Nous y passons quelques fois. Pas longtemps, deux jours, trois. C'est petit comme chez nous, la proximité est grande mais nous nous y sentons bien, entourés, chouchoutés. Nous parlons de vaches toujours, et pour cause, et d'amour, d'amitié, de parentalité. Nous nous donnons les astuces du coeur de maman quelques fois débordée, souvent en prise aux crises de nerfs, souvent aussi en prise aux fous rires, toujours avec énormément d'amour à donner, même mal.
Une parenthèse attendue, quelques fois même décisive, comme si nous en attendions tellement, trop peut-être. Il faut la préserver cette vieille amitié: elle a 20 ans!
Et puis il y a M., toutes de bouclettes et d'espièglerie vêtue. Être à la hauteur, choisie comme je suis, une marraine c'est important. Elle a bien grandit la choupinette. Nous avons entamé notre vraie relation. Elle de beaucoup de tendresse, moi de présence (au moins là), d'attention, de câlins, de massages mais aussi de beaucoup d'histoires.
-"Lis-moi une histoire, Marraine" Le ton impératif et autoritaire est accompagné par un regard désarmant. Oui, tout mon répertoire d'"Histoires comme ça" de Kipling y est passé, " Le Yark", "L'oizochat"... et j'avais commencé par "La plus mignonne des petites souries". Je sais Miss, que tu te souviendras que je peux t'en raconter des histoires, oui, raconter ou lire dans ma tête celles que j'ai lu plus tôt au petit d'homme.
Des escargots pour rendre folles les poules... et si possibles trouvés pendant une excursion de nuit. Puis des sauterelles attrapées, encore et encore, passées de mains en mimines, relâchées, ré-attrapées. De la gymnastique pour passer les clôtures électrifiées. Des rencontres humaines et animales... merci renard pour ne pas t'être échappé de suite, de t'être arrêté devant nous, de nous avoir regardés puis d'avoir continué ta route.
Une vache qui finira sa vie dans le champ... peut-être pas la seule mais la dernière pour eux. Et des bouquets de chardons qui stupéfaient tellement le papa de M, mauvaises herbes qui montent en graine trop présentes, bien trop dans ses champs de céréales et qui pourtant arrivent par brassées pour moi, parce que oui, j'aime les chardons. Et surtout d'autres, vus mais tellement loin dans le fossé, les chardons cardère.
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