Lors d'une séance d'initiation à la poterie, j'avais été conviée à l'atelier de raku de ma tante. Avec elle, j'avais façonné ma première argile.
Est-ce par manque d'humilité? Est-ce par manque d'inspiration (ou plutôt par inspiration trop ciblée), j'avais eu envie de faire une théière (sans tour de potier). Comme une kyusu ouverte, j'avais d'ailleurs pris modèle sur le net sur celle qui depuis est arrivée à la maison (photo ci-dessus).
J'avais étudié cette poignée latérale : l'angle, vu du dessus, entre le bec verseur et la poignée entre 60° et 90°; l'angle vu de côté (de profil) entre le support (table) et la poignée que je souhaitait entre 30° et 40°. Du côté esthétique, je la voulais sans couvercle, un peu oblongue, pas forcément aux rebords arrondis et avec de nombreuses matières:
des rayures pour que les pigments et le glaçage adhèrent moins, du noir brut (terre enflammée) et des coulures. J'avais envie d'une poignée très large permettant de faire pied comme là, ou ici ou comme celle de Chiyo ARAE et d'un bec verseur droit.
Bon bien-sûr elle ne devait pas être aussi effondrée, le bec, plus haut avant séchage, devait pointer le ciel, les bords devaient se courber plus vers l'intérieur et puis l'intérieur a craqué et laisse une toute petite fissure. Et puis il y a le fait que ce fut la première. Je n'ai pas fait le raku moi-même, ma tante a eu la gentillesse de mettre les produits pour moi...
je la croyais moins sombre, aux coulures blanches ou grises (argentées ici) mais avec des giclée de couleurs. Là reste l'imprévu: le message émis par moi, la compréhension du message, le souvenir de celui-ci, l'expertise du raku et le raku lui-même.
L'art du potier. Mince alors que c'est difficile. D'une part la forme, monter les parois, lisser la matière. Mais pire encore les erreurs ont été très très bien "mises en valeur": je ne me suis pas contentée de mes premières formes et j'ai travaillé l'argile.... trop! Mes mains très chaudes rendaient la terre trop souple avec moins de tenue... à force de refaire, ma théière n'a jamais repris la forme voulue (et presque atteinte). L'exigence n'a pas les mêmes conditions dans l'art de manier la terre. Reprendre son ouvrage est sûrement dans l'art d'en faire un second.
C'est un exercice que j'aimerais plus fréquent: celui de me confronter à la matière, de la laisser dirigeante, de lui donner cette liberté... l'apprentissage aussi d'un recommencement, d'un départ du début. Je ne sais pas si un jour je l'utiliserais. Je vais bien-sur vernir l'intérieur de vernis alimentaire, bien-sur je vais colmater la fissure pour qu'elle ne coule pas, bien-sur je vais regarder l'écoulement du bec verseur. Bien-sûr j'en referais une autre! Et je n'ai aucune ambition d'être excellente sur le sujet, juste praticienne... allez quelques bols chawan en raku viendront c'est sûr sans ressemblés à ceux-là.
C'est un exercice que j'aimerais plus fréquent: celui de me confronter à la matière, de la laisser dirigeante, de lui donner cette liberté... l'apprentissage aussi d'un recommencement, d'un départ du début. Je ne sais pas si un jour je l'utiliserais. Je vais bien-sur vernir l'intérieur de vernis alimentaire, bien-sur je vais colmater la fissure pour qu'elle ne coule pas, bien-sur je vais regarder l'écoulement du bec verseur. Bien-sûr j'en referais une autre! Et je n'ai aucune ambition d'être excellente sur le sujet, juste praticienne... allez quelques bols chawan en raku viendront c'est sûr sans ressemblés à ceux-là.
Mais parce qu'elle est arrivée dernièrement, j'avais envie de la regarder de près... et d'utiliser celle dont je rêvais la kyusu de Tokomane. J'ai sorti un Sencha Shimizu bio. J'aime l'idée qu'il est cultivé au pied du Mont Fuji, sur la côté sud de l'île de Honshu, au sud-ouest de Tokyo. Je ne le boirais pas dans un chawan raku présentant le Mont Fuji mais il sera savouré.
*source caméra Le Mont Fuji de la province de Shimizu via
L'odeur des feuilles sèches est très fruitée, comme de fruits cuits. Les feuilles sont peu brisées et deviennent d'un superbe vert. L'infusion est presque fluorescente jaune/verte. Le goût est d'herbe coupée mais aussi presque sucrée. Très doux. Et puis j'ai aimé cette "bave" bulleuse de la liqueur.
Bon, je n'ai pas fini de rêver aux théières japonaises comme celles-ci par exemple ou de rêver aux ustensiles japonais... regardez donc ce livre japonais et les autres là. Avec une pensée pour tous les japonais et pour ce pays si fascinant.
2 commentaires:
Encore une corde de plus à ton arc, bravo!
Francine: encore une activité à mener plus loin, à approfondir... ;) merci de m'encourager
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