Au tout début de sa vie, le loupiot a pu toucher les sculptures, les statues publiques. Je m'arrêtais à chaque fois. Il ne parlait pas, ne marchait pas encore et pourtant je lui prenais la main et la faisais passer sur le surface, en lui marquant les différences, lisse, douce, rugueuse, striée, en bois, en métal, en pierre.
Au départ, j'étais le stimulateur, ensuite nous en sommes venus à ne plus pouvoir marcher dans la rue sans courir voir une statue publique, je le prenais dans mes bras et on regardais avec les mains. Nous avons même eu des larmes quand elles étaient inaccessibles.
Au départ, j'étais le stimulateur, ensuite nous en sommes venus à ne plus pouvoir marcher dans la rue sans courir voir une statue publique, je le prenais dans mes bras et on regardais avec les mains. Nous avons même eu des larmes quand elles étaient inaccessibles.
Où que nous allions, il y a toujours cette attirance pour les sculptures. Dans la rue, sur la plage. Les toucher si possible... sauf ces sculptures de sable du Puy du fou.
Souvent aussi j'aime les détails, vous savez comme dans la publicité avec Jean ROCHEFORT "Tout l'art du maître est là!" Je me retiens de toucher, maintenant, parce que parait-il cela ne se fait pas. Mais j'ai envie, oh oui, des courbes, un creux, un lissage, une angulosité...
Les sculptures monumentales de Jiménez DEREDIA laissent admirer de superbes femmes en rondeur délicieuse. Ce sont les courbes qui m'ont attirée, l'angle du ventre, le dodu du pied.
Mais aussi et surtout, nous touchons celles maternelles.
Pendant mes années d'enfance, j'ai vécu chez ma maman (jusqu'ici assez logique) mais la maison était aussi autre chose: un salle d'attente avec une cage immense prenant toute la vitrine et un écureuil de Corée dedans, Caramel... et aussi, et surtout, un atelier.
Pendant mes années d'enfance, j'ai vécu chez ma maman (jusqu'ici assez logique) mais la maison était aussi autre chose: un salle d'attente avec une cage immense prenant toute la vitrine et un écureuil de Corée dedans, Caramel... et aussi, et surtout, un atelier.
Atelier de peinture, de bas relief. Des pigments partout, des morceaux de verre, du mastic, des clous, de la térébenthine, des pinceaux partout, sur le sol, les éviers, les lavabos, du jaune d’œuf dans l'huile etc...
Maintenant elle se consacre plus à la sculpture, la maison reste un atelier en étant en plus une galerie avec les œuvres partout. J'ai toujours aimé être entourée d’œuvres d'art (en conservant tout de même de mauvais souvenirs de slalom obligatoire, de vrais passages périlleux pour vivre dans la maison) mais je redécouvre le plaisir de voir l’œuvre se créer.
Les techniques diffèrent: résine, peinture de carrosserie, polissage, mousse etc. Le dessous des choses apparait avec son lot de bricolage: vissage des cadres, des vis de soutien entre le socle et la sculpture etc.
Mais le plus magique reste de partir de peu pour arriver au final...
Les techniques diffèrent: résine, peinture de carrosserie, polissage, mousse etc. Le dessous des choses apparait avec son lot de bricolage: vissage des cadres, des vis de soutien entre le socle et la sculpture etc.
Mais le plus magique reste de partir de peu pour arriver au final...
-" Oh maman, la statue de Yaha a pris un coup de soleil: elle était noire, elle est maintenant bleu brillant!" pas bête, pas bête... ou la couche et la sous-couche prennent de la poésie.
Et j'aime toucher... des détails, des détails, la vue d'ensemble vaut le détour mais ce qui m'inspire, attire la main est souvent juste un focus, une manière de faire que je n'aurais pas imaginé...
Et puis profiter encore et encore du luxe du toucher, renouvellement toujours magique. Où je peux étreindre un élément qui sera par la suite (r)attaché au reste... une cerise offrant son juteux dur et lisse, une impression de force, de puissance contre soi...
Et j'aime toucher... des détails, des détails, la vue d'ensemble vaut le détour mais ce qui m'inspire, attire la main est souvent juste un focus, une manière de faire que je n'aurais pas imaginé...
Et puis profiter encore et encore du luxe du toucher, renouvellement toujours magique. Où je peux étreindre un élément qui sera par la suite (r)attaché au reste... une cerise offrant son juteux dur et lisse, une impression de force, de puissance contre soi...
5 commentaires:
J'aime également toucher... Percevoir toutes ces nuances inaccessibles aux yeux...
Oh que oui !!! quel plaisir de toucher une sculpture - mais pour certaines pièces cela abime la patine.
Dans certains musées, il est écrit que l'on peut toucher et on n'ose pas toujours - pourtant il faut en profiter.
Lysalys: ;)
AD-May44 devenue 49: bienvenue entre mes billets! C'est vrai que j'hésite quand ce n'est pas une pierre ou du bois, quand elle semble mise en couleur ou sous une couche la rendant encore plus finie que la matière brute. Mais j'avoue que je suis toujours tentée, il n'y a que les sculptures véritablement éphémère qui m'arrête (en papier par exemple). Je n'ai jamais vu "l'indication du droit au toucher" dans un musée. Je me rappelle juste d'un musée parisien qui offrait temporairement un parcours "en aveugle". Mais je vais me renseigner c'est sur, merci.
Vanessa, chouette cette découverte pour moi du sculpteur Deredia: douceur et volupté...que du bonheur. merci merci
anh: de rien, je les ai admiré de près, magnifiques!
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