Il y a quelques jours, le lutin se noyait. Après une énorme frayeur, il était de retour sur le sable, en vie et même debout. J'en ai tremblé pendant longtemps.
Le chenapan sait nager. Mais il n'est jamais seul dans l'eau, jamais. Nous sommes à 3 ou 4 mètres de lui avec une mer calme. Pour avoir le droit d'être aussi loin, il a dû aussi être attentif à des recommandations. Il n'y a pas que la nage qui compte ou le fait de ne pas couler.
La couleur du drapeau est importante. Vert au dessus des sauveteurs, c'est bon signe.
Et puis dans l'eau: ne pas avoir peur de mettre la tête sous l'eau, ne pas avoir peur de boire la tasse, plonger dessous, faire l'étoile de mer (ou la planche) et... très important considérer qu'avoir pied c'est avoir de l'eau arrivant juste sous les aisselles.
Et puis il y a eu ce jour de belles grosses vagues. Drapeau vert! Mon grand-père m'a appris à ne pas en avoir peur et même à jouer avec les éléments. Je ne suis pas une surfeuse mais une plongeuse de vagues. Et si le petit d'homme veut rentrer dans l'eau avec ces vagues, là aussi des recommandations sont de rigueur mais aussi tout un apprentissage. Une attention et un rythme, nous sommes en perpétuel mouvement pour être en sécurité.
Il faut savoir repérer la force des vagues à leur hauteur et ce qu'il est possible de faire selon qu'elle soit en montée, qu'elle porte juste une petite collerette d'écume ou qu'elle soit déjà blanche.
- en cas de montée, sauter par-dessus ou se laisser aller
- en cas d'une toute blanche, c'est fini elle est déjà en rouleau: soit elle n'est pas trop forte et elle peut être surfée sans planche, soit trop forte, un seul moyen s'ancrer les pieds stables et bien écartés et attendre qu'elle passe.
- en cas de collerette blanche, c'est le moment de plonger. Rentrer bien la tête, menton contre cou, et plongeon bien au centre du mur formé par la vague. La force de la vague va nous remettre debout et nous pousser la tête (attention au coup du lapin si la tête n'est pas rentrée dans le cou!). Soit un plongeon et une remise sur pied immédiate à l'air libre, prêt pour la vague suivante.
S'il n'écoute pas, fait l'excité, il sort immédiatement. Le danger est là. L'adrénaline de ces sensations fortes (avec mon grand-père, nous y allions aux grandes marées et avec énormément de vent, drapeau orange) doit être accompagnée de beaucoup de vigilance.
Et puis cette fois-ci, j'étais sur la plage, lui accompagné dans l'eau. Mais... Beaucoup plus de peur que de mal! Il était bloqué entre deux arrivées de vagues, les unes l'entrainant vers les autres, de moins en moins pied et puis plus du tout, vers le large.
J'avais oublier deux points importants:
- avoir pied en cas de vagues, c'est de l'eau juste au dessus du nombril
- seule la première vague doit être considérée, plongée ou évitée. A chacune, nous reprenons la position de vigilance et nous attendons la seconde en revenant à de l'eau au nombril.
J'ai plongé dans l'eau, l'ai rattrapé en même temps que l'accompagnant. Dans les bras, ouf! Nous lui avons demandé comment il allait: - Je n'ai pas eu peur, je savais que vous alliez venir me chercher!
J'ai presque failli en pleurer ou en rire: quelle marque de confiance!!
Comme quoi: ne pas se fier à ses pieds palmés!
Le danger est dans la non vigilance, le non respect des consignes.
Le loupiot continue de faire des actes "dangereux", c'est un apprentissage. Avec sa grand-mère, il a appris à scier cet été.
Il faut alors du bon matériel, une technique, de la patience.
D'abord mesurer, marquer.
Puis se mettre en position, stabiliser le bout de bois et mettre son autre main en sécurité (ici sous celle de sa grand-mère). Et faire le mouvement en rythmes lents, encore et encore.
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