Je prends du temps sur le temps. Je n'en ai pas. Enfin si. Enfin non. Je ne vis que par procuration. Enfin non. Enfin si.
Mon corps ne me permet pas une liberté que je n'ai, en fait, jamais vraiment connue. Mes enthousiasmes, mes rêves, mes bonds de joie, ne seront peut-être plus envisageables. Enfin pas les mêmes, je revois tout à la baisse moi qui n'ai jamais eu d'ambition pour moi.
J'ai l'impression d'avoir le corps d'une grand-mère. J'ai joué avec lui. Enfin non. Enfin si. Il a tout pris pour que ma cervelle s'en sorte. Il a tenu le choc. Maintenant il me dit qu'il faut que je le considère, lui aussi. Que je mette les moyens pour qu'il me tienne, pour qu'il accepte encore de me laisser marcher longtemps. Dormir, marcher, rester indépendante, nager, courir (ah bah ça non!). Mes rêves m'imaginent jouer avec la gravité: grimper aux arbres, surfer sur les vagues avec une aile, jouer de mon corps comme d'un parachute, courir dans la forêt pieds nus, escalader.
Rien n'est possible même marcher fut quelques temps douloureux donc adieu randonnées.
Mon esprit est surchargé. Je crois que j'en avais besoin. Le fait de réfléchir sur l'éducation du lutin, chenapan, crapouillot, m'a permis de me libérer un temps du poids d'une réflexion en roue libre, en cercle vicieux. J'ai vécu aussi à travers lui, à travers ce que je mettais en place pour lui.
Devenir prof a été une autre magnifique idée. Ma formation de sociologue m'a offert une grille de lecture, là j'en ai une autre qui va être constructive aussi pour autrui. Du jeune autrui. Je n'ai pu me construire que comme ça. En cherchant, en analysant, en découvrant, en furetant.
J'ai un nouveau défi. Comme si être prof n'était pas suffisant. Enfin prof comme je l'entends: l'image d'Epinal, celui sur qui nous pouvons compter, celui qui va n'offrir que lui mais qui ne trahit pas le contrat, qui considère les petites et moyennes têtes comme du potentiel.
Je ne suis pas une bonne prof de quelque soit comme matière. Cette année c'est français et 14 heures de maths. Oui les maths, cette matière qui m'a désespérée longtemps car synonyme d'intelligence et de rapidité d'intelligence. Bah non, je suis lente.
Et ce nouveau défi alors: passer le CAPPEI, la certification pour l'enseignement spécialisée. Après mon second master, voici cette étape, peut-être suivie par un autre master en recherche. Et je suis sous l'eau. Moins qu'avant où je fournissais pour m'en sortir, pour avoir du grain à moudre à mes élèves. Plus qu'avant car la rigueur et l'expertise demandées sont encore hors de ma portée. Cela fait des années que je cherche, que je me forme, que je trouve en autodidacte souvent. Mais là, je dois reprendre un rythme plus conséquent. Je bosse continuellement. Mais apparemment avec lenteur.
Voilà, j'ai 49 ans et j'ai laissé une partie de ma vie. Je vis et survis. Je n'ai pas encore lâcher-prise. Pour que mes démons se fassent la malle. Enfin non. Enfin si. Pour que je les étiquette plus surement qu'avant, que je trouve comment m'en sortir avec eux. Je crois que j'ai trouvé une structure, une manière d'utiliser ma cervelle de manière constructive. Alors oui je lis beaucoup pour cette passion qu'est l'enseignement, pour la recherche avant l'enseignement. Pour l'instant je me suis oubliée.
Ecrire me permet d'avancer. Mon compte Instag* est prolixe mais mes billets trop courts. Ce blog me manque.
1 commentaire:
Vanessa, merci pour les nouvelles. Tu es fidèle à toi-même, toujours curieuse, exigeante, la barre n'est jamais assez haute pour ton esprit vif mais trop pour ton corps. Dont tu as sûrement grand besoin avec tes élèves. Dorlote-toi tant que tu le peux et ne néglige pas ton sommeil. Avec mes meilleurs voeux de santé et de sérénité K
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