mardi 6 août 2013

Faut-il (toujours) obéir aux parents?

Avec le voisinage des générations pendant ces vacances dans les maisons familiales, de grands fossés d'éducation apparaissent. Et je suis une lionne envers mon lionceau! Le lutin a droit de parole. Et les clash arrivent. Un des points de discorde est la notion d'obéissance. Je ne reviendrais pas là sur l'éducation respectueuse mais juste sur un point: le droit d’accepter ou de refuser un emploi du temps de vacances.
Pour les générations d'avant, dans ma famille maternelle, l'enfant n'avait pas le droit au chapitre: son avis n'avait que peu d'importance, il devait suivre le cours de la journée des adultes, obéir à leur manière de concevoir un temps bien occupé, ne pas montrer de désaccords, ni de conduite, ni de réflexion. "Tu ne parles pas à table", "tu sors dans le jardin", "tu ne lis pas" complétaient les "tu ne regardes pas la télévision", "va te coucher" et "mange" (ou "mange moins" c'est selon).

 *Pépé (et Idéfix), dans "Astérix en Hispanie"de GOSCINNY et UDERZO, s'arrêtant de respirer s'il doit obéir ou si un adulte lui refuse quelque chose.

Encore aujourd'hui, certaines personnes intiment au chenapan des activités (même aux grands d'ailleurs). Et cela donne une invitation à faire telle balade ou tel sport sur le mode impératif. Le lutin reste muet, le proposeur s'énerve, moi je bous et je déborde.
En plus d'une envolée verbale dont j'ai le secret, il me fallait bien reprendre, avec sérénité, avec aussi beaucoup plus de maturité. A l'adulte, expliquer l'emploi de la question ou de l'ordre: "Fais" ne laissant pas le choix ou "Veux-tu" attendant une réponse positive ou négative (et ne pas s'emporter si elle ne correspond pas à nos attentes).

Et nous avons ainsi repris avec le lutin.
La différence entre l'impératif ou la question qui lui est adressée. S'il s'agit d'une question, ne pas tarder à donner une réponse: oui, non, zut. Et comme il s'agit d'une redite, j'ai rajouté: oui mais pas tout de suite, non merci, je n'ai pas envie, je suis occupé à faire autre chose. Mais son silence ne pouvait qu'entrainer une exaspération de cette génération déjà pas habituée à laisser le choix. ( Je te le dis une fois.... deux fois...)
Et c'est de cela que nous avons parlé: de comprendre qu'avant on ne laissait pas le choix et que pour ces personnes-là ce n'est pas évident de mettre en place une alternative.
Expliquer aussi que la proposition est faite pour son bien (même s'il ne le voit pas comme ça, même si je ne le voyais pas comme ça enfant, même si je ne la vois toujours pas comme ça adulte mais là est un autre problème) et que l'invitation correspond aussi à un temps donné: la personne n'aura peut-être plus de disponibilité après pour cette activité.
Et puis prendre en compte que toujours refuser ne donnera pas envie à l'autre de reproposer des choses.

Alors oui, le lutin a le droit de ne pas obéir aux instances d'emploi du temps, avec bien entendu quelques règles instituées sur les dangers, la télé, l'heure du couchage, les jeux vidéos et le temps passé à l'intérieur (quoique) mais nous avons aussi mis en avant ce que cela demandait de sa part: une réflexion, se poser les questions comme un grand, faire un choix en toutes connaissances de cause.
Oui il s'agit là d'un tout petit angle de l'obéissance mais nous en avons profité pour se questionner sur la liberté de faire ce que l'on veut (enfant ou adulte), le fait d'obéir (enfant et adulte), le fait de suivre un chef etc...Nous avons aussi marqué les distinctions entre obéissance et soumission.


"Pense pas bête" de Gwénaëlle BOULET, Anne-Sophie CHILARD et illustré par Pascal LEMAITRE est venu à propos. J'en parle .
Les bêtises sont ainsi soit volontaires, involontaires, peu dangereuses ou beaucoup et quelques unes au départ de grandes découvertes. Comme la possibilité de se tromper même adulte, même parent.
"Faut-il toujours obéir?" oui pour respecter les règles, oui pour répondre à ce qui est bon pour bien grandir et non quand il y a danger.... par exemple. Et une notion de chef, dans la société, le groupe ou la famille, choisit, imposé, mais aussi canalisateur, indiquant la voie.
Le chenapan peut ainsi obéir en sachant de quoi il est question ou nous donner son avis. Et ce n'est pas facile tous les jours!!

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