant par la rambarde et le toit de la cabane de bricolage du voisin.
Mais c'est vrai que nous regardons le dehors différemment maintenant. Il s'agit de son habitat, de sa nourriture, de ses voisins, de ses prédateurs, de son environnement météorologique, sonore (les feux d'artifices ces derniers jours) et lumineux (pour cet animal diurne).C'était l'occasion (oui je sais, je saute sur toutes les occasions mais on ne se refait pas, non?!) d'aller un chouïa plus loin et de parler de l'écosystème de Séraphine.
*source biotope, biocénose et écosystème, source à explorer pour une explication plus poussée avec les flux de matière organique, consommateurs et décomposeurs, le rôle de l'énergie solaire et les chaines alimentaires terrestres et marines
Même si les mots ne sont que dits, expliqués mais pas une cible de l'apprentissage du lutin, je tente tout de même de proposer le plus réel possible. L'écosystème est la communauté d'êtres vivants, faune et flore, (la biocénose) alliée à l'environnement (le biotope).
Alors nous regardons tous les insectes, oiseaux, mammifères dehors et les rangeons mentalement dans des cases: voisins/copains, nourriture, prédateur.
- les oiseaux, pies, rouge-gorges, mésanges, jais, mouette, goéland, comme voisins (elle est sûrement devenue trop grande pour faire le diner du dernier)
- insectes, escargots comme nourriture et/ou voisins...
- le magnifique chat noir du voisin comme prédateurs
- les chouettes qui j'espère sont toujours dans le quartier comme prédatrices
- les chauves-souris, des voisines (quoique que Séraphine a le sommeil lourd et apparemment elle est ainsi une cible très facile pour les félidés ou mustélidés, fouine, marte, belette, eux-nocturnes... pour la seconde catégorie, je pense que Séraphine est tranquille, elle est tout de même en ville)
*source gouvernementale des milieux naturels préservés en France (n'hésitez pas à créer votre propre carte en fonction de vos intérêts en cochant et décochant dans la légende)
Nous regardons aussi la flore: habitat, nourriture, "accrobranches".
Des arbustes, arbres dont pins maritimes et arbres fruitiers. Un climat
doux, océanique, pas trop chaud en été, pas trop froid en hiver.
Séraphine vit en pleine nature mais c'est encore en ville, arbres d'origine, sol de terre et de sable préservé mais la flore n'est pas complète, les arbres sont plus taillés et aussi les prédateurs moindre (en ajoutant par contre la voiture).
*source des milieux naturels en Loire Atlantique
Maintenant nous ne savons pas l'étendue de son habitat. Est-ce un
pâté de maison, la limite se faisant par la route? Est-ce un ensemble
d'arbres dont les branches assez proches permettent le passage? Alors
s'agit-il d'un quartier? Est-ce que les écureuils gambadant dans les
pins au dessus de chez l'arrière grand-mère du lutin sont/seront des
copains de jeux (au bout de la rue mais après trois pâtés de maison)?
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