Bien-sûr le titre est tape à l’œil! Une folle période pré-estivale se déploie devant nous et, même si le soleil n'est pas toujours au rendez-vous et que la température est bien fraiche (ou trop chaude), les envies de se dorer au soleil reprennent tous les voisins/voisines. Et, pour elles, leur lot de décolletés, de jambes nues et de rondeurs à liquéfier, à faire disparaitre, à perdre, à abandonner sur le chemin.
Ce qui me hérisse le poil c'est l'obligation conventionnelle, sociétale, qu'il faudrait pour une femme digne de ce nom (et même une adolescente) se mettre au régime, perdre quelques kilos avant le passage en tissus souples, élastiques, ajustés et volontiers sous-marins. Je déteste les régimes!
*source
Alors oui, c'est une grosse qui parle, de l’embonpoint à la Obélix, plus que forte quoi. Oui j'ai un passif avec les régimes, ayant écouté ça et là les bonnes paroles de personnes attentionnées, expertes ou non, familiales comme médicales... des propos contradictoires, des aliments sains, d'autres malsains, des appels à la volonté etc... En fait, des affirmations erronées pour la plupart, suivies jusqu'à mes 25 ans environ, où un seul élément était bien commun, lui, la culpabilisation. Alors oui, depuis plus de régimes, depuis un poids qui évolue toujours vers le haut ou un peu vers le bas, le bas ne dépendant que d'une certaine sérénité. Pas encore de stabilité, toujours largement déréglée.
Alors oui, être contre les régimes parce qu'ils n'ont pas marché sur soi c'est simple me direz-vous! Mais mon aversion est bien plus profonde qu'une banale insatisfaction. Je suis aussi réticente à l'envie institutionnalisée d'inculquer la "diététique" aux enfants. J'ai déjà parlé sur ce média de mon rapport à l'alimentation, de mes troubles, avec humour ou plus de réflexion. Je voudrais y revenir... quelques mois ont passé, voire des années pour certains débuts d'approches.
Je considère qu'il ne faut pas troubler la prise alimentaire. Je suis, en effet, convaincue que le cerveau est un maître d'orchestre de génie, qu'il sait amener un contrôle parfait des apports alimentaires sans jamais considérer d'aliments à solliciter et d'autres à bannir, sans jamais nous obliger à compter les calories, à calculer les apports journaliers, à intellectualiser les repas. Je suis contre cette restriction cognitive si mise en exergue et applaudie par tous les médias féminins. A bas les programmes, à bas le choix des aliments.
Cette attitude complètement spontanée et décomplexée est bien entendu celle d'une personne avec une relation saine, non déréglée, à l'alimentation. Et de plus en plus, nous faisons partie de l'autre catégorie de personnes... et nos enfants vont aussi le devenir, insidieusement, par le contrastes entre les produits industrialisés ciblés sur eux, la publicité, et les repas "normalisés", le lot de discours préventifs à visée diététique.
Je vous invite à suivre quelques lectures, les 4 premières références étant explicitées là.
- "L'art de la frugalité et de la volupté" de Dominique LOREAU quelque peu régime tout de même
- "Okinawa, un programme global pour mieux vivre" du Dr Jean-Paul CURTAY part sur de "bons" aliments et propose plus qu'un régime, une première prise de conscience de la vie autour de l'alimentation.
- "Le temps du goût" de Régine ZEKRI-HURSTEL, neurologue, et Jacques PUISAIS, docteur en sciences et œnologue sur le rapport au cerveau des perceptions alimentaires
- "Maigrir sans régime" de Jean-Philippe ZERMATI, le plus complet pour entamer cette démarche de retrouver ses sensation
et "Manger en pleine conscience, La méthode des sensations et des émotions" du Dr Jan CHOZEN BAYS. Un cadeau à se faire assurément!!! D'une lecture simple, reprenant les analyses cognitives, les avancées scientifiques mais aussi tout l'apport d'une pratique méditative laïque ou bouddhiste. Mais le livre n'est qu'une introduction à la pratique méditative (avec énormément d'exercices écrits et le soutien du CD audio).
Vous y apprendrez les 7 différentes faims avec des exercices pour les reconnaitre et d'autres pour les satisfaire autrement que dans l'alimentation. La faim des yeux sensible à une belle image de repas, d'aliments ou même de recettes sur papier glacé. La faim du nez avec l'odeur du bon pain chaud même avant de passer devant la boulangerie et apprendre à "se nourrir d'une effluve". La faim de la bouche, de cet organe uniquement plein de désirs de sensations fortes ou nouvelles et la sensation à la différence de textures pendant la mastication, la permanence du goût après avoir avalé l'aliment. La faim de l'estomac qui n'est toujours pas synonyme de faim réelle. La faim des cellules, elle étant la vraie faim avec ses variations saisonnières. La faim de l'esprit totalement contradictoire, habituée aux débats sur les aliments, poussant à la consommation, restreignante, source de restriction cognitive: à court-circuiter. La faim du cœur et les aliments réconforts, source de réminiscence du passé, réconforts d'une tristesse, d'une solitude, d'une émotion.
Puis se défaire des conditionnements alimentaires et là, solution miracle, pas rapide pour un sou mais pérenne: être conscient.
" "Être conscient et ne rien faire d'autre" signifie qu'il ne faut ni parler ni faire quoi que ce soit avec le corps. Le fait de bouger soit la bouche, soit le corps, c'est ce que les bouddhistes appellent karma. Lorsque nous stoppons un comportement automatique, lorsque nous créons un espace entre une pensée et l'action ou le discours qui suit habituellement cette pensée, c'est comme si nous avions mis un pied dans la porte qui fermait la prison de nos milliers de schémas de comportements conditionnés. Un jour, après des années de pratique, cette porte restera grande ouverte. Alors, lorsqu’une ancienne habitude acquise fera surface, nous conserverons notre liberté d'action. Nous pourrons même sourire devant l'absurdité de nos nombreux schémas mentaux."
Avec une approche de tous ses aliments dits de réconforts et une étude cognitive de leur attrait irrépressible.
Une présentation de 6 lignes de conduite: ralentir pour entendre les ordres du cerveau et y être attentif mais aussi pour augmenter la satisfaction, prendre la quantité juste avec une vraie prise de conscience de la sienne et non d'une définie de l'extérieur, l'équation énergétique, la substitution consciente (à ne pas confondre avec restriction cognitive), tenir loin (des yeux, du cœur et de l'esprit avec le jeûne et l'alimentation en pleine conscience), reconnaitre la bienveillance et le critique intérieur.
Les derniers chapitres, plus bouddhistes, sont l'encouragement à la gratitude et les leçons de vie.
3 commentaires:
institutionnaliser l'apprentissage de la diététique, ou laisser les industries agroalimentaires faire l'apprentissage des enfants en matière d'alimentation via le matraquage publicitaire auquel quiconque ne peut échapper ?
Difficile de trouver un juste équilibre entre ces 2 extrêmes.
Merci pour l'info sur "Manger en pleine conscience", ça m'intéresse beaucoup. Dommage que le bouquin coûte 25€...
Moi aussi, il m'intéresse ce bouquin, dommage qu'il ne soit pas en version "soft" ... (on n'est jamais contents hein ?).
Je me sens privilégiée de ne jamais avoir fait de régime de ma vie (pas parce que je ne suis pas en surpoids, mais parce que je n'ai jamais eu la volonté de me priver !!!).
Mais je me rends compte, après 3 grossesse et leur yo-yo de kilos que mon corps se stabilise tout seul à un poids qui, s'il n'est assurément pas mon poids idéal (dans mes rêves !), est sans doute SON poids idéal.
Je m'en vais regarder un peu les livres dont tu parles ...
Sébastien M: bienvenue entre mes billets. Oui ne tomber dans les extrêmes.
Le livre est effectivement très bien et comme il est dans l'air du temps, je pense que d'ici 6 mois/1 an, il sortira en poche.
Anne: le livre est bien même effectivement sans embonpoint, comme une hygiène de vie alimentaire. J'ai pensé aussi à mon fils en le lisant dans cette prise de conscience constante pour ne jamais avoir besoin de compenser, en alimentation (mais c'est aussi déclinable sur toutes les addictions).
Enregistrer un commentaire